Laurent Pancé Gérant Banque Palatine AM>

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Laurent Pancé Gérant Banque Palatine AM>
Transcript
00:00 Laurent Panser, bonjour.
00:01 Bonjour.
00:01 Vous êtes gérant chez Palatin Asset Management.
00:03 On va revenir avec vous sur le marché des mid-cap à l'occasion d'un rendez-vous,
00:08 un forum Odo Mid-Cap à Lyon avec beaucoup d'entreprises qui sont présentes.
00:12 Nous avons rencontré nous-mêmes beaucoup d'entreprises et vous également en tant qu'investisseurs potentiels.
00:16 Un mot d'abord pour commencer, pour revenir sur l'exercice 2011,
00:20 en quelque sorte des mid-cap, les performances des mid-cap.
00:23 J'ai envie de dire 2011, ça n'a pas été conforme aux attentes sur les mid-cap ?
00:27 Tout d'abord, une année atypique puisque tout à fait régulièrement,
00:32 les mid-cap font toujours mieux, j'allais dire presque toujours mieux que les grandes capitalisations.
00:37 Donc en 2011, une année atypique puisque l'indice mid-cap des valeurs moyennes
00:43 termine au-delà des -21%, au-delà en négatif,
00:48 alors qu'on a un CAC à peu près à -17, -16, -17.
00:51 Bon, c'est atypique.
00:54 C'est vrai également pour le plus petit indice, l'indice small.
00:57 C'est arrivé très rarement au cours des 15 dernières années,
01:00 depuis grosso modo l'avènement du nouveau marché.
01:03 Et plusieurs raisons l'expliquent.
01:06 On peut revenir sur ces raisons, plusieurs raisons l'expliquent.
01:10 Problème macroéconomique, un problème de sécurité pour les investisseurs
01:14 qui vont là où il y a davantage de liquidités.
01:17 Parce que ce qu'il faut bien voir, c'est que la liquidité,
01:19 au cours de ces derniers mois, de ces dernières semaines,
01:22 on bat tous des records, on bat des records de liquidités
01:25 de façon impressionnante.
01:28 Pour autant, au cours du mois d'août, au cours de ces deux fameuses séances
01:31 du 8 et 9 août, là on avait une liquidité très importante
01:34 qui était elle-même atypique concernant l'ensemble des valeurs
01:38 et également les petites et moyennes capitalisations.
01:41 Mais grosso modo, il est logique que dans la situation
01:44 telle qu'on l'a vécue en 2011, les investisseurs se sont détournés des valeurs.
01:49 Dans quelle situation diriez-vous qu'on a retrouvé l'ambiance qu'on avait en 2008
01:52 avec les Mad Brothers, où c'était un cran en dessous ?
01:55 C'est totalement différent.
01:57 C'est totalement différent du côté du passif, mais également du côté de l'actif.
02:02 Quand je dis du passif, c'est nous, investisseurs,
02:04 parce que l'appréhension qu'on peut avoir de ces valeurs est différente,
02:09 mais c'est également différent, et on va y revenir quand on va évoquer différents cas,
02:14 c'est différent de la part de ces entreprises qui ne sont pas du tout
02:19 dans la même situation que celles qui prévalaient à cette époque.
02:22 Justement, du côté des mid-cap, on a vu presque une deuxième partie d'année
02:28 où ce que vous parlez, cet effet liquidité s'est fait sentir,
02:31 et on a vu des valorisations des mid-cap qui jusque-là avaient tenu la distance,
02:36 on peut dire le cours boursier en tout cas pour certaines d'entre elles,
02:39 et puis au fur et à mesure de l'année, il y en a qui ne font rien, par exemple sur une année.
02:43 C'est très clair, au mois de mai, on était quasiment à +10%,
02:46 et après on s'effondre, et en particulier au mois d'août, alors là on plonge.
02:50 Et puis des valeurs qui avaient le vent en poupe se sont complètement retournées
02:53 sur certaines craintes, des craintes liées à la structure de financement, à l'endettement,
02:57 puisque c'était effectivement le fait sur lequel les investisseurs se focalisaient le plus.
03:03 Qu'est-ce qu'on fait quand on est gérant dans ces périodes-là ?
03:06 On est obligé de subir une partie de ce qui se passe ?
03:10 Ou bien sûr si on avait fait tous les bons choix avant,
03:13 mais là on a l'impression que, quel que soit un peu l'environnement,
03:16 le stock picking, on a l'impression que tout le monde y est passé.
03:19 Constatez-le comme moi, la cote ne se renouvelle pas.
03:22 On n'a quasiment pas d'introduction en bourse, la cote n'est plus nourrie.
03:26 Donc on est presque tous sur les mêmes valeurs avec des pondérations différentes,
03:30 ou on ne l'est pas, donc une pondération à zéro.
03:33 Ça signifie quoi ? Ça veut dire que quand une année se retourne comme on l'a vu,
03:36 on est obligé d'adapter les portefeuilles.
03:38 Parce que même si vous, en tant que gérant, vous avez un horizon d'investissement
03:42 qui est un peu plus long que ces trois mois, ces six mois que constituaient la fin de l'année,
03:47 vous ne pouvez pas vous laisser entraîner comme ça,
03:50 dans ce qui est plus camarasse, mais dans une bourrasque boursière.
03:54 Est-ce que le début d'année, de votre point de vue, change les choses ?
03:59 Sur le plan macroéconomique, on pourrait dire qu'on n'a pas vraiment de nouvelles
04:02 très différentes de ce qu'on avait en décembre,
04:05 on a vu des marchés, dans certaines séances, retrouver de l'optimisme,
04:10 mais ça n'a pas duré très longtemps.
04:11 Toute nouvelle macroéconomique est plutôt bien prise,
04:13 à partir du moment où la microéconomie n'a pas encore communiqué.
04:16 On va attendre maintenant la révélation des chiffres d'affaires
04:19 et plus encore des résultats annuels, mais ne nous y trompons pas,
04:22 ces résultats annuels, et on peut en reparler avec ces différents rendez-vous
04:26 qu'on a pu avoir, les résultats annuels 2011 vont être bons,
04:29 mais pour plein de boîtes, plein de sociétés,
04:31 ils vont être même meilleurs que ceux, les historiques 2007-2008.
04:35 Donc ce n'est pas maintenant qu'on va se déterminer,
04:38 il faut attendre, il faut avoir des perspectives,
04:42 et en termes de microéconomie, pour le moment, on n'a rien.
04:45 On n'a que la macroéconomie.
04:47 J'avais un invité, un dirigeant d'entreprise,
04:50 qui n'osait presque pas dire que 2012 serait une bonne année pour lui,
04:55 le point des paradoxes, c'est-à-dire qu'il y a des entreprises qui vont,
04:58 en 2012, connaître de la croissance, de l'activité, de la rentabilité,
05:02 que le marché ne voit pas aujourd'hui.
05:04 C'est très clair, nous en avons rencontré ce matin,
05:06 vous en avez reçu effectivement,
05:08 il y a des sociétés qui sont insensibles à ce qui pourrait se passer en 2012.
05:15 Il y a des secteurs qui sont insensibles,
05:18 on peut citer par exemple une société comme Virbac,
05:22 on peut citer des sociétés qui sont dans la mouvance des maisons de retraite
05:27 et des cliniques de soins de suite,
05:29 les Orpea, les Corian, les Medica,
05:31 ce sont des discours qui sont différents.
05:33 De l'autre côté de ce spectre des sociétés présentes,
05:38 il y a des choses qui sont un petit peu moins enthousiasmantes,
05:41 il y a des choses qui sont un petit peu plus dans cette mouvance macroéconomique délicate,
05:45 dans cette crise de la consommation.
05:48 Je pense en particulier à une très très belle société comme Seb.
05:53 Il est certain que les records de l'année précédente,
05:57 puisque 2011 sera très bon,
05:59 je ne sais pas comment, pour le moins au cours du premier semestre 2012,
06:03 on pourrait faire mieux. C'est très clair.
06:05 Alors justement, on pourrait dire,
06:07 est-ce qu'il n'y a pas un décalage aujourd'hui entre le discours global
06:11 et la situation réelle finalement de ces entreprises qui,
06:14 on parlait de la crise de 2008 tout à l'heure,
06:17 entre 2008-2011, ont pris des mesures, se sont redéployées,
06:21 certaines d'entre elles se sont concentrées sur un certain nombre d'activités
06:25 et donc arrivent dans une situation qui est finalement intéressante,
06:28 et les investisseurs qui restent un peu en dehors, pour l'instant en tout cas, de ces marchés.
06:33 J'ai envie de dire que, heureusement qu'elles se sont restructurées
06:36 et heureusement qu'elles se sont dimensionnées de façon supérieure pour 2012
06:41 qu'elles ne l'étaient en 2008.
06:43 Parce que des sociétés telles qu'elles étaient en 2008,
06:46 qui se présenteraient donc au portillon de 2012,
06:50 elles auraient beaucoup de mal.
06:52 Ça veut dire aussi que, quelque part, elles ont vécu ces deux crises
06:55 et elles ont compris aujourd'hui,
06:57 elles vont beaucoup plus vite dans l'adaptation, dans l'ajustement
07:00 et il y en a qui profitent aujourd'hui des marchés émergents.
07:03 On parlait de Virbac tout à l'heure,
07:05 d'autres effectivement peuvent sur ces marchés avoir de la croissance.
07:09 C'est fabuleux, c'est fabuleux, on a cité Virbac.
07:12 On peut voir, puisqu'on revient sur Seb,
07:15 qu'une société comme Seb, qui est sur les marchés émergents,
07:19 a sûrement le bon modèle.
07:21 C'est bien dimensionné, contrairement à une époque passée.
07:25 Il y a des sociétés qui ont vraiment fait,
07:27 on peut le voir chez les équipementiers automobiles,
07:30 on peut le voir également dans l'aéronautique.
07:33 Là, un secteur qui fonctionne plutôt bien,
07:35 l'ISI est présent, Zodiac est présent également.
07:38 Mais c'est certain qu'il y a des sociétés qui se portent bien
07:42 et qui, j'ai envie de dire, comme d'habitude,
07:45 les gens bien portants passeront bien les situations difficiles.
07:48 En conclusion, ça veut dire que, comme on va dire chaque année,
07:51 il va falloir faire du bon stock picking pour aller choisir,
07:54 mais peut-être encore plus cette année,
07:56 c'est-à-dire celles qui, en 2012, vont enfin pouvoir convaincre les investisseurs
07:59 pour qu'on évite un -20 ou un -15 sur les SMO limite-cap ?
08:03 C'est le propre des valeurs moyennes, de faire de la sélection de valeurs.
08:07 C'est véritablement l'essence des valeurs moyennes.
08:10 Est-ce qu'on va faire -15 ou -20 ?
08:12 Très sincèrement, je ne sais pas.
08:14 En tout cas, il y a du potentiel, si c'était le mot pour ceux qui hésitent
08:17 ou qui s'intéressent à ce marché-là, ce marché des mid-cap,
08:20 clairement, il y a des valeurs à aller chercher aujourd'hui
08:23 qui sont vraiment, on dirait, comme on dit, à la casse parfois en bourse.
08:27 C'est toujours pareil.
08:29 Dans ce royaume, dans ce secteur des valeurs moyennes,
08:32 c'est là où l'essence, elle a moins cher.
08:35 Merci, Laurent Pansé, d'avoir fait le point avec nous sur ce segment des mid-cap.
08:39 On rappelle que vous êtes gérant chez Palatine Asset Management.
08:42 Management.
08:43 [SILENCE]

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