Patrice Canayer

France Bleu Hérault

Il l'a annoncé il y a maintenant quelques jours, et ce fut un petit coup de tonnerre. Patrice Canayer, entraineur et Manager Général du MHB depuis 30 ans, raccroche ! Il termine la saison qui vient de commencer et puis fini. Figure emblématique du club, homme de tous les titres (2 coupes d'europe, 14 titres de champion de France), avec son départ à la fin de la saison 2023/2024, ce sera une page de l'histoire du club qui se tournera.  Alors pourquoi ce départ inattendu. Et pour quoi faire maintenant ? De la politique à plein temps ? Puisque Patrice Canayer est aussi depuis 2 ans conseiller régional de la majorité.

Transcript

00:00 - Et le manager général du MHB, qu'est-ce qu'il se passe ?

00:02 - Eh ben coup de tonnerre, vous l'avez dit il y a quelques semaines.

00:05 C'est vrai qu'on ne s'y attendait pas.

00:07 Patrice Canaillé, vous avez donc annoncé que vous ne seriez plus ni manager général ni entraîneur du MHB à la fin de la saison.

00:14 Et on ne l'a pas vu venir.

00:16 Est-ce que c'est une décision que vous aviez prise déjà depuis longtemps ?

00:19 C'est pas un coup de tête, rassurez-nous.

00:21 - Non, non, c'est une décision qui a mûri doucement dans ma tête.

00:26 Le président souhaitait une réponse avant l'été et voilà, je le remercie.

00:31 Il m'a laissé l'été pour encore plus réfléchir par rapport à ça.

00:34 Et c'est une décision qui a été mûrement réfléchie.

00:37 - Ah donc c'est-à-dire que vous avez quand même pris votre décision pendant l'été.

00:39 C'est pas quelque chose que vous aviez gardé dans un coin de votre tête.

00:42 Parce qu'au dernier moment, vous avez envisagé l'éventualité de rester donc.

00:46 - Depuis que je suis à Montpellier, donc ça fera 30 ans à la fin de la saison dernière,

00:49 j'ai toujours travaillé sur des contrats, des contrats à temps.

00:52 Plusieurs fois, les dirigeants m'ont proposé de signer un contrat à durée indéterminée.

00:55 Je n'ai jamais voulu.

00:57 Voilà, je pense qu'il faut, quand on fait ce métier,

00:59 il faut savoir se donner des objectifs, se donner des perspectives.

01:02 Et il y a toujours un moment où il faut réévaluer la situation

01:06 et savoir est-ce que je continue ou est-ce que j'arrête.

01:08 Et tant à nu, je m'excuse, mais ça dépend aussi des dirigeants,

01:11 s'ils vous font confiance ou pas. Quand même, on est dépendant de ça.

01:14 - Oui, mais jusqu'à présent, vous avez toujours fait confiance et c'était toujours le cas.

01:17 Il n'y a pas eu de changement de...

01:19 - Non, non, non. Les dirigeants, le président et les actionnaires ont souhaité que je prolonge mon contrat.

01:24 - Pourquoi ? Évidemment, tout le monde se demande pourquoi.

01:28 Vous venez de dire, j'ai toujours eu des objectifs, vous les avez toujours d'ailleurs atteints.

01:32 Vous êtes l'homme de tous les records, Patrice Canailler, il faut le rappeler, quand même.

01:35 Deux Coupes d'Europe, 14 titres de Champion de France.

01:37 Il n'y avait plus vraiment quelque chose que vous n'aviez pas décroché,

01:41 pour lequel vous auriez encore, évidemment, de l'envie.

01:45 C'était ça un peu, lui aussi, l'idée ?

01:47 L'impression d'avoir fait le tour, alors, non ?

01:49 - Il y avait une réflexion générale sur quelque chose qui est très personnelle

01:53 et qui est de l'ordre plus de l'humain que du résultat sportif.

01:56 Le constat, c'est qu'on a vécu une histoire de 29 ans et 30 ans cette année magnifique.

02:02 C'est-à-dire, on a vécu des moments extraordinaires

02:05 et surtout, il s'est tissé des liens très très importants.

02:08 On a défié le temps pendant quasiment 30 ans,

02:12 parce que c'est un métier où quand vous durez autant, c'est un vrai défi autant.

02:15 Et l'intuition qu'à un moment donné, il ne faut pas défier le temps outre mesure,

02:20 c'est que j'avais vraiment envie que cette histoire se termine bien.

02:24 Et donc, pour qu'elle se termine bien, il fallait que quelqu'un, à un moment donné,

02:28 dise "Voilà, stop, on clôture".

02:30 Et ça, je pense que c'était peut-être ma responsabilité pour moi à prendre.

02:35 Et donc, c'est ce que j'ai voulu faire.

02:36 C'est-à-dire, l'idée, c'est que ça se finisse bien.

02:38 Et puis, la deuxième raison est plus personnelle, c'est que j'ai aussi d'autres projets.

02:41 - On va en parler.

02:42 - Et qu'à un moment donné, il ne faut pas aussi attendre trop trop trop longtemps.

02:46 Après, ça sera peut-être trop tard.

02:47 - La crainte de la saison de trop ?

02:50 - Je ne sais pas. Pas de mon côté, mais il peut y avoir...

02:53 Voilà, il peut y avoir dans l'environnement, il peut y avoir...

02:56 Vous savez, quand vous durez, à un moment donné, vous êtes trop vieux,

03:00 vous êtes trop ci, vous êtes trop ça, vous êtes...

03:02 Voilà, aujourd'hui, on est dans le monde de l'immédiateté, de la nouveauté,

03:05 encore plus dans le monde sportif professionnel.

03:08 Vous le voyez bien partout.

03:10 Et donc, je répète, ce défi au temps a été, je pense, réussi.

03:15 Et je pense qu'il ne fallait pas aller trop trop loin par rapport à ça.

03:18 En tout cas, c'était ma conclusion personnelle.

03:20 - Pardon Patrice Canailly, vous venez de dire "pas de mon côté".

03:22 Forcément, ça éveille un peu notre curiosité.

03:25 Est-ce qu'il y a, à un moment donné, des gens qui vous ont fait sentir

03:27 que, voilà, il fallait passer la main ?

03:29 - Vous savez, quand il y a un an et demi, on était à mi-saison,

03:31 neuvième du championnat, la situation a été compliquée.

03:35 J'ai entendu autour, voilà, des choses.

03:38 Voilà, donc, je mesure, je connais très très bien,

03:44 c'est un milieu que je connais parfaitement bien,

03:46 je connais la fragilité des situations.

03:49 Et voilà, aujourd'hui, l'équipe, le club, se porte très bien.

03:53 Le club est sain, l'équipe est formidable.

03:57 90% seront encore sous contrat l'année prochaine.

04:00 Donc, c'est une équipe qui a un très très bel avenir.

04:03 Et l'idée, c'est qu'à un moment donné, je passe le relais

04:09 dans une situation qui est une belle situation pour tout le monde.

04:12 - On ne va pas parler de qui, pour l'instant,

04:14 à qui vous allez passer le relais ?

04:16 - Ce n'est pas ma responsabilité.

04:18 - Ce n'est pas votre responsabilité, mais on vous demandera peut-être

04:20 un peu votre avis, quand même, non ?

04:22 - J'ai été très clair là-dessus, à la fois auprès des dirigeants

04:25 et à la fois d'un point de vue médiatique.

04:27 Si on me demande de mon avis, je le donnerai.

04:29 Si on ne me le demande pas, ça ne sera pas une difficulté pour moi.

04:32 - Moi, si mon chef s'en va, je vais être très triste.

04:34 Ils en pensent quoi, les joueurs ?

04:36 C'était une bonne idée de l'annoncer maintenant ?

04:38 - En début de saison, oui, en plus.

04:40 - Vous savez, il n'y a pas de bon...

04:42 - Si ça ne m'aurait tenu qu'à moi, j'aurais atteint le dernier jour.

04:44 Rideau et on passe à autre chose.

04:46 Mais j'ai un contrat, il y a des responsabilités sportives,

04:50 de managerial, et il est logique aussi

04:52 que le club puisse se retourner.

04:54 Pour annoncer ce genre de décision,

04:56 il n'y a pas de vraiment bon moment.

04:58 C'est un moment qu'on a choisi avec le président,

05:00 qui nous paraissait être le moins mauvais moment pour l'annoncer.

05:03 - Et quelle a été la réaction des joueurs ?

05:05 Ils ont été surpris ? Ils s'y attendaient ?

05:07 - Oui, ils ont été, pour certains, pour beaucoup,

05:09 même assez surpris de la décision.

05:11 Pour moi, c'était, très honnêtement,

05:13 la chose la plus difficile de l'annoncer à mon groupe,

05:16 parce que c'est une équipe avec laquelle

05:18 on a de relations très fortes, un travail très fort.

05:21 Mais vous savez, la difficulté...

05:25 Je pense que dans ce métier, comme dans beaucoup de métiers,

05:28 il faut savoir dire stop à un moment donné,

05:31 et il faut savoir prendre ce genre de responsabilités

05:34 au moment où ça peut être acceptable pour tout le monde,

05:37 et je pense que c'est le bon moment.

05:39 - Je vais vous poser une question à Guillaume,

05:41 après je vous laisse la parole, il n'y a pas de problème.

05:43 Est-ce que vous pensez que ça peut avoir un impact sur cette saison ?

05:45 Est-ce que ça peut motiver des joueurs ?

05:47 Puisque c'est notre dernière saison,

05:49 et pour faire plaisir à Patrice, à Patoche,

05:51 on se donne à fond, non ?

05:53 - Si c'est ça, tant mieux.

05:55 Moi, je suis preneur.

05:57 Si grâce à ça, on peut gagner des titres cette année,

05:59 ça me va très bien.

06:01 - Alors, Patrice Canaille, on le sait,

06:03 il n'y a pas que le handball dans votre vie.

06:05 Il y a la politique aussi, désormais,

06:07 vous avez été conseiller régional il y a deux ans,

06:09 les derniers régionales sur la liste de Carole Delga.

06:11 On sait que vous prenez aussi votre rôle d'élu très à cœur,

06:13 comme pour le handball,

06:15 quand vous faites les shows, généralement,

06:17 vous ne les faites pas à moitié.

06:19 C'est votre nouvelle vie, vous la voyez dans la politique, du coup, maintenant ?

06:21 - Ce qui est excitant,

06:23 c'est que je ne la vois pas encore vraiment,

06:25 complètement, ma nouvelle vie.

06:27 Pendant des années,

06:29 j'ai été assujetti

06:31 à des calendriers sportifs.

06:33 Aujourd'hui, ça va être autre chose.

06:35 Je suis très attaché à cette région.

06:37 La présidente Carole Delga m'a fait confiance,

06:39 et j'ai très envie de leur envoyer cette confiance

06:41 avec un investissement encore supérieur

06:43 à ce que j'ai actuellement.

06:45 Après, j'envisage aussi,

06:47 je fais pas mal d'interventions

06:49 dans le monde de l'entreprise aussi,

06:51 sur le coaching, sur le management,

06:53 c'est quelque chose qui me plaît beaucoup,

06:55 aller dans d'autres univers me plaît beaucoup.

06:57 Et puis, après, on verra, je ne veux être fermé à rien.

06:59 Aujourd'hui, j'ai beaucoup d'énergie, encore,

07:01 beaucoup d'envie,

07:03 et je veux montrer cette énergie et cette envie

07:05 sur des projets qui me tiennent à cœur.

07:07 - Et quand vous dites "je ne suis fermé à rien",

07:09 y compris dans le monde du handball,

07:11 c'est-à-dire que si demain, on vous propose éventuellement

07:13 soit d'entraîner un autre club de l'EIT,

07:15 voire des responsabilités au niveau fédéral,

07:17 vous y réfléchiriez ?

07:19 Ou il y a peut-être déjà

07:21 des choses d'enclencher, de ce côté-là, non ?

07:23 - Non, pour être très clair, je l'ai dit, je le répète,

07:25 je ne quitte pas Montpellier pour aller dans un autre club.

07:27 Je n'ai pas un contrat,

07:29 une proposition ferme aujourd'hui.

07:31 Pourquoi j'ai dit

07:33 que je ne prenais pas ma retraite sportive ?

07:35 Parce que je ne sais pas quel sera le manque.

07:37 C'est-à-dire que, peut-être,

07:39 je n'entraînerai plus jamais,

07:41 mais si, dans un an ou deux ans,

07:43 le manque est là et qu'il y a un projet intéressant,

07:45 je ne vois pas pourquoi.

07:47 Je dirais aujourd'hui, je vais tout arrêter.

07:49 - L'équipe de France ? Patrice Canalie et l'équipe de France ?

07:51 Vous seriez légitime ?

07:53 Quand on a été 14 fois champion de France ?

07:55 - Oui, mais au jour d'aujourd'hui,

07:57 l'équipe de France a un entraîneur,

07:59 qui fonctionne très bien.

08:01 Je n'ai jamais fonctionné.

08:03 Moi, j'ai envie d'être...

08:05 Je vous ai dit ce que j'allais faire,

08:07 ce qui est certain.

08:09 Et puis, après le reste, on verra, au fur et à mesure de la vie,

08:11 ce qui peut se passer.

08:13 Mais aujourd'hui, j'ai envie, je le répète,

08:15 de vivre des projets qui me passionnent,

08:17 des choses un petit peu nouvelles pour moi.

08:19 Et c'est important de se tourner

08:21 aussi vers la nouveauté, vers des projets nouveaux.

08:23 - Une dernière question, Patrice Canalie.

08:25 J'imagine qu'on vous la reposera

08:27 jusqu'à votre départ du MHB.

08:29 Quel est votre plus beau souvenir ?

08:31 À la tête de ce club,

08:33 même s'il a énormément de succès,

08:35 je le rappelais, 2 Coupes d'Europe,

08:37 14 titres de champion de France,

08:39 mais une image, quelque chose qui restera.

08:41 Vous le savez, elle restera, celle-là.

08:43 - Il y a forcément les ligues des champions,

08:45 les 2 ligues des champions,

08:47 mais ce qui reste vraiment au fond de moi,

08:49 et c'est ce que je vous ai dit au début de l'interview,

08:51 c'est les relations humaines qui ont été nouées.

08:53 Que ce soit avec des dirigeants,

08:55 que ce soit avec le public.

08:57 Je veux terminer en conservant

08:59 de belles images à ce niveau-là,

09:01 et ne pas gâcher cette histoire

09:03 avec une sortie qui se ferait un peu...

09:05 qui se ferait un petit peu de travers.

09:07 - Bon, en tout cas, il y aura une fête,

09:09 j'espère, puisqu'on sera invités.

09:11 - Surtout.

09:13 - Avec le titre et tout, ce serait bien une soirée karaoké.

09:15 - Un 15ème titre de champion de France.

09:17 - Je pense que je vous inviterai, parce qu'on vous doit beaucoup,

09:19 vous nous avez suivis depuis de très très longues années,

09:21 donc vous serez invités.

09:23 - C'est ce qu'on voulait vous entendre dire,

09:25 c'est ce qu'on voulait entendre, Guillaume.

09:27 - Et puis il faudrait pas oublier Pascal Victory non plus.

09:29 - Oui, spécialiste And.

09:31 - On invitera tout le monde.

09:33 - Qui nous écoute, qui nous surveille.

09:35 - Et qui nous fait vivre le handball sur France Bleu et Rho.

09:37 - Evidemment.

09:39 - Merci beaucoup Patrice Canaillé d'être venu ce matin.

09:41 - Arrêtez d'écouter sur francebleu.fr.

09:43 Vos conditions de circulation,

09:45 parce que vous êtes peut-être en voiture,

09:47 direction le travail, bah oui c'est lundi, c'est la reprise.

09:49 Il y a du monde sur les routes et Rolls-Tays,

09:51 vous arrivez surtout vers Montpellier,

09:53 entre Fabregne et Saint-Jean-de-Vedas,

09:55 sur la route de Sète aussi en direction de Montpellier,

09:57 l'arrivée par la 750 et surtout la nationale 109

09:59 à hauteur de Saint-Georges-d'Or,

10:01 ça commence à bouchonner,

10:03 où entre Jacou et Castanoleles vous perdez quasiment 20 minutes

10:05 pour arriver jusqu'à la nationale 113,

10:07 c'est là où il y a les principales difficultés.

10:09 Vous avez des infos partagées, 0467586000.

10:11 Le train de TER pour Nîmes au départ de Montpellier-Saint-Roch

10:13 à 8h30, il y sera pas.

10:15 Il est supprimé, c'est ce qui est marqué en tout cas

10:17 sur le tableau d'affichage, mais les autres ils y seront

10:19 et en plus les autres ils sont à l'heure.

10:21 Allez, il est 8h20.

10:23 Dans un instant sur France Bleu Héro,

10:25 la petite histoire du jour, on va partir à Béziers.

10:27 Vous savez que y'a les...

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