• l’année dernière
Transcription
00:00 J'ai jamais vu Citizen Kane.
00:01 Bah oui.
00:03 Le film américain que j'ai le plus vu ?
00:08 Moi, je crois que j'ai beaucoup vu
00:10 La prisonnière du désert avec mes enfants.
00:12 La période western,
00:13 quand on a des garçons,
00:16 on n'y échappe pas.
00:18 Je crois que Titanic est sorti
00:29 pile poil pendant l'adolescence.
00:31 En tout cas, j'ai le souvenir
00:32 que j'étais encore au collège.
00:33 Je dirais que Kate Winslet
00:35 m'a éblouie à ce moment-là.
00:36 En fait, ce que j'ai tant aimé
00:38 et que je peux finalement
00:39 peut-être parfois reprocher aujourd'hui,
00:41 c'est toujours la même chose.
00:42 Ce qu'on aimait,
00:43 ça finit par être ce qu'on n'aime plus.
00:45 C'est que j'ai été totalement éblouie
00:47 par le jeu des acteurs américains
00:49 complètement décomplexé,
00:51 où on est dans un lâcher prise
00:53 et où on ne se regarde pas.
00:54 On s'autorise en fait plein de choses,
00:56 ce qui n'est parfois pas toujours le cas
00:58 dans notre culture
01:00 du cinéma européen.
01:03 Et aujourd'hui,
01:05 je trouve que parfois
01:08 ce côté démonstratif,
01:11 de vouloir à tout prix
01:12 être dans la performance
01:14 où tout est ostentatoire,
01:16 montrer toute l'étendue des couleurs
01:19 qu'ils ont sous le pied,
01:20 qu'au final, je ne vois plus que ça.
01:22 Et c'est tellement barbouillé
01:25 dans tous les sens que ça me
01:27 tombe des mains.
01:28 À la fois, ça m'a donné le vertige
01:30 pendant très longtemps.
01:31 Et parfois, aujourd'hui,
01:33 j'ai tendance à me dire
01:34 "Ça suffit, arrête ton numéro".
01:36 Je n'ai pas eu trop l'impression
01:37 d'avoir eu d'expérience à Hollywood.
01:38 Il m'est arrivé d'être sur quelques projets
01:42 américains,
01:43 en tout cas d'être dirigée
01:44 par des grands cinéastes.
01:45 C'est là où j'ai eu vraiment de la chance.
01:47 C'est que j'ai été amenée à la fois
01:48 à être dirigée une fois par Terry Gilliam,
01:50 qui n'est pas tout à fait américain,
01:51 n'est-ce pas ?
01:52 Et puis avec Spike Lee,
01:54 où c'est toujours une aventure
01:57 de faire un film avec des cinéastes comme ça.
02:00 Parce qu'ils ont laissé tellement d'empreintes
02:01 avec des films comme ça qui persistent
02:04 et qui ne prennent pas une ride.
02:05 Et qu'on a tant plaisir à revoir
02:08 et de pouvoir tout d'un coup
02:09 se retrouver à bord d'une de leurs créations,
02:12 je trouve que c'est une chance inouïe.
02:25 Si on vit, vous me le direz.
02:28 On va tous vivre.
02:29 J'ai l'impression que les metteurs en scène français
02:31 sont beaucoup plus précis dans chaque émotion,
02:34 de chaque phrase, de chaque mot,
02:36 de chaque syllabe parfois.
02:39 Les Américains, j'ai l'impression
02:40 que ce n'est pas du tout dans le même élan.
02:41 J'ai l'impression que c'est avant tout quelque chose
02:44 où physiquement, il faut que ça se ressente
02:46 et les mots passent après.
02:47 J'ai l'impression que l'émotion
02:48 ne passe pas par le même endroit, en fait.
02:50 Forcément, Marion Cotillard,
02:51 elle a une carrière exemplaire.
02:53 Après, je trouve qu'elle est assez doux.
02:55 Elle a un choix de metteur en scène
02:57 que je trouve assez admirable.
03:00 Je l'envie beaucoup.
03:02 Non.
03:03 Non à quoi ?
03:05 Non.
03:07 Devoir se mettre dans ta camisole de force,
03:09 te ramener dans ta cellule et t'en faire mes nouveaux.
03:13 Je fais l'impasse.
03:14 Je laisse mes enfants devant les portes du cinéma
03:17 et je leur dis « bye bye ciao,
03:18 je viens vous rechercher dans trois heures et demie ».
03:20 Donc, je ne suis pas très film de super-héros.
03:23 En même temps, je ne suis pas du tout calée là-dessus.
03:26 Peut-être que vous pouvez m'en faire découvrir un
03:27 et je me dirais « ah, mais c'est vrai,
03:29 celui-là, il m'a échappée »
03:30 et je le trouve malin.
03:33 Mon mari aime les films qui se passent dans l'espace.
03:37 Il adore les films qui se passent dans l'espace.
03:41 Il s'en lasse pas.
03:42 Je le rejoins sur Interstellar.
03:44 Je lui dis ça pour lui faire plaisir,
03:46 mais à la fois, je ne me trahis pas non plus,
03:48 j'ai aimé.
03:49 « Chantons sous la pluie ».
03:52 Moi, les comédies musicales,
03:54 j'aime bien le rêve que ça provoque,
03:56 j'aime le fantasme que ça engendre,
04:00 j'aime la douceur de vivre dans les comédies musicales.
04:05 « Chantons sous la pluie ».

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