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Gros clash entre Edwy Plenel et Patrick Cohen au sujet de Michel Houellebecq dans C à vous
Transcription
00:00 - Nous sommes des cultures et de religions fébriles. - On ne doit pas recevoir Michel Houellebecq.
00:03 Mais vous faites ce que vous voulez, j'ai le droit simplement de critiquer vos choix éditoriaux.
00:07 - Vous critiquez le fait qu'il soit reçu partout et qu'on parle du contenu de son roman. - Vous le savez très bien.
00:11 Ecoutez, pour les musulmans, commence par le rappel que M. Patrick Cohen a laissé dire tranquillement à Alain Finkielkraut
00:19 que l'islam était un problème de civilisation dans notre pays et qu'on ne pouvait pas laisser cela au Front National.
00:25 Il y a en effet une bataille au sein du jour. - J'ai laissé le texte là ? - Oui, je le rappelle très factuellement dans ce livre.
00:30 Eh bien, on ne peut pas. C'est une bataille dans notre profession. Une partie de notre profession fait l'agenda de l'islamophobie.
00:39 C'est un fait. Vous pouvez le contester, mais c'est un fait. - J'apprécie que vous me regardiez pour la première fois depuis le début de cette interview.
00:46 - Très bien. - J'apprécie, c'est pour ça que je me suis levé. Ça me permet de vous voir dans les yeux.
00:50 - Nous nous voyons très bien dans les yeux. - Pourquoi évitez-vous le regard de Patrick Cohen ? - Je vous réponds à vous.
00:55 - Patrick Cohen vous posait des questions auxquelles vous ne répondez pas. - J'essaie de vous poser des questions auxquelles vous ne répondez pas.
00:59 - Il essaie de réagir de ces... - Je lui réponds. Je regarde qui je veux, comme je veux. Quel est le problème ?
01:04 - C'est gênant qu'on invite à ce point parce qu'on va vous voir... - C'est tout de même extrêmement désagréable de vous interviewer.
01:08 - Je ne crois pas que quand je suis passé à France Inter, vous m'ayez donné un seul regard quand j'ai eu 3 minutes pour défendre les musulmans.
01:15 - Vous avez toujours mes interviews dans les yeux et vie pleine elle quand je leur pose des questions. - Ce n'était pas le cas.
01:20 - Et généralement... - Je m'en souviens très bien. Je m'en souviens très bien. - Je ne pensais pas que vous veniez ici pour régler des comptes avec moi ou avec France Inter.
01:26 - Mais je ne règle aucun compte. Je dis juste que... - Il s'est rassélé de vous. Il est pardon. - Mais je règle des comptes avec les journalistes qui sans aucune conscience.
01:34 - Et je le dis comme je le pense. Vous avez le droit de trouver ça. - Vous avez la conscience du journalisme. Vous êtes la conscience du journalisme français.
01:41 - Et nous n'avons aucune conscience. - Je dis que laisser dire sans problème que l'islam est un problème de civilisation que l'on ne peut pas laisser au front national.
01:50 - Eh bien je suis désolé. C'est une opinion islamophobe. - Vous en prenez peut-être. Il vaut mieux que vous en preniez aux employeurs d'Éric Zemmour si c'est le cas.
01:57 - En l'occurrence, je n'ai pas l'impression d'avoir laissé déverser sur les antennes de France Inter ou de Radio France. - Vous faites... Vous faites... Vous faites...
02:04 - Monsieur Pujadas, monsieur Pujadas ce soir. - Vous pensez qu'on ne devrait pas le recevoir ? - Monsieur Patrick Coët, vous pouvez le faire dans les rubriques littéraires comme vous voulez.
02:12 - Vous en faites l'événement politique. Vous n'êtes pas critique littéraire. - Vous recevez régulièrement des écrivains. - Vous recevez des écrivains régulièrement.
02:19 - Vous faites un événement politique d'un livre qui est une fiction islamophobe. - C'est un écrivain qui vous interviewez. - Mais attendez.
02:25 - C'est un écrivain qui sera reçu demain à France Inter. Ce n'est pas un responsable politique. - D'accord. D'accord. Je n'ai aucun problème.
02:29 - Recevons Céline, sans problème, qui construit le problème juif. C'est un écrivain. Il dit tout le mal qu'il pense des juifs. Recevons Céline.
02:37 - Orwell, Lovecraft ont fait des fictions d'anticipation qui étaient aussi fondées sur la peur. On n'aurait pas dû entendre ou on n'aurait pas dû publier Orwell ou Lovecraft.
02:47 - Moi je pense que vous ne prenez pas conscience de ce que vivent. - Quelle est exactement la position qu'on devrait avoir ? Soyez clair. Expliquez-nous exactement quelle serait la position de ce qu'il y a.
02:55 - Ce que vous voulez, je dis juste que vous ne vous rendez pas compte depuis 15 ans jusqu'à une loi de ségrégation en 2004, jusqu'à une circulaire dans les écoles qui frappe les mamans, qui affiche leur croyance musulmane.
03:09 Nous sommes un pays où nous développons d'en haut la discrimination en bloc d'une population à raison de son origine, de sa croyance, de sa culture, en disant les musulmans, l'islam.
03:21 Et si nous journalistes, nous ne fonçons pas la pédagogie de cela, si nous ne considérons pas que ces idées elles ont le droit d'être publiées, mais elles doivent rester à la marge du débat.

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