Le repos du guerrier. L'heure de la retraite sportive va bientôt sonner pour Pierre-Luc Perichon et le clap de fin résonnera au Japon en fin de saison. Pierre-Luc a commencé sa carrière professionnelle en 2012, il a disputé 7 Tour de France, 1 Giro et une Vuelta. Il est passé par les équipes La Pomme Marseille, Bretagne Séché Environnement, Fortuneo Vital-Concept, Fortuneo Samsic et Cofidis depuis 2019. Vainqueur de Paris-Camembert et de la Polynormande, Pierre-Luc Périchon a été un excellent équipier au service de ses leaders, et na jamais rechigné pour tirer des bouts droits quand il le fallait. Bonne retraite sportive le guerrier qui profite du côté des Grands Prix de Québec et de Montréal.
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00:00 Pour vous, c'est une page qui va se tourner bientôt, c'est une de vos dernières courses ici ?
00:06 Pas tout à fait, il me reste encore 9 jours de course avec Montréal après-demain.
00:11 J'ai un petit programme français pour finir et je vais aller terminer à la Japan Cup,
00:16 l'autre bout de la planète.
00:19 J'essaie de profiter au maximum de ces dernières courses.
00:22 Oui, une page va se tourner effectivement, mais une page se tourne, une nouvelle s'ouvre
00:26 et il y aura d'autres projets qui vont arriver rapidement.
00:30 Vous êtes un peu comme le directeur sportif Alain Deloeil qui prend sa retraite à l'issue
00:33 de la saison et vous allez terminer au Japon comme lui.
00:36 Oui, exactement.
00:37 C'est sûr, après il a fait plus d'années que moi, je ne sais pas si c'est comparable,
00:41 mais oui, effectivement, on a un peu ce parallèle-là, Alain et moi, on va terminer ensemble au même
00:46 endroit.
00:47 Ça sera sympa, peut-être qu'il y aura une petite soirée d'organiser pour notre départ
00:52 à tous les deux.
00:53 Quel est le meilleur souvenir de votre carrière ?
00:54 Mon meilleur souvenir de ma carrière, je pense que c'est la première fois que je suis arrivé
00:59 sur les Champs pour mon premier Tour de France où j'étais malade et je ne pensais vraiment
01:04 pas finir.
01:05 Déjà, pour moi, participer au Tour de France, c'était exceptionnel.
01:07 Mais cette année-là, en plus de finir, c'était vraiment un aboutissement de cette saison.
01:14 Ça reste, je pense, un de mes plus beaux souvenirs.
01:17 Vous avez la réputation d'être quelqu'un de très courageux qui ne lâche jamais rien.
01:20 C'est difficile.
01:21 Oui, certainement.
01:22 Je ne sais pas, c'est difficile de s'autodéfinir.
01:25 Mais c'est vrai que je suis assez teigneux quand même.
01:29 J'aime bien aller au bout des choses.
01:30 Quand c'est possible, je vais jusqu'au bout.
01:34 Et puis, des fois, le corps me lâche, donc j'abandonne.
01:37 Mais c'est vrai que c'est quand même assez rare de ma part d'arrêter, même si ces dernières
01:43 saisons, c'est de plus en plus fréquent.
01:44 Je pense qu'indirectement, physiquement, mais mentalement, le fait de savoir que je
01:52 vais m'arrêter, c'est plus compliqué d'aller chercher dans les limites et dans les réserves.
01:58 J'essaie de faire mon travail d'équipier au maximum, de mettre mes collègues dans
02:02 les meilleures conditions possibles.
02:03 Et puis, si ça nécessite un abandon, il y aura abandon.
02:07 Mais le but, c'est quand même vraiment de me sacrifier pour mes collègues et de leur
02:10 apporter la meilleure des situations pour leurs résultats.
02:14 Là, en tout, c'est la saison de trop, finalement.
02:16 Exactement.
02:17 Ça a toujours été le cas.
02:18 Mais maintenant que je suis dedans, je me demande si la dernière saison, ce n'est
02:21 pas tout le temps la saison de trop.
02:22 Parce que je pense que mentalement, inconsciemment, le corps se relâche.
02:26 Cette année, j'ai enchaîné blessure sur blessure, un peu galère sur galère.
02:30 Je pense qu'inconsciemment, le corps se relâche et ça devient un peu la saison de trop.
02:35 Si ce n'est pas la vraie saison de trop, j'aurais espéré une meilleure saison pour
02:41 la dernière.
02:42 Après, je suis quelqu'un d'assez exigeant avec moi-même.
02:44 Je voudrais toujours faire mieux.
02:46 Mais ça va se terminer comme ça doit se terminer.
02:50 Et puis, on verra la suite, les années à venir.
02:54 Merci.