• l’année dernière
Yvan Lachaud, directeur général de l'Institut Emmanuel d'Alzon.
Transcription
00:00 Ici c'est le 6/9 de France Bleu-Garloser.
00:04 C'est l'un des sujets du moment, la tenue unique à l'école mérite d'être essayée.
00:11 C'est ce qu'a dit hier le nouveau ministre de l'éducation nationale qui souhaite lancer assez vite une expérimentation.
00:15 Chez nous, l'institut d'Elzon, institut privé, pourrait servir d'exemple puisqu'il teste au gros du roi depuis hier cette tenue unique.
00:22 Même haut pour tous les 6e cette année, on en parle en direct de Quentin avec son directeur général.
00:27 Bonjour Yvan Lachaud. Bonjour. D'abord c'est quoi la différence entre un uniforme et la tenue unique que vous avez mis en place depuis l'année dernière pour les primaires et depuis hier pour les 6e ?
00:39 Il faut savoir qu'au départ c'était une volonté des parents d'élèves puisqu'on créait un établissement primaire.
00:44 Ils ont fait cette suggestion. La tenue unique c'est le haut qui est le même pour tous et en bas ils portent ce qu'ils souhaitent, pantalon, jupe, etc.
00:54 C'est un ensemble qui est fait pour l'année. En fait on a négocié d'ailleurs, ce sont des parents d'élèves qui fabriquent, c'est 100 euros à l'année.
01:03 Ils ont 6 t-shirts, cardigans, etc. pour toute l'année.
01:09 Qu'est-ce qui a motivé ce choix d'avoir une tenue unique ?
01:13 Au départ, on est sur la plage, donc il y avait quasiment presque des tenues uniques.
01:19 Il y a des parents d'élèves qui ont fait cette proposition en disant qu'on pourrait repérer qu'ils sont d'Alzheim, on saurait où ils sont, etc.
01:25 On a dit pourquoi pas. Il est vrai qu'au primaire de Nîmes on a depuis toujours une blouse.
01:31 Ça n'a jamais changé, la tradition n'est jamais revenue dessus, c'est une blouse.
01:35 Les parents sont ravis d'ailleurs parce qu'au moins ils ne s'adressent pas à leurs propres affaires.
01:39 Ça c'est un principe de base. Ceci étant, moi je suis favorable aujourd'hui à ce qu'on ait cette réflexion-là.
01:45 Je trouve que le ministre a eu raison de dire "ouvrons le débat, nous on a un conseil d'établissement, si les parents le souhaitent, pourquoi pas ?"
01:53 Et au collège on vient de mettre en place, vous le disiez tout à l'heure, ce sont les hauts qui sont les mêmes pour tous.
01:59 Mais comment ils ont motivé leur volonté de voir des tenues uniques sur les épaules de leurs enfants, les parents ?
02:07 Alors, écoutez, il faudrait leur poser eux-mêmes la question.
02:11 Moi je trouve que c'est pas mal non plus parce que ça veut dire que, j'entendais tout à l'heure cet homme,
02:17 ça élimine les différences de richesse. Il y a des familles qui sont en grande difficulté,
02:23 d'autres qui ont les moyens tous les jours de changer leurs enfants.
02:27 C'est plutôt positif de ce côté-là.
02:31 - Ce qu'il y a c'est que là, Yvan Lachaud, on est dans un établissement privé, sous contrat d'État,
02:36 mais à priori il y a moins d'inégalités entre les enfants.
02:40 - C'est pas exactement les mêmes. Vous savez aujourd'hui, en collège, on a plus de 40% de boursiers.
02:46 Donc vraiment on est ouvert à tous.
02:49 - Le souci c'est que cette tenue-là, qu'est-ce qu'ils achètent ?
02:54 - Les familles l'achètent à l'année, c'est 100 euros. Pour les 6e cette année c'est 120 euros à l'année.
02:59 Et ils ont 6 t-shirts ou cardigan ou autre. Ce qui n'est pas loin d'être exagéré.
03:05 - Alors justement sur ce point-là, je voudrais qu'on écoute Jeannine. Jeannine, bonjour !
03:09 - Oui, bonjour !
03:10 - Merci de nous avoir appelé. Vous, c'est ce qui vous pose problème, ces achats de tenues.
03:15 - Oui, moi je suis d'accord avec ce qui vient d'être dit, parce que bon,
03:19 l'uniforme c'est quand même certainement beaucoup plus cher.
03:22 Et toutes les familles ne peuvent pas se le payer.
03:25 Et je pense que le t-shirt c'est pas mal, ce serait bien.
03:31 A moins que l'État prenne en charge l'uniforme.
03:34 Alors là, à ce moment-là, ça irait.
03:37 L'État prendrait en charge des uniformes des soldats dans l'armée.
03:40 Alors si on impose l'uniforme, il faut le payer.
03:44 - Yvon Lachaud, est-ce que vous êtes allé toquer à la porte de la préfète à l'époque,
03:48 parce que c'était encore une préfète, pour lui demander peut-être de vous aider ?
03:52 - Non, pas du tout. Parce que là, je pense que c'est vraiment l'habit des enfants.
03:56 Et si les parents sont majoritairement favorables, on l'applique.
04:00 Mais par contre, il faut se poser la question, je suis en train de y réfléchir, la question que vous pose Madame.
04:04 Dans les territoires d'outre-mer, tous les établissements scolaires ont un uniforme.
04:09 Ce serait bien de vous poser la question, je ne sais pas y répondre d'ailleurs, j'aimerais bien avoir la réponse.
04:12 Qui paye ? - Alors, j'ai pas la réponse.
04:14 - Moi non plus. - Mais parce que c'est vrai que 120 euros, dans votre cas, Yvon Lachaud, c'est quand même une certaine somme.
04:19 - Surtout s'il y a plusieurs enfants. - Surtout s'il y a plusieurs enfants.
04:21 Et surtout si ces enfants-là sont boursiers.
04:23 - Bien sûr. Mais vous savez qu'ensuite, il se crée, entre parents d'élèves, dès la deuxième année,
04:27 une vente entre eux, parce que les enfants grandissaient très vite.
04:31 Et donc les parents peuvent racheter cet uniforme-là.
04:34 Donc à la fin de la deuxième année, vous avez des possibilités de trouver la totalité pour même pas la moitié.
04:39 - Dans les vêtements, porter une année, c'est pas...
04:43 Pour les enfants, pour les récupérer l'année d'après, je sais pas si c'est bien.
04:47 - Ben écoutez, ça se pratique, voilà, c'est ce que j'ai vu.
04:50 - Bon, on va pas se cacher non plus derrière son petit doigt,
04:53 cette tenue unique, elle est faite notamment pour, disons, défendre la laïcité à l'école.
04:59 Est-ce que vous avez peut-être eu, vous, à l'Institut d'Alzon, des manifestations, des enfreintes peut-être à la laïcité ?
05:06 - Bien sûr, déjà, dès l'année dernière, on a eu 5 ou 6 abayas qu'on a immédiatement traités.
05:12 Et on en a eu une hier à la rentrée, en classe de 3e,
05:16 donc on a rencontré tout de suite la famille et ça s'est réglé.
05:19 Mais je pense qu'aujourd'hui, on a le devoir...
05:22 - Alors attendez, je comprends pas, parce que c'était pas une élève de 6e ?
05:25 - 3e.
05:26 - De 3e, parce que eux, il faut le dire, ils ont pas encore la tenue unique.
05:29 - Bien sûr.
05:30 - C'est uniquement en primaire et pour les 6e.
05:32 - Au gros du rat, et c'est ce que je vous parle de Nîmes, d'entre collèges de Nîmes, d'accord ?
05:35 - Oui, une élève... d'accord.
05:37 - Une élève de 3e, qui est venue donc avec une abaya,
05:40 la famille jugeait que ce n'était pas une abaya,
05:42 alors aujourd'hui c'est toujours la difficulté,
05:45 mais je pense qu'il est sain aujourd'hui.
05:47 Alors que nous ne sommes pas obligés d'appliquer un établissement privé sous contrat,
05:50 mais moi je l'applique, je stime qu'on est, on va être comme tout le monde.
05:53 Je trouve que ces tenues-là n'ont pas lieu d'être.
05:57 Aujourd'hui on est dans un établissement laïque,
05:59 si on était un établissement catholique,
06:01 si demain j'ai une élève qui arrive avec une croix qui fait 40 cm de long ou de large sur la poitrine,
06:07 je dirais non, parce que pour moi c'est un signe qu'on n'a pas à porter.
06:10 On a le droit d'exprimer sa religion, la preuve d'un établissement catholique, je le revendique,
06:15 mais on a le droit aussi de vivre ensemble et se respectant.
06:18 On n'a pas besoin d'avoir des tenues qui sont ostensiblement critiquables.
06:23 - Donc c'est intéressant, est-ce que hier à l'Institut d'Alzon, au Gros du Roi, vous avez eu des manifestations ?
06:29 - Non.
06:30 - En revanche à Nîmes, là aussi vous avez un établissement, un collège, là vous avez eu une manifestation ?
06:35 - Oui, mais comme l'année dernière on en a eu 6 ou 7, bien sûr, on a déjà traité ça.
06:39 - Et donc justement, est-ce que vous ne faites pas la comparaison ?
06:41 Est-ce que vous ne vous dites pas que ce serait plus pertinent de finalement l'élargir à tout le monde cette tenue ?
06:46 - Bien sûr, et d'ailleurs nous prenons cette décision en conseil d'établissement, c'est-à-dire personnel, parent d'élève et autres.
06:52 On abordera ce sujet-là pour notre collège de Nîmes, de Vestrick et de Bocquer d'ailleurs, pour voir ce que l'on met en place ou pas.
06:59 - Donc pour tous les établissements de l'Institut Emmanuel d'Alzon.
07:02 - Tout à fait.
07:03 - J'en remercie beaucoup Yvan Lachaud d'avoir été avec nous ce matin sur France Bleu Carlosaire.
07:05 Je rappelle donc que vous êtes le directeur général de l'Institut Emmanuel d'Alzon à Nîmes.
07:10 Merci et un bon début de journée à vous.

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