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00:00 Nous sommes au FEB et nous rencontrons maintenant le fondateur et le président de Zephyr et
00:11 Boré, Nils Joyeux.
00:12 Bonjour.
00:13 Bonjour.
00:14 Vous êtes l'un de ceux qui est peut-être le plus dans le sujet cette année du thème
00:20 du FEB puisqu'il est question de l'environnement, de la protection de l'environnement.
00:24 Vous, le cœur de métier de l'entreprise, c'est d'assurer des déplacements qui
00:28 soient les moins polluants possible.
00:30 C'est une manière un peu simpliste peut-être de résumer votre entreprise, mais il y a
00:35 de ça quand même.
00:36 Oui, il y a de ça quand même.
00:37 C'est simpliste, mais vous avez tout dit.
00:38 C'est le principe.
00:39 Moi, au départ, je suis officier dans la marine marchande.
00:43 Donc, j'ai travaillé par le passé sur différents types de cargos.
00:45 Et depuis 7 ans, je travaille avec mes associés au moyen, comme vous l'avez dit, juste de
00:51 moins polluer avec les bateaux.
00:52 Et selon nous, le moyen le plus efficace, le plus immédiat et le plus pratique, ça
00:56 va être d'utiliser le vent de nouveau pour la propulsion des cargos.
00:59 De nouveau, c'est vrai.
01:00 Vous avez raison de le dire, parce qu'autrefois, les bateaux n'allaient pas très vite, certes,
01:04 mais ils ne se déplaçaient qu'avec de la voile très haute et avec beaucoup de marchandises.
01:08 Bien sûr, et c'était gratuit.
01:10 Il y en a partout.
01:11 C'est limité.
01:12 Donc, allons-y.
01:13 On n'a pas la chance de pouvoir mettre des voiles sur les camions, sur les trains, sur
01:15 les avions, sur les bateaux.
01:17 On peut le faire.
01:18 Donc, allons-y.
01:19 Et c'est ce que vous avez fait récemment, d'ailleurs.
01:20 On a vu ça.
01:21 Oui, tout à fait.
01:22 Il n'y a pas longtemps, le navire Canopée a été mis en service.
01:25 Un projet qu'on a développé en joint venture avec une société qui s'appelle Gifmar.
01:29 Et donc, oui, c'est un des tout premiers grands cargos à voile du monde.
01:33 Et oui, c'est un chouette jalon dans le développement de ce transport maritime à la voile moderne.
01:38 Il faut reconnaître que ça a de l'allure.
01:40 On a vu circuler les images un peu partout, que ce soit en télévision et sur les réseaux
01:45 sociaux.
01:46 C'est vrai que ce bateau, ça fait rêver en même temps.
01:48 Et c'est très spectaculaire.
01:50 On pourrait presque croire à un film de science-fiction quand on voit ça.
01:53 Oui, c'est vrai.
01:54 Et on les a vus pendant longtemps en 3D, ces bateaux.
01:57 Et puis maintenant, ils existent pour de bon.
01:59 Il y a les bateaux Grand Sail, les bateaux Taut, bateaux Alizé, les bateaux Neoline
02:05 qui vont bientôt sortir.
02:06 Donc, c'est amusant de voir qu'on y est vraiment.
02:08 Il y a cinq ou dix ans, on était encore pris pour des farfelus.
02:11 Et en fait, c'est vraiment le futur.
02:13 Dans dix ans, il y aura beaucoup de cargos à voile sur les océans et ça va être assez
02:16 spectaculaire.
02:17 Combien de bateaux sont dans les tuyaux ?
02:21 Et déjà, là, vous en avez cité quelques-uns.
02:23 Mais aujourd'hui, Zéphiré Boré est capable de répondre à combien de commandes ?
02:27 Alors nous, notre projet en cours, il porte sur la construction de cinq portes-conteneurs.
02:31 Donc ça, pour nous, c'est la prochaine étape.
02:34 Et sinon, dans les tuyaux, je dirais que d'ici trois, quatre ans, il devrait y avoir
02:38 une vingtaine de cargos à voile.
02:40 Et où êtes-vous installés ?
02:41 Nous, on est basé à Lorient.
02:43 Et c'est là que tout se fait, à la fois le bureau d'études et la construction des bateaux ?
02:47 Non, non, non, la construction des bateaux, ça se fait le plus souvent à l'étranger.
02:51 Je dis le plus souvent comme si on en faisait plein.
02:53 Mais pour l'instant, à chaque fois qu'on consulte des chantiers, malheureusement, en
02:57 France, on a arrêté de faire des cargos de transport, donc des portes-conteneurs, des
03:00 rouliers, des vraquiers.
03:01 On ne les fait plus en France.
03:02 On fait des paquebots, des navires de guerre, des bateaux de pêche, mais plus des cargos.
03:06 Donc je dis ça un peu pour me dédouaner, pour m'excuser de ne pas envisager de faire
03:10 des cargos à voile en France, mais pour l'instant, il n'y a pas vraiment beaucoup d'offres pour
03:14 faire des navires de plus de 100 mètres en France.
03:16 Qui sont ceux qui s'y intéressent le plus ? Les Bretons, les Français ou hors France ?
03:22 Vous allez vous faire des ennemis, c'est le moment.
03:26 Dans l'ordre, les Bretons, ensuite les Français et ensuite les restes du monde.
03:29 Je ne dis pas ça pour faire plaisir aux Bretons qui nous écoutent, mais c'est la réalité.
03:32 C'est ça qui est assez amusant, c'est que c'est très franco-français et moi-même
03:38 très Breton de voir des entreprises, des start-up, on va dire des start-up de la mer
03:42 qui se lancent dans le milieu, comme nous, Zéphiriboré, comme Windcob, comme Grand Sail,
03:46 comme Tôtes, comme Neoline, des entreprises qui se lancent et qui disent "Ok, nous, on
03:50 va monter un nouvel armement de transport à la voile", alors qu'à l'étranger, quand
03:54 on voit des projets de cargos à voile, ça émane plus d'armements traditionnels, d'armements
03:58 familiaux qui vont dire "Ok, on va faire un test sur tel bateau, on va installer une
04:01 voile pour faire un test", mais il n'y a pas de nouvelles structures comme ici où
04:04 on voit des nouvelles compagnies popées un peu partout.
04:08 Alors avant de tester votre connaissance de la Bretagne, parce que vous savez, il y a
04:12 trois questions en Bretagne, encore une question que beaucoup se posent en ce moment, est-ce
04:16 que ces bateaux sont plus chers ou moins chers à fabriquer que les bateaux traditionnels,
04:22 ceux que vous faites déplacer avec le vent ?
04:24 Ils sont plus chers.
04:25 Beaucoup plus chers ? Deux fois plus chers ? Une fois et demie ?
04:28 20% plus chers à peu près.
04:30 Ça reste correct ?
04:31 Oui, ça reste correct.
04:32 C'est sur des très grosses sommes, donc tout de suite, ça fait peur.
04:35 Oui, ça fait tout de suite beaucoup de sous.
04:37 Après, c'est un peu plus cher, et donc il faut rembourser un petit peu plus d'argent
04:41 à la banque tous les mois.
04:42 Mais après, on dépense moins ?
04:43 Exactement.
04:44 Et par contre, on fait des économies de fuel.
04:45 Donc in fine, si on fait les plus et les moins, exploiter un cargo à voile, ce n'est pas
04:50 beaucoup plus cher qu'un cargo conventionnel.
04:52 Et par contre, on arrive à réduire drastiquement la consommation, donc c'est valable.
04:56 Donc ça veut dire qu'on amortit ce supplément au bout de combien de temps ? Vous avez eu
05:00 le temps de faire le calcul ?
05:02 J'aimerais bien vous donner une réponse simple, mais ça dépend.
05:04 Si vous voulez faire Saint-Malo-New-York, on est sur une ligne parfaite avec des statistiques
05:08 de vent très chouettes.
05:09 Et dans ce cas-là, vous allez amortir très vite vos voiles en trois ans.
05:12 D'accord.
05:13 Et puis maintenant, si vous voulez faire Saint-Malo-Douala, vous allez passer l'équateur,
05:17 vous allez arriver dans le golfe de Guinée, il n'y a pas de vent, et à ce moment-là,
05:20 vous utilisez beaucoup le moteur, vous faites moins d'économies, et dans ce cas-là, l'amortissement
05:23 va être plus long.
05:24 Donc voilà, en gros, retenez entre 3 et 8 ans, c'est bien.
05:26 Donc vos clients, c'est ceux aussi qui vont avec ces cargos dans les endroits où il y
05:30 a du vent, quand il n'y a pas de vent, ça ne marche pas votre affaire ?
05:33 Ça dépend.
05:34 Nous, on a des clients qui nous consultent pour opérer un cargo à voile sur des lignes
05:38 qui sont moins favorables, et du coup, la question, c'est plus dur de trancher.
05:42 On peut faire de l'hybride, comme avec les voitures ?
05:44 De toute façon, nous, on fait de l'hybride, c'est voile-moteur, et puis le pourcentage
05:47 de voile et de moteur va varier en fonction de la vitesse à laquelle va aller le client
05:51 et la destination et des stades de vent qu'on a.
05:53 D'accord.
05:54 Bien, merci beaucoup pour toutes ces précisions.
05:57 Qu'attendez-vous du FEB ? Trouver ceux qui vont vous aider ?
06:00 Exactement.
06:01 Quel âge a…
06:02 Je voulais rencontrer quelques personnes et j'en ai déjà croisé deux, donc c'est bien.
06:05 Zéphiré Bauré, à quel âge ?
06:07 On a créé il y a 6 ans.
06:10 Donc là, maintenant, c'est le moment ou jamais d'asseoir.
06:14 Exactement.
06:15 Là, il faut ferrer les décideurs.
06:17 Et avoir des décideurs financiers, j'imagine.
06:20 Entre autres, non, nous, il nous faut surtout des clients.
06:23 Des clients qui font un peu plus que juste dire "c'est génial ce que vous faites, continuez".
06:27 Nous, on a besoin de clients qui signent des contrats engageants sur la durée.
06:30 Et nous, c'est à cette condition-là qu'on arrive ensuite à aller voir les banquiers
06:33 et dire "regardez, on a un contrat, on peut faire les bateaux pour de vrai".
06:36 Vous avez lancé déjà, sur Internet ou ailleurs, des questionnaires pour des clients,
06:42 des gens qui aimeraient voyager grâce à ce type de transport.
06:46 Un peu comme on ferait signer une pétition, histoire d'avoir un argument.
06:49 Nous, on ne fait pas du transport de personnes, on transporte des marchandises.
06:52 Oui, mais pas savoir à l'avenir.
06:55 Je suis bien d'accord avec vous, c'est un vrai sujet.
06:58 Et pour l'instant, on n'a pas besoin de mettre de questionnaire.
07:00 Les gens nous contactent d'eux-mêmes et nous demandent si on a des places.
07:03 Il n'y a pas longtemps, il y a un étudiant, un jeune ingénieur qui a fait une école aux Etats-Unis
07:08 et qui m'a dit "je ne veux pas prendre l'avion pour aller à l'école, du coup je voudrais monter sur votre bateau".
07:13 Il y a du transport de personnes sur les cargos.
07:16 Il y a même des livres qui ont été écrits là-dessus.
07:18 En tout cas, on vous souhaite le meilleur, évidemment.
07:20 On espère que le FEB sera profitable.
07:22 Trois questions, orange, blanche et rouge.
07:26 Vous n'êtes pas obligé de prendre toutes les trois.
07:28 Ce sont des questions souriantes sur la Bretagne.
07:30 Vous faites comme vous voulez, vous ne pouvez en prendre qu'une seule ou après les trois.
07:34 Allez-y, comme vous voulez, je vous laisse faire.
07:36 Je vais prendre la plus dure, la rouge.
07:37 La rouge, vous croyez que c'est la plus dure ?
07:39 Combien de départements bretons ?
07:41 Ah, ça c'est une façon de se fâcher.
07:43 Quatre ou cinq ?
07:45 Allez, cinq.
07:47 Cinq, c'est vrai ?
07:48 Pour vous c'est la réalité ?
07:50 Il faut que la Loire-Atlantique…
07:51 Franchement, je n'ai pas un avis hyper tranché sur la question.
07:54 Je veux bien lancer un débat, mais en vrai, je n'ai pas une position très claire.
07:58 D'accord.
07:59 Oui, oui, dans l'idée, je serais plutôt pour.
08:01 Plutôt pour ?
08:02 Si c'était à moi de décider.
08:03 Si personne ne veut prendre la décision, si je dois la prendre, je l'ai.
08:07 Vous n'êtes pas du genre à fermer la porte.
08:08 C'est ça.
08:09 J'ai comme l'impression que c'est plus ça.
08:10 Une autre ou pas ?
08:11 Oui.
08:12 On s'arrête là.
08:13 Allez-y, choisissez.
08:14 La blanche, glace, c'est quelle couleur ?
08:18 Je ne sais même pas.
08:20 Si, c'est bleu.
08:21 C'est bleu ?
08:22 C'est bleu ou vert ou gris ?
08:24 Qu'est-ce que ça définit, glace, pour vous ?
08:26 Je ne sais pas.
08:29 La mer ?
08:30 La mer ?
08:31 Oui, c'est bien qu'en Bretagne, jamais personne n'ait d'accord sur cette définition.
08:34 Ici, on est à Saint-Malo, on va vous dire que la mer est glace aujourd'hui.
08:37 Et on ne sait pas si c'est gris, si c'est bleu.
08:39 C'était pour voir si vous étiez un vrai Breton.
08:41 Ok, bon, rater.
08:43 Je m'appelle Joyeux, ce n'est pas très breton.
08:45 Allez-y.
08:46 La dernière.
08:47 La dernière, langoustine ou cougnemane.
08:49 Langoustine de très très loin.
08:50 Vous n'êtes pas sucre ?
08:52 Pas très bec à sucre.
08:54 Bec à sucre ?
08:55 Moi, si je meurs demain, je vais manger des langoustines avant.
08:58 D'accord, c'est au-delà de l'amour, ça devient une vraie passion.
09:02 Merci beaucoup Nils Joyeux.
09:04 Et bon Feb !
09:05 Merci, à vous aussi.
09:06 Au revoir.
09:07 Au revoir.
09:08 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
09:11 [SILENCE]