Olivia Grégoire : «Il faut plus de baisses de prix dans les semaines qui viennent»

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Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des PME, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de l'immigration, d'un moratoire sur les impôts et les taxes et des conséquences de l'inflation.

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Transcript
00:00 - Et bienvenue dans la grande interview sur CNews et Europe 1.
00:07 Bonjour Olivia Grégoire.
00:08 - Bonjour Sonia Mamrouk.
00:09 - Vous êtes la ministre en charge des petites et moyennes entreprises, du commerce, de l'artisanat
00:14 et du tourisme.
00:15 Alors bien sûr, on va beaucoup parler d'inflation, d'impôts, de prix.
00:19 C'est le triptyque qui préoccupe les Français.
00:20 Mais tout d'abord, Olivia Grégoire, votre réaction ce matin à une note choc de l'Institut
00:25 Montaigne.
00:26 Elle note que si la population française augmente, c'est du fait de l'immigration.
00:31 L'immigration qui viendra donc combler le déclin de la démocratie française.
00:35 Est-ce que ça vous rassure ou est-ce que ça vous inquiète ?
00:38 - Déjà, ça ne m'étonne pas, cette note de l'Institut Montaigne.
00:42 Et ça n'est pas le cas que de la France.
00:46 C'est un prisme européen.
00:48 En réalité, toutes les démocraties européennes, la plupart d'entre elles, ont ce sujet démographique.
00:53 Les Allemands ne sont pas en reste.
00:54 On a deux phénomènes, à la fois des femmes qui font moins d'enfants, vous le savez, beaucoup
00:58 plus tard, mais aussi effectivement un vieillissement de notre population, que je remarque déjà
01:02 depuis plusieurs années dans le champ économique.
01:04 Si je vous dis par exemple qu'un quart des dirigeants de PME, un quart d'entre eux, ont
01:08 plus de 60 ans au moment où on se parle.
01:10 Si je vous dis qu'on a des centaines de milliers d'entreprises qui vont devoir se transmettre
01:15 dans les années qui viennent, c'est aussi pour deux raisons que sont à la fois l'âge
01:19 des dirigeants, leur vieillissement, mais aussi une problématique que les artisans
01:23 et les commerçants connaissent dans leur chair, la pénurie de main-d'oeuvre.
01:26 On voit déjà les effets de la note de l'institut Montaigne.
01:28 Donc c'est un constat pour vous, ni rassurant ni inquiétant.
01:31 C'est plus un constat, une photographie à instanter de la réalité qui est le vieillissement
01:37 de la population française et qui aura un impact économique majeur.
01:40 Le président du RN, Olivier Grégoire, va demander à Emmanuel Macron demain à ce sujet
01:44 sur l'immigration.
01:45 Il va le demander lors de ses rencontres organisées par le président à Saint-Denis.
01:50 Un référendum sur l'immigration en même temps que les européennes et dans une lettre.
01:54 Jordan Bardella fait le lien, lui, entre les émeutes qui ont eu lieu et puis l'immigration.
01:59 Il dit ceci, on va le voir.
02:00 Il ne saurait-il avoir de sursaut national et républicain sans prise de conscience,
02:05 dit-il, des dangers d'une immigration de peuplement ?
02:07 Qu'est-ce que vous lui répondez ?
02:08 Je réponds à plusieurs choses.
02:11 D'abord, je réponds que le positionnement, la posture du RN sur les enjeux migratoires,
02:19 après toutes les tentatives d'évolution du RN, n'a pas changé.
02:23 En réalité, tout ce qui relève de l'immigration, peu importe la réalité démographique,
02:28 on vient d'en parler, est profondément rejeté par le RN.
02:31 Ce que je note aussi, et je suis une femme honnête dans la vie économique politique,
02:35 c'est qu'on a beaucoup râlé, notamment dans la majorité et à juste titre, sur le fait
02:39 qu'on manquait de propositions, souvent des oppositions.
02:42 Voilà une proposition, donc on ne peut pas s'en plaindre.
02:44 C'est un référendum.
02:45 D'un retour au peuple.
02:46 Troisièmement, j'aime aussi les règles, j'aime la méthode.
02:51 On a un outil qui s'appelle une constitution qui date de 1958.
02:54 Le référendum est la prérogative absolue du président de la République.
02:58 Je pense que Jordan Bardella, s'il propose ça dans le cadre des échanges qui sont prévus
03:04 par le président de la République demain, aura une réponse et un avis du président de la République.
03:08 Mais vous n'avez pas peur, Olivier Grégoire, d'un référendum sur l'immigration ?
03:12 La peur n'est ni mon allié ni mon ami.
03:14 C'est un sentiment dont je me départis depuis très longtemps.
03:17 Je n'ai pas peur.
03:18 La question, ce n'est pas est-ce que j'ai peur ?
03:20 La question, c'est est-ce que c'est adapté ?
03:21 Comment on fait les choses ?
03:22 Comment on pose les choses ?
03:23 Pourquoi ça devient compliqué quand il s'agit d'immigration ?
03:25 Pourquoi un référendum et demander l'avis des Français devient compliqué à ce moment-là ?
03:31 D'abord, c'est un outil un peu spécial.
03:34 À double tranchant ?
03:35 Oui, c'est un outil qui peut être, et l'histoire l'a démontré,
03:38 1969 en tête, que c'est un outil qui peut être à double tranchant.
03:41 Mais ce n'est pas tellement ça.
03:42 C'est qu'il doit être utilisé à bon escient sur des questions qui intéressent la société,
03:46 sur la question sur laquelle la société est légitime pour répondre et dispose des outils.
03:50 C'est possiblement comme d'autres sujets, d'ailleurs.
03:53 La fin de vie ou d'autres sujets qui pourraient être soumis à référendum.
03:56 Après, si le référendum devient un outil fréquent, normal, quotidien,
04:00 je pense qu'on déflore l'esprit de la Constitution et que ce n'est pas l'objet du référendum
04:04 qui doit être utilisé à bon escient sur certaines thématiques au bon moment.
04:08 Que c'est possiblement sur la table dès demain pour ces rencontres à Saint-Denis.
04:12 Et connaissant le président de la République,
04:14 je ne doute pas que les forces politiques qui feront des propositions auront des réponses.
04:17 Alors justement, autre proposition, je vous cite encore le président du RN,
04:20 parce que dans cette même lettre, il demande un moratoire.
04:22 Ça va vous intéresser sur les impôts et les taxes.
04:25 Je vais dire, ça, c'est une proposition à laquelle tous les Français vont dire oui.
04:28 Oui, c'est une proposition qui ne mange pas de pain, vous me l'accorderez.
04:31 Mais qui peut donner des résultats dans le portefeuille des Français.
04:34 Oui, je l'oserais aussi.
04:36 C'est bien joli ces déclarations à l'emporte-pièce.
04:39 Quand on gouverne un pays, quand on est à la manœuvre, on doit être responsable.
04:45 Voilà, c'est très joli les expressions de moratoire, on stoppe.
04:48 Mais ce n'est pas la télé, là, il n'y a pas une télécommande avec pause,
04:50 on reprend en trois ans.
04:51 Comment on finance le pays pendant les années qui viennent ?
04:53 Je ne sais pas, c'est la promesse que vous faites.
04:53 Vous dites il n'y aura pas de hausse d'impôts, vous le martelez, vous le réflétez.
04:56 Donc on n'a pas besoin de le demander, on le fait.
04:59 Les demandes, les grandes déclarations à l'emporte-pièce,
05:01 qui sont souvent d'ailleurs suivies de positions contradictoires au Parlement
05:04 dès qu'il y a des sujets, notamment par les députés du Rassemblement national,
05:08 on n'a pas besoin de ça.
05:09 Nous, depuis 2017, c'est 52 milliards d'euros qu'on a baissés pour les ménages et les entreprises.
05:13 26 milliards de baisse pour les ménages, 26 milliards de baisse pour les entreprises.
05:17 Et nous continuons.
05:18 Nous continuons avec le dernier tiers de la taxe d'habitation.
05:21 Nous avons continué l'an dernier avec la suppression de la redevance audiovisuelle.
05:24 Donc encore une fois, je le dis souvent au Parlement, très simplement,
05:26 il y a ceux qui causent qui font des lettres, qui font des plateaux,
05:29 puis il y a ceux qui font.
05:30 Nous, on ne fait pas de grandes déclarations, on le fait.
05:32 Ils causent et ils font aussi, ce sont les dirigeants d'entreprises et patrons.
05:35 Pourquoi ils sont inquiets alors, Olivier Grégoire ?
05:37 Vous martelez qu'il n'y aura pas de hausse d'impôts,
05:38 mais hier, justement, lors de la rentrée des universités d'été du MEDEF,
05:41 ils vous disent "nous, chat échaudé, craint l'eau froide".
05:44 Oui, alors moi, j'aime bien cette expression de "chat échaudé, craint l'eau froide".
05:47 Et Nietzsche avait une jolie phrase qui était "au malheur, je suis nuance".
05:54 Ce que je veux dire, c'est qu'il est normal, je le comprends,
05:57 ce point de vue des patrons. Pourquoi ?
05:59 Parce que l'histoire a démontré, et pas au calangre grec,
06:02 il y a une dizaine d'années, sous le gouvernement de François Hollande,
06:04 par exemple, qu'un certain nombre de propositions,
06:07 et surtout de promesses, n'avaient pas été tenues.
06:10 Je pense à deux choses que je voudrais remettre...
06:11 Vous vous souviens qu'il y avait un ministre qui s'appelait Emmanuel Macron ?
06:13 Oui, mais en l'occurrence, la proposition dont je parle,
06:15 et qui avait été portée par le président Hollande, datait d'avant.
06:18 Vous vous souvenez de cette histoire de "on va baisser le taux d'imposition des TPE à 15%".
06:22 Vous vous souvenez de cette histoire de "on va régler la fiscalité locale
06:26 en fonction de l'investissement des entreprises sur les territoires".
06:29 Tout ça n'est resté que lettre morte.
06:31 Et effectivement, on peut entendre,
06:33 parce que l'histoire des impôts en France l'a démontré,
06:35 qu'il y a une forme d'appréhension des dirigeants d'entreprises
06:38 qui ont toujours peur, et c'est normal, de l'instabilité financière.
06:42 Olivier Grégoire, pourquoi ils ont peur ?
06:43 Ils vous ont vu ce que vous avez fait, vous avez changé de braquet sur la CVE.
06:46 Parce qu'on a fait en six ans...
06:48 Juste je précise, l'impôt sur la production,
06:50 vous avez promis de le supprimer sur deux ans.
06:52 Et on va le supprimer.
06:53 Finalement, 4 milliards sur quatre ans.
06:55 Oui, mais alors là, je vais le dire avec le sourire, mais avec un peu de force,
06:59 il faut quand même regarder les choses avec un peu de sérieux.
07:03 S'il y a une majorité, je le dis aux entrepreneurs...
07:06 Ils ne le regardent pas avec sérieux ?
07:07 Je pense qu'il faut regarder les choses avec sérieux.
07:09 Et je leur dis dans les échanges très francs que nous avons,
07:11 et que j'ai eu avec eux encore hier au Medef,
07:14 un, peut-être très basiquement peut-on croire,
07:17 un peu plus, ceux qui ont fait des baisses d'impôts.
07:19 C'est nous.
07:20 26 milliards sur cinq ans.
07:22 On continue.
07:23 La droite, par exemple, pendant 25 ans,
07:25 et je connais bien les sujets à droite,
07:27 a parlé de cette baisse d'impôts de production.
07:29 Tout le monde en a causé.
07:31 Personne ne l'a fait.
07:32 8 milliards de baisse de CV à eux.
07:34 Ce n'est pas anodin, 8 milliards.
07:35 C'est deux fois le budget du ministère de la Culture.
07:38 Donc, nous allons le faire.
07:40 Vous m'accorderez, pour ceux qui nous entendent,
07:42 à dire que baisser de 4 milliards en quatre ans,
07:45 ça demeure baisser de 4 milliards.
07:46 Et vous m'accorderez que vous avez changé de braquet.
07:48 Nous tenons compte d'une situation financière mondiale
07:52 qui n'impacte d'ailleurs pas que la France.
07:53 C'est joliment dit pour dire que vous avez changé votre promesse.
07:55 Non.
07:56 Mais pourquoi ne pas le dire directement ?
07:57 Parce qu'on ne change pas la promesse.
07:58 La promesse, elle sera tenue.
07:59 La fin du quinquennat, ce n'est pas...
08:01 Mais la promesse, c'est 4 milliards.
08:02 Ce qui pèse sur le compte des entreprises,
08:03 c'est les 4 milliards.
08:05 OK, si on peut le faire plus vite,
08:06 la première ministre l'a dit, on le fera plus vite.
08:08 Pourquoi vous ne le faites pas plus vite ?
08:09 Parce qu'on a une situation budgétaire qui est tendue,
08:13 parce que nous avons énormément investi.
08:14 Vous voyez, on ne parle jamais du plan de relance
08:16 100 milliards d'euros qu'a apporté Jean Castex,
08:18 mais qui est allé aussi pour beaucoup
08:19 dans l'investissement des entreprises.
08:21 Ce n'est pas des baisses d'impôts, c'est de l'investissement.
08:23 On a fait les deux en même temps.
08:24 Et en réalité, nous avons aujourd'hui,
08:25 vous l'avez bien vu, les Français le voient,
08:27 une remontée des taux d'intérêt, des tensions internationales
08:29 et une situation macroéconomique mondiale
08:31 qui est un peu plus tendue.
08:33 Alors, vous savez, on reste une minute...
08:34 Mais pourquoi faire peser tout ça sur le dos de certains entrepreneurs ?
08:37 Mais ce n'est pas peser sur le dos.
08:39 Les 4 milliards, on va le faire.
08:41 Si on fait 4 milliards maintenant,
08:43 la réalité, c'est qu'on risque, sans être technique,
08:45 de faire déraper le budget.
08:47 On va un tout petit peu plus loin.
08:49 Si le budget dérape, ça a des conséquences.
08:51 Vous le savez, les taux d'intérêt remontent.
08:53 Mais ce qui m'énerve un peu, moi, dans le débat public,
08:56 c'est qu'on a l'impression, quand on parle des taux d'intérêt,
08:57 ça ne concerne que l'entreprise France.
09:00 Mais non.
09:01 Si les taux d'intérêt augmentent,
09:02 le petit entrepreneur dans le bâtiment qui veut investir,
09:05 ses taux d'intérêt pour son investissement vont augmenter.
09:07 Les conditions de financement seront plus compliquées.
09:08 Donc personne n'a intérêt à ça.
09:10 Et nombre de chefs d'entreprise l'entendent.
09:13 Enfin, Olivier Grégoire,
09:14 vous vous inquiétez tout à fait normal de la dette qui a explosé.
09:17 C'est combien ?
09:17 C'est quasiment 700 milliards d'euros de dettes supplémentaires depuis 2017.
09:22 On en est là.
09:23 Est-ce que vous êtes à quelques milliards près aujourd'hui
09:25 par rapport aux entreprises entrepreneurs ?
09:27 À ce rythme-là, on ne redresse plus les comptes de l'État.
09:29 On est toujours à quelques milliards près.
09:31 Et les mêmes chefs d'entreprise, vous savez,
09:32 parce qu'il y a ce qu'on en dit et puis il y a ce qu'on a vécu.
09:34 Moi, j'y étais toute la journée hier à la REF du Medef.
09:39 En réalité, les chefs d'entreprise savent très bien
09:41 pourquoi on s'est aussi endettés.
09:43 Et on s'est endettés aussi pour être à leur côté.
09:46 Je ne voudrais pas rappeler quelques souvenirs,
09:48 mais quand même, il n'y a pas beaucoup de pays.
09:49 Mais ils sont pessimistes.
09:51 Moi, j'ai essayé au téléphone,
09:52 ils parlent de crise économique qui arrive.
09:53 Il y a un ralentissement sur certains secteurs.
09:57 Quand le bâtiment ne va pas.
09:58 Oui, il y a quelques ralentissements.
10:02 Je crois qu'avec Bruno Le Maire, notre mission,
10:03 et Bruno l'a démontré depuis quelques années,
10:05 c'est aussi de garder la tête froide.
10:07 Je n'ai pas dit tout va bien, sous le soleil, dormir tranquille.
10:10 Il y a des secteurs en tension,
10:12 principalement notamment pour l'histoire de main d'œuvre.
10:15 Il y a des secteurs qui fonctionnent très bien,
10:17 l'aéronautique, l'automobile va très bien.
10:19 Il y en a d'autres qui souffrent un peu plus de la nuance.
10:21 L'inflation est un impôt, Olivier Grégoire,
10:23 qui pèse sur les plus modestes.
10:25 Les factures d'électricité, gaz, fournitures scolaires ont augmenté.
10:29 Vous allez recevoir avec Bruno Le Maire à Bercy,
10:31 entre aujourd'hui et demain, à la fois les industriels
10:34 et les responsables d'enseignes de distribution.
10:36 Qu'est-ce que vous allez encore leur dire ?
10:37 Encore un effort ?
10:38 Plus d'efforts.
10:40 Et pourquoi ils vont vous écouter cette fois-ci ?
10:43 Parce qu'ils ont déjà commencé à nous écouter depuis plusieurs mois.
10:46 Non, mais on ne peut pas dire que rien n'a été fait.
10:48 J'avais hier un éditorialiste plutôt libéral qui me disait
10:51 "mais vous êtes plutôt une libérale,
10:52 il ne faut pas d'interventionnisme.
10:54 La meilleure garantie pour faire baisser les prix, c'est la concurrence".
10:56 Ce n'est pas absurde comme point de vue.
10:58 Ce n'est pas absurde.
10:59 Qu'est-ce que je vois, moi ?
11:00 Depuis le mois de janvier, on a fait venir les distributeurs,
11:03 qui à l'origine n'avaient pas l'intention forcément
11:05 de faire un panier ou un trimestre anti-inflation.
11:08 Ils l'ont fait.
11:09 Sur combien de produits ?
11:11 Sur des centaines de produits.
11:12 Avec une baisse moyenne sur les produits du panier anti-inflation
11:15 qui était supérieure à 10%.
11:16 Mais sur un an, pas de baisse des prix en rien.
11:17 Ça n'est pas anodin.
11:19 Deuxièmement, sur les industriels,
11:20 parce que nous n'avons pas été en reste,
11:21 on les a reçus avec Bruno Le Maire.
11:23 Il y a 75 très grandes marques industrielles mondiales
11:27 qu'on trouve dans les hypermarchés et les supermarchés.
11:29 On a une quarantaine d'industriels
11:32 qui se sont engagés à une baisse de prix.
11:34 On a, au moment où on se parle, il faut être précis,
11:36 un peu plus de 1000 références produits qui sont en baisse.
11:39 Là où le bas blesse, on va se dire les choses simplement,
11:41 et c'est pour ça qu'on les revoit.
11:42 C'est qu'il y a 20 000 références dans un hypermarché
11:44 comme on vient de le voir.
11:45 Donc, il en faut plus.
11:47 Plus de baisse sur plus de produits.
11:49 C'est la pression qu'on va continuer à mettre.
11:50 Vous nous dites, et on a tendance à vous croire,
11:52 on a envie de vous croire, Olivier Grégoire,
11:53 que vous êtes une femme de promesses tenues.
11:55 Voici ce que vous déclariez et vous assuriez fin avril.
11:58 On va voir votre déclaration.
12:00 C'est vous-même.
12:01 Oui, oui.
12:01 La preuve du contraire, on voit l'image, mais je pense...
12:03 Vous allez le voir.
12:04 Je peux avec une certaine certitude vous assurer qu'à la rentrée,
12:09 nous aurons une baisse visible des prix dans les rayons.
12:12 Mais j'ai envie de vous demander,
12:13 vous parlez de quelle rentrée dans deux ans, trois ans ?
12:15 Je parle de sept rentrées.
12:16 C'est raté.
12:17 Non, je parle de baisse d'entre 5 et 10 %
12:20 sur plusieurs milliers de références.
12:23 Je parle des pâtes, on va être très précis.
12:25 Je parle de l'huile de tournesol.
12:28 Je parle aussi d'un certain nombre de céréales,
12:32 de yaourts nature.
12:33 Je ne vais pas enquiquiner tout le monde avec des listes de course,
12:35 mais la réalité...
12:36 Ça intéresse tout le monde.
12:37 Oui, mais c'est difficile.
12:38 Je sais que vous avez un peu de distinction dans tous ces sujets.
12:42 Il y a des prix qui baissent.
12:44 Est-ce que le panier à la caisse, il baisse suffisamment ?
12:46 Non.
12:46 Donc, c'est tout l'enjeu de la pression qu'on va remettre avec Bruno Le Maire.
12:49 Et je rappelle, Bruno Le Maire l'avait dit avec force,
12:51 il faut le rappeler, qu'on en rentre aussi en période de PLF.
12:55 Et donc, on attend des efforts des industriels
12:58 et on attend des distributeurs,
12:59 si tant est qu'il y a des efforts des industriels,
13:01 que les baisses de prix soient maintenant.
13:03 Mais avec quoi vous leur dites ?
13:05 J'allais dire juste avec la force de votre voix.
13:07 Ça joue, la force de conviction, ça joue.
13:10 Apparemment, parce que vous savez que, figurez-vous,
13:13 que quand les volumes baissent,
13:15 puisque comme les prix sont élevés,
13:16 un certain nombre de volumes de grandes marques
13:18 sont en train de s'effondrer en France.
13:20 Peut-être que ça devient un problème aussi
13:21 pour un certain nombre d'industriels,
13:23 donc ils n'ont pas intérêt à ce que les volumes s'effondrent.
13:25 Donc, on va discuter de tout ça.
13:27 Et plutôt, encore une fois,
13:29 je n'ai pas dit que c'était facile,
13:30 je n'ai pas dit qu'on avait tout réussi.
13:31 Ce n'est pas du tout l'esprit de ma réponse.
13:34 Ce que je dis, c'est qu'on avance.
13:35 Ce que je dis, c'est qu'il faut plus de baisses de prix
13:37 dans les semaines qui viennent.
13:39 Et ce que je dis, c'est qu'on va continuer à maintenir la pression.
13:41 Je dis enfin qu'on entre en période de projet de loi de finances
13:43 et qu'on a aussi possibilité,
13:45 si on se rend compte que nous parlons dans le vent,
13:48 de prendre des mesures pour forcer un peu
13:49 un certain nombre d'acteurs économiques à aller plus vite.
13:51 Deux questions pour terminer.
13:53 D'actualité, vous allez nous parler du tourisme.
13:54 Rapidement, je vous le demanderai, Olivier Grégoire.
13:56 Puis à l'instant, on vient d'apprendre que la France insoumise
13:59 va saisir le Conseil d'État sur l'interdiction de la baïa,
14:03 tel qu'annoncé par Gabriel Attal.
14:05 La France insoumise qui dénonce une forme d'islamophobie
14:08 qui va saisir le Conseil d'État.
14:10 Quand vous réagissez ?
14:11 Qui saisit ?
14:13 C'est à l'image du mouvement.
14:16 C'est-à-dire ?
14:16 Il y a ceux qui saisissent le Conseil d'État.
14:18 Il y a ceux qui mettent en œuvre des mesures de bon sens
14:21 pour maintenir, protéger notre laïcité.
14:24 Je rappelle que 7 à 8 Français sur 10
14:27 sont absolument d'accord avec la mesure d'interdiction de la baïa.
14:28 Ce sont des ennemis, la laïcité, la France insoumise ?
14:31 Ce ne sont pas les meilleurs alliés ni les meilleurs amis.
14:34 Pendant qu'on se bat avec les industriels,
14:36 avec Bruno Le Maire, avec les distributeurs,
14:38 certains font des saisines pour faire des plateaux.
14:40 C'est très bien.
14:41 Moi, je crois que Gabriel Attal a eu raison.
14:43 Je pense que c'est une mesure qui était attendue.
14:45 Je pense qu'il a été clair et qu'en politique,
14:47 la clarté, c'est important.
14:49 On peut dire un dernier coco-rico pour les chiffres du tourisme ?
14:51 Quelques mots, rapidement, Olivia Grégoire.
14:54 Quelques mots.
14:55 Une très belle saison touristique.
14:58 Des Français qui sont partis pour 88 % d'entre eux en France.
15:03 Le retour des clients internationaux,
15:04 un chiffre plus 29 % d'arrivées de vols long courrier.
15:08 La France redevient une destination privilégiée
15:11 pour les acteurs internationaux.
15:13 Nous aurons probablement plus de 58 milliards d'euros
15:16 de recettes fiscales, ce qui n'est pas anodin,
15:19 grâce à cet été.
15:20 Mais le tourisme français bouge et c'est intéressant.
15:23 La transition climatique, la météo ont fait bouger les Français.
15:27 On a une mutation.
15:29 Un peu moins de monde sur les plages,
15:30 plus de monde à la montagne.
15:31 Avec le défi à venir, des JO.
15:33 On aura l'occasion d'en reparler.
15:35 Merci, Olivia Grégoire, ministre en charge
15:37 des Pités-Moyennes entreprises, du commerce,
15:39 de l'artisanat et du tourisme.
15:41 Bonne journée à vous.

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