C'est l'heure de la rentrée pour les 20 000 étudiants de l'université Jean Monnet.
On en parle avec Florent Pigeon, le président de l'UJM est l'invité de 7 Minutes Chrono.
L'occasion notamment de s'interroger sur la qualité de vie des étudiants et la place de l'UJM sur son territoire.
On en parle avec Florent Pigeon, le président de l'UJM est l'invité de 7 Minutes Chrono.
L'occasion notamment de s'interroger sur la qualité de vie des étudiants et la place de l'UJM sur son territoire.
Category
📺
TVTranscription
00:00 [Musique]
00:15 Bonjour à tous, bienvenue, 7 minutes chrono chaque jour sur TLC,
00:18 la parole aux personnalités du département.
00:20 Ces deux saisons, nous sommes en plein cœur d'une rentrée étudiante,
00:24 20 000 étudiants qui s'apprêtent à faire leur retour,
00:26 qui font leur retour ces jours-ci à l'Université Jean Monnet
00:28 et c'est le président de l'Université Jean Monnet que j'ai le plaisir d'accueillir aujourd'hui,
00:31 Florent Pigeon, bonjour.
00:32 Bonjour.
00:33 Bienvenue dans ce 7 minutes chrono, nous allons voir ensemble
00:36 quel est le rôle d'un président de l'Université,
00:39 que représente l'Université Jean Monnet,
00:40 et puis comment s'organise le retour des étudiants dans les amphis
00:44 sur les campus de Saint-Etienne et de Rouen.
00:46 Première question, comment vous pourriez définir votre rôle de président de l'Université ?
00:50 Vous êtes le grand manitou, le chef d'orchestre de cette grande maison qui est l'Université.
00:54 Je ne suis pas le grand manitou, d'abord je suis élu,
00:57 c'est un point important, l'Université est un espace de démocratie,
01:01 je suis élu par le conseil d'administration de l'Université
01:05 qui rassemble évidemment des professeurs, maîtres de conférences d'université,
01:09 des ingénieurs, des techniciens, des personnels techniques,
01:11 des étudiants et des personnalités du monde socio-économique
01:16 et je suis élu sur un mandat de 4 ans et sur la base d'un projet.
01:20 Une énorme maison à diriger, 20 000 étudiants, ça n'est pas rien,
01:24 sans parler des personnels, des enseignants, etc.
01:27 Une rentrée, c'est forcément un moment un peu particulier
01:30 dans une vie présidente d'Université ?
01:33 Oui, c'est toujours un moment émouvant parce qu'on reçoit une nouvelle population étudiante
01:38 qui vient d'obtenir un baccalauréat, comme vous le savez,
01:42 on reçoit aussi de nouveaux étudiants qui viennent d'ailleurs,
01:44 d'ailleurs pouvant être très très loin puisqu'on a beaucoup de formations
01:47 qui ont un recrutement international, parce qu'on rôde de nouveaux diplômes,
01:51 parce qu'on est aussi confronté aux problèmes d'actualité comme tout le monde.
01:55 Oui, il faut suivre tout ça.
01:57 Je voudrais qu'on parle de l'Université Jean Monnet
01:59 dans le concert des grandes universités françaises.
02:01 Quel positionnement pourrait-on dire de l'Université Stéphanoise ?
02:05 L'Université Stéphanoise est une université déjà pluridisciplinaire,
02:08 c'est-à-dire qu'on embrasse quasiment toutes les disciplines,
02:11 en dehors peut-être de pharma ou de psycho,
02:14 mais qui sont très bien représentées chez les universités voisines à Lyon.
02:18 Donc ça veut dire qu'on a une faculté de médecine, école d'ingénieurs,
02:21 une faculté de droit, une faculté de lettres, etc.
02:24 qui est répartie sur cinq campus, quatre campus à Saint-Étienne,
02:28 un campus à Rouen, et finalement ce qui la caractérise
02:32 au-delà de ce caractère pluridisciplinaire,
02:35 qui n'est pas le cas de toutes les autres universités,
02:38 c'est que nous avons à la fois une activité très intense
02:43 dans le domaine de la recherche scientifique,
02:45 de la découverte de nouvelles connaissances,
02:47 et aussi très impliquée auprès de nos étudiants sur les axes de formation.
02:52 On la connaît suffisamment quand on est de l'extérieur,
02:55 on n'imagine pas la quantité de labos,
02:57 la quantité de travaux de recherche qui s'y font.
03:00 Vous le constatez ça, on a parfois du mal à imaginer
03:03 l'étendue des savoir-faire de l'université.
03:06 Oui, parce que les domaines de compétences sont très nombreux,
03:10 optique photonique, le domaine des arts,
03:13 littérature, dans le domaine sport santé,
03:16 dans le domaine de l'économie, les sujets sont très variés,
03:19 et il est parfois compliqué de comprendre l'université
03:22 dans toute sa globalité et toute sa complexité.
03:24 C'est vrai qu'on parle travaux, évidemment,
03:26 depuis un certain nombre d'années maintenant,
03:28 la ville est en travaux, le campus Tréfillerie est en travaux,
03:30 a priori c'est la dernière année qui s'annonce,
03:33 comment est-ce que l'on fait une nouvelle rentrée
03:36 avec des travaux sur un site occupé par des étudiants ?
03:39 Alors déjà on commence par l'habitude,
03:40 parce que ça fait déjà deux, trois rentrées
03:42 et le campus Tréfillerie, qui est l'un des cinq campus
03:44 que j'évoquais tout à l'heure, est en travaux.
03:47 C'est compliqué, c'est-à-dire qu'il faut beaucoup de souplesse
03:49 au niveau des équipes administratives,
03:51 au niveau des équipes enseignantes et au niveau des étudiants
03:53 pour se repérer sur un campus qui, par exemple,
03:55 dans le courant de l'hiver, va avoir une opération
03:58 de démolition en construction du CRUS,
04:00 du restaurant universitaire.
04:01 Les choses se passent plutôt bien,
04:03 et surtout ces travaux sont bien accueillis
04:05 parce qu'ils étaient attendus.
04:06 Et les retours sont très bons, à priori.
04:07 Il me semble, oui.
04:08 Je voudrais qu'on parle de cette rentrée,
04:10 comment réussir une bonne rentrée quand on est étudiant,
04:13 en 2023, avec toutes les problématiques qu'on connaît,
04:16 liées notamment à la précarité, à l'isolement,
04:18 de l'ère post-Covid.
04:20 Ça, c'est sans doute l'un des sujets
04:22 qui nous préoccupent le plus.
04:23 C'est la question du bien-être étudiant,
04:25 sous toutes ses formes.
04:26 Bien évidemment, bien étudier, c'est le premier sujet,
04:28 mais bien vivre, bien se nourrir,
04:31 la santé mentale, la santé tout court,
04:34 la pratique sportive et la pratique culturelle,
04:36 ce sont des sujets pour lesquels on est sans doute
04:39 moins impliqués il y a une quinzaine d'années,
04:41 et pour lesquels nous sommes de plus en plus impliqués,
04:43 parce que nous avons la possibilité d'observer
04:47 très concrètement la détérioration des conditions de vie,
04:50 parfois, des jeunes étudiants.
04:52 Oui, mais ça se constate, ça, au quotidien,
04:54 parce qu'on en parle beaucoup, évidemment.
04:56 Ce n'est pas qu'une loupe médiatique,
04:58 il y a véritablement un problème de précarité.
05:00 Il y a une vraie précarité étudiant.
05:01 D'ailleurs, je fais partie d'un groupe de présents d'universités
05:03 qui va bientôt interpeller la société
05:06 via une tribune que je vais co-signer,
05:08 sur la question d'un revenu minimum pour les étudiants,
05:10 qui est indispensable, au-delà de la question des bourses,
05:13 qui aujourd'hui sont une véritable usine à gaz.
05:16 Nous avons, par exemple, à Saint-Étienne,
05:18 juste pour illustrer mon propos,
05:19 maintenu des dispositifs que nous avions mis en place
05:21 au moment de la crise Covid sur la précarité numérique.
05:23 Comment admettre aujourd'hui qu'un étudiant
05:26 ne puisse pas disposer d'un ordinateur ?
05:28 Ce n'est pas possible.
05:29 On a maintenu des aides,
05:31 on a maintenu tout un tas de dispositifs
05:33 qui sont coûteux sur le budget de l'établissement,
05:35 mais qui sont indispensables
05:36 si on veut accueillir dignement les étudiants.
05:38 Le fait qu'une université, aujourd'hui, en 2023,
05:40 ait à se préoccuper du bien-être de ses étudiants,
05:43 ça veut dire quelque chose d'une société ?
05:45 Je le pense, en tout cas,
05:47 et c'est pour cela qu'on veut rendre ce débat public.
05:49 Je pense que nous devons quelque chose à la jeunesse.
05:51 Il faut quand même prendre le temps
05:54 de regarder à quel moment de l'histoire de l'humanité nous sommes.
05:57 Les crises se multiplient.
05:58 Il y a eu la crise sanitaire dont on a beaucoup parlé,
06:01 il y a une crise évidemment militaire, politique majeure en Europe,
06:04 mais aussi la crise planétaire, la crise climatique.
06:07 Je crois qu'il faut maintenant être un petit peu attentif
06:10 aux conditions de vie de la jeunesse,
06:13 et particulièrement des étudiants et des étudiantes.
06:15 Il nous reste une minute, Florent Pigeon.
06:16 J'aimerais qu'on évoque l'avenir.
06:17 Comment est-ce que l'on forme aujourd'hui des étudiants
06:19 à un monde dont on ignore quasiment tout,
06:23 sur ce qu'il sera demain ?
06:25 C'est toujours la question que je me pose.
06:26 Comment est-ce que l'on arrive à former des jeunes
06:28 qui travailleront dans des secteurs qui n'existent pas encore aujourd'hui ?
06:31 Leur proposer l'université, c'est leur proposer un cadre ouvert,
06:35 où, dans un cadre républicain évidemment,
06:38 on leur propose de découvrir toutes les disciplines
06:42 via des enseignants qui sont des enseignants-chercheurs,
06:45 qui sont normalement au meilleur niveau de la compétence
06:48 dans la discipline qu'ils enseignent.
06:50 C'est leur proposer aussi des dispositifs de passerelle,
06:52 c'est-à-dire qu'une carrière n'est pas linéaire,
06:54 donc des études n'ont pas forcément à être linéaires,
06:56 qu'on peut tout à fait imaginer, démarrer un cursus ingénieur.
06:59 Rien n'est définitif.
07:00 Et puis, s'intéresser par exemple à l'économie
07:02 ou s'intéresser par exemple au développement durable.
07:04 Et donc, on travaille énormément la question des passerelles.
07:07 C'est éviter le marché de dupe, c'est-à-dire leur proposer,
07:10 dès le départ, une vraie réflexion sur leur orientation,
07:13 leur insertion professionnelle.
07:14 Jean Monnet est un établissement très, très bien positionné
07:17 en matière d'insertion professionnelle,
07:18 et ce n'est pas le fruit du hasard.
07:19 C'est la proximité avec son territoire économique ?
07:21 Oui, et puis d'une application très, très forte
07:23 de l'ensemble de mes collègues sur cette question-là.
07:26 Parce qu'à Saint-Etienne, je veux dire,
07:28 on est au cœur, si vous voulez, de ces questions-là
07:30 depuis maintenant des décennies,
07:32 et qu'on veut proposer à nos étudiants des débouchés.
07:35 En dix secondes, comment réussir sa rentrée
07:37 quand on est étudiant ?
07:38 Quels sont les conseils du président que vous êtes ?
07:41 Restez attentifs.
07:42 Restez attentifs évidemment à ce que disent les enseignants,
07:45 mais aussi à l'offre culturelle, à l'offre sportive.
07:48 S'impliquer dans la ville, dans le monde associatif,
07:50 voilà, c'est le conseil que j'ai envie de leur donner.
07:52 Merci mille fois.
07:53 Bonne rentrée à toutes vos équipes, Florent Pigeon.
07:55 Merci à vous.
07:56 Bonne rentrée à vous tous.
07:57 C'était Florent Pigeon, le président de l'Université de Germanny,
07:59 qui était avec nous aujourd'hui.
08:00 On se retrouve demain dans une nouvelle édition
08:02 de 7 minutes chrono sur TLC.
08:03 Évidemment, à demain.
08:04 ♪ ♪ ♪