On a suivi les militantes de Nous Toutes en maraude au festival Rock en Seine

  • l’année dernière
Le festival parisien, qui s’est déroulé du 23 au 27 août, est l’un des premiers à accueillir les militantes de l’association féministe Nous Toutes pour effectuer des maraudes. Le but ? Repérer les personnes vulnérables, aider celles en difficulté, intervenir en cas de harcèlement ou de violences, mais aussi se montrer et reconquérir l’espace public, pour dissuader et montrer “que nous sommes là”.

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Transcript
00:00 Le jour où on se dirait inutile, ça sera cool, je crois qu'on l'attend toutes en vrai.
00:25 On part en Maraude et du coup tout à l'heure on a fait beaucoup de prévention, là on va faire de la prévention et en même temps de la surveillance.
00:32 Moi je m'appelle Mia, j'ai 39 ans, je suis parisienne et j'ai rejoint nous toutes en janvier.
00:44 Les Maraudes j'adore, j'aime bien parler aux gens, j'aime bien le contact, sensibiliser, surtout en milieu festif c'est quand même très sympa.
00:52 Ma stratégie de Maraude c'est de regarder les gens, quand je sens qu'il y a une petite ouverture j'y vais, genre "savez-vous qu'il y a une safe zone ?"
00:59 Bonsoir, désolée je m'incruste. Est-ce que vous savez qu'il y a une safe zone à Roccanson ?
01:06 Elle était consciente ?
01:09 Ça va ? Vous savez qu'on a une safe place là-bas, s'il y a besoin de se reposer ? Ça va votre amie ?
01:19 On est toujours à deux déjà quand on fait les Maraudes, comme ça quelqu'un peut rester à côté de la scène et quelqu'un peut aller chercher des secours.
01:25 Ce qu'on va essayer c'est d'éloigner le harceleur et puis surtout de rassurer et de prendre en compte la victime avec bienveillance.
01:32 Puis ensuite lui apporter l'aide dont elle a besoin, vraiment ce qu'elle veut et ce dont elle a besoin.
01:37 On est aussi accompagnés ici d'une safe zone, avec un personnel qui est formé à recueillir la parole en cas de harcèlement ou en cas de problème.
01:47 Les festivals maintenant sont très demandeurs de ce genre de pratiques, parce qu'il y a des agressions et du harcèlement partout, que ce soit en milieu festif ou non.
01:59 Du coup se montrer, voir qu'on est là, pour les femmes c'est assez important et ça leur permet d'être rassurées.
02:06 Généralement les festivals que je fais c'est avec mon copain, avec lequel je me sens protégée.
02:11 Ça m'est arrivé de le perdre et j'ai été agressée hyper violemment, hyper violemment.
02:15 Un mec est arrivé, il a commencé à me lécher, il était archi drogué, je sais pas dans quel état il était.
02:21 Il a commencé à me frapper, à me mettre des coups de poing dans les côtes.
02:24 Il y avait 150 personnes autour, personne n'a bougé.
02:26 C'était comme si j'étais invisible, ma détresse était invisible.
02:28 Donc les maraudes ouais, les maraudes trop bien.
02:30 Moi j'ai toujours manifesté et tout, mais il y a un moment, sortir deux fois par an avec une bancarde velette pour dire c'est mal de nous violer,
02:37 c'est gentil mais c'est pas suffisant pour faire des actions concrètes, des actions qui se voient et de l'éducation en fait.
02:44 Faut éduquer les gens, on en est là.
02:47 - Vous êtes bénévole ? - Tout à fait.
02:49 - Tout le monde est bénévole ? - Hyper respectueuse, vous assurez les mecs.
02:53 Oui on va pouvoir aller dans la foule aussi pour aller check.
02:58 Check ouais.
02:59 Il y a eu des affaires un peu compliquées, notamment de drogue qu'on met dans les verres, de seringues etc.
03:18 qui font beaucoup peur en fait au milieu festif et c'est normal.
03:22 On est un petit peu aussi déçus que ça arrive par là, mais au moins ça arrive parce que du coup comme ils ont peur,
03:29 ils peuvent aussi nous faire appel à nous pour ce genre d'événement.
03:32 On va avoir de plus en plus de demandes dans les prochains temps, dans les prochaines années, c'est super.
03:36 Vous allez nous voir marauder de plus en plus partout.
03:38 Merci.
03:39 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
03:42 *Musique*

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