Bertin Nahum, PDG de Medtech : Le marché de la robotique chirurgicale est très porteur

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Bertin Nahum, PDG de Medtech : Le marché de la robotique chirurgicale est très porteur
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00:00 Bonjour et bienvenue sur le plateau du Revenu TV, nous recevons aujourd'hui Bertin Nahoum,
00:09 bonjour.
00:10 Bonjour.
00:11 Alors vous êtes le président directeur général et le fondateur de Medtech, votre société
00:15 est une entreprise d'équipement médical qui est cotée en bourse depuis novembre dernier.
00:19 Alors Medtech a développé un robot d'assistance à la chirurgie du cerveau baptisé ROSA,
00:25 à quoi sert exactement cet appareil et pour quel type d'intervention ?
00:29 Alors ROSA est effectivement un robot qui est utilisé pour la chirurgie du cerveau.
00:34 C'est un espèce de GPS pour chirurgien qui va guider donc la main du chirurgien dans
00:41 des opérations extrêmement sensibles du cerveau, des opérations extrêmement variées
00:47 que ce soit pour traiter la maladie de Parkinson, pour la chirurgie de l'épilepsie, voire
00:53 également la chirurgie je dirais tumorale.
00:56 Le robot ROSA permet des opérations extrêmement sensibles comme ce fut le cas il y a quelques
01:01 temps de cela où un bébé de quelques mois a été opéré à la fondation de Rothschild
01:06 grâce justement à la technologie ROSA.
01:07 Alors est-ce que ça permet de faire de nouvelles interventions qu'on ne faisait pas avant
01:10 ou est-ce que ça rend le geste plus précis, l'intervention plus rapide sur des opérations
01:15 qui avant étaient faites sans intervention technique ?
01:17 Je dirais que le robot ROSA et plus généralement les technologies d'assistance robotisées
01:22 s'inscrivent dans une tendance de fond de la chirurgie, ce qu'on appelle en fait la
01:27 chirurgie mini-invasive.
01:28 En fait ça consiste tout simplement à réduire encore et toujours la taille des incisions
01:34 parce qu'il y a bien sûr des bénéfices extrêmement importants pour les patients
01:37 lorsque l'on réduit la taille des incisions et donc l'assistance robotisée est là pour
01:42 fiabiliser la précision du geste dans un environnement, dans un contexte où l'incision est toujours
01:48 plus petite.
01:49 Alors à la fin du mois de mars Medtech avait vendu 23 de ces machines ROSA dans le monde,
01:54 quelle est aujourd'hui votre stratégie commerciale ? Est-ce que vous les vendez vous-même avec
01:57 vos propres équipes ? Est-ce que vous passez des accords de distribution et quelle est
02:01 l'étendue géographique des marchés que vous ciblez ?
02:03 Alors aujourd'hui effectivement notre modèle de commercialisation est mixte, nous vendons
02:09 en direct en France et en Europe ainsi qu'aux Etats-Unis, en Amérique du Nord plus généralement.
02:16 Vous avez vos équipes et votre filiale là-bas.
02:17 Nous avons nos équipes et nos filiales et on passe par des réseaux de distribution pour
02:21 on va dire les autres pays en dehors de ces zones.
02:24 Au total c'est une trentaine de pays qui sont couverts par nos réseaux de distribution,
02:30 nos réseaux de commercialisation.
02:31 Alors vous employez combien de commerciaux, salariés de la société aujourd'hui à peu
02:36 près ?
02:37 Alors aujourd'hui on a une équipe de commerciaux qui est pas loin d'une dizaine de personnes
02:42 et on prévoit d'embaucher au total une trentaine de commerciaux dans les deux ans à venir.
02:47 Alors Rosa est aujourd'hui donc prescrite des autorisations pour la chirurgie mini-invasive
02:52 du cerveau.
02:53 Est-ce qu'il y a d'autres indications médicales que vous explorez ?
02:56 Alors après je dirais la chirurgie du cerveau, après donc tous les besoins pour ce type
03:05 de chirurgie extrêmement exigeante, on a décidé de s'étendre à la chirurgie de la colonne
03:10 vertébrale.
03:11 Le mal du dos et le mal du siècle comme on sait et il y a des besoins extrêmement importants
03:16 d'assistance pour des opérations toujours plus fiables dans la chirurgie de la colonne
03:20 vertébrale.
03:21 Il y a des synergies là avec la chirurgie du cerveau ? C'est les mêmes praticiens,
03:24 c'est les mêmes services ?
03:25 Tout à fait.
03:26 Je dirais qu'à peu près la moitié des chirurgiens de la colonne vertébrale sont
03:29 des neurochirurgiens et donc effectivement il y a une certaine synergie et continuité.
03:34 On est dans la chirurgie je dirais du système nerveux central.
03:37 Alors le prix de vente d'une machine ROSA est d'environ 400 000 euros, ce sont des
03:42 investissements assez lourds pour les hôpitaux qui sont vos clients directs, ce sont des
03:46 décisions d'investissement qui sont assez longues.
03:48 Comment vous ressentez aujourd'hui le marché ? On sait qu'au début de la décennie, il
03:53 y a deux trois ans, il y avait une réforme du système de santé aux Etats-Unis, il y
03:56 a eu des lenteurs, des investissements qui ont été réduits.
03:59 Comment vous sentez aujourd'hui le marché des équipements médicaux en Europe, aux
04:03 Etats-Unis et dans le monde ?
04:04 Alors on sait que la plupart des systèmes de santé, de financement de la santé dans
04:09 le monde ou en tous les cas dans les pays industrialisés sont contraints ou soumis
04:14 à des contraintes relativement importantes.
04:16 Mais ceci dit, il faut bien comprendre que les technologies telles que ROSA sont des
04:20 technologies innovantes et donc qui s'adressent prioritairement à ce qu'on appelle des centres
04:24 d'excellence.
04:25 Ce qui est dans notre domaine, ce qu'on appelle en fait les early adopters, les innovateurs,
04:29 c'est-à-dire les premiers praticiens qui vont basculer vers ces technologies de nouvelle
04:36 génération.
04:37 Et dans ce contexte là, c'est vrai qu'on a un accueil qui est plutôt favorable parce
04:41 que je dirais qu'on s'inscrit, comme je le précisais précédemment, dans une tendance
04:47 de fond qui vise à opérer, à développer des protocoles chirurgicaux qui permettent
04:55 des opérations toujours moins invasives.
04:57 Alors vous vous êtes fixé un objectif, 20 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel
05:03 d'ici deux ans, ça suppose une forte accélération de votre croissance.
05:07 Quels vont être les moteurs de la croissance dans les années à venir ? Qu'est-ce qui
05:11 va vous permettre de créer ce levier ?
05:12 Alors plusieurs choses.
05:13 Je dirais que les technologies d'assistance d'une façon générale telles que les robots,
05:19 ils sont amenés à jouer un rôle majeur pour répondre je dirais à quatre challenges
05:23 essentiels dans le domaine de la chirurgie.
05:25 Le premier c'est que d'une façon générale, grâce au vieillissement des populations,
05:31 l'allongement de l'espérance de vie, on a de plus en plus de patients à traiter.
05:34 On a de plus en plus de patients à traiter qui sont de plus en plus exigeants, qui exigent,
05:40 c'est bien normal, des hauts niveaux de qualité de soin.
05:43 Et ça c'est la deuxième contrainte.
05:44 La troisième contrainte c'est qu'on est dans un contexte où parallèlement on a de
05:48 moins en moins de praticiens et notamment de chirurgiens pour traiter de plus en plus
05:53 de patients et enfin, et ça c'est le quatrième élément, c'est ce que je précisais à savoir
05:59 la chirurgie mini-invasive.
06:01 Il y a une lame de fond extrêmement importante qui vise à réaliser des opérations avec
06:06 des incisions toujours plus petites et donc encore une fois la robotique a un rôle extrêmement
06:10 important à jouer pour faire face à ces quatre challenges.
06:13 Donc votre stratégie commerciale, recrutement de commerciaux, 30 nouveaux commerciaux vous
06:19 l'avez dit, tout ça ce sera suffisant pour impulser la dynamique ?
06:22 Est-ce qu'il y a une concurrence aussi qui vous menace ?
06:26 Effectivement, on a un concurrent en particulier dans le domaine de la chirurgie de la colonne
06:32 vertébrale.
06:33 Ceci dit, il faut savoir que le marché de la robotique chirurgicale aujourd'hui, même
06:36 si c'est un marché extrêmement porteur puisqu'il représente à peu près 3 milliards de dollars
06:41 aujourd'hui et il devrait atteindre une vingtaine de milliards de dollars à l'horizon de 2019,
06:46 il y a finalement très peu d'acteurs dans le domaine de la robotique chirurgicale.
06:48 En fait, il y a moins d'une demi-douzaine d'acteurs qui se positionnent sur différentes
06:53 parties du corps.
06:54 Donc dans ce contexte-là, Medtech a un rôle extrêmement important à jouer et on souhaite
06:59 bien sûr saisir les opportunités.
07:00 Alors dernière question, la société disposait, encore une fois, fin mars de 17 millions d'euros
07:05 de trésorerie.
07:06 Quelle visibilité ça vous donne aujourd'hui ?
07:09 Est-ce que vous perdez de l'argent ?
07:12 Tout à fait, on perd de l'argent puisqu'on est une société qui a investi très fortement
07:16 en R&D bien sûr mais surtout au niveau commercial pour établir notre réseau commercial dans
07:23 le monde entier.
07:24 Je tiens à préciser que parallèlement à ce financement que nous avons levé en bourse
07:28 il y a six mois de cela, on vient d'obtenir 5 millions de financement auprès de BPI France,
07:36 Banque Publique d'Investissement et donc tout ça devrait nous amener à notre premier point
07:40 de rendez-vous qui est dans deux ans, date à laquelle on devrait réaliser une vingtaine
07:45 de millions d'euros de chiffre d'affaires et on espère en tout cas à cet horizon-là
07:51 être dans une situation de ne plus devoir faire appel à nouveau au marché.
07:55 Donc d'être proche de l'équilibre financier.
07:57 C'est ce qu'on espère.
07:58 Bertrand Nahum, merci.
07:59 Merci.
07:59 Merci.
08:00 Merci.
08:00 [SILENCE]

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