Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire présente ses "trois chantiers" pour la rentrée. Il assure qu’il n’y aura pas de hausse d’impôts pour les entreprises et les ménages. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-lundi-28-aout-2023-7230360
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00:00 Premier grand entretien de la saison, premier invité, première invitée que nous recevons
00:05 avec Léa Salamé, le ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté Industrielle
00:10 et Numérique. Le 01 45 24 7000 et l'application Inter pour toutes vos questions, amis auditeurs.
00:17 Bonjour Bruno Le Maire.
00:18 Bonjour Nicolas Demorand.
00:19 Bonjour Bruno Le Maire.
00:20 C'est votre septième rentrée à ce poste. Qu'est-ce qu'on vous souhaite pour cette
00:24 année ? Une huitième ? Une neuvième ? Une dixième comme ministre de l'Économie ?
00:29 Des bons résultats économiques pour les Français. Ça me suffira largement.
00:33 Pour la France, vous avez dit espérer qu'on en finisse avec le pessimisme. Qu'est-ce
00:37 que ça veut dire ?
00:38 Ça veut dire que la France a de très bons résultats économiques. De la croissance
00:42 là où beaucoup de pays sont en récession, 2 millions d'emplois qui ont été créés
00:46 au cours des six années passées, une réindustrialisation qui commence, 300 sites industriels qui ont
00:51 été ouverts. Alors tout n'est pas rose. Il y a de vraies difficultés notamment sur
00:55 le fond de l'inflation qui est un choc structurel qui a touché l'Europe et le reste du monde.
00:59 Mais dans cette situation internationale difficile, avec notamment le ralentissement chinois,
01:05 l'offensive américaine, cette inflation dont j'ai parlé, la France tire son épingle
01:09 du jeu. Et elle tire son épingle du jeu mieux que la plupart des pays européens. N'oubliez
01:13 pas, je donne juste un chiffre parce qu'il est très révélateur, la croissance cumulée
01:17 de la France depuis 2017, elle est supérieure à celle de l'Allemagne, supérieure à
01:21 celle de l'Italie, supérieure à celle du Royaume-Uni. La France fait mieux que les
01:25 autres.
01:26 En fait, selon vos prévisions qui sont jugées optimistes, 1,6% c'est ce qui est prévu
01:30 pour 2024. Ce n'est pas non plus des chiffres de croissance.
01:34 Mais on ne peut pas s'abstraire du contexte international qui est difficile, dans lequel
01:37 d'autres pays sont en récession. La France, elle, résiste. Et je veux vraiment rendre
01:41 un hommage à Puyet, aux salariés, aux ouvriers, aux entrepreneurs, aux indépendants, aux
01:46 artisans. Enfin, tous ceux qui aujourd'hui continuent à se battre pour avoir ces bons
01:49 chiffres, je pense qu'on leur doit de saluer cette performance.
01:53 Vous parlez d'optimisme, ce matin, il y a quelques instants, sur France 2, le président
01:57 du Medef, le nouveau président du Medef, Patrick Martin, il s'appelle, se dit préoccupé
02:01 lui par la conjoncture économique. Il ne partage pas votre optimisme ?
02:04 Je veux le rassurer, je ne veux pas qu'il soit préoccupé. Je veux le rassurer sur
02:07 la conjoncture économique. Une fois encore, la France résiste, les entrepreneurs français
02:11 résistent. Je veux le rassurer aussi sur les impôts. Je vois qu'il est inquiet sur
02:16 la politique fiscale du gouvernement. Il n'y a aucune inquiétude à avoir. Nous avons
02:21 fait preuve d'une constance remarquable sur la baisse des impôts sur les ménages
02:25 comme sur les entreprises. Je ne déverris pas de cette ligne.
02:28 Vous avez dévié sur la CVAE, l'impôt sur les productions, c'est ça qu'ils vous
02:33 reprochent les entrepreneurs, c'est que vous aviez promis de supprimer cet impôt
02:37 sur deux ans, 2023 et 2024, et vous avez changé d'avis cet été en expliquant qu'en fait
02:43 il faudra attendre la fin du quinquennat.
02:45 Je ne vois pas beaucoup d'entrepreneurs qui se plaignent de la politique fiscale, parce
02:48 qu'ils savent qu'avec Emmanuel Macron nous avons tenu parole. Nous avions dit que nous
02:52 ramènerions l'impôt sur les sociétés de 33,3 à 25%.
02:55 Là, ils se plaignent de l'incertitude fiscale.
02:58 C'est bien de regarder les entreprises.
03:00 Comment peut-on parler d'incertitude fiscale, Nicolas Demorand, quand on a fait preuve d'une
03:04 telle constance, y compris pendant la crise du Covid, sur la baisse des impôts des entreprises.
03:08 Toutes les promesses ont été tenues.
03:11 Sauf la CVAE.
03:12 La VIECH a été ramenée de 33,3 à 25, mais celle-là sera tenue aussi. Nous supprimerons
03:16 la CVAE, mais là aussi, si on prend un tout petit peu de recul, on a déjà supprimé
03:20 10 milliards d'euros d'impôt de production entre 2017 et 2022.
03:23 C'est un combat que j'ai mené personnellement.
03:24 Ce n'était pas au programme d'Emmanuel Macron.
03:27 J'ai proposé à Emmanuel Macron, en 2018, de baisser les impôts de production en disant
03:31 « si on veut réussir la réindustrialisation du pays, il faut impérativement baisser les
03:36 impôts de production qui sont 7 fois plus élevés qu'en Allemagne ». Nous l'avons
03:39 fait.
03:40 Nous avons engagé et nous l'avons poursuivi à la demande du président de la République.
03:44 En 2023, nous avons déjà supprimé 4 milliards d'euros d'impôt de production.
03:48 L'année prochaine, je vous l'annonce ce matin, nous supprimerons 1 milliard d'impôt
03:52 de production, 1 milliard de CVAE.
03:55 Et d'ici 2027…
03:56 Il en restera 3 milliards.
03:57 Oui, mais on le fera année après année.
03:59 Pour avoir supprimé définitivement d'ici 2027, la CVAE, la promesse sera donc tenue.
04:03 Et je dis aussi aux entrepreneurs qui comprennent parfaitement la difficulté de la situation,
04:07 on est obligés de tenir compte de la situation des finances publiques si nous allons trop
04:12 vite dans la baisse des impôts et que nous chargeons la mule du point de vue de la dette
04:17 et des déficits.
04:18 Qu'est-ce qui va se passer ? Les taux d'intérêt vont augmenter, les conditions de financement
04:21 des entreprises seront moins bonnes et donc il y aura moins d'investissement des entreprises,
04:24 on sera tous perdants.
04:25 Donc vous rassurez les entrepreneurs et le nouveau patron du Medef ce matin qui a l'air
04:29 inquiet.
04:30 Ma constance en matière de baisse des impôts n'a pas varié d'un pouce et avec le président
04:34 de la République, nous ne divierons pas d'un pouce de cette ligne la baisse des impôts
04:38 pour les entreprises, la baisse des impôts pour les ménages.
04:40 - Emmanuel Le Maire, on a du mal à saisir ce que va être le grand chantier politique
04:44 et économique du gouvernement dans l'année à venir.
04:46 Pour dire les choses simplement, l'année dernière c'était les retraites, la précédente
04:50 c'était les présidentielles, là c'est la présidentielle, pardon.
04:54 Là c'est quoi ? Quel est le chantier ?
04:56 - Moi j'ai trois chantiers sur la table.
04:58 Le premier c'est de sortir définitivement de l'inflation.
05:01 C'est long, c'est difficile, mais l'inflation c'est un impôt chez les plus modestes.
05:05 Donc il faut mener avec beaucoup de détermination ce combat contre l'inflation, contre la vie
05:10 de l'emploi, c'est mon combat de la rentrée.
05:11 Le deuxième combat c'est de poursuivre la politique pour parvenir au plein emploi.
05:15 Si on veut arriver au plein emploi, passer de 9 à 7 c'est déjà un exploit à mettre
05:20 au compte du président de la République et de la majorité.
05:22 Passer de 7 à 5, c'est pas arrivé depuis plus de 50 ans, depuis un demi-siècle.
05:27 Donc il faut qu'on réfléchisse tous au moyen de franchir cette marche qui sera la
05:30 plus difficile.
05:31 Et le troisième combat que je veux livrer, qui est un combat de long terme, c'est faire
05:35 de la France la première puissance économique décarbonée en Europe à horizon 2040.
05:40 Ce qui veut dire modifier notre fiscalité pour favoriser les comportements favorables
05:45 au climat, ce qui veut dire réindustrialiser pour nous permettre d'avoir les instruments
05:49 de décarbonation à notre disposition.
05:51 Mais la grande ambition que je veux porter pour notre économie, c'est celle-là, être
05:54 la première économie décarbonée en Europe à horizon 2040.
05:57 Alors si on parle de l'inflation, puisque c'est le sujet qui préoccupe le plus les
06:00 français, dont ils ont le plus parlé cet été, j'imagine qu'on a dû vous en parler
06:04 là où vous étiez en vacances, sur les factures d'électricité, les factures de gaz qui
06:08 continuent d'exploser et d'être exorbitantes, le prix à les prix alimentaires qui eux n'ont
06:14 pas baissé, parce que si l'inflation a légèrement reflué au mois de juillet, les prix alimentaires
06:17 restent très hauts, quasiment 13% d'augmentation encore au mois de juillet.
06:21 Comment vous expliquer à un français qui vous écoute ce matin parler de l'optimisme
06:26 que vous avez, quand il doit payer 13% de plus sa bouteille d'huile et je ne parle
06:30 pas là encore de l'électricité et du gaz ?
06:32 Déjà je lui explique que nous l'avons protégé plus que n'importe quel autre pays européen.
06:37 Vous avez parlé de la facture d'électricité et de gaz, c'est vrai que l'électricité
06:40 a augmenté en août, mais il se trouve qu'on continue, les poules de la puissance publique,
06:45 à payer 37% de la facture d'électricité de tous les ménages français.
06:49 Avant c'était 40%, on le réduit progressivement, mais nous avons protégé massivement, contre
06:54 la flambée, des factures de gaz et d'électricité.
06:57 Si nous n'étions pas intervenus, c'était des factures qui augmentaient en moyenne de
07:00 180 à 220 euros par mois.
07:02 Par mois les assalariés.
07:03 Mais là elles augmentent déjà de 100 euros pour certaines personnes.
07:07 Oui, mais il y a une réalité du prix du marché.
07:10 C'est vrai ce que vous dites.
07:11 Nous prenons à notre charge une grande partie de cette facture et nous soutenons les plus
07:14 modestes avec le chèque énergie.
07:15 Vous dites que vous voulez mettre fin à l'inflation, ça va s'arrêter quand ? Parce qu'on vous
07:19 a entendu successivement et plusieurs fois nous raconter à ce micro, on est dans le
07:24 pic de l'inflation.
07:25 Prenons un tout petit peu de recul.
07:27 Ce choc inflationniste est le plus grave depuis les années 70.
07:29 C'est un choc structurel.
07:30 Il a d'abord été tiré par les prix de l'énergie, gaz, électricité.
07:34 On a fait face rapidement.
07:36 On a réussi à diversifier notre approvisionnement et on a réussi à ce que l'inflation sur
07:41 les prix de l'énergie soit maîtrisée.
07:43 Le deuxième choc, il s'est ensuite transmis aux prix alimentaires.
07:46 Là, nous y sommes.
07:47 J'avais indiqué que le prix des produits alimentaires continuent.
07:51 Vous avez eu des mots à ce micro même Bruno Le Maire.
07:53 Commencer à ralentir à l'été.
07:54 Des mots durs.
07:55 C'est le cas.
07:56 C'est le cas.
07:57 Il y a des produits alimentaires.
07:58 - Des produits alimentaires menaçant de sanctions les industriels, les anciennes de grandes distributions.
08:00 - Mais Nicolas Demorand, je les verrai.
08:01 - Qui profiteraient de l'inflation pour faire des sur-profits.
08:02 - Je les verrai.
08:03 Cette semaine.
08:04 - Pour leur dire quoi ?
08:05 - Je les verrai.
08:06 Pour dire qu'il faut qu'il y ait un plus grand nombre d'industriels qui s'engagent dans la
08:09 lutte contre l'inflation.
08:10 Aujourd'hui, leur nombre est insuffisant.
08:11 Pour demander aux distributeurs d'avoir plus de produits dans ces 1000 produits qui doivent
08:18 lutter contre l'inflation sur lesquels on doit observer, pas simplement un ralentissement
08:22 des prix, mais une baisse des prix.
08:24 C'est le cas sur le prix des pâtes, c'est le cas sur les huiles, c'est le cas sur certains
08:27 produits de no-line.
08:28 - Sinon ?
08:29 - Sinon, là aussi, je garde tous les instruments dont j'ai parlé à ma disposition.
08:33 - Combien d'industriels ont joué le jeu ?
08:34 - On entre dans la période du budget.
08:36 Donc on sait que quand on entre dans la période du budget, nous avons des instruments à
08:39 notre disposition pour que chacun joue le jeu.
08:41 - À ce stade, combien d'industriels ont joué le jeu ?
08:44 - Plusieurs dizaines d'industriels ont joué le jeu.
08:46 - Vous dites 35, autour de 35 industriels sur 75 ont joué le jeu ?
08:52 - Je vais avoir deux enquêtes à ma disposition.
08:55 Celle de la Direction Générale de la Consommation et de la Répression des Fraudes et ensuite
08:58 celle de l'Inspection Générale des Finances.
09:00 Je rendrai ces deux enquêtes publiques pour qu'on sache qui a réellement joué le jeu
09:04 et je réunirai distributeurs et industriels avec Olivier Grégoire cette semaine pour
09:08 leur demander de prolonger leurs opérations, qui ont fonctionné, pour élargir un plus
09:12 grand nombre de produits, il y en a 1000 aujourd'hui, il faut qu'il y en ait davantage, et pour
09:17 qu'il y ait plus d'industriels qui s'engagent sur la baisse des prix.
09:20 Ça c'est le deuxième temps de la lutte contre l'inflation et je rappelle que cette
09:24 inflation, comme je m'y étais engagé, a baissé cet été au global.
09:29 - Pas sur les prix alimentaires.
09:30 - Sur les prix alimentaires ça ralentit mais ça reste très dur.
09:33 - Et ça va baisser quand sur les prix alimentaires ?
09:35 - On a déjà un ralentissement, ça augmente moins fort, on a quelques produits qui commencent
09:41 à baisser, c'est pour ça que je réunis les distributeurs.
09:43 - Lesquels ?
09:44 - Ceux que j'ai cités, les pâtes, les huiles, les produits de volaille, aujourd'hui c'est
09:47 moins cher qu'il y a 4 mois.
09:48 Donc c'est peu de produits, c'est pas encore suffisant, mais nous sommes dans la bonne
09:52 direction, donc c'est le moment, il faut accélérer.
09:54 Et après, la troisième chose qui nourrit l'inflation, ce sont les services.
09:59 Il faudra ensuite traiter cette question-là pour revenir au niveau d'inflation que nous
10:03 souhaitons, c'est-à-dire de l'ordre de 2%.
10:05 - Le président de la Fed, Jérôme Powell, la présidente de la BCE, Christine Lagarde,
10:11 ont tous les deux averti sur la permanence de l'inflation.
10:14 Elle a reculé depuis son pic, mais elle reste trop élevée, la lutte contre l'inflation
10:19 n'est pas encore gagnée, ont-ils dit tous les deux.
10:22 Dans ce contexte, faut-il Bruno Le Maire s'attendre à une nouvelle hausse des taux ? Faut-il
10:27 la redouter ?
10:28 - En tout cas, il n'y aura pas de baisse des taux d'intérêt à court ou à moyen terme.
10:32 Je préfère être très clair, tant que l'inflation n'est pas revenue à un niveau plus raisonnable.
10:37 Je redonne les chiffres, on était à 5,9 en avril.
10:39 On est à 4,3 en juillet.
10:41 J'avais indiqué à ce micro que l'inflation baisserait à compter de l'été, c'est fait.
10:46 Je n'ai qu'une parole.
10:47 Et en général, quand je m'engage, je tiens mes engagements.
10:50 - Oui, on entend que vous ne vous engagez pas sur les prix alimentaires.
10:52 - Non, sur les prix alimentaires, il faut continuer à freiner la hausse.
10:55 Et sur les taux d'intérêt, qui est un sujet majeur pour les entreprises, pour tous ceux
10:59 qui veulent emprunter pour acheter leur logement, je ne veux laisser aucune incertitude à ce
11:03 sujet.
11:04 On ne peut pas anticiper de baisse des taux d'intérêt avant plusieurs mois.
11:08 - Et est-ce que vous anticipez des hausses des taux d'intérêt ?
11:11 - Ça dépendra des choix de la Banque Centrale Européenne, qui est souveraine et...
11:15 - Est-ce que vous la souhaitez ?
11:16 - Vous le savez.
11:17 - Est-ce que ça aiderait à lutter contre l'inflation ?
11:19 - Dans les années 70, on a mis 10 ans à se débarrasser de l'inflation.
11:22 Ça a été terrible pour les catégories les plus modestes, terrible pour notre modèle
11:25 social, terrible pour la cohésion de la société.
11:27 Là, nous sommes en train de réussir, en un peu plus de deux ans, à faire baisser
11:32 fortement l'inflation.
11:33 Il ne faut pas dévier de ce cap.
11:34 Parce que l'inflation est ce qu'il y a de plus dur pour les ménages les plus modestes.
11:37 - Mais vous ne me répondez pas sur les taux.
11:39 Est-ce qu'il faudrait qu'ils augmentent encore un tout petit peu ?
11:41 - Parce que ce n'est pas à moi de faire des choix sur la politique monétaire.
11:44 Je veux simplement dire très clairement à tous les acteurs économiques, à tous
11:47 les Français qui nous écoutent, il n'y aura pas de baisse des taux d'intérêt dans
11:51 les mois à venir.
11:52 - Question, allons au standard inter, question de Samira qui nous appelle de Lyon, sur les
11:57 aides aux entreprises, entreprises textiles en l'occurrence.
12:01 Bonjour Samira.
12:02 - Oui bonjour, merci de prendre mon appel.
12:04 Je m'intéresse effectivement à l'industrie du textile made in France et j'ai écouté
12:12 dernièrement l'interview d'une représentante de l'industrie du textile qui ne partage
12:19 pas l'optimisme ambiant sur la croissance.
12:24 Donc voilà, ma question c'est, est-ce qu'un soutien ou une aide serait à l'ordre du jour
12:31 pour les entreprises du textile made in France ?
12:34 - Merci Samira pour cette question très précise sur les entreprises du textile made in France.
12:40 Question qu'on peut élargir aussi aux défaillances d'entreprises.
12:43 La Banque de France a dénombré un peu plus de 47 000 défaillances sur ces 12 derniers
12:51 mois, en hausse de 45% sur un an.
12:53 Secteur touché, petites entreprises, hôtelleries, restaurations, industries, plus 45% ! Ça
12:59 vous inquiète Bruno Le Maire ?
13:01 - On suit ça évidemment de près mais nous sommes en train de revenir aux chiffres habituels
13:06 de défaillance d'entreprises, c'est-à-dire de l'ordre de 50 à 55 000 par an.
13:10 On sort d'une situation exceptionnelle qui est celle du Covid.
13:12 Vous avez cité l'hôtellerie, la restauration, nous avons soutenu massivement pendant la
13:17 période du Covid et je pense que c'était une bonne décision, qu'ils le méritaient.
13:19 Aujourd'hui vous avez des entreprises un peu moins solides qui sont en difficulté.
13:23 Après, dès qu'il y a des secteurs, des entreprises stratégiques qui sont menacées,
13:28 nous les accompagnons, nous traitons leurs difficultés.
13:30 - Le textile, c'est vrai qu'il suffit de se promener dans certaines rues marchandes
13:34 pour voir qu'il y a une boutique sur deux qui ferme.
13:36 - Il y a des secteurs qui sont plus en difficulté, le secteur du textile en est un.
13:40 C'est lié aussi à nos habitudes de consommation.
13:43 Vous avez beaucoup, je ne vais pas citer de marques, mais beaucoup de marques de textile
13:47 à prix très bas.
13:48 - Chine par exemple, vous parlez de l'arrivée des produits chinois.
13:52 - Je ne parle pas de Chine, je parle d'entreprises avec un niveau de prix un peu plus élevé,
13:56 un niveau de gamme un peu plus élevé mais qui sont dans le moyenne gamme, qui jouaient
13:59 beaucoup sur le renouvellement très régulier des vestiaires.
14:02 On a des comportements avec les vêtements qui sont très différents, donc on consomme
14:04 moins, on fait plus attention.
14:06 Ça impacte directement la situation de ces entreprises.
14:09 - On vous a entendu dire qu'il n'y aura pas de hausse d'impôt pour les entreprises.
14:12 Y'en aura-t-il pour les ménages ? Il y a eu des rumeurs ces dernières semaines comme
14:16 quoi il y aurait peut-être dans le budget, vu que vous êtes très contraint avec la
14:20 dette et le déficit abyssal de la France aujourd'hui, on entend dire qu'il y aurait
14:27 des hausses d'impôt peut-être dans les prochains mois.
14:29 Non, il n'y aura aucune hausse d'impôt.
14:30 Il y aura une baisse des impôts.
14:31 Le président de la République s'est engagé à baisser de 2 milliards d'euros les impôts
14:35 sur les ménages.
14:36 Ça sera fait, pas dès ce budget 2024, mais le plus tôt possible.
14:41 - Mais quand ? Parce que vous disiez avant l'été, vous disiez à la fin du quinquennat
14:45 finalement.
14:46 - Non, je pense que ce sera avant la fin du quinquennat.
14:48 Je vous dis le plus tôt possible, après ce budget 2024, nous engagerons une nouvelle
14:52 baisse d'impôts sur les ménages.
14:53 Tout simplement pour tenir ce qui est le cœur du cœur de notre politique, le travail.
14:58 Le travail bien payé et la reconnaissance du travail.
15:01 - Pas de hausse sur les taxes d'alcool et de tabac ?
15:05 - Il n'y aura aucune hausse sur les assises sur les alcools.
15:09 En revanche, pour être tout à fait transparent, il y a des évolutions fiscales que chacun
15:12 peut comprendre.
15:13 Je vous dis que mon objectif de long terme, c'est d'être la première économie décarbonée
15:17 en Europe au horizon 2040.
15:18 On ne peut pas garder des avantages fiscaux sur les énergies fossiles.
15:21 Et quand je discute par exemple sur les gazols non routiers, avec les agriculteurs, avec
15:26 les transporteurs, ils comprennent parfaitement, ou avec les travaux publics, ils comprennent
15:30 parfaitement qu'il faut faire évoluer cette fiscalité.
15:33 Il faut le faire progressivement d'ici 2030.
15:35 Il faut le faire en accompagnant les secteurs concernés.
15:37 Mais on ne peut pas à la fois avoir des incitations fiscales sur les panneaux solaires, sur l'hydrogène,
15:42 sur les éoliennes, et dans le même temps, parce que ce serait complètement shadok,
15:46 garder des avantages fiscaux sur les énergies fossiles.
15:48 On fait évoluer notre fiscalité, on n'augmente pas notre fiscalité.
15:52 - Au standard d'inter, Laurent de la ville de Metz.
15:55 Bonjour Nicolas, bonjour M. le maire.
15:59 - Bonjour.
16:00 - Bon alors la question, j'ai deux petites questions.
16:02 La première, quel est le secteur d'activité qui, en dehors des statistiques du ministère
16:06 des Finances, bénéficie réellement le plus à la reprise sur le territoire français,
16:12 parce que les entreprises à l'étranger, on s'en fout parce que ça part dans les
16:15 banques à l'étranger.
16:16 Et j'ai une deuxième question, est-ce qu'il n'y a pas, d'ailleurs chez le Chiffre, des
16:22 choses qui relèvent un petit peu d'Antolope ?
16:25 Je lis le Républicain Laurent du 21 août, page 21, "malgré l'avis défavorable de
16:34 la commission départementale d'aménagement commercial, à côté d'un Lidl flambant
16:41 neuf dans une commune de 15 000 habitants qui se vide, on vient de construire un Aldi".
16:46 Donc malgré la commission départementale, il y a quand même des permis de construire.
16:52 Est-ce que ça ne fausse pas un peu les statistiques au niveau de la création d'activités et
16:55 d'emplois ?
16:56 Merci Laurent pour cette double question.
16:58 La première sur les secteurs d'activité qui bénéficient vraiment de la reprise économique
17:04 ici même en France.
17:06 Quand vous regardez les derniers chiffres du deuxième trimestre de 2023, on a produit
17:11 plus d'électricité, on a exporté de l'électricité nucléaire, on a exporté beaucoup d'avions,
17:16 la construction navale se porte bien aussi.
17:18 Donc on a beaucoup de secteurs industriels qui aujourd'hui sont dynamiques.
17:22 Et ce qui est intéressant dans ces chiffres, c'est que pour la première fois, notre croissance
17:25 n'est plus tirée uniquement par la consommation des ménages, mais elle est tirée aussi par
17:29 la production de biens manufacturiers.
17:31 Ce qui veut dire que notre objectif, qui est de faire de la France une grande nation de
17:35 production et pas uniquement de redistribution de richesses, il est en train d'être tenu.
17:40 Sur le deuxième point, je n'ai évidemment pas la réponse, mais on va regarder ce qui
17:44 a pu se passer.
17:45 Bruno Le Maire, ce matin, c'est aussi une rentrée politique et une rentrée internationale.
17:49 On avait envie de vous entendre sur plusieurs sujets dont on parle beaucoup ces derniers
17:53 jours et notamment les propos de Nicolas Sarkozy.
17:57 Nicolas Sarkozy, vous étiez son ministre aux affaires européennes, son ministre de
18:00 l'agriculture aussi, mais aux affaires européennes.
18:02 Quand vous lisez dans son dernier livre ses propos sur l'Ukraine, disant que l'Ukraine
18:05 doit rester un pays neutre, souhaitant un référendum pour entériner l'annexion de la Crimée,
18:08 quand vous l'entendez faire appel à des compromis avec le régime de Vladimir Poutine,
18:12 vous en pensez quoi ? Est-ce que ça vous a fait sursauter ?
18:14 Je pense que la politique c'est le débat.
18:17 Ce qui veut dire qu'on peut ne pas être d'accord avec certaines options.
18:20 Je pense avoir pris des positions très claires sur la Russie.
18:24 Je soutiens totalement la position qui a été prise par le président de la République.
18:29 L'agression de la Russie contre l'Ukraine est une faute.
18:33 Une faute géopolitique qui entraîne des conséquences majeures, y compris d'ailleurs sur l'inflation,
18:38 sur les prix de l'énergie, sur les prix alimentaires.
18:40 Ça vous a étonné de voir les mots de Nicolas Sarkozy ?
18:43 Nicolas Sarkozy était président de la République.
18:45 Il a une longue expérience, il a son regard sur cette crise.
18:48 Qui n'est pas le vôtre ?
18:49 Ce n'est pas le mien.
18:50 Lionel Jospin a tort quand il dit que Nicolas Sarkozy sert les intérêts d'un pays agresseur.
18:56 Non, je pense qu'il ne faut jamais, dans un débat politique, vouloir personnaliser
19:02 les sujets.
19:03 Ce qui compte, c'est les convictions qu'on peut exprimer.
19:06 Je vous exprime la mienne.
19:07 Je ne suis pas simplement choqué par l'agression de la Russie contre l'Ukraine.
19:11 C'est simplement le problème géopolitique que ça pose, la déstabilisation que cela
19:16 entraîne, notamment dans le domaine économique, et l'atteinte directe à la souveraineté
19:21 d'un État libre.
19:22 Et ce qui me remplit de fierté, et qui m'impressionne, c'est le courage du peuple ukrainien.
19:27 Nicolas Sarkozy, décidément très d'Isère en cette rentrée, estime que la France traverse
19:31 une crise d'autorité.
19:32 Faut-il le lire comme une critique à votre endroit, à l'endroit du gouvernement, du
19:36 président de la République, où vous n'incarneriez pas suffisamment d'autorité aujourd'hui
19:39 en France ?
19:40 Vous savez que j'ai dit à votre micro, à d'autres micros, comme beaucoup d'autres
19:44 responsables politiques, je ne suis pas le seul, qu'il y avait un sujet d'autorité
19:48 dans notre pays.
19:49 On est tous d'accord là-dessus.
19:50 L'autorité du professeur, l'autorité du médecin, l'autorité de celui qui sait,
19:54 l'autorité de la police.
19:55 Et l'autorité du ministre et du président de la République ?
19:56 L'autorité du ministre et du président de la République, je ne pense pas qu'elle
19:59 soit remise en cause.
20:01 Je dis simplement que cette question d'autorité est un sujet social majeur.
20:04 Je pense qu'il a été soulevé depuis bien longtemps.
20:06 Nicolas Sarkozy qui semble adouber Gérald Darmanin pour 2027, louant ses qualités,
20:11 sa personnalité.
20:12 Vous partagez, Bruno Le Maire, l'enthousiasme de l'ancien président ? Vous êtes Darmanin
20:17 2027, vous aussi ?
20:18 Je suis très admiratif du parcours et de la personnalité de Gérald Darmanin.
20:24 Oui, c'est un ami.
20:25 J'ai toujours eu d'excellentes relations avec lui.
20:29 Je trouve qu'il a un parcours exceptionnel.
20:32 Il a été un jeune ministre du budget.
20:33 J'ai très bien travaillé avec lui quand il était ministre du budget à Bercy.
20:36 Je sais de quoi il parle.
20:37 Il fait preuve de beaucoup d'autorité à la tête de la police française et des forces
20:41 de l'ordre.
20:42 C'est très important.
20:43 Donc oui, je suis louangeur sur Gérald Darmanin.
20:45 Vous pourriez le soutenir pour 2027 ?
20:47 Il me semble que nous sommes en 2023.
20:49 Ou alors c'est que je ne calcule pas très bien.
20:51 C'est-à-dire un an après l'élection présidentielle de 2022.
20:54 On n'est pas un an avant l'élection présidentielle de 2027.
20:58 Il semble presser Gérald Darmanin.
21:01 Moi je suis patient.
21:02 Ah, vous êtes patient.
21:04 Vous avez déclaré une petite phrase dans Paris Match cet été.
21:09 Je vous ai lu.
21:10 "J'ai pris mes distances avec l'ambition".
21:12 Vous avez déclaré.
21:13 C'est-à-dire qu'il n'y aura pas une option Bruno Le Maire 2027 ?
21:17 Que ce n'est plus votre sujet ?
21:18 En tout cas, ce n'est pas mon sujet d'actualité.
21:21 Ce n'est pas le sujet d'actualité des Français.
21:23 Et ce n'est pas le sujet d'actualité de la France.
21:25 Mon sujet d'actualité et mon ambition, c'est d'avoir des bons résultats économiques.
21:29 D'arriver à lutter contre l'inflation.
21:30 On en a longuement parlé.
21:31 Et c'est le plus important.
21:33 Vous savez, j'arrive à un âge où vous ne pouvez plus vous projeter indéfiniment.
21:36 Il faut que les résultats soient là tout de suite.
21:38 Vous n'êtes pas si vieux Bruno Le Maire.
21:40 On peut se projeter encore à votre âge.
21:41 C'est ça.
21:42 54 ans, je pense que c'est un âge où vous dites "chaque jour doit être une réussite"
21:45 pour les Français.
21:46 C'est ça, moi, mon ambition.
21:47 Je vais à ma table de travail à Bercy.
21:49 Je circule.
21:50 Je vois des entrepreneurs.
21:51 Je vois des salariés, des ouvriers.
21:52 Chaque jour doit être un succès pour les Français.
21:54 C'est comme ça que je conçois mon ambition.
21:56 Gérald Darmanin, il dit sur le fond, il dit quelque chose par rapport à vous.
22:00 Il dit "je n'ai pas la même sensibilité que Bruno Le Maire".
22:03 Et notamment, il dit "moi, je voudrais parler davantage aux classes populaires".
22:07 Vous lui répondez quoi ?
22:08 Je ne sais pas si nous avons la même sensibilité.
22:12 C'est difficile de sonder les cœurs et les reins des personnes, qu'ils soient politiques
22:17 ou pas.
22:18 Les catégories populaires sont au cœur de notre politique économique depuis 2017.
22:24 Mais défendre les catégories populaires, c'est quoi ?
22:26 Ça a été pendant des décennies, toujours plus de redistribution sociale, toujours
22:30 plus d'aide.
22:31 Cette politique a conduit au surendettement du pays et à un déclassement économique
22:36 français.
22:37 Avec Emmanuel Macron, nous avons marqué une rupture.
22:39 Nous avons dit "oui, il faut mettre les catégories populaires au cœur de notre politique".
22:42 Vous croyez que je fais de la politique pour qui ? Pour ceux qui se portent bien ? Pour
22:46 ceux pour lesquels tout va bien ? Non, d'abord, pour ceux qui sont les plus en difficulté.
22:50 Mais notre réponse avec Emmanuel Macron a été de dire "soutenir, défendre, aider
22:56 les catégories populaires, c'est leur donner du travail, une feuille de paye et, accessoirement
23:01 aujourd'hui, lutter contre l'inflation dont je redis que c'est un impôt sur les pauvres".
23:04 Les résultats, ils sont là ! 2 millions d'employés…
23:07 Il ne les voit pas, Gérald Darmanin, il dit "on ne parle pas assez aux classes populaires".
23:11 Il fait partie de votre gouvernement.
23:12 Je défendrais avec la plus totale détermination, je défendrais avec la plus totale…
23:17 Je pense que nous comprenons tous parfaitement ce que nous disons, nous parlons simplement
23:22 et il me semble essentiel de rappeler que les 2 millions d'emplois créés, les 100
23:27 000 emplois industriels dans la région de Gérald, justement, dans le Nord, quand vous
23:33 allez dans le bassin d'un Carcoy, ça a été un naufrage industriel et économique
23:36 pendant des années, nous avons revitalisé le bassin d'un Carcoy et aujourd'hui,
23:40 on a du mal à trouver de la place pour les usines qui veulent s'installer dans ce bassin
23:43 d'un Carcoy.
23:44 C'est pour qui ? C'est pour qui ?
23:45 C'est pour qui ? Il n'a pas tort de dire qu'il faut s'occuper des catégories
23:48 populaires.
23:49 On ne l'a pas fait assez, dit-il.
23:51 Je pense que nous avons fait, en matière économique, ce qui était l'essentiel pour
23:55 les catégories populaires, leur donner du travail, du travail bien payé.
23:59 On a baissé les charges sur les salaires, on a augmenté les aides aux salaires les
24:04 plus modestes, on a baissé l'impôt sur le revenu des catégories les plus modestes.
24:08 Nous avons mis les catégories populaires au cœur de notre politique économique en
24:11 créant de l'emploi bien payé et nous continuerons sur cette ligne.
24:15 Une dernière question d'actualité, le nouveau ministre de l'éducation nationale,
24:18 Gabriel Attal, a annoncé hier soir l'interdiction en milieu scolaire de l'abaya, ce vêtement
24:23 religieux couvrant porté par les jeunes filles.
24:27 C'était ça l'urgence en cette rentrée, Bruno Le Maire ? Et est-ce que ce sera ça
24:31 la marque du gouvernement pour l'école de la République ?
24:34 Il a mille fois raison.
24:35 Et oui, c'était une urgence.
24:37 Oui, c'était une urgence.
24:39 De dire stop et non.
24:41 Et de se mettre derrière le personnel enseignant qui réclamait des instructions claires.
24:46 Je salue la décision qui a été prise par Gabriel Attal.
24:49 Je salue la clarté de sa décision.
24:52 Non à l'abaya.
24:53 Non à tous les signes religieux ostensibles.
24:55 Et non, non à l'islam politique dans notre pays.
25:00 Certains doutent du caractère constitutionnel de cette décision.
25:03 D'autres disent que ça va être très difficile à appliquer.
25:05 Comment on va distinguer une robe longue couvrante d'un abaya, d'un signe religieux ?
25:08 Ça ne va pas être un casse-tête pour les profs, pour les directeurs d'école ?
25:13 Je reviens à cette longue expérience et à mon âge.
25:16 Lorsque nous avons, avec Jacques Chirac, décidé l'interdiction des signes religieux ostensibles
25:22 à l'école, il y a eu les mêmes débats.
25:24 Ils sont parfaitement légitimes.
25:25 Est-ce que c'est compliqué ? Oui.
25:26 Est-ce que la mise en œuvre pratique va poser des difficultés ? Oui.
25:29 Mais la République et la nation sait poser des principes et les faire respecter.
25:35 L'abaya à l'école, c'est non.
25:37 Nicolas Demorand : Bruno Le Maire.
25:38 Bruno Le Maire : Merci.
25:39 Nicolas Demorand : Il est 8h48.