Tom Léonardon, président de Cleaner Naval Solutions

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A seulement 22 ans, Tom Leonardon a 2 vies.
Il travaille dans l'immobilier depuis 2018 et il y a quelques mois, il s'est lancé dans le secteur de la dépollution en mer.
Son entreprise s'appelle Cleaner Naval Solutions. L'idée est de nettoyer la mer méditerranée. Des navires de dépollution existaient mais pas pour la mer Méditerranée. Il a donc eu l'idée d'importer ce système pour le port de Sète dont il est originaire. Il travaille pour cela avec la société Efinor.
Tom Léonardon a remporté un appel d 'offres lancé par le port de Sète-Sud de France.
Depuis le 1er août et jusqu'au 30 novembre, ses 2 bateaux 100 % électrique, sillonnent le port de Sète 7 jours sur 7 pour le nettoyer.
Concrètement, les navires récupèrent tout type de déchet, solide et liquide. Les déchets solides comme le plastique sont stockés puis donnés à une association qui va les recycler. Même chose pour les liquides pollués comme les hydrocarbures.
Les eaux non pollués sont relâchées dans la mer.
Tom Léonardon était l'invité de l'Eco d'Ici ce lundi.

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Transcript
00:00 Merci d'écouter France Bleu Héro, il est 7h15, c'est l'éco d'ici.
00:04 Ce matin Guillaume Broulon nous recevons donc Tom Léonardon qui est président de Cleaner Naval Solutions.
00:09 Alors Tom Léonardon, on va parvenir avec vous sur votre activité dans l'immobilier.
00:13 On en a parlé avec Vivian tout à l'heure. Ce qui m'intéresse effectivement c'est cette société que vous avez créée récemment.
00:18 Cleaner Naval Solutions, alors Cleaner, nettoyer, on a compris. Naval c'est la mer.
00:22 Solutions, ça veut dire ce que ça veut dire.
00:25 Comment vous avez eu l'idée de créer cette entreprise qui aujourd'hui fait tourner deux bateaux dans le port de Sète pour nettoyer le port ?
00:33 Comment l'idée vous est venue ? C'est un beau matin, on vous le vend.
00:36 Non, alors c'est vrai que la vie permet en tout cas de rencontrer des personnes qui vous font soit créer de nouvelles choses,
00:42 et en l'occurrence c'est ce qui est arrivé aujourd'hui.
00:45 Donc j'ai rencontré Fabrice Lepottier qui est le PDG de Effinor Cycliner.
00:50 Effinor Cycliner c'est une société qui fabrique des bateaux de dépollution brevetés, made in France à 100% et à propulsion électrique.
00:58 Et ce sont les bateaux que vous utilisez ? Vous avez deux bateaux de ce type là aujourd'hui ?
01:01 Alors aujourd'hui on a deux bateaux. Un bateau, West Cleaner 66 électrique, est un bateau de dépollution et de pompage des eaux usées.
01:09 Celui-ci est utilisé en marché actuellement avec Port Sud de France sur le port de Sète.
01:14 Et on a un second bateau qui lui est voué pour les entreprises.
01:17 Vous êtes allé voir vous-même les gens du port de Sète, de la ville, pour leur proposer ?
01:22 C'est eux qui vous ont contacté ? Ça s'est passé comment ?
01:25 Alors il est vrai que A7 et donc le port Sud de France avaient la volonté,
01:30 par le fait que le port de Sète est un port à trois activités, la pêche, le commerce et la plaisance,
01:35 c'est un port qui a quand même une envergure assez importante,
01:37 et le port Sud de France avait la volonté de vouloir en tout cas mettre en place une offre de marché comme celle-ci.
01:44 Donc nous avons répondu à l'offre publique.
01:45 À l'appel d'offres et vous l'avez remporté.
01:47 Exactement.
01:48 Vous avez commencé le 1er août.
01:49 Oui.
01:50 Donc vous avez déjà un mois de recul, on va déjà faire un premier bilan avec vous.
01:53 Comment ça se passe ces deux bateaux ?
01:54 Alors il y a un bateau qui ramasse un peu les déchets qu'il va trouver et un autre qui dépollue l'eau de la mer, c'est ça ?
02:00 Alors non, pour le coup c'est un seul bateau qui a une technologie.
02:04 Cette technologie, c'est la technologie de récupération des déchets en double flux,
02:08 c'est-à-dire que devant l'hélice on vient baisser un capot, on laisse l'hélice enclencher,
02:13 ça va créer un flux et revenir à l'avant, ça crée une boucle et donc les déchets sont attirés.
02:17 Ça c'est le premier élément, c'est la récupération des micros et macro-déchets.
02:21 Donc on va même récupérer les micro-plastiques, donc c'est vraiment assez fin et pointu.
02:25 Et donc après on a le système de pompage de cales, où là c'est totalement différent,
02:29 c'est un système de motopompe qui est directement sur le bateau,
02:32 où on va venir directement faire un système de pompage des bateaux.
02:35 À votre connaissance ça avait déjà été fait, ça dans le port de Sète, c'est vraiment une première ?
02:38 Alors il y avait eu d'autres entreprises qui étaient en test,
02:41 aujourd'hui nous on est également en phase de test sur 4 mois,
02:44 il y aura sans doute un marché annuel qui interviendra à partir d'Escala 7.
02:48 Mais une dépollution comme ça au long cours, parce que ça fait quand même un mois,
02:51 un peu plus d'un mois que ça dure, ça avait jamais été fait encore jusqu'à présent dans le port de Sète ?
02:55 C'est novateur pour le coup dans le secteur.
02:57 Et alors quel est le bilan ? C'est-à-dire qu'en un peu plus d'un mois de campagne,
03:00 je dirais, qu'est-ce que vous avez trouvé au fond du port ? Un peu de tout j'imagine ?
03:05 Un peu de tout, une demi-tonne de déchets en un mois, c'est pas rien,
03:09 80% de plastique, c'est pour ça aussi qu'on a un gros travail de prévention,
03:16 là on va très prochainement faire de la prévention au niveau scolaire,
03:19 et on a récupéré quasiment 3000 litres d'eau usée,
03:23 donc là aussi c'est les acteurs du port directement,
03:25 donc ça va être les plaisanciers qui vont pouvoir commander une demande en tout cas de pompage au niveau de leur bateau.
03:31 Est-ce qu'il y a des trucs improbables sur lesquels vous êtes tombé,
03:34 en disant "c'est pas possible, les gens jettent ça à la mer" ?
03:37 Si vous saviez malheureusement, même moi personnellement,
03:40 quand je n'étais pas encore dans le milieu maritime,
03:42 je ne me rendais pas compte de ce qu'on pouvait trouver dans le milieu maritime,
03:45 et j'ai envie de dire l'impolitesse des concitoyens de jeter des choses comme ça,
03:51 et c'est vrai qu'on peut trouver des fois de tout et de n'importe quoi,
03:57 les gens vont jeter des vélos, vont jeter de tout,
04:00 donc c'est vrai qu'il faut vraiment sensibiliser sur la préservation de l'écosystème marin.
04:06 - Vous en faites quoi des déchets après ? Ils sont recyclés pour une partie ?
04:09 - Oui, en fait on a un gros travail de revalorisation des déchets,
04:12 c'est-à-dire que les déchets sont récupérés, on les trie,
04:15 et après on les retransmet à des associations qui elles vont les recycler et les revaloriser.
04:20 - Et à ceux qui diraient "oui mais ça a tourné comme ça, vous voulez encore un peu plus le port" ?
04:23 Non, parce que le bateau est électrique !
04:25 - On est à 100% électrique, on est sur de la décarbonation à 100%.
04:28 - Votre idée c'est pas de vous arrêter là, de ne pas vous contenter du port,
04:32 enfin vous contenter, vous limiter au port de cèdre,
04:35 c'est vraiment, vous avez des projets beaucoup plus ambitieux dans l'avenir.
04:38 - On a deux objectifs, on a un objectif premier,
04:41 c'est bien évidemment de continuer à essayer de récupérer le maximum de ports
04:45 pour pouvoir étendre notre solution,
04:47 mais on a aussi une solution pour les entreprises,
04:49 car je sais pas si vous le savez, mais il y a une nouvelle directive européenne qui est sortie,
04:52 qui est la CSRV,
04:54 la CSRV elle est basée sur 12 standards du développement durable,
04:57 et donc les sociétés vont devoir répondre à des soucis environnementaux,
05:03 c'est-à-dire que les entreprises avaient des plans RSE,
05:06 dans ces plans RSE on va venir les consolider avec cette norme CSRV,
05:10 et c'est vrai qu'aujourd'hui on a certaines solutions
05:13 pour venir compenser l'impact carbone des sociétés.
05:15 - Qui sont pas seulement des solutions liées au milieu maritime,
05:19 vous parlez d'entreprises, donc là c'est sur le milieu terrestre, on est d'accord.
05:22 - On parle d'entreprises en général, d'entreprises de plus de 250 salariés,
05:26 alors dans leur première branche c'est 2024,
05:28 2024 c'est plus de 500 salariés et 40 millions de chiffres d'affaires,
05:32 en 2025 on sera sur des sociétés qui ont plus de 250 salariés,
05:37 et plus ça va avancer, plus ça va se généraliser,
05:39 donc on est réellement dans un souci d'impact qui est très proche.
05:42 - Merci Tom Léonardon, jeune président, président dynamique,
05:46 de Cleaner Naval Solutions qui donc dépollue le port de Sède depuis maintenant un mois.
05:50 - On n'a pas fini de vous voir vous je sens, vous allez venir souvent ici.
05:53 - Ça sera avec grand plaisir.
05:55 - Bon c'est 20, 30, 40 prochaines années, je pense que vous allez avoir du...
05:58 - Oui, on a pensé à la même chose.
06:00 - Merci d'être venu en tout cas ce matin. - Merci à vous.
06:02 - Vous retrouvez l'écho d'ici à la lance sur francebleu.fr, c'est chaque matin à 7h15.
06:06 On évoquait la mer avec notre invité à l'instant, on va rester dans cet univers-là,
06:10 Virginie Vivès a décidé cette semaine de plonger dans le quotidien des pêcheurs dans mer,
06:14 direction la criée du Gros Dagne, juste après Francis Cabrel, encore et encore.
06:19 D'abord vos corps qui se séparent.

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