• l’année dernière

Ali Bongo, ami de la France, est sur le point de tomber. La France d’ailleurs n’est pas intervenue dans ce coup d’État pour sauver le dirigeant en place. C’est l’illustration de la nouvelle doctrine française en Afrique.
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Transcription
00:00 Ce matin c'est aussi le Gabon qui a donc désormais un président de transition.
00:04 - Brice Clotaire ou Liguine Guémin, nommé hier par les putschistes.
00:08 Ali Bongo, le président élu, est pour sa part en résidence surveillée.
00:11 Dans une vidéo, il appelle au secours ses amis à l'international et parmi eux, il y a la France.
00:16 Bonjour William Molligny. - Bonjour Fanny.
00:18 - Spécialiste défense d'Europe. La France fait un peu la sourde oreille.
00:21 Elle condamne le coup d'État, certes, mais elle n'intervient pas.
00:25 C'est ça la nouvelle doctrine française en Afrique William ?
00:27 - Oui, c'est une réponse au discours anti-français qui traverse la société civile de la région.
00:32 Désormais, la France entend jouer la carte de la discrétion pour revenir un jour influente et plus forte.
00:38 Selon les informations d'Europe 1, les services de renseignement français ont eu vent en amont de ce putsch.
00:43 L'alerte est remontée jusqu'au sommet de l'État à Paris.
00:46 Mais Emmanuel Macron n'a pas sourcillé.
00:48 Il considère que c'est une crise politique interne au Gabon et que la France doit s'en tenir à l'écart.
00:54 D'ailleurs, les consignes passées par Paris à l'ambassade à Libreville sont claires.
00:58 Tout faire pour éviter que ce putsch de généraux ne se transforme en coup d'État anti-français.
01:03 - Coup d'État condamné par Paris, mais aussi Washington, Londres, William, le Royaume-Uni,
01:08 qui reconnaissent cependant que les récentes élections, notamment présidentielles, suscitent des inquiétudes.
01:14 - Oui, parce que le scrutin est entaché d'accusations de fraude.
01:18 Aucun observateur international ou africain sur place.
01:21 Aucun journaliste étranger autorisé à entrer au Gabon pour couvrir les élections.
01:25 Des arguments qui pourraient conférer aux yeux de la communauté internationale une forme de légitimité aux putschistes,
01:31 lesquels ont d'ailleurs, hier soir, rétabli la diffusion des médias francophones dans le pays.
01:35 La France avait anticipé et commencé à se désolidariser du clan Bongo
01:39 avant le début de l'épidémie de putsch en Afrique de l'Ouest et au Sahel.
01:43 L'année dernière, plusieurs membres de la famille Bongo ont été mis en examen à Paris
01:47 pour avoir profité d'un luxueux patrimoine immobilier dans l'Hexagone,
01:51 des biens mal acquis, estimés par la justice à au moins 85 millions d'euros.
01:56 - Merci beaucoup William Molligny, le spécialiste des questions de défense sur Europe.

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