ÉDITO - Marine Le Pen est la deuxième personnalité politique préférée des Français, derrière Édouard Philippe

  • l’année dernière
Marine Le Pen n'a toujours pas fait sa rentrée politique, qui aura lieu dimanche 10 septembre à Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais. Selon un sondage de ViaVoice pour Libération, Marine Le Pen est la deuxième personnalité politique préférée des Français, derrière Édouard Philippe. Le décryptage de ce sondage par l'éditorialiste politique, Matthieu Croissandeau. 

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Transcription
00:00 - La politique, Mathieu Croissando, vous vous intéressez ce matin à Marine Le Pen, qu'on n'entend pas beaucoup.
00:04 D'ailleurs, est-ce qu'elle a fait sa rentrée comme les autres militaires ?
00:06 - Non, pas encore. Elle n'a pas encore fait sa rentrée. Ce sera pour dimanche dans son fief de hénin Beaumont, à l'occasion de la braderie.
00:13 Elle n'a donc encore rien dit récemment, rien fait récemment. Et pourtant, elle monte dans les sondages.
00:18 En tout cas, hier, Libération publiait une enquête de l'institut Via Voice qui montre que Marine Le Pen recueille désormais 37 % d'opinions favorables.
00:27 C'est un score qui a un hausse de 10 points. C'est la deuxième personnalité politique préférée des Français après Édouard Philippe.
00:32 Et devant, Jordan Bardella, le numéro 1 du RN.
00:36 Les Français interrogeaient la juge crédible sur l'immigration, la sécurité, la justice.
00:41 Pas encore sur le pouvoir d'achat, l'éducation et encore moins sur l'écologie.
00:44 Mais en gros, 6 Français sur 10, la juge courageuse et 4 sur 10 estiment qu'elle incarne bien les valeurs républicaines, qu'elle est compétente, qu'elle est présidentiable.
00:52 C'est un sondage qui montre un vrai changement.
00:54 - Comment ça s'explique ?
00:55 - Il y a ce qui dépend d'elle. Ce sont les fruits de sa stratégie.
00:58 La dernière présidentielle, en fait, elle a marqué la fin d'un cycle, celui de la dédiabolisation et puis l'amorce d'une nouvelle phase, celle de la respectabilisation.
01:05 Dans la première phase, il s'agissait surtout de bazarder l'héritage sulchereux de son père pour casser le plafond de verre.
01:10 Dans la seconde phase, il s'agit d'incarner une alternative crédible pour la prochaine élection.
01:14 On a vu les cravates à l'Assemblée, pas d'opposition systématique, plutôt le travail des dossiers, le respect du jeu des institutions.
01:22 Ça, c'est ce qui dépend d'elle.
01:23 Et puis, il y a ce qui dépend des autres, du pouvoir d'abord, qui après en avoir fait des tonnes sur l'arc républicain,
01:27 a fini par considérer le Rassemblement national comme une force politique normale.
01:32 On se souvient d'Emmanuel Macron qui avait recadré Elisabeth Borne quand elle avait dit "la Reine, c'est les héritiers de Pétain".
01:36 Elle avait dit "non, on le faut arrêter avec les jugements moraux".
01:38 Le même Emmanuel Macron qui s'est entretenu au longuement avec Jordane Bardella avant les rencontres de Saint-Denis qui se sont déroulées la semaine précédente.
01:45 Ça dépend aussi de la droite qui reprend désormais sans ciller les propositions du Rassemblement national.
01:51 On l'a vu sur l'immigration, donc ce qui crédibilise le Rassemblement national.
01:54 Et puis, ça dépend aussi de la gauche qui, par son attitude de contestation systématique, de radicalisation,
01:58 fait passer à contrario le Rassemblement national pour des enfants de cœur.
02:02 Alors justement, le sondage offre un comparatif très intéressant entre le Rassemblement national et la France insoumise.
02:07 Oui, et alors là, c'est un sondage qui fait très mal, très très mal aux amis de Jean-Luc Mélenchon
02:11 puisque le RN est jugé plus crédible, plus compétent que les Insoumis,
02:15 et la France insoumise est jugée plus violente et surtout plus dangereuse.
02:19 "Dangereuse", ça c'est un adjectif qui était réservé pendant des années au Front national.
02:24 Alors en fait, la stratégie du bruit et de la fureur se révèle désastreuse en termes d'opinion, en tout cas en termes de sondage,
02:30 puisque les amis de Jean-Luc Mélenchon disent "mais non, tout ça c'est la faute de Macron, c'est lui qui dédiabolise le RN".
02:36 Mais ça interroge quand même à la France insoumise, par exemple un François Ruffin
02:39 qui pense qu'il n'y a peut-être pas un problème de fond, mais en tout cas un vrai problème de ton.

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