Lévi, 7 ans, est atteint d'une maladie orpheline. Cette année, il devait faire sa rentrée en CP. Mais, en tant qu'enfant handicapé, il n'a pas de place adaptée dans une école. Sa mère, Fiona, se bat pour qu'il puisse intégrer une classe Ulis, à effectif réduit.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Aujourd'hui, mon enfant est déscolarisé dû à son handicap.
00:02 Donc il se retrouve sans école.
00:05 À la rentrée, il va voir tous ses frères et les autres enfants, ses copains, y aller, sauf lui.
00:10 Lévi n'est pas le seul enfant dans cette situation.
00:13 Selon l'association UNAPI, près d'un enfant handicapé sur quatre
00:16 ne sera pas scolarisé cette année, faute d'accompagnement adapté.
00:20 Pourtant, trois voies existent pour ces élèves atypiques.
00:23 L'enfant peut être scolarisé dans une école classique avec un AESH
00:27 qui lui apporte une aide individualisée en classe.
00:29 Il peut aussi intégrer une classe ULIS au sein de l'école normale.
00:33 C'est une classe à effectifs réduits avec un enseignant spécialisé et un AESH.
00:37 En cas d'handicap trop important pour aller à l'école,
00:40 il peut être admis en IME, Institut Médico-Éducatif.
00:44 Dans cette structure, une équipe pluridisciplinaire est déployée autour de l'enfant
00:48 avec des médecins et des éducateurs spécialisés.
00:51 Les différents thérapeutes ont décrété qu'il devait aller soit en classe ULIS,
00:54 soit en école classique avec AVS.
00:56 Mais aujourd'hui, ça a été refusé.
00:57 La maison du handicap qui gère les affectations
01:00 n'aurait pas totalement subi les recommandations des médecins
01:03 et aurait notifié les vies dans un IME.
01:05 Où il n'a pas aujourd'hui sa place,
01:06 parce que c'est pour des enfants qui ont des très gros handicaps.
01:09 Et en plus de tout ça, il n'y a pas de place.
01:11 Aujourd'hui, pour obtenir une place pour leur enfant en IME,
01:14 les parents peuvent attendre deux ou trois ans.
01:17 En attendant, ils se retrouvent sans solution de scolarisation.
01:20 Ce que ça me fait, c'est que j'ai enfin retrouvé un travail
01:22 et que je vais devoir arrêter de travailler.
01:24 D'un point de vue financier, ça va être très compliqué
01:26 puisque je dois aussi payer énormément de choses pour mon fils.
01:29 Donc si j'enlève en plus mon salaire,
01:32 je ne pourrais plus lui faire toutes ses thérapies.
01:34 Alors si j'embauchais quelqu'un,
01:35 ça me coûterait entre 16 euros pour une personne qui n'est pas formée
01:40 à 25 euros de l'heure.
01:42 Franchement, je ne sais pas comment je vais...
01:44 Dans tous les cas, comment je vais m'en sortir.
01:46 Comme en France, l'instruction est obligatoire à partir de trois ans,
01:49 certains parents n'ont pas d'autre choix que de faire école à la maison.
01:52 Je ne suis pas du tout une institutrice.
01:54 Je ne sais pas si j'aurai la patience.
01:55 Et je ne sais pas si lui va l'accepter.
01:57 Lui, il a envie de s'amuser avec sa maman,
01:59 il a envie de jouer, il a envie d'aller au parc,
02:01 il a envie de faire de la trottinette.
02:02 Il n'a pas envie que sa maman lui fasse des exercices, etc.,
02:05 toute la journée, comme ferait une maîtresse.
02:07 Et en plus, le faire seul.
02:08 Il n'y a même pas les enfants à côté pour avoir l'amusement.
02:11 J'essaye de lui en parler, mais...
02:14 Il va me chercher son cartable, il va me chercher ses stylos.
02:18 Je n'ai pas l'impression qu'il comprend vraiment le principe
02:20 de "je ne vais pas aller à l'école lundi".
02:22 Fiona a décidé de faire appel de la décision de la maison du handicap.
02:25 Elle doit maintenant attendre le 8 septembre
02:28 pour que le dossier de son fils soit étudié de nouveau.
02:30 Je vais me retrouver devant environ 50 personnes
02:33 pour expliquer encore et encore et encore
02:36 tous les problèmes de mon enfant.
02:38 Pourquoi il doit être à l'école,
02:40 pourquoi il doit aller dans des apprentissages,
02:42 pourquoi il a besoin d'être en classe avec d'autres enfants.
02:45 Et que toutes ces personnes qui ne connaissent pas mon enfant,
02:47 qu'ils n'ont jamais vu de leur vie,
02:49 acceptent, me donnent l'autorisation
02:52 que mon enfant aille à l'école.
02:54 Et je me dis, allez, il va y avoir un miracle,
02:57 et le 8, ils vont prendre mon enfant à l'école,
02:59 et le lundi suivant, il sera à l'école,
03:00 comme tous les autres enfants.
03:01 [Musique entraînante diminuant jusqu'au silence]