Myriam souffre d'endométriose, une maladie inflammatoire qui touche une femme sur 10 dans le monde et qui provoque des douleurs intenses au ventre. Pour StreetPress, elle s'est filmée pendant ses crises.
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00:00 Je me suis réveillée ce matin avec mes règles, je commence à avoir mal.
00:03 C'est vraiment comme si on prenait l'organe interne
00:06 et qu'on vraiment le tordait, on mettait des coups de couteau.
00:10 Je souffre de l'endométriose.
00:13 C'est une maladie qui touche surtout au niveau de l'utérus.
00:15 J'ai mal, j'ai mal au niveau des ovaires.
00:18 Parce que c'est une maladie de femme, ça ne concerne pas la société.
00:21 [pleurs]
00:30 Je suis Myriam, j'ai 28 ans.
00:35 Je suis auto-entrepreneur, coiffeuse.
00:37 Je souffre de l'endométriose.
00:45 Ça va faire 4 ans bientôt qu'on me l'a diagnostiquée.
00:49 J'en souffre depuis mes premières règles, donc 14 ans, 15 ans.
00:53 C'est vraiment comme si on prenait l'organe interne
01:08 et qu'on vraiment le tordait, on mettait des coups de couteau.
01:12 En fait, c'est comme si on le mettait sur un feu ardent,
01:15 sur du charbon bien chaud,
01:18 et qu'on mettait l'organe, l'utérus, dessus.
01:22 Dans la cuisine, j'ai toujours mon petit Daphalgon.
01:28 Du coup, il y en a encore un là.
01:30 Il y en a un également dans la chambre à chaque fois.
01:33 J'essaie toujours d'en laisser un petit peu partout
01:35 pour éviter que lorsque j'ai une crise particulière,
01:38 je n'ai pas à chercher dans tous les recoins.
01:41 Là, je suis en train de chauffer de l'eau
01:43 parce que c'est la seule manière de calmer les douleurs.
01:48 Autant avoir mal avec des choses mignonnes.
01:50 Et du coup, ça se guérit ou pas, l'endoméprion ?
01:59 Non. En tout cas, jusqu'à présent, il n'y a pas de traitement miracle.
02:03 Il y a beaucoup d'études qui parlent de la pilule
02:05 qui n'est pas forcément hyper bien,
02:07 mais en même temps, c'est le seul médicament
02:09 qu'on nous conseille de prendre pour atténuer les douleurs,
02:12 voire même arrêter les règles totalement.
02:15 On est vraiment obligé de vivre avec et de faire avec.
02:19 La dernière vidéo où elle était en train de souffrir,
02:26 j'ai eu super mal au cœur pour elle.
02:28 Je me suis demandé, est-ce que ça se passe vraiment comme ça, les crises ?
02:35 Pour le moment, je vais rester allongée.
02:37 Je vais attendre que la douleur passe.
02:41 Et si ça ne passe pas, ça va être compliqué.
02:45 Je sais que j'ai autant des femmes que des hommes sur mon Instagram
02:48 en tant que client.
02:50 Et finalement, d'en parler, je savais pertinemment
02:53 qu'il y en avait certains qui allaient être éduqués vis-à-vis de ça,
02:56 que ce soit par rapport à leur mère, à leur soeur ou leur future compagne.
03:00 On était en mariage, elle a fait une crise.
03:03 Et tous les gars qui étaient avec moi, qu'est-ce qu'elle a ?
03:06 Et quand j'explique la maladie, "Ah ouais, mais c'est chaud,
03:10 mais en fait, il y a beaucoup de femmes qui l'ont."
03:12 Ouais. Mais pourquoi on n'en parle pas, on ne connaît pas ?
03:17 Moi-même, je ne la connaissais pas.
03:18 En fait, je l'ai appris vis-à-vis de ces crises, etc.
03:22 À chaque fois que j'ai une crise d'endométriose,
03:25 des grosses crises d'endométriose,
03:27 lui que vous voyez là, il est tout le temps là.
03:30 Il s'inquiète tout le temps.
03:33 Pendant très longtemps, on va dire qu'on m'a un peu prise pour une folle
03:38 ou pour quelqu'un qui exagérait trop sur la douleur.
03:42 Sur certains travails, ils ont failli me virer à cause de ça,
03:46 parce qu'ils ne m'ont pas cru.
03:47 Donc, en plus de voir des personnes du quotidien qui ne nous croient pas,
03:53 qui minimisent un petit peu la souffrance,
03:57 en pensant que parce qu'on est des femmes
03:59 et parce que c'est quelque chose de biologiquement normal,
04:03 on est censé souffrir, en fait, ce n'est pas évident.
04:06 Je sais que la première fois que j'ai appelé l'ambulance
04:08 par rapport à mes douleurs, j'étais un peu honteuse.
04:11 Je me sentais limite un peu honteuse, parce que je me disais que ce n'est pas légitime.
04:14 Mais vraiment, il y avait une fois où, malgré la bouillotte,
04:17 malgré les médicaments, pendant deux heures, j'étais en souffrance totale.
04:21 Non, je suis en dehors de mes règles.
04:35 J'ai mal, j'ai mal au niveau des ovaires, j'ai des kiss,
04:38 je ne sais pas ce qui m'arrive.
04:39 L'impact mental, il est énorme.
04:43 Moi, je pense que ça s'est plus manifesté sous forme de dépression.
04:48 J'en arrivais carrément des fois à me dire...
04:52 Donc, en fait, je ne servais vraiment à rien.
04:54 Je me disais ça.
04:55 Et ça a carrément remis en considération ma propre féminité,
05:00 ma confiance en moi,
05:02 même la confiance que je peux avoir envers mon partenaire,
05:05 parce que je me disais que ça se trouve qu'il va me quitter.
05:07 Parce que du coup, si je ne peux pas avoir d'enfant,
05:10 ou si c'est compliqué, ou s'il y a toute une démarche,
05:13 on se demande si la personne est prétariste avec nous.
05:16 C'est se sentir pas comme tout le monde, en fait.
05:20 D'avoir cette impression qu'on n'est pas normal.
05:24 Je ne voulais pas pleurer.
05:26 Et je suis contente de me dire qu'aujourd'hui,
05:32 d'en parler, d'être là,
05:33 ou de pouvoir même donner des tips aux personnes,
05:35 ça me fait plaisir.
05:37 J'ai l'impression, finalement, d'être active dans la cause.
05:40 Sous-titrage ST' 501
05:42 *Voix de l'homme qui chante*
05:44 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]
05:47 [SILENCE]