Une équation impossible à résoudre
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00:00 Bonjour et bienvenue sur Mon Financier. Nous sommes le mercredi 11 avril.
00:05 Alors voilà, en deux semaines l'ambiance a complètement changé.
00:07 Vous vous rappelez qu'on était un peu prudent à la fin du trimestre.
00:10 La fin du trimestre, tout le monde disait "Ah ça y est, le meilleur trimestre,
00:14 démarrage boursier depuis 10 ans, 15 ans, 20 ans, c'est formidable, extraordinaire, la crise est terminée".
00:19 On avait des doutes, le CAC au-dessus de 3500, c'était pour nous un niveau trop élevé,
00:23 c'était notre objectif et on était devenu prudent, voire négatif.
00:27 Hier, malheureusement, les marchés nous ont donné raison.
00:30 On a eu, comme le disent les échos, un coup de tonnerre sur les marchés européens
00:34 avec des chutes assez spectaculaires des marchés, plus de 3% pour la France,
00:39 plus de 3% pour l'Espagne, à peu près 5% de baisse, même plus pour l'Italie.
00:46 Tout ça, bien évidemment, ce sont les valeurs bancaires qui s'écroulent,
00:50 qui s'écroulent parce que tout simplement, elles ont utilisé l'argent de la Banque Centrale Européenne
00:56 pour acheter de la dette souveraine, donc ça y est, on est reparti dans le même cercle vicieux.
01:00 Les banques italiennes ont acheté de la dette italienne,
01:02 les banques espagnoles, la dette espagnole et ainsi de suite.
01:04 Et c'est reparti pour un tour, ça y est, on est à nouveau en risque.
01:08 Et du coup, les marchés se disent "Bon, finalement, on n'en s'en tirera jamais".
01:12 Surtout que l'Espagne est le maillon faible pour l'instant,
01:16 l'Espagne qui poursuit sa coeur d'austérité, qui s'attaque à l'éducation,
01:20 qui s'attaque à la santé avec courage.
01:22 Il faut dire que quand on voit les mesures qui sont prévues dans les programmes de nos candidats,
01:26 on est assez étonné de voir le courage des dirigeants espagnols et italiens,
01:30 mais malheureusement, malgré le courage, ils ont du mal à résoudre l'équation
01:36 à comment réduire la dette, comment réduire le déficit,
01:40 tout en laissant un perspective pour la croissance.
01:43 Et on a l'impression, nous, que cette équation est impossible à résoudre,
01:46 sauf si on fait comme en Grèce, c'est-à-dire qu'il va falloir un jour ou l'autre
01:50 restructurer la dette européenne, il va falloir accepter un R-Cut de 20 ou 30%
01:54 sur la dette espagnole, 20 ou 30% sur la dette italienne.
01:57 Il n'y aura pas de choix.
02:00 C'est donc aussi la une, bien évidemment, du Financial Times,
02:04 toujours l'Espagne, l'Italie, et puis derrière la France,
02:07 ce sont les banques. Les banques françaises ont lourdement, très lourdement, chuté hier.
02:12 Alors, en France, la raison est quand même assez simple.
02:15 Une des clés, on l'a tout de suite dans les échos,
02:19 c'est que la France a continué à aider le gouvernement, les banques,
02:22 continuer à aider les grosses entreprises, et pendant ce temps-là,
02:25 les grosses PME s'effondrent. Le nombre de défaillances de grosses PME
02:29 a tout simplement explosé en début d'année.
02:31 Alors, il faut savoir quand même qu'on passe notre temps à parler du modèle allemand.
02:35 Le modèle allemand, il repose exclusivement sur les grosses PME exportatrices,
02:40 et nous, au contraire, on les laisse mourir.
02:42 Et bien voilà, elle meurt, c'est réussi.
02:45 Or, en Chine, c'est la grande purge.
02:48 Wu Xilai, le jeune qui devait être Premier ministre, lui, a été écarté.
02:52 Sa femme est en prison pour... Elle est accusée de complicité de meurtre
02:56 dans le meurtre d'un Britannique. C'est la grande purge.
03:00 On se retrouve un peu dans les grandes époques staliniennes.
03:02 Tous ses proches sont mis de côté. Voilà, c'est la beauté de la Chine.
03:06 Tout le monde s'extasie devant ce pays, mais c'est une dictature.
03:09 Faut-il le rappeler ? L'immobilier, on vous le dit depuis un moment, doit baisser.
03:13 Ce sont les chiffres de Centuri 21, des baisses qui sont en moyenne de 2% sur la France.
03:18 On a des baisses qui montent jusqu'à -8, -9% pour Nice, par exemple, pour Montpellier,
03:25 et jusqu'à plus de 11% pour La Rochelle, donc des baisses en France de -1 à -11%
03:33 sur les prix de l'immobilier en un trimestre.
03:35 Et ça ne va pas s'arranger, étant donné, comme on vous l'a dit hier,
03:38 que les crédits immobiliers sont en train de se raréfier
03:41 et que les banques prennent de moins en moins.
03:43 Et enfin, coup de théâtre dans la campagne américaine.
03:46 Rick Santorum abandonne la course à l'investiture.
03:49 Il souhaite s'occuper de sa fille de 3 ans qui est très malade.
03:53 Et donc, du coup, Mitromney est assuré maintenant, absolument, il l'était quasiment avant,
03:57 mais là, c'est y est, il va pouvoir enfin se concentrer.
03:59 C'est plutôt une bonne nouvelle pour les républicains.
04:01 Au lieu de dépenser de l'argent à se battre entre eux,
04:03 ils vont pouvoir enfin se battre contre Barack Obama.
04:06 On peut dire qu'aujourd'hui, la campagne et l'affrontement entre Mitromney et Barack Obama a commencé.
04:12 Et ça, c'est une donnée très importante.
04:14 Pour l'instant, bien évidemment, Obama est très largement donné vainqueur dans les élections.
04:19 Mais tout peut évoluer de façon assez surprenante.
04:23 Voilà, restez avec nous sur Mon Financier.
04:26 On devrait avoir aujourd'hui une journée de répit, voire de petit rebond,
04:30 mais malheureusement, la tendance sur le long terme ne semble pas très bonne pour l'instant.