ÉDITO - Anne Hidalgo veut attaquer l'État qu'elle accuse "d'étrangler financièrement Paris"

  • l’année dernière
La suppression de la taxe d'habitation et la dotation globale de fonctionnement, supprimée par François Hollande, sont les causes d'un manque à gagner pour la ville de Paris. La dette de la capitale s'est envolée en 8 ans passant de 4,2 milliards d'euros en 2014 à 7,7 milliards d'euros en 2022. Pour combler cette dette, Anne Hidalgo a augmenté de 52% la taxe foncière à Paris.
Transcript
00:00 Mathieu Croissando, la rentrée, c'est encore le temps de la rentrée,
00:03 notamment pour la maire de Paris, Annie Dalgaux.
00:06 Une rentrée, vous qualifiez comment ?
00:08 Officiellement, tout va bien.
00:09 Regardez, la maire de Paris a posté une photo d'elle sur X,
00:13 anciennement Twitter, une photo d'elle,
00:16 regardez, sur la passerelle des arts entièrement rénovée à Paris.
00:19 C'est beau comme un épisode d'Emilie in Paris, exactement.
00:21 Reste à savoir si ça sonne aussi faux.
00:23 La photo, bien sûr, n'a pas manqué de s'attirer des sarcasmes
00:26 sur les réseaux sociaux par des Parisiens,
00:29 on le sait, qui reprochent à la maire de Paris la saleté de la ville,
00:32 les travaux, l'enlaidissement des bâtiments municipaux,
00:36 ou en tout cas du matériel municipal.
00:38 Mais pas de quoi impressionner l'équipe municipale.
00:41 Tiens, ce matin, dans le Figaro,
00:42 Yann Brossat, l'adjoint en logement d'Annie Dalgaux, explique
00:44 « Nous sommes comme une poêle téfale, rien n'accroche,
00:48 et nous résistons à tout ».
00:49 On admirera le sens de la métaphore,
00:52 même si on se demande surtout si ce n'est pas trompé du stencil de cuisine,
00:54 car plutôt qu'une poêle téfale, c'est une casserole financière
00:58 qui embête Annie Dalgaux.
00:59 Vous voulez parler des finances de la ville de Paris ?
01:01 Oui, dans le rouge, aussi rouge que la robe d'Annie Dalgaux.
01:04 Je vous donne deux chiffres.
01:05 Ceux de la dette de Paris, en 2014,
01:07 la dette de Paris, c'était 4,2 milliards d'euros.
01:09 En 2022, c'est 7,7 milliards d'euros.
01:12 Plombée par une politique d'investissement
01:14 qui ne sait pas accompagner les économies dans les dépenses,
01:16 la ville affiche des déficits abyssaux.
01:19 Et pour combler le trou, Annie Dalgaux a été contrainte,
01:20 on en a parlé ici, de trahir sa promesse de campagne
01:23 en augmentant les impôts.
01:24 La taxe foncière, on le sait, a bondi de plus de 52 % cette année.
01:28 Elle justifie ça comment ?
01:29 La meilleure défense, c'est l'attaque.
01:31 Annie Dalgaux explique en gros que tout est la faute de l'État
01:33 qui a asséché ses ressources.
01:35 Elle a annoncé vouloir engager un contentieux contre l'État
01:38 qu'elle accuse d'étrangler financièrement Paris.
01:41 Dans le collimateur, la suppression de la taxe d'habitation,
01:43 même si le gouvernement s'était engagé à rembourser à l'euro près.
01:47 Et puis surtout, la suppression de la dotation globale de fonctionnement,
01:49 qui est une subvention qu'accorde l'État aux collectivités locales,
01:52 chaque année.
01:53 Ironie du sort, cette suppression n'a pas été décidée par Emmanuel Macron,
01:56 mais par un président socialiste, François Hollande.
01:59 Il s'agissait à l'époque de faire des prééquations entre les villes riches,
02:01 comme Paris, et les villes plus pauvres.
02:04 Pas de quoi convaincre en tout cas ses opposants,
02:05 comme Rachida Dati, qui estime que ce recours contre l'État
02:08 n'est qu'une opération de diversion.
02:10 Mais la majorité municipale, elle, continue de faire le gros dos
02:13 et espère se refaire la cerise avec les GIO.
02:16 Merci Mathieu.
02:17 Culturez-vous, Lorraine.

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