Turquie: les manifestants décidés à ne rien lâcher malgré les menaces d'Erdogan

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00:00 C'est devenu une habitude. Presque tous les soirs depuis 10 jours, un cortège de manifestants part du quartier de Besiktas pour remonter sur la place Taksim.

00:12 Un rassemblement organisé grâce aux réseaux sociaux, des outils cruciaux pour les contestataires depuis le début du mouvement.

00:19 Que ce soit un médecin, un avocat, les secours, dès qu'il s'agissait de relayer nos besoins, je retweetais. Et aussi pour les points chauds et les besoins de renfort dans des lieux précis.

00:29 Je partage des photos et des vidéos, ce que les artistes engagés dans le mouvement écrivent. Et puis aussi des montages photos et des posters intéressants.

00:38 Twitter, Facebook et autres plateformes sont aussi un moyen d'assurer leur propre couverture des événements en s'affranchissant des médias turcs contrôlés par le pouvoir.

00:48 Mais le web ne sert pas seulement à gérer des situations d'urgence. La toile est aussi devenue un espace de débat géant dans tout le pays.

00:55 Ces jeunes Stambouliotes qui veulent rester anonymes sont des membres actifs de Hekshi Seuzlük, un forum de débat créé en 1999, très populaire en Turquie et qui connaît un nouveau souffle.

01:06 Sa fréquentation a doublé avec 700 000 visiteurs la semaine dernière.

01:11 En ce moment, ceux qui postent des messages débattent beaucoup des raisons de la résistance et de la politique en général.

01:16 Mais c'est toujours écrit avec beaucoup d'esprit critique et beaucoup d'humour.

01:20 C'est un bon moyen pour ouvrir les esprits et ça donne de la force au dialogue aujourd'hui en Turquie.

01:25 Les réseaux sociaux sont devenus la bête noire du gouvernement.

01:29 Le Premier ministre Erdogan n'a pas hésité à déclarer qu'ils étaient la plus grande menace pour la Turquie.

01:34 Plusieurs dizaines d'utilisateurs ont déjà été arrêtés partout dans le pays.

01:38 L'un des jeunes que nous devions rencontrer a été placé en garde à vue quelques heures avant notre interview.

01:44 Les arrestations n'ont pas empêché cette forme de communication.

01:48 Les gens n'ont plus peur et continuent de tweeter et de partager sur Facebook ce qui leur paraît important de diffuser.

01:53 Et la plupart du temps avec beaucoup d'humour.

01:56 Le gouvernement pourrait bien contre-attaquer.

01:59 Des brouilleurs ont déjà été utilisés lors de manifestations.

02:02 Si l'accès à Twitter et à Facebook venait à être restreint, les manifestants pourraient bien se retrouver sans voix.

02:09 [Bruit de la foule]

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