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Le journaliste et écrivain, Elgas, a évoqué les différents putschs sur le continent africain : «Les coups d'État en Afrique ne sont pas faits contre la France».

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Transcription
00:00 - Alors j'apporterais une nuance qui me paraît importante.
00:03 Les coups d'État en Afrique ne sont pas faits contre la France.
00:06 Les coups d'État obéissent à des agendas locaux, à des agendas endogènes,
00:10 à des problèmes immédiatement internes aux pays dans lesquels ils se sont passés.
00:14 C'est l'agrégat de beaucoup de causes, c'est toujours multifactoriel.
00:18 Il y a des causes très souvent sociales, d'inégalité, de corruption,
00:22 justement de requêtes démocratiques pas assez ancrées,
00:25 parce que tous ces pouvoirs ont quand même le dénominateur commun
00:28 d'être des pouvoirs avec des démocraties complètement animées,
00:32 pour ne pas dire plus, c'est presque un euphémisme que de le dire.
00:35 Et donc quand il y a cette grande demande de populations majoritairement jeunes
00:39 et que ces demandes restent complètement lettres mortes,
00:42 en quelque sorte au niveau des autorités,
00:44 ça peut créer en fait les conditions d'une colère.
00:47 Ce qui se passe maintenant après avec ce qu'on a appelé le sentiment anti-français,
00:52 je pense que Carlo Norris l'a bien rappelé, il ne faut pas dépolitiser le terme,
00:56 il ne faut pas considérer qu'il n'y a que des marionnettes sur le continent
01:00 qui obéiraient à un agenda de puissance étrangère revancharde.
01:04 Il y a quelque chose de l'ordre de la contestation légitime des interventions,
01:09 des échecs et puis quelque chose de l'ordre de l'inconscient collectif.
01:13 C'est-à-dire quand on regarde les grands héros en quelque sorte sur le continent
01:17 qui ont été tués par la mécanique de la France-Afrique,
01:19 des pouvoirs qui ont été en quelque sorte complètement écrasés
01:23 pour être substitués par les desiderata de Paris en quelque sorte,
01:27 ça crée dans les mémoires quelque chose qui ne change pas en une, deux, trois générations.
01:31 Il faut prendre en compte cette considération.
01:33 Mais pour tenir les deux bouts, il faut pouvoir le dire,
01:36 mais dire aussi qu'il y a des responsabilités africaines,
01:39 des faillites locales qui tombent dans cette forme de logique de bouc-émissaire.
01:42 Et là, l'ogre russe en quelque sorte, dans sa bataille contre l'Occident,
01:47 vient instrumentaliser, mais elle n'est pas en quelque sorte la génitrice,
01:53 la Russie des problèmes.
01:54 Elle n'est que l'exploitante ou l'exploiteuse, si on peut dire,
01:58 de ces situations de chaos pour essayer de régler un agenda anti-occidental
02:02 qui est le sien et qui s'est démultiplié depuis la crise ukrainienne.
02:05 [Musique]
02:09 Merci à tous !

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