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L'espace de l'étang de l'Or, à Pérols, accueille ce jeudi soir à 20h un spectacle intitulé "Liberté en scène".
Un spectacle entièrement interprété par de jeunes migrants LGBT.
Des jeunes accompagnés par l'association "Famille au grand coeur".
Ils ont répété pendant de longues semaines, sous la direction de deux metteurs en scène, Nathalie Tison et Lacina Traoré.

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Transcription
00:00 ce mercredi matin avec Nathalie Tison et Lassina Traoré, ce sont les metteurs en scène de Liberté en scène
00:05 et nous les accueillons ce matin dans le studio Guillaume Roland.
00:07 Bonjour Nathalie Tison.
00:08 Bonjour.
00:09 Bonjour Lassina Traoré.
00:10 Bonjour.
00:11 Merci d'être venue nous rejoindre tous les deux en studio.
00:13 Vous êtes metteur en scène au sein d'une troupe de théâtre professionnel ?
00:19 Voilà, donc on a une compagnie professionnelle basée dans les Hautes-Alpes qui a maintenant 10 ans d'existence.
00:25 Et là on part sur un grand projet autour des migrations.
00:29 Donc ce projet là a vu le jour grâce à notre rencontre avec Lassina.
00:34 Lui Lassina est venu par les routes clandestines, donc il a traversé toute l'Afrique subsaharienne,
00:40 le désert, la Méditerranée, l'Italie pour arriver en France.
00:44 Et face à toute cette histoire du coup très compliquée parce qu'il a été déjà débouté de son droit d'asile,
00:52 puis il a eu un ordre de quitter le territoire français.
00:54 Ça a été compliqué quoi.
00:55 Voilà.
00:55 Très compliqué, ouais.
00:56 Mais on a eu envie de faire quelque chose et donc notre grand projet c'est d'aller en Côte d'Ivoire, en Afrique de l'Ouest,
01:02 pour faire de la sensibilisation auprès des jeunesses et pour leur montrer ce qu'ils vont trouver en France.
01:06 Mais avant cela, vous allez donc présenter un spectacle où vous avez mis en scène demain soir à l'espace de l'Étant de l'Or à Moggio,
01:16 un spectacle intitulé "Liberté en scène".
01:18 C'est en association, oui en association, en collaboration avec l'association Famille au Grand Coeur.
01:24 Vous connaissiez cette association, la Sinatra Auré, quand vous êtes arrivé en France ?
01:29 Non, je ne connaissais pas, je ne savais pas que ça existait.
01:32 Et c'est tout... c'est récemment qu'on a essayé de contacter des associations pour pouvoir faire des résidences.
01:40 Et ils nous ont reproduit.
01:42 Voilà, donc ça m'a permis de découvrir aussi que ça existe quoi en fait.
01:47 Alors, c'est quoi le principe de ce spectacle ?
01:49 Vous faites jouer, je crois, sept, ils sont sept sur scène.
01:53 Sept jeunes migrants LGBT.
01:56 Donc je dirais, confronter peut-être une double problématique, une double discrimination.
02:01 Celle d'abord d'être des migrants et ensuite des jeunes LGBT, appartenant à la communauté LGBT.
02:07 Oui, tout à fait.
02:08 C'est le principe de l'association d'ailleurs, Famille au Grand Coeur qui les accueille.
02:12 Oui, la Famille au Grand Coeur, du coup, c'est une association qui les héberge.
02:17 Enfin, ils disposent de quelques appartements, donc ils hébergent les personnes.
02:23 Il y a un soutien, une travailleuse sociale qui est là pour les aider dans leur papier.
02:29 Il y a une psychologue aussi.
02:32 Donc en fait, ils sont un petit peu suivis, encadrés, entourés.
02:35 Et du coup, pour eux, c'est vraiment un lieu aux ressources.
02:38 Avec tout un tas de gens qui peuvent être là pour eux.
02:41 La Cynthia Traoré, en travaillant sur la mise en scène de ce spectacle avec ces jeunes,
02:45 vous avez retrouvé évidemment, j'imagine, des problématiques que vous-même vous avez connues quand vous êtes arrivé en France.
02:50 Oui, exactement, puisque ce n'est pas facile, parce que je ne m'y attendais pas du tout.
02:55 Vous n'attendiez pas à quoi exactement ?
02:56 Je ne m'y attendais pas à rencontrer des jeunes comme moi,
03:01 africains en fait, LGBT en fait.
03:06 Je ne m'y attendais pas.
03:07 Mais comme je n'ai rien contre, je n'ai pas de jugement à porter,
03:11 du coup, je me suis dit que de toute façon, moi, c'est l'humain qui m'intéresse en fait.
03:14 Alors, vous ne portez pas de jugement, ce qui n'est pas le cas dans les pays dont ils sont originaires.
03:19 Exactement, puisqu'il y a des Ivoiriens, puisqu'ils viennent de la Côte d'Ivoire,
03:22 il y a des Ivoiriens, des Nigériens,
03:28 en fait, un peu de l'Afrique de l'Ouest.
03:32 Mais pourtant, là-bas, c'est mal jugé en fait, d'être LGBT.
03:36 Alors justement, est-ce que c'est à cause de ça d'ailleurs qu'ils ont quitté leur pays d'origine pour la plupart, Nathalie ?
03:41 C'est quelque chose comme ça, c'est qu'il y en a qui risquent la peine de mort, l'emprisonnement, la lapidation,
03:47 ou un tas de choses comme ça, et qui sont rejetés souvent par leur famille, par le clan, par le village,
03:53 et qui doivent quitter rapidement leur pays, du coup, sans possibilité de retour.
04:00 Alors, le spectacle, parlons-en, c'est demain soir, je le rappelle, à l'espace de l'étante de Le Lord.
04:05 Je n'ai pas noté l'heure, c'est quelle heure ?
04:06 20h.
04:07 20h, voilà, donc on peut, on n'a pas besoin de réserver, on peut y aller au...
04:11 Non, non, il n'y a pas de moment de préoccupation.
04:13 Oui, oui, on peut y aller comme ça.
04:14 Alors, le spectacle, comment vous avez fait ? Racontez-moi, vous, les deux metteurs en scène.
04:17 Vous avez travaillé pendant 15 jours avec ces jeunes qui ne sont pas du tout comédiens en plus,
04:20 qui pour la plupart, découvraient vraiment le théâtre et les planches pour la première fois, non ?
04:24 Voilà, c'est ça, c'est qu'en fait, on est venus deux semaines, mais en fait, il n'y a eu vraiment que 8 jours de travail ensemble.
04:29 On s'est vus à peu près deux heures par jour.
04:32 Oui, ce qui n'est pas beaucoup pour préparer un spectacle.
04:34 Non, c'est vraiment très très peu, sachant qu'au début, on a dû expliquer, voilà, notre intention, le projet, pourquoi on faisait ça.
04:41 Et puis, il y a une petite semaine où chacun essaye de passer, de voir ce qui se passe.
04:47 Ça lui plaît, ça lui plaît pas.
04:49 Pour la plupart d'entre eux, c'est une découverte, c'est la première fois qu'ils voient que, voilà, le théâtre, ça peut être un outil,
04:56 un outil d'émancipation, un outil où on peut faire passer des messages, et puis un outil aussi personnel.
05:02 Et le spectacle, vous l'avez conçu et écrit à partir, évidemment, des témoignages et des expériences personnelles de ces jeunes.
05:08 Vous n'êtes pas arrivé avec un texte déjà tout prévu, ça s'est vraiment construit au fur et à mesure.
05:12 Oui, ça s'est construit au fur et à mesure, et chacun a donné son idée, et nous, on n'a fait que structurer et puis les accomplir.
05:21 Vous avez mis tout ça en forme, quoi.
05:22 Exactement.
05:23 Ce qui n'était pas simple, d'ailleurs, parce que vous me disiez tout à l'heure, là, Sénatron, que il y a pas mal d'anglophones en plus dans ce groupe.
05:28 Oui, exactement, il y a pas mal d'anglophones.
05:30 Qui ne parlent pas du tout français.
05:31 Non, il y a la barrière de la langue, mais quand même, on essaie de s'adapter, pour que chacun puisse se sentir à l'aise quand on va jouer, en fait.
05:41 Alors, Nathalie Tison, il raconte quoi, ce spectacle ?
05:44 Alors, je pense qu'il y a eu beaucoup de pudeur de leur part.
05:49 C'est très difficile, en fait, parce que c'est des gens qui n'ont pas du tout l'habitude, contrairement peut-être en France, où la parole est un petit peu plus libérée.
05:58 Mais, en fait, que ça soit dans leur pays d'origine et sur l'ensemble du parcours, c'est des gens qui cachent leur intimité.
06:08 Ils cachent partout, en fait, pour sauver leur peau.
06:11 En plus, là, ils se rendent compte qu'ils sont dans un pays où, là, pour le coup, la liberté d'expression, elle est totale.
06:15 Mais ils ont été habitués, effectivement, à s'auto-censurer d'une certaine manière.
06:19 C'est ça, par survie.
06:21 Donc, tout d'un coup, c'est pas si facile que ça, de parler de soi comme ça, et de son intimité, publiquement, à des gens qu'on connaît pas trop.
06:29 Donc, on n'est pas allés sur ce terrain d'intime.
06:35 Par contre, on est partis sur un sujet où on imagine que l'ordre mondial est inversé.
06:42 C'est-à-dire que l'Afrique est devenue la première puissance mondiale, et que l'Europe, justement, elle prive un petit peu de toutes les matières premières de l'Afrique,
06:52 a connu une crise qui a plongé sa population dans la pauvreté, le chômage, et que c'est les Européens qui, eux, deviennent les migrants,
07:02 et partent par la Méditerranée pour arriver en Afrique.
07:05 - Donc, il y avait comme une petite base scénaristique au départ, et vous inversez complètement l'histoire.
07:10 - On inverse, et on voit ce qui se passe. Et c'est assez curieux, en fait, parce que dès qu'on inverse les choses, ça fait une espèce d'effet miroir,
07:16 et les choses commencent à nous choquer, alors que quand elles se passent avec des Africains, on a pris l'habitude.
07:24 Et c'est ça qui est... c'est un peu pour révéler ça.
07:27 - Ne serait-ce que par rapport à ces drames, quasiment hebdomadaires en Méditerranée,
07:31 quand on imagine effectivement des Européens qui perdent la vie en traversant la mer.
07:37 Lassina, par rapport à ce parti pris que vous avez, justement, d'inverser les choses,
07:41 et de provoquer aussi, j'imagine, la réaction de vos comédiens par rapport à ça, pour qu'ils sortent quelque chose.
07:47 C'était aussi ça, un peu, le but de la manœuvre.
07:49 - Exactement, pour voir un peu leur point de vue.
07:52 Et moi, personnellement, ça m'a...
07:56 En faisant ce spectacle, c'est vrai qu'on a eu l'idée, mais en jouant, c'est tout autre chose, quoi, en fait.
08:01 Parce qu'on réalise que, de toute façon, l'être humain reste l'être humain, quoi.
08:06 Quelle que soit la couleur de la peau, quelles que soient ses origines, quelle que soit sa culture,
08:10 on reste tous des êtres humains, en fait.
08:14 - Le spectacle s'appelle "Liberté en scène".
08:16 Alors, je précise bien que c'est demain soir, parce que je vois, si vous nous regardez sur France 3, il y a une petite erreur.
08:21 C'est pas ce soir le spectacle, la pérole, mais bien demain soir, à 21h, à l'espace...
08:26 - 20h, 20h, 20h.
08:27 - Ben, moi aussi, je fais des erreurs.
08:28 - Ah, vous allez arriver, vous serez terminé. 20h, 20h.
08:30 - Moi aussi, je fais des erreurs.
08:32 - C'est à l'espace de l'étang de l'or à Moggio, et non pas Pérole.
08:37 Il y a plein d'erreurs, putain.
08:39 - Nous sommes de Pérole, moi.
08:41 - Ah bon ? Pourquoi j'ai mis Moggio, alors ?
08:43 Ben, décidément, j'ai fait que des bêtises, maintenant.
08:45 - C'est l'espace de l'étang de l'or à Pérole, et c'est à 20h, et c'est demain soir.
08:48 J'ai bien résumé, hein ?
08:49 - Super.
08:50 - C'est bien la décision et la signature, et vous avez bien mis en scène le spectacle, là, de ces jeunes mijons LGBT.
08:56 Merci beaucoup, en tout cas, d'être venu nous en parler, ce matin.
08:59 - Merci à vous.
09:00 - A retrouver sur notre site internet, francebleu.fr, 8h19.
09:03 Un petit coup d'œil sur la circulation, vite fait, parce qu'il n'y a pas grand-chose à signaler,
09:06 si ce n'est qu'il y a quelques ralentissements aux entrées de Montpellier.
09:09 Il n'y a rien d'anormal, en tout cas.
09:11 C'est la reprise, c'est la rentrée.
09:13 Donc, de nouveau, vous vous retrouvez peut-être dans les embouteillages,
09:15 et c'est autour de Montpellier qu'il y a les principales difficultés.
09:18 Si vous prenez le train, il y a aussi quelques petits soucis à la SNCF,
09:21 avec des trains qui ont 10 minutes de retard, un quart d'heure, par exemple,
09:24 pour le TVR pour Perpignan, au départ de Montpellier-Saint-Roch, à 8h53.
09:28 15 minutes de retard, mais voilà, quelques perturbations, ne soyez pas surpris.
09:32 Allez, dans un instant, la petite histoire du jour avec Léopoldine Dufour,
09:37 mais d'abord, on va souhaiter un bon anniversaire à Roger Waters,
09:40 Roger Waters de Pink Floyd.
09:41 On écoute Pink Floyd avec « Another break in the wall »,
09:43 et juste après, Guillaume, j'ai une très très bonne nouvelle à vous annoncer,
09:46 mais je ne vous en dis pas plus pour l'instant.
09:48 *musique*

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