Clash sur LCI : Éric Zemmour menace de quitter le plateau - part 2

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Clash sur LCI : Éric Zemmour menace de quitter le plateau - part 2
Transcript
00:00 [Générique]
00:06 Notre invité, Eric Zemmour, bonjour.
00:08 Bonjour.
00:09 Éditorialiste, écrivain, auteur d'un livre au succès phénoménal,
00:12 "Le suicide français", édition Alba Michel,
00:16 les 40 années qui ont défait la France, de la mort de De Gaulle à aujourd'hui,
00:20 la France se meurt, la France est morte, nous dites-vous, en cause,
00:23 et ça a déjà été dit et redit sur toutes les télés et radios de France,
00:27 en cause donc mai 68, le féminisme, l'antiracisme, le laxisme, l'Europe,
00:32 les élites, le lobbyguet, l'immigration, le multiculturalisme, le mondialisme.
00:37 Alors il y a eu une telle fièvre autour de votre livre
00:40 que votre nom est devenu un nom commun,
00:44 on parle aujourd'hui de Zemmourisation des esprits, quel effet ça fait ?
00:48 Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Ça fait bizarre.
00:51 Mais bon, si ça veut dire que mes idées, les idées que je défends,
00:57 ont conquis une partie importante de la population, j'en suis ravi.
01:02 Maintenant, en général, c'est plutôt pour m'insulter.
01:07 Donc je regarde ça avec distance.
01:10 Ce qui est étonnant, c'est que le rapport s'inverse, jusque-là c'est vous qui commentiez les politiques,
01:13 aujourd'hui c'est les politiques qui vous commentent.
01:15 Oui, c'est pas faux, il y a de ça, il y a du vrai, j'ai vu que par exemple,
01:18 Noël Mamère sortait un livre et me répond, Manuel Valls qui dit que
01:22 mon livre n'est pas digne d'être lu.
01:26 C'est pas qu'ils commentent, ils ont, si vous voulez,
01:29 vous savez il y a une tradition française qui est le lien entre littérature et politique.
01:35 Il y a une très jolie phrase de Victor Hugo qui dit,
01:38 un journal c'est comme un écrivain, ça a deux fonctions,
01:40 la fonction littéraire et la fonction politique.
01:42 Les deux sont liés, en tout cas en France.
01:45 Donc c'est tout à fait normal que quand on écrit un livre, ça soit politique.
01:49 Surtout quand on raconte une histoire des 40 dernières années,
01:52 surtout quand on prend, comme je l'ai fait,
01:54 non seulement les décisions politiques et économiques, mais aussi la culture populaire.
01:57 Tout ça est profondément politique au sens métapolitique, vous savez,
02:02 c'est-à-dire la bataille culturelle, la bataille des idées.
02:05 C'est quand même le fond de la politique.
02:06 Le fond de la politique c'est pas qui est élu, qui n'est pas élu,
02:09 qui gagne l'UMP, etc.
02:12 Ça c'est la politique politicienne. La vraie politique c'est les idées.
02:15 Donc qu'il y ait un échange, un affrontement entre les hommes politiques professionnels
02:21 et des gens comme moi qui sont des écrivains, qui essaient de réfléchir sur la société,
02:25 c'est normal, ça a toujours existé en France.
02:27 Alors parlons des médias et de votre tournée en région.
02:30 Pendant deux mois, on a vu et entendu que vous,
02:33 quelle morale tirez-vous de cette tournée promotionnelle ?
02:37 Écoutez, c'est assez passionnant.
02:40 C'est-à-dire qu'on voit, là je vais un peu partout,
02:43 j'étais à Toulouse la semaine dernière, je vais à Genève demain,
02:46 ensuite j'irai à Bordeaux, à Lyon, à Nantes.
02:50 Qu'est-ce qu'on voit ? On voit des salles qui sont pleines à craquer,
02:54 c'est-à-dire qu'à chaque fois on prévoit 400, 500 personnes,
02:56 et il y a le double.
02:57 Les gens sont debout, ils m'acclament avec une ferveur touchante.
03:02 J'ai l'impression, si vous voulez, que je mets des mots, M-O-T-S, sur leurs mots, M-A-U-X.
03:07 C'est-à-dire que ce que j'exprime, ce que je dis, ce que j'explique,
03:12 les gens le ressentent profondément depuis des années,
03:15 et soit ils ne le conceptualisent pas, soit ils n'osent pas le dire.
03:20 Et donc ça leur fait du bien d'entendre quelqu'un et de lire quelqu'un
03:24 qui dit exactement ce qu'il pensait le plus profondément.
03:27 Ils sont très inquiets, vous savez.
03:29 Ils sont affolés, ils ont l'impression de ne plus reconnaître leur pays.
03:32 Ils ont l'impression, comme je le dis, que leur pays se meurt.
03:35 Ce n'est plus leur pays. Ils sortent dans la rue, ils ont l'impression de changer de continent.
03:38 Ils regardent la télévision, ils ne reconnaissent plus.
03:41 Leurs enfants étudient une histoire qui n'est pas l'histoire de France.
03:44 Ils ne savent plus où ils habitent, vous comprenez ?
03:46 Ils sont malheureux et ils sont très inquiets.
03:49 Et ils ont l'impression que les élites, non seulement...
03:52 - Ceux qui viennent vous voir en tout cas.
03:54 - Ceux qui viennent me voir, bien sûr.
03:56 - À la télé, à la radio, quand on parlait de votre livre,
03:59 la polémique s'est cristallisée sur Wi-Fi.
04:02 Vous affirmez que Pétain, au nom de la souveraineté française,
04:06 a sacrifié les Juifs étrangers pour sauver des Juifs français.
04:11 Aucun historien n'a dit, c'est vrai, Zemmour a raison,
04:15 au contraire, votre maître, Bernstein, a dit,
04:19 celui qu'on a tous étudié, a dit
04:21 "Zemmour se trompe lorsqu'il dit que Pétain a sauvé des Juifs".
04:25 En fait, en gros, il vous reproche d'être plus un polémiste qu'un historien.
04:29 - Mais je ne me prétends pas historien comme M. Bernstein ou comme d'autres,
04:33 pour lesquels j'ai le plus grand respect.
04:36 J'ai lu l'interview de M. Bernstein.
04:40 Il dit qu'il se trompe parce qu'il fait de l'intentionnalité.
04:46 C'est-à-dire qu'il pense que j'ai dit
04:49 "Pétain a voulu sauver les Juifs français, c'était un grand être généreux,
04:54 il a voulu sauver les Juifs français,
04:56 il a donné les Juifs étrangers pour sauver les Juifs français".
04:59 Je n'écris pas ça. J'écris que c'est ce qui s'est passé.
05:03 Ce n'est pas la même chose.
05:05 Je ne dis pas que Pétain, dans son intention politique,
05:09 n'a pas voulu marginaliser les Juifs français.
05:11 - Oui, parce que dans son statut des Juifs, dans ses deux statuts des Juifs,
05:14 il n'y a d'ailleurs pas de préférence nationale.
05:16 - Exactement, c'est un statut ségrégatif pour les Juifs,
05:18 un peu comme les Noirs américains à l'époque.
05:20 C'est ça qu'il a voulu Pétain avec les Juifs français.
05:22 Je ne dis pas le contraire.
05:24 C'est un fait, et je remarque que M. Bernstein,
05:27 comme d'autres historiens, ne me conteste pas là-dessus,
05:30 que finalement, 95% des Juifs français ont été sauvés.
05:34 C'est un fait.
05:35 Maintenant, on a survalorisé ce sujet.
05:39 Ça fait 7 pages sur 540.
05:42 - Parce qu'on s'est dit, Zemmour est bien indulgent avec Pétain,
05:44 qui en plus a retiré, avec le décret Crémieux,
05:47 la nationalité française à vos propres parents, Juifs d'Algeria.
05:49 - C'est pour vous dire que je n'ai aucune tendresse particulière
05:53 pour Pétain, j'essaye simplement d'être objectif.
05:55 - Jean-Marie Le Pen est d'accord avec vous sur le rôle de Pétain.
05:59 - Oui, mais il y a beaucoup de gens qui sont d'accord avec moi.
06:02 Je cite longuement dans mes 7 pages un historien israélien,
06:06 Alain Michel Franco-Israélien, qui est rabbin de surcroît,
06:09 et qui, je cite, "c'est celui qui est le plus d'accord avec moi,
06:13 c'est le plus grand spécialiste du génocide juif, Raoul Hilberg,
06:17 qui écrit exactement..."
06:19 - C'est le livre dont vous vous êtes beaucoup inspiré.
06:21 - Non, ce n'est pas que je m'en suis inspiré.
06:23 - C'est "La destruction des Juifs d'Europe".
06:25 - Merci. C'est le livre que tout le monde cite tout le temps, sauf pour cette phrase.
06:27 - Revenons à Jean-Marie Le Pen. Lui, quand il commence à délirer
06:30 sur des durafours crématoires, les chambres à gaz, le point de détail,
06:33 le bon comportement de l'armée allemande pendant l'occupation,
06:36 les fournées au sujet de Ben Guigui, qu'est-ce que vous faites ?
06:40 Vous lui donnez une tisane et un petit cachet ?
06:43 - Je vais vous dire, mon sujet, j'ai entendu votre accroche,
06:46 les liaisons dangereuses avec le Front National,
06:49 ce n'est pas mon sujet, le Front National, comprenez-moi bien.
06:52 - Mais c'est notre sujet aujourd'hui, parce que vous êtes...
06:55 - Mais moi, je ne suis pas au lieu de dire...
06:57 - Votre pensée, elle est incroyablement proche, aujourd'hui, de celle de Marie Le Pen.
07:00 - Non, mais ma pensée, elle n'est proche de personne.
07:03 C'est votre sujet, ce n'est pas le mien.
07:05 Je ne suis pas obligé de rentrer dans votre sujet.
07:08 - Oui, mais je vous pose des questions en attendant.
07:10 - Mais vous avez mes questions, j'ai mes réponses, comme disait Georges Marchais.
07:13 - Donc, Jean-Marie Le Pen, quand il s'est identifié, ses déclarations,
07:17 qu'est-ce qu'ils vous en pensez ?
07:19 - Mais ils disent ce qu'ils veulent, mais je n'en écure des déclarations de Jean-Marie Le Pen.
07:22 Je n'ai pas écrit un livre de 540 pages, 3 ans de travail,
07:25 pour commenter les déclarations de Jean-Marie Le Pen.
07:28 C'est quand même extraordinaire.
07:30 Vous avez un livre, et vous m'interrogez sur Jean-Marie Le Pen.
07:34 J'en parle à peine de Jean-Marie Le Pen dans le livre, parce que vous l'avez vu,
07:37 il y a 2-3 fois, une édition pour 2002.
07:40 - Oui, bien sûr, vous en parlez, sur le point de détail, notamment.
07:42 - Non, oui, le point de détail, et 2002. Voilà.
07:44 - Je ne vais pas vous parler de Jean-Marie Le Pen, je ne vais pas vous parler de Jean-Marie Le Pen.
07:47 Je ne vais pas vous parler de Jean-Marie Le Pen, je ne vais pas vous parler de Jean-Marie Le Pen.
07:50 - Mais pourquoi vous ne répondez pas ?
07:52 - Mais je vais vous expliquer pourquoi.
07:54 - Parce qu'on vous a beaucoup entendu parler du livre, vous entendez bien que moi,
07:56 vous recevant 2 mois après la sortie du livre,
07:58 je ne vais pas vous faire la même interview que quelqu'un qui vous a reçu à la sortie du livre.
08:01 - Mais depuis le début, je vais vous dire...
08:03 - Donc je vous demande des questions annexes, qui vous paraissent annexes en tout cas.
08:05 - Non, vous ne posez pas des questions annexes, d'abord.
08:07 - Non, qui vous paraissent annexes, puisque je vais pas y répondre.
08:09 - Non, vous posez la même question qu'on me pose depuis 2 mois.
08:12 Donc ne croyez pas que c'est parce que vous arrivez après,
08:14 et parce que vous arrivez avant, c'est parce que vous êtes tous formatés pour ça.
08:17 Vous n'avez qu'une seule question, le Front National.
08:19 On vous donne un livre de 540 pages, vous faites semblant de le lire,
08:22 et vous ne posez qu'une question.
08:24 - Non, non, je l'ai lu, alors là, ne me mettez pas en jeu ce qu'il a dit, je l'ai lu à la fin.
08:26 - Et vous ne posez qu'une question, alors ne posez pas de questions sur le Front National si vous l'avez lu.
08:28 Il y a 10 000 sujets. Dans ce cas-là, vous allez passer 5 minutes sur le Front National, ce n'est pas le sujet.
08:33 - Il y en a un autre qui commande votre livre, qui s'appelle Alain Soral, que vous connaissez bien.
08:38 Vous avez déclaré être d'accord sur des tas de points avec Soral, national-socialiste, antisémite, révisionniste,
08:45 qui a été encore condamné vendredi dernier.
08:47 - Vous me faites de la peine.
08:49 - Des tas de points d'accord avec Alain Soral, lesquels ?
08:51 - Vous me faites de la peine.
08:52 - Je suis désolée de vous faire de la peine.
08:54 - Vous me faites de la peine parce que vous faites une...
08:56 On m'avait dit que vous étiez plus chuté que les autres, mais je vois que vous êtes comme les autres.
08:59 Et c'est assez lamentable pour vous.
09:01 - Je vous pose des questions qu'elles ne vous dérangent pas, je vous demande juste d'y répondre.
09:06 - Vous posez des questions stupides.
09:08 - Parce que je suis une femme.
09:10 - Oui, sans doute, c'est ça si vous le pensez.
09:12 Donc ce n'est pas de ma faute.
09:14 Vous posez des questions banales, vous comprenez ?
09:16 Vous vous banalisez.
09:18 Maintenant, Alain Soral, j'avais un point d'accord avec lui sur la féminisation de la société.
09:22 Il a écrit un livre, quelques années avant le mien, qui s'appelait "Vers la féminisation".
09:26 Et nous sommes sur le même diagnostic, nous ne l'écrivons pas de la même façon.
09:29 - Sur ce livre aussi, il dit que vous l'avez copié.
09:32 - Alain Soral, il pense que tout vient de lui.
09:35 Il pense que tout le monde le pille et que toute une pensée un peu irrévérencieuse et iconoclaste vient de lui.
09:41 C'est son problème, ce n'est pas le mien.
09:43 Voilà, encore une fois, ce n'est pas le sujet, ce n'est pas dans le livre.
09:47 Mais une fois de plus, vous posez des questions à côté du livre.
09:50 - Non, je pose des questions à partir de personnes qui ont commenté votre livre.
09:53 - Je me moque des personnes qui ont commenté mon livre.
09:57 Je ne vous répondrai pas.
09:59 Je ne vous répondrai pas sur les personnes qui ont commenté le livre.
10:02 Je réponds sur mon livre.
10:04 Si vous n'avez pas de questions à me répondre sur mon livre, je m'en vais.
10:06 - Je vous pose encore une autre question.
10:08 La France a la corde au cou, c'est ce que vous nous dites aujourd'hui.
10:11 Elle se suicide.
10:13 - Mais ce n'est pas grave.
10:15 - Excusez-moi, je parle de la corde au cou.
10:17 Est-ce que vous avez, parmi les dirigeants politiques actuels,
10:20 est-ce que vous imaginez quelqu'un qui puisse enlever cette corde au cou des Français ou pas ?
10:25 Que ce soit à l'UMP ou à l'FN, à l'extrême gauche.
10:28 - Ce n'est pas mon problème.
10:30 - J'essaie de voir la suite.
10:32 - Moi, je ne veux pas voir la suite.
10:34 Voyez le livre déjà.
10:36 Il y aurait 10 émissions comme la vôtre pour commenter tous les thèmes du livre.
10:39 Il y aurait beaucoup de choses à faire, beaucoup plus intéressantes que les questions que vous me posez sur la suite.
10:43 - Mais vous les avez commentées.
10:45 - La suite, je m'en moque, chère madame.
10:47 Parce que la suite, ce n'est pas mon problème.
10:49 Mon problème, c'est se mettre d'accord sur un diagnostic.
10:51 Un diagnostic, vous m'entendez ?
10:53 Un bon médecin, il fait d'abord le bon diagnostic.
10:55 - Votre diagnostic, on le connaît.
10:57 - J'estime que le diagnostic n'est pas bon.
10:59 - On vous a entendu, mais bien sûr que si, on vous entend depuis deux mois.
11:01 - Ce n'est pas vrai, on m'interroge comme vous, toujours sur les suites.
11:04 Personne n'interroge sur le fond.
11:06 - Si, on vous a interrogé et réinterrogé sur le fond.
11:08 - Non, c'est faux.
11:10 - Si on poursuit la courbe de votre diagnostic, de vos prédictions, on arrive à quoi, demain ?
11:16 - C'est très simple.
11:18 Si on poursuit la courbe de ce que je décris dans le livre,
11:20 il y a deux phénomènes qui me paraissent évidents.
11:24 Je dis bien si on poursuit la courbe.
11:26 Sur le plan économique, nous devenons une espèce de grande province de l'empire européen allemand.
11:32 C'est la logique de la monnaie unique, très bien définie par l'économiste Paul Krugman,
11:37 qui explique que nous sommes la monnaie unique dans un grand ensemble,
11:40 favorise les régions les plus riches, les plus développées,
11:43 et donc transforme en meso de journaux les autres régions.
11:47 C'est la première logique. Nous sommes une espèce de "au mieux du grosse bavière".
11:50 La deuxième logique, si nous suivons la logique démographique des mouvements migratoires actuels,
11:57 c'est la multiplication des républiques islamiques dans les banlieues françaises,
12:02 très bien décrite d'ailleurs par un auteur algérien comme Boualams Ansal,
12:05 qui dit exactement la même chose,
12:07 et donc avec des républiques islamiques qui vont affronter le reste de la population.
12:13 Il y aura des affrontements.
12:14 Vous voyez dans le dernier livre de Christophe Guillouil,
12:17 si vous l'avez lu, vous avez vu qu'il explique très bien que les gens se séparent,
12:22 qu'ils ne veulent plus vivre ensemble.
12:23 Est-ce que selon vous on arrive à une guerre civile ?
12:25 Je pense que c'est une possibilité, oui, très sérieuse.
12:28 Entre ?
12:29 Entre les mouvements, je vous dis, entre ces républiques islamiques
12:32 qui se fortifient dans toutes les banlieues françaises,
12:38 et les Français et les immigrés anciens qui se sont rassemblés dans les classes populaires,
12:43 et qui ont le périurbain, comme le décrit très bien Christophe Guillouil.
12:45 Et comme par ailleurs, comme le décrit Gilles Kepel,
12:48 vous avez une salafisation de la jeunesse ré-islamisée de banlieue,
12:53 vous voyez les deux sont l'espèce de deux peuples qui vivent sur le même territoire.
12:57 Donc forcément ça risque de provoquer des étincelles.
13:00 Ce sera ma dernière question.
13:02 Pourquoi aimez-vous tant cette France qui a abandonné l'Algérie et forcé vos parents à l'exil ?
13:08 Pourquoi aimez-vous tant cette France qui n'a pas su reconnaître votre talent et vous a refusé l'ENA ?
13:14 Mais enfin, chère madame, moi je ne suis pas dans la victimisation.
13:18 Je ne vais pas dire, d'abord, que ce n'est pas la France qui a abandonné l'Algérie,
13:21 c'est le général de Gaulle qui a décidé, d'ailleurs, pour éviter exactement ce que je décris.
13:26 Pourquoi aimez-vous tant cette France ?
13:28 Pour éviter justement parce qu'il estimait qu'il ne pouvait pas y avoir des millions d'Arabes en France,
13:32 et que c'était deux peuples différents, relisés, perfides.
13:34 Donc ça c'est une question de fond.
13:36 Et donc j'aime la France, mais la France ce n'est pas une décision.
13:40 Dans ma famille, on aime la France depuis qu'on est français, c'était depuis 1870.
13:44 Et on aime la France passionnément.
13:46 Et on aime l'histoire de France.
13:48 On aime la culture française, on aime la littérature française, on aime les paysages français.
13:52 Aimer la France, c'est aimer tout.
13:54 Vous savez, quand Napoléon arrive au pouvoir, il dit "j'assume tout" de Clovis au comité de salut public.
13:58 Le comité de salut public, ça veut dire la terreur.
14:00 Donc ça veut dire aimer la France, ça veut dire assumer toute son histoire.
14:04 C'est gloire, et aussi ces périodes moins glorieuses.
14:08 C'est ça l'histoire d'un grand pays qu'on aime.
14:10 Merci Eric Zemmour.
14:12 Je vous en prie.
14:13 Merci d'être venu. Très bonne journée à vous.
14:14 Merci à vous aussi.
14:15 Très bonne journée à tous. A demain.
14:17 *Bruit de pet*

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