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Dans son édito du 21/01/2025, Paul Sugy revient sur l'investiture de Donald Trump ce lundi. 

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Transcription
00:00Mais cet incroyable optimisme, Romain, évidemment, les conditions politiques aux Etats-Unis ne sont pas celles que nous connaissons en France.
00:07La situation politique est autrement plus favorable à Donald Trump.
00:10Il est plus puissant, il a remporté très largement les élections et il arrive devant une foule galvanisée par cette seconde victoire.
00:17Mais enfin, quand on l'entend dire avec la force de conviction qui est la sienne, l'âge d'or de l'Amérique commence.
00:24On se prend à rêver d'une politique qui tend un peu plus à nous faire croire en nos rêves.
00:28Le déclin de l'Amérique est fini, ajoute Donald Trump.
00:32Comment ne pas rêver d'une politique qui, justement, refuse de se résoudre au déclin ?
00:36La comparaison est un peu cruelle.
00:37Mais enfin, reconnaissez quand même qu'il y a un contraste entre la France où, lors de son discours de politique générale,
00:43François Bayrou nous promet un grand conclave sur la réforme des retraites.
00:46Pendant ce temps, Donald Trump promet d'envoyer les Américains sur la planète Mars.
00:50Alors, c'est vrai que la comparaison est cruelle.
00:51Oui, un petit peu, mais ça aurait pu tomber sur d'autres, cela dit, parce que l'enthousiasme des partisans de Donald Trump
00:56pour refaire la grandeur de l'Amérique était aussi celui des partisans, par exemple, de Barack Obama,
01:01pour parachever la conquête des droits civiques et de l'égalité.
01:03En France, ce qui vaut en revanche pour Bayrou aurait aussi pu valoir pour d'autres.
01:08Regardez seulement la différence, par exemple, de mentalité.
01:11Vous avez notre premier ministre qui veut rouvrir les cahiers de doléances
01:14qui avaient été rédigés lors de la période des Gilets jaunes,
01:16pendant que les Américains, eux, entendent leur président dire « Dieu m'a envoyé pour sauver l'Amérique ».
01:22Alors, je ne suis absolument pas jaloux d'un pays dans lequel n'importe qui se prend pour l'envoyé de Dieu.
01:26Je pense que le bon Dieu est mieux dans le tabernacle des églises
01:29que dans les discours politiques et les embrigadements partisans.
01:31Mais vous voyez bien la différence de mentalité.
01:33D'un côté, il y a un peuple qui se sent victime de tout et de tout le monde
01:36et qui adresse ses doléances aux suzerains pour se plaindre de tout ce qui va mal et qui n'est pas de sa faute.
01:41De l'autre, le peuple est appelé par son dirigeant à se retrousser les manches
01:44pour faire la volonté de Dieu ou en tout cas pour faire le bonheur du pays.
01:48Et c'est quand même autre chose.
01:49La différence de mentalité, effectivement, est flagrante.
01:52Oui, de mentalité et puis de vision.
01:53En France, on a l'impression que la politique est incapable de fixer l'horizon enviable de ce que serait une vie heureuse.
02:00La politique est condamnée à répondre à des crises, c'est-à-dire à des peurs.
02:03Alors, des peurs fondées, des peurs qui sont réelles, bien sûr.
02:05Mais vous voyez, une politique qui ne se fixe pour seul objectif que de résoudre les crises les unes après les autres
02:11ne prend jamais le temps de s'arrêter et de se dire qu'est-ce qui serait bien pour le pays.
02:14Les États-Unis ont cette force-là.
02:16Parfois, elle est exubérante.
02:17Parfois, elle a tout ce que les Américains peuvent ajouter d'excessif.
02:22Mais elle a quand même cette vitalité politique qui manque très souvent à notre pays.
02:25Et de ce point de vue-là, effectivement, partisans de Donald Trump ou pas,
02:29soucieux de l'avenir avec Trump ou pas, on peut envier au moins cette énergie, cet élan d'enthousiasme.
02:34Qu'est-ce qui serait bien pour la France ?
02:36C'est vrai que c'est la question à laquelle les politiques devraient répondre.
02:39Et tout simplement, tout simplement.
02:40Pour la France et accessoirement pour les Français.
02:43Il y a pratiquement qu'à l'extrême gauche que l'on entend ce discours-là.
02:46Vous voyez, le programme, alors après, on est d'accord ou pas avec cet horizon.
02:49Mais ça part déjà de qu'est-ce qui serait fondamentalement bon pour les gens.
02:55Et ensuite, on décline des propositions politiques.
02:57Et c'est vrai qu'à part ce petit spectre, alors utopiste,
02:59do-reaver avec des propositions qui, évidemment, ne sont parfois pas d'accord avec nous.
03:03Mais bon, je pense qu'il y a d'autres partis qui se posent la question, qui ne vont peut-être pas au bout.
03:07J'ai l'impression que la politique est corsetée par cette inquiétude.
03:11On a l'impression que le politique est condamné à répondre à des peurs
03:14et ne se dit pas d'abord qu'est-ce qui serait bien.

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