Le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, a visité le tribunal saccagé d'Aurillac et fait le point sur la situation

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Le ministre de la Justice, Éric-Dupond-Moretti, s’est rendu au tribunal d’Aurillac, dégradé après une manifestation à Aurillac, en Auvergne-Rhône-Alpes. 

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00:00 J'ai fait le tour des locaux dégradés au tribunal judiciaire de Riac. C'est un spectacle de désolation.
00:15 On a notamment dégradé le lieu d'accueil du justiciable, du matériel informatique, des bâtiments. Il y a quelques minutes près, en réalité, le tribunal judiciaire de Riac aurait été intégralement détruit.
00:36 J'ai exprimé évidemment des mots de soutien au personnel de cette juridiction. Je les ai rencontrés. Ils ont les larmes aux yeux parce que c'est un lieu de travail, c'est un lieu de vie.
00:56 Ils sont attachés, bien sûr, à leur tribunal. Disons-le aussi, c'est ici qu'on rend la justice. 8 500 décisions sont rendues annuellement, aux civils, aux pénales,
01:11 plus des décisions rendues en matière commerciale, en matière prud'homale. Et ce sont les justiciables de ce ressort qui sont aussi les victimes de ces insupportables exactions.
01:26 J'ai tenu à dire, bien sûr, au chef de cour, au chef de juridiction, en présence de nombreux parlementaires, que le ministère de la Justice ne se contenterait pas de mots de soutien,
01:41 mais également qu'il serait présent. On en est à 250 000 euros de dégradation, dégradation bâtimentaire, dégradation informatique. Et je veux louer le courage des magistrats
01:56 qui vont dès demain reprendre le cours ordinaire de la justice dans des conditions, vous l'imaginez, particulièrement difficiles. Mais je veux aussi exprimer ma colère.
02:09 Parce qu'on entend de plus en plus fréquemment cette petite musique de la désobéissance civile. Un certain nombre de minorités, souvent, se croient obligées de s'affranchir de la loi,
02:23 qui est notre règle commune. Aucune cause ne justifie que des crétins décérébrés viennent brûler une juridiction. La juridiction, c'est le lieu où se rend la justice.
02:38 La justice, c'est la pacification dans notre société. La justice, c'est le pacte social le plus absolu. Alors j'espère, évidemment, que les auteurs de ces insupportables dégradations
02:52 seront arrêtés. Une enquête est en cours. Je n'ai pas de commentaire à faire. Je ne peux d'ailleurs faire aucun commentaire. Qu'ils seront châtiés à la hauteur des exactions qu'ils ont commises
03:03 et qu'ils devront bien sûr mettre la main à la poche pour restaurer ce qu'ils ont dégradé. Voilà, mesdames et messieurs, en quelques mots, ce que je suis venu dire à Aurillac.
03:14 J'aurais préféré ne pas venir aujourd'hui dans ces circonstances, d'autant, vous le savez, que l'on mène un combat permanent pour améliorer le travail de la justice,
03:28 le travail de nos magistrates, de nos greffiers, de nos personnels administratifs sur le plan budgétaire, sur le plan numérique. On fait des tas d'efforts. Je vais annoncer un certain nombre de ces efforts
03:41 la semaine prochaine et je constate, vous voyez, c'est un triste paradoxe que certains ont cru devoir s'en prendre à cette juridiction dans des conditions invraisemblables.
03:52 Ils s'en sont d'abord pris au drapeau, symbole s'il en est de la République. Voilà, ces gens-là doivent payer ce qu'ils ont fait et ils doivent savoir qu'aucune cause, je le redis,
04:03 ne justifie des exactions comme celle-là. On vit ensemble, nous avons des règles communes, ça s'appelle la loi, ça mérite d'être respecté et c'est avec fermeté que la justice doit rappeler
04:17 à ces gens-là quelle est la règle commune. - N'y a-t-il pas toutefois un débat à ouvrir sur cette thématique finalement comme on fait dans certains pays au niveau des sannés, sur l'espace public ?
04:28 - Non mais madame, je viens de dire que la discussion c'est pas de savoir si on peut se balader sein nu ou pas. La discussion c'est pour moi à cet instant est-ce qu'une cause, quelle qu'elle soit,
04:39 justifie quand on n'est pas d'accord que l'on s'en prenne à un bâtiment public et en particulier à un tribunal. Vous voyez, derrière il y a des gens qui travaillent au quotidien,
04:50 qui font des efforts considérables pour faire tourner cette machine de la justice au bénéfice de nos compatriotes. Il y a des compatriotes qui attendent des décisions de justice.
05:00 Est-ce que l'on peut, pour cette cause ou pour une autre d'ailleurs, venir dégrader un bâtiment public ? La réponse elle est clairement non. Et je le dis, cette petite musique que l'on entend de plus en plus fréquemment,
05:13 portée par certains, ils se reconnaîtront, de la désobéissance civile, c'est une musique que moi je n'accepterai jamais.
05:22 Mais est-ce que vous comprenez pourquoi la majorité des personnes ont manifesté ce jour-là ?
05:26 Oui madame, on a le droit de manifester. C'est dans notre constitution ça, voyez-vous c'est un droit. Mais on n'a pas le droit de s'en prendre au drapeau.
05:35 On n'a pas le droit de dégrader, comme vous l'avez vu, un lieu qui est un lieu d'accueil du justiciable. On n'a pas le droit de casser le matériel informatique.
05:43 On n'a pas le droit de brûler des dossiers. On n'a pas le droit de dégrader du bâtiment qui est notre bien commun.
05:50 Ça, c'est la ligne rouge qui est infranchissable. Que l'on manifeste, et encore madame d'ailleurs, dans des conditions qui sont prévues par la loi, bien sûr,
05:59 mais pas qu'on vienne dégrader. Ça c'est insupportable. Et ceux qui encouragent cela ont une très très lourde responsabilité.
06:06 Parce que demain vous êtes susceptible d'attendre une décision de justice. Et comment on fait si la justice ne peut plus être rendue ?
06:13 La justice, elle ne se rend pas dans la rue, je l'ai déjà dit. Elle se rend dans les tribunaux. Et les tribunaux, il faut les respecter.
06:21 Parce que ce sont de grandes institutions et elles sont indispensables dans une démocratie. C'est pas plus compliqué que ça.
06:28 Mais comment est-ce que vous vous positionnez par rapport à ce débat ?
06:31 Mais c'est pas le problème. Vous n'allez pas me demander si je suis pour ou contre le fait qu'une femme puisse se promener dans la rue les seins nus.
06:36 C'est pas ça que je suis venu dire à Aurillac. Ce que je suis venu dire ici, c'est qu'on ne touche pas à la justice de notre pays.
06:42 Et que ceux qui ont fait ça doivent être poursuivis, doivent être punis et doivent mettre la main à la poche.
06:48 -Une dernière question, s'il vous plaît.

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