L’armée romaine est bien souvent perçue comme l’une des plus puissantes de l’antiquité.
Mais comment est-elle parvenue à étendre son empire sur le monde méditéranéen ?
De son équipement à ses formations militaires, en passant par ses alliances avec les peuples alliés et vaincus, je vous explique comment ROME a réussi à optimiser au maximum les performances de son armée et de son Empire.
Je vous invite à découvrir la chaîne de Batailles de France dont je me suis inspiré pour réaliser les plans des formations afin que ceux-ci soient plus facilement compréhensibles. Merci à lui ! Voici le lien vers sa chaîne : https://www.youtube.com/c/BataillesdeFrance
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00:00 Lorsque l'on pense à l'armée romaine, on a bien souvent la représentation d'une armée toute puissante, dont l'ingéniosité a révolutionné l'art de faire la guerre.
00:10 Mais d'où lui viennent ces techniques ? Comment est-elle parvenue à s'imposer face à ses adversaires ?
00:16 Plusieurs atouts ont permis à Rome de triompher de ses ennemis, et notamment sa capacité à intégrer les techniques, les équipements et les méthodes de guerre venant de l'étranger.
00:26 Si l'on s'intéresse à l'équipement standard du légionnaire, nous pouvons remarquer que sa composition est un subtil mélange inspiré des civilisations voisines.
00:36 Les étrusques leur ont permis de s'équiper du pilum, une sorte de longiavelot, et du clipéus, un bouclier ovale.
00:44 L'influence des Grecs à travers le bassin méditerranéen va amener les Romains à créer leur propre système militaire, inspiré des Spartiates.
00:52 La phalange spartiate fait son apparition dans l'armée romaine.
00:57 Ils décident de serrer les rangs, de mieux structurer leurs attaques.
01:01 Les soldats les plus riches sont également incités à se vêtir comme des hoplites, avec un casque, une armure lourde et des sandales, mais aussi le pilum et le clipéus étrusque.
01:13 Bien que la qualité de l'équipement dépend de la richesse du soldat, les recrues sont entraînées avec discipline afin de correspondre au modèle grec.
01:23 Grâce à ces premières adaptations, les Romains parviennent à dompter leurs voisins directs.
01:28 La technique de la phalange est redoutable au corps à corps, mais ne leur permet pas encore de s'imposer sur le champ de bataille.
01:36 En effet, la rencontre avec les Gaulois de Brénus se conclut par un cuisant échec, mettant la cité de Rome à feu et à sang.
01:44 L'expérience est traumatisante, mais ne laisse pas Romain en reste.
01:48 Bien conscientes de la supériorité des armes et équipements celtes, Rome décide de les racheter directement pour en équiper leurs meilleurs soldats.
01:57 Ou plutôt les soldats les plus fortunés.
02:00 Une erreur stratégique sur laquelle je reviendrai un peu plus tard.
02:04 Ainsi, ils s'approprient la cote de maille, le casque avec couvre-joues, mais aussi l'épée celte,
02:11 qu'ils adaptent pour mieux correspondre aux besoins des soldats lors des combats au corps à corps.
02:17 Sa taille est réduite pour correspondre à celle du glaive.
02:21 Les Samnites n'ont leur réserve-guerre un meilleur sort lors de leur affrontement.
02:25 Mis en déroute, ils apprennent une nouvelle fois à tirer parti de leur rencontre avec l'ennemi.
02:30 Le scutum, propre à l'armée Samnite, fera son apparition dans l'armée romaine.
02:35 Il est le symbole le plus commun que nous avons des Romains.
02:38 Il s'agit de ce long bouclier rectangulaire qui couvre la quasi-totalité du corps de son porteur.
02:44 Très efficace car il permet de mieux protéger son porteur des attaques adverses.
02:49 Du côté des Orientaux, ce sera la célèbre lorica segmentata qui succédera à la cote de maille pour son gain de temps de fabrication.
02:57 En effet, on peut facilement imaginer que constituer une armure telle que celle-ci
03:02 prend moins de temps que d'assembler de longues séries de mailles jusqu'à obtenir la cote complète.
03:07 Cependant, bien que les Romains étaient parvenus à parfaire leur équipement et leur armement, il leur restait un point faible.
03:15 Seuls les Romains suffisamment aisés étaient capables de se procurer un équipement de qualité.
03:21 Les armées romaines présentaient donc un déséquilibre qui jouait en leur défaveur.
03:26 Divisé en deux classes, la population romaine était composée de ceux qui avaient les moyens de se payer l'équipement militaire
03:33 et ceux qui ne le pouvaient pas et étaient donc exclus du service militaire.
03:39 En effet, l'achat du matériel était entièrement à la charge du soldat.
03:43 Ce point faible leur ayant coûté de solides défaites,
03:46 ils décident de moderniser cette hiérarchie et de faire émerger trois classes supplémentaires, pour faire un total de cinq.
03:53 Chacune des classes était définie par des critères de richesse, allant du plus modeste au plus fortuné.
03:59 Ensuite, les hommes étaient répartis en sous-groupes d'environ 100 hommes, que l'on nommait la centurie.
04:05 Un changement qui a son importance, car c'est là que la formation en phalange est abandonnée et que l'on adopte la formation en manipule.
04:14 Le manipule, comme son nom l'indique, est composé de plusieurs groupes de légionnaires, regroupés en centurise,
04:20 qui ont l'avantage d'être plus mobiles et de se moduler selon les besoins du terrain ou face à l'ennemi.
04:26 Il est ainsi plus aisé de parcourir le champ de bataille, essentiel pour s'emparer plus rapidement des points stratégiques,
04:32 ou d'adapter la formation selon la stratégie choisie contre l'adversaire.
04:36 En cas d'affrontement, les manipules se rassemblent sur trois lignes pour engager le corps à corps.
04:42 Selon la hiérarchie établie, la quatrième classe occupait la première ligne, c'était les astaties.
04:48 La troisième classe était placée en deuxième ligne, c'était les principesses.
04:53 Les plus riches, de la première et deuxième classe, étaient placés en arrière, il s'agissait des triarii.
05:00 Les plus pauvres, qui n'avaient même pas les moyens de se payer un équipement, faisaient partie des velitesses, la cinquième classe.
05:07 Des unités faiblement équipées qui servaient d'éclaireurs ou qui jetaient des projectiles pour affaiblir l'ennemi avant même la première ligne d'attaque.
05:15 Les manipules étaient également accompagnés de cavaliers qui attaquaient,
05:19 puis se rangeaient sur les côtés pour céder leur place aux soldats lourdement armés.
05:24 La force de Rome était de toujours pouvoir envoyer des hommes au combat, malgré parfois les lourdes pertes,
05:30 et ainsi triompher de ses ennemis sur la durée.
05:33 Plus tard, le consul Marius rendra l'armée accessible à tout citoyen qui le souhaite.
05:38 Tout sera pris en charge par l'État. L'équipement, l'entraînement, la formation, l'encadrement, absolument tout sera fourni par l'État.
05:47 Tant et si bien que les effectifs romains se voient démultipliés.
05:51 À partir de ce moment, le placement des troupes sur le champ de bataille ne se fait plus selon la richesse, mais selon l'expérience du soldat.
05:59 Ce qui modifie leur répartition dans la formation selon celle qui est choisie.
06:04 Grâce aux manipules, les romains pouvaient adapter leur stratégie d'attaque.
06:08 La formation militaire la plus connue est la triplex acies, ou tripartite, qui consistait à se présenter face à l'ennemi par centurises réparties sur trois lignes.
06:18 Chaque centurie était séparée d'un espace suffisamment grand de manière à permettre à chaque manipule de s'adapter aux besoins de la bataille.
06:27 Disposée en quinconce pour attaquer les adversaires par intervalle,
06:31 de manière à permettre au premier de se reposer lorsque les seconds attaquent, et inversement.
06:37 Si les deux premières lignes ne suffisaient pas à tenir les troupes adverses en respect, la troisième ligne pouvait alors intervenir pour rééquilibrer le combat.
06:45 Une seconde formation militaire romaine très efficace était le cuneus, ou formation en éperon,
06:51 qui consistait à former les rangs en triangle, dont la pointe de ceux-ci était composée de vétérans afin de faire profiter au groupe de leurs forces et de leur expérience de combat.
07:02 La charge, quant à elle, était bien souvent précédée d'une volée de projectiles lourds pour affaiblir la formation ennemie.
07:09 Cette technique permettait de réaliser des percées fatales dans le camp adverse, surtout lorsque ce dernier n'avait pas prévu de réserve.
07:17 Dans la logique inverse, la forfex, ou formation en tonaille, permettait d'encercler progressivement l'ennemi sans lui laisser la moindre chance de s'enfuir.
07:27 L'une des manœuvres pour parvenir à cette disposition était de faire avancer lentement la ligne centrale
07:34 pendant que les ailes d'infanterie légère se formaient en colonne et progressaient plus vite, avant de se reformer en ligne jusqu'à encercler l'ennemi.
07:43 Et enfin, la plus connue, celle qui nous a été le plus souvent présentée dans les films et dessins animés d'Astérix, la testudo, ou formation en tortue.
07:53 La testudo formait un ensemble rectangulaire impénétrable grâce à un mur et un toit de bouclier, à l'image de la tortue qui se recroqueville dans sa carapace.
08:04 Si cette formation pouvait être utilisée pour un siège, elle servait avant tout à se défendre contre des flèches ennemies et s'avérait efficace pour battre en retraite.
08:14 Par contre, les gros projectiles ne leur laissaient aucune chance.
08:18 Pour parvenir à réaliser ces formations avec brio, il était essentiel que les Romains bénéficient d'un entraînement rigoureux et de qualité.
08:26 Durant les 4 premiers mois, ils apprenaient la partie plus théorique du métier de légionnaire, comme reconnaître les étendards et les officiers par exemple,
08:35 puis continuaient avec la pratique de leur métier militaire tout au long de leur carrière.
08:41 Jamais les soldats romains ne connaissaient l'ennui.
08:43 Entre les corvées du camp, nettoyer, chercher de la nourriture, surveiller les environs, les exercices et les batailles, la vie des soldats était bien rythmée.
08:52 Les entraînements au combat se faisaient avec des armes non létales, lestées au plomb, afin que les vrais affrontements paraissent plus faciles.
09:00 Notons d'ailleurs que les temps de bataille étaient inférieurs à ce passé à aller à la rencontre de l'ennemi.
09:07 Le chemin entre Rome et le camp adverse était parfois très long, et comme les soldats romains étaient itinérants,
09:13 il était nécessaire de monter un nouveau camp chaque jour, de construire des palissades et de mettre les tentes sur pied,
09:21 en plus de participer à la vie du camp.
09:23 À chaque nouveau départ, le camp était entièrement détruit et ainsi de suite.
09:28 Afin de se protéger des assauts ennemis, des pièges étaient creusés tout autour des fortifications.
09:33 Ainsi, par succession, était disposée une rangée de stimuli qui consistait à planter dans le sol des bouts de bois taillés en pointe,
09:41 suivi de lilias, des trous creusés de manière aléatoire, masqués par des ronces et des broussailles,
09:47 et enfin des kipis, des crevasses au fond desquelles étaient enfoncées des objets taillés en pointe.
09:53 Dans de telles conditions, atteindre la fortification romaine était mission impossible pour les assaillants.
09:59 Être un soldat romain demandait donc de cocher de nombreux critères pour correspondre aux standards de sélection.
10:06 Seuls les meilleurs étaient sélectionnés.
10:09 Sur 200 ou 300 hommes, l'État ne gardait que 5 à 6 individus, pas plus.
10:14 Ils devaient avoir une condition physique irréprochable, être forts, avoir les épaules larges et des jambes bien faites pour avaler les dizaines de kilomètres journaliers.
10:24 Une trentaine par jour environ avec 60 kg d'équipement sur le dos.
10:28 Être capable de parler le latin pour comprendre les ordres qui étaient susceptibles de leur être donnés sur le terrain,
10:35 et passer un examen juridique afin de vérifier leur citoyenneté.
10:39 C'est donc avec des soldats de qualité à sa tête que Rome est en son pouvoir sur le monde méditerranéen.
10:46 Mais plus son territoire grandit, plus il est difficile de le défendre et même de le gérer.
10:52 Rome se voit alors dans l'obligation d'ouvrir son système économique et militaire aux autres peuples
10:58 afin de répondre aux besoins croissants en soldat pour défendre les frontières,
11:03 en fonctionnaire pour prélever les impôts ou encore en gestionnaire pour administrer la justice.
11:09 Rome multiplie les traités avec les peuples vaincus et les alliés, sans négliger les intérêts que ceux-ci ont à les accepter.
11:16 Territoire, commerce, droit de vote, de propriété, d'investir et de protéger ses croyances et finances par exemple.
11:25 En leur octroyant ces privilèges, les peuples vaincus se sentent un peu plus romains et acceptent plus facilement l'autorité impériale.
11:33 En conclusion, l'armée romaine aura réussi à s'imposer grâce à sa capacité à s'adapter,
11:39 en s'appropriant et en perfectionnant ses équipements, grandement inspirés des civilisations étrangères,
11:45 mais aussi en optimisant l'efficacité de ses formations militaires pour correspondre au mieux aux besoins du terrain.
11:53 En rendant accessible à tous la profession de soldat et en la finançant par l'intermédiaire de l'État,
11:59 Rome a permis de décupler ses capacités humaines jusqu'à pousser les alliés et peuples vaincus à combattre à ses côtés
12:06 pour lui permettre de s'agrandir toujours plus, ne négligeant pas non plus l'importance d'avoir la faveur des dieux à leur côté avant de partir au combat.
12:15 D'ailleurs, la superstition était omniprésente chez les romains de l'antiquité.
12:19 Dans cet épisode, je vous parle des rituels et sacrifices divins qui avaient lieu pour garantir leur victoire au combat.
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