Olivier Benkemoun revient sur la journée d'infos et de débats traités sur l'antenne de CNEWS dans #lemeilleurdelinfo
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00:00 Bonsoir, bonsoir à tous. Merci d'être avec nous pour le meilleur de l'info ce soir avec un petit nouveau.
00:05 Vincent Roy, bonsoir, bonsoir, bonsoir.
00:07 Bonsoir, bonsoir.
00:08 Journaliste qui va commenter ce soir les nombreux sujets d'actualité qu'on va vous proposer,
00:13 qui ont été évidemment évoqués sur l'antenne de CNews.
00:16 Mais pour démarrer cette émission, on va parler une nouvelle fois de fusillades,
00:20 fusillades à l'arme lourde à Marseille et puis dans le quartier de Pissevins à Nîmes,
00:25 toujours ce même quartier tenu par les dealers
00:27 qui imposent même dans certains immeubles des couvre-feu, on en a déjà parlé la semaine dernière.
00:32 À Marseille, il y a eu des échanges de tirs entre dealers.
00:34 Là, c'est une jeune femme de 24 ans qui habitait au troisième étage, au-dessus,
00:38 qui a eu le visage transpercé par une balle.
00:40 Jeune femme grèvement blessée qui, ce soir, est en état de mort cérébrale.
00:44 Voici comment se sont déroulés les faits hier soir au pied d'un immeuble du quartier Saint-Is
00:49 dans le 10e arrondissement de Marseille.
00:53 Deux individus à scooter tirent en rafale, d'abord au niveau de la pharmacie du quartier,
00:58 non loin d'un point de deal, puis avant de s'enfuir,
01:01 ils tirent à nouveau, cette fois-ci, vers l'immeuble.
01:03 Au troisième étage, une jeune femme de 24 ans s'écroule.
01:06 Cette jeune femme, même si elle apparaît comme une victime collatérale,
01:10 l'intention homicide préméditée est caractérisée par le passage à l'acte.
01:15 Sur place, 23 douilles de type Kalachnikov ont été retrouvées.
01:19 Elle était dans sa chambre, en fait, celle-là, elle a traversé le mur.
01:22 Elle s'est prise une balle, en fait, dans la joue.
01:25 Et il y avait plein de sang, elle était dans un bain de sang, dans un mar de sang.
01:29 Du coup, je lui ai fait le massage cardiaque le temps que les pompiers arrivent.
01:32 Je rappelle que pour intimider ou pour tenir un territoire,
01:36 les trafiquants équipés de Kalachnikov sont capables,
01:39 ils nous l'ont prouvé déjà plusieurs reprises,
01:41 de tirer sur n'importe qui, sur des trafiquants comme sur des personnes
01:45 qui n'ont rien à voir avec le trafic de stupéfiants.
01:47 Ça y est, on est devenu un narco-État.
01:49 Non, on n'est pas un narco-État. Ce narco-État, c'est lorsque les narco-trafiquants
01:54 ont des moyens financiers supérieurs à ceux de l'État et où ils dirigent tout.
01:57 Quand les voyous règlent leur compte entre eux,
01:59 c'est pas nouveau qu'il y ait des victimes collatérales.
02:01 C'est le but recherché, d'ailleurs, c'est de faire peur.
02:03 C'est-à-dire qu'on a des individus très jeunes,
02:05 parfois pas connus des services de police, qui prennent des armes de guerre
02:08 et qui se comportent comme le grand banditiste, sans avoir les codes,
02:10 sans avoir l'expérience, sans avoir le parcours.
02:13 Et donc, effectivement, parce que les points de deal peuvent rapporter
02:15 jusqu'à 80 000 euros par jour,
02:17 aujourd'hui, les différents commerciaux ne se règlent plus par les têtes de réseau,
02:20 mais par des halls d'immeubles qui se font rafaler par des tueurs à gage
02:23 qui, pour des contrats de 40 000, 60 000, voire 80 000 euros,
02:26 ciblent des objectifs, les exécutent, de manière à pouvoir libérer
02:29 de l'espace commercial et permettre à d'autres gangs,
02:31 d'autres réseaux de récupérer les points de deal.
02:33 – Vincent Roy, qu'est-ce qu'on fait contre les points de deal ?
02:37 Est-ce qu'il faut davantage de moyens ?
02:40 Alors, évidemment, de police, peut-être, de l'armée ?
02:43 – Je ne sais pas, ça ne marche pas.
02:44 On a mis le paquet sur Marseille, non ?
02:46 Le président de la République y est allé.
02:48 Bon, ben voilà.
02:49 Alors là, maintenant, c'est pire qu'avant,
02:51 puisque ce n'est même plus la peine de dire aux gens de ne sortir pas,
02:54 puisque là, c'est chez soi qu'on peut prendre une balle.
02:57 Donc là, c'est dans l'échelle de l'horreur, là, on atteint le dernier barreau.
03:05 – La jeune femme, je le rappelle, habitait au troisième étage,
03:07 il y a eu une rafale qui a été tirée, 23 douilles ont été retrouvées,
03:11 elle a pris une balle à travers le visage.
03:13 – Oui, alors on se demande…
03:15 – 40 morts depuis le début de l'année à Marseille dans des règlements.
03:18 – Alors, faut-il continuer à mettre les pieds à Marseille ?
03:21 Après, pour le trafic de drogue, écoutez, je ne sais pas,
03:24 imaginez des solutions, peut-être aller taxer le consommateur,
03:30 peut-être s'intéresser à lui, c'est la dernière chose qu'on n'a pas fait.
03:33 Les amendes sont très, très basses, il faudrait peut-être les augmenter,
03:37 je ne sais pas, on est désarmé pour le coup.
03:39 – Elles ne sont pas, mais surtout, il y a très peu de recouvrement, une trentaine.
03:42 – Très peu de recouvrement.
03:43 – De 2%, mais enfin, il semble qu'il faille multiplier et faire tout ça en même temps.
03:48 – C'est-à-dire que la politique doit être générale, effectivement,
03:51 à la fois les dealers, les points de deal,
03:54 peut-être s'intéresser aussi aux pays qui fournissent les produits, non ?
03:57 Dialoguer avec eux, ça ne serait pas mal.
03:59 – Je voulais qu'on parle ce soir des METIers, qui sont les auteurs,
04:03 plutôt quels sont les profils de ceux qui ont cassé, qui ont pillé,
04:06 qui ont affronté violemment les policiers,
04:08 les soirs qui ont suivi la mort de Nahel.
04:10 Aujourd'hui, on a la réponse, un rapport demandé par l'État,
04:13 un rapport éclairant qui conduit à d'autres conclusions
04:16 que celles à l'époque du ministre de l'Intérieur, qui disait, vous vous en souvenez,
04:19 il y a beaucoup de Kévin et beaucoup de Matteo.
04:21 – C'est la préfecture de police de Paris qui revient à la fois
04:26 sur les motivations profondes, sur le profil.
04:29 – Une grande majorité des METIers interpellés sont des jeunes individus
04:32 de nationalité française, mais originaire de l'immigration,
04:34 deuxième ou troisième génération, principalement du Maghreb ou d'Afrique subsaharienne.
04:37 C'est la préfecture de police de Paris qui a dit ça.
04:39 – C'est pas Kévin et Matteo ?
04:41 – Écoutez, en tout cas, là, il y a un rapport qui a été fait,
04:44 ce qui m'étonne toujours, parce qu'il n'y a pas de statistiques ethniques en France.
04:48 – En France, on ne peut pas mettre en place les statistiques ethniques,
04:51 sauf qu'on est d'accord pour compter le nombre de personnes de couleur
04:54 qui sont d'origine maghrébine ou subsaharienne, par les policiers,
04:57 pour dire qu'il y a des contrôles au facesse,
04:59 ou pour dire qu'il y a des violences policières systémiques
05:01 par rapport à des couleurs de peau et qu'on serait raciste.
05:03 Et à côté de ça, on nous dit qu'on ne peut pas déterminer par des statistiques ethniques
05:06 l'origine de ceux qu'on interpelle.
05:09 Ce document officiel de l'administration permet d'avoir une physionomie
05:12 des personnes interpellées et malheureusement, on voit que des jeunes
05:14 qui sont nés en France, qui grandissent dans des quartiers de France
05:16 et dont les parents ou les grands-parents sont issus d'immigration
05:19 et qui eux, c'était parfaitement intégré, aujourd'hui,
05:21 ne se reconnaissent plus dans les lois de la République.
05:23 – Les experts analysent ces émeutes comme une grande révolte gratuite
05:26 d'opportunisme liée à l'influence de groupes, la curiosité ou la recherche d'adrénaline.
05:32 Seulement dans moins de 8% des cas, l'émotion suite au décès de Nahel est invoquée.
05:37 – Si c'est 8%, ça veut dire que 92% d'individus ont estimé que la mort de Nahel
05:42 pouvait être effacée pour faire des violences à la place et qu'on pouvait l'oublier.
05:47 – Et je rappelle la phrase d'Emmanuel Macron,
05:49 "il n'y a pas de rapport entre délinquance et immigration".
05:51 Cette phrase absolument folle qui vient percuter le réel.
05:54 – Il a mis le coup d'élargement.
05:56 – Et là, une grande majorité des émeutes interpellées sont des jeunes individus
06:00 de nationalité française mais d'origine de l'immigration,
06:02 principalement du Maghreb ou d'Afrique subsaharienne.
06:05 – Non, c'est vrai ? – Et il s'appelle pas Thierry Mathéo ?
06:08 – Non, mais alors là, vous m'étonnez !
06:11 [Bruit de bouche]
06:12 – Voilà, et majoritairement les auteurs sont majeurs, âgés de 18 à 24 ans,
06:16 vous avez dit qu'ils avaient 17 ans, 36% d'inactifs,
06:19 les motivations idéologiques ou politiques sont avancées dans 0,3% des cas.
06:25 Conclusion du rapport, ultra-violence, désoeuvrement, ultra-violence de désoeuvrement.
06:29 – Oui. – Donc pas de Kevin, pas de Mathéo,
06:32 la mort de Nahel impacte peu, c'est ce que nous dit l'Import,
06:37 on a l'impression qu'on a quand même découvert que le feu brûlait là,
06:40 puisqu'on le savait déjà tout ça, il suffit de regarder les images,
06:42 d'être un peu attentif, et évidemment ça discrédite tout à la fois
06:46 le discours du ministre de l'Intérieur, il faut être quand même extrêmement clair
06:49 sur cette question, et ça dit la vérité, ça dit quoi ?
06:54 Ça dit qu'il y a dans ce pays des gens qui ne nous aiment pas beaucoup,
06:59 enfin n'aiment pas beaucoup le pays dans lequel ils vivent.
07:02 – On va écouter une autre analyse d'Arthur de Vatrigan
07:05 qui en retire une autre conclusion sur ces auteurs.
07:08 – Les premières cibles ont été des magasins de consommation,
07:13 c'était des magasins de nourriture, des magasins de smartphones,
07:16 de télévision, de marques de fringues, c'était tout ça,
07:18 on était vraiment dans du vandalisme de l'instinct primaire
07:21 de basse consommation, de vulgaire consommation, c'était ça en premier.
07:24 Donc ce qui est intéressant c'est qu'on a une politisation de l'extrême gauche,
07:27 de la France insoumise qui nous expliquait, en croyant au grand remplacement
07:30 qu'en fait c'est une révolte idéologique des victimes contre l'État français,
07:34 une partie de la droite s'est jetée dessus évidemment,
07:37 la réalité c'est qu'en fait je pense évidemment qu'il y a des symboles
07:40 qui sont attaqués mais c'est pas la France qui est attaquée.
07:42 Parce que regardez les villes qui ont été concernées,
07:44 c'est des villes où la police a fait le plus d'attaques
07:47 contre les narcotrafiquants, donc on n'est pas dans du face-à-face communautaire,
07:50 on est dans du face-à-face face à des narcotrafiquants,
07:53 on n'est pas dans une sécession de souveraineté,
07:55 on est dans les narco-départements qui ont pris leur indépendance.
07:57 - Et donc ça c'est l'analyse d'Arthur Puyol qui fait un lien avec le trafic de drogue,
08:04 je précise, je rappelle plutôt que les bâtiments visés c'était des commissariats,
08:08 c'était des mairies, c'était des bâtiments publics,
08:10 est-ce que c'est ça l'ultra-violence de désœuvrement ?
08:13 - Ah ben voilà, alors il y a le terme de désœuvrement, c'est nouveau,
08:17 ça vient de sortir, j'ai entendu parler également sur l'antenne
08:21 de désœuvrement volontaire ou de désœuvrement de situation,
08:25 écoutez, il y a en tous les cas une part de cette population
08:28 qui a voulu profiter de la situation, si je peux dire,
08:31 en allant piller un certain nombre de magasins,
08:33 et puis il y a l'autre part de cette population qui s'est effectivement attaquée,
08:37 qui a voulu en découdre avec les forces de l'ordre,
08:39 voilà ce qu'on peut observer, ce qu'on observe aussi effectivement,
08:42 et Pascal Praud a raison de le rappeler,
08:44 c'est qu'il y a quand même un lien très net entre ces émeutes et l'immigration.
08:48 - Oui, ça pose la question effectivement de l'intégration, de la dispersion dans les départements,
08:54 et la question de l'immigration tout court.
08:56 - Eh bien on peut le nier, sauf que la réalité s'impose,
08:59 vous savez comme disait Lacan, le réel c'est quand on se cogne,
09:01 eh bien là on s'est cogné.
09:03 - Je voulais vous montrer ce soir une image de Marrakech en direct,
09:06 la place Djamal-e Fna, qui semble avoir repris ce soir son activité,
09:11 je ne sais pas si vous connaissez Marrakech,
09:13 c'est la place la plus touristique de Marrakech,
09:17 on a toute cette vie et ces touristes qui viennent,
09:22 vous voyez qu'ils sont d'ailleurs de retour sans doute en tout cas.
09:25 - Les touristes oui, mais on m'avait dit que le roi était là.
09:28 - Le roi devait être attendu aujourd'hui pour une visite,
09:31 à la fois dans les villages les plus éloignés,
09:33 qu'on ressentit le séisme,
09:35 et peut-être près de la place Djamal-e Fna,
09:37 dans le quartier de la Mela,
09:39 qui est un quartier qui a beaucoup souffert,
09:41 on n'a toujours pas de nouvelles du roi.
09:43 Le nouveau bilan dépasse les 2800 morts ce soir,
09:47 autant de blessés de ce fort séisme qui a secoué le Maroc,
09:51 malheureusement je pense que c'est un bilan qui va encore augmenter,
09:54 la région de Marrakech a été touchée.
09:56 Avant de s'interroger pour savoir pourquoi la France n'est pas retenue
09:59 dans la liste des pays qui enverront de l'aide au Maroc,
10:02 on voulait vous remontrer d'abord plusieurs séquences
10:07 qui se sont déroulées sur l'antenne.
10:11 Pays désirés, pays non désirés, on va faire le point.
10:14 Le Maroc n'a refusé aucune aide, aucune proposition,
10:19 ce n'est pas comme ça qu'il faut présenter les choses,
10:21 il appelle telle ou telle aide en fonction de l'évolution de la situation
10:26 et de l'évaluation qu'il en fait.
10:28 Le Maroc a accepté l'aide de l'Espagne, du Qatar, du Royaume-Uni, des Emirats Arabes Unis,
10:32 tout le monde pensait qu'on était très proche du Maroc,
10:34 même si on sait qu'il y a quelques problèmes politiques en ce moment.
10:36 Pourquoi ce refus ? Est-ce que finalement c'est un affront qui est fait à la France ?
10:40 Je pense que le roi du Maroc est fâché avec la France
10:42 et que beaucoup de pays sont fâchés avec la France
10:44 depuis qu'Emmanuel Macron fait une politique qui n'a ni queue ni tête sur le terrain international.
10:48 Emmanuel Macron a décidé de sacrifier, si vous voulez, cette amitié
10:54 sur l'autel d'une amélioration hypothétique de ses relations avec l'Algérie,
10:59 Algérie qui est un pays qui continue en plus à nous détester.
11:02 Nous sommes en train de perdre toute influence,
11:04 c'est quand même qu'on ne veuille même pas de notre aide,
11:07 c'est quand même une volonté de nous humilier.
11:11 On ne va pas aujourd'hui avec un égo français jouer le rapport de force
11:17 pour dire pourquoi les autres et pourquoi pas nous.
11:20 Si vous voulez, oui, la brouille elle est profonde et d'une certaine manière,
11:22 le Maroc manifeste sa fierté, son nationalisme, son patriotisme en disant "on n'a pas besoin de vous"
11:28 et d'ailleurs on est fâchés et on ne va pas tirer un trait sur cette fâcherie profonde
11:33 simplement parce que vous nous tendez la main.
11:35 C'est incompréhensible que le roi adopte une position qui est "la France, on ne veut même pas en entendre parler".
11:42 Tant pis pour les milliers de Marocains qui sont sous les décombres, tant pis !
11:46 Tunisie, Espagne, Grande-Bretagne, Qatar, Emirats Arabes Unis sont les pays, Vincent Roy,
11:52 qui ont droit de citer, en tous les cas d'envoyer des mots.
11:56 En tout cas qui sont sollicités aujourd'hui par le Maroc,
11:58 ça ne veut pas dire que la France ne sera pas sollicitée à un moment donné.
12:00 Oui, mais enfin pour l'instant il y a un froid.
12:02 Vous vivez ça comme une humiliation ? Est-ce qu'il faut l'analyser ?
12:05 Je ne le vis pas comme une humiliation.
12:07 Je pense qu'on est en train de payer la politique qu'a voulu mener Emmanuel Macron auprès de l'Algérie.
12:14 C'est très mal vu par le gouvernement marocain.
12:18 La preuve quand même, il y a quand même des choses.
12:21 Alors vous avez plusieurs affaires dans cette affaire.
12:24 Vous avez l'affaire de Pegasus, souvenez-vous, il y avait cette histoire d'espionnage.
12:29 Mais enfin, ne jouons pas les vierges et farouchés, on s'est toujours espionné entre amis.
12:35 Bon, enfin il y a cette affaire quand même.
12:37 Ça c'est une première affaire.
12:38 Et puis je pense que le poids de nos relations avec l'Algérie,
12:42 qui s'est construit sur un ressentiment français très largement, il faut quand même être très clair.
12:48 Emmanuel Macron a voulu jouer l'apaisement avec l'Algérie.
12:51 Ça, ça joue beaucoup.
12:52 Et puis je terminerai par une petite chose tout de même très rapidement,
12:55 c'est cette histoire de visas.
12:56 Vous savez qu'on a réduit les visas marocains,
13:01 au motif que le roi lui-même refusait de réintégrer ces corréligionnaires marocains
13:10 qui se seraient mal comportés dans notre pays.
13:13 Donc il y a tout ça.
13:14 Il y a un climat qui est délétère actuellement entre le Maroc et la France.
13:18 Et là, on est en train d'en avoir la preuve.
13:20 Vous dites climat délétère entre le Maroc et la France,
13:22 peut-être climat délétère finalement entre Emmanuel Macron et le roi.
13:26 Et c'est notre séquence qui suit.
13:27 Absolument.
13:28 Les relations diplomatiques sont compliquées entre nos deux pays depuis plusieurs mois.
13:34 Il n'y a plus d'ambassadeur du Maroc en France.
13:35 Ça peut être lié ou pas, Gérald Darmanin ?
13:37 Non, je ne le crois pas.
13:38 Encore une fois, la tragédie qui touche le sud du Maroc touche tout le monde,
13:43 touche tous les Français.
13:44 Et nous sommes vraiment à la disposition de nos amis marocains.
13:48 Ce n'est pas rien quand même le fait qu'il n'y ait pas d'ambassadeur marocain à Paris.
13:53 Il y avait eu cette phrase du roi où il avait dit que la relation entre Paris et Rabat
13:57 n'était tout sauf amicale, je crois.
13:59 Oui, bien sûr.
14:00 Et on a recité cette vidéo qui est vraiment très importante,
14:03 qui a été diffusée sur les réseaux sociaux,
14:05 où on voit le roi titubant.
14:07 Et Rabat est persuadé que cette vidéo est une manipulation des services secrets
14:12 ou des services tout court du renseignement pour affaiblir le régime.
14:18 Il y a aussi un problème de relation personnelle.
14:20 Oui, c'est ce que j'ai dit, animosité personnelle.
14:22 Ce qu'on pourrait rajouter, effectivement, c'est l'épisode du logiciel espion de Yassus,
14:27 le logiciel espion israélien qui aurait été, d'après certains services de renseignement,
14:32 titulé par le Maroc, pour écouter la France et notamment le gouvernement Emmanuel Macron.
14:38 Et si on en croit ce que dit Tahar Ben Geloul, l'écrivain, qui est un très proche du roi,
14:45 il explique qu'il y a eu une relation téléphonique directe entre Emmanuel Macron à ce moment-là,
14:49 qui s'est plaint auprès du roi sur le fait qu'il l'écouterait.
14:54 Et le roi aurait répondu sur son honneur que ça n'était pas le cas.
14:58 Et semble-t-il, Emmanuel Macron aurait répondu de manière très maladroite,
15:02 remettant en cause la parole du roi.
15:04 Et c'est ça qui a aussi enfoncé le clou.
15:06 C'est ça, l'affaire Pegasus.
15:08 Oui, l'affaire Pegasus est une affaire d'espionnage.
15:10 C'est-à-dire que c'est un logiciel israélien dont se serait servi le gouvernement marocain
15:16 pour espionner le gouvernement français, et notamment le président de la République.
15:23 Ce sont des pratiques qui sont toujours faites, comme je vous le disais, entre amis.
15:26 Et en plus, il faut rester au conditionnel sur ces questions,
15:29 puisqu'on n'a aucune preuve de ce qui est avancé.
15:33 Et encore, on n'a pas parlé des histoires de drogue, et d'importation.
15:38 On n'a pas parlé des histoires de drogue, dont j'ai parlé moi tout à l'heure, au début de l'émission.
15:42 Depuis Marrakech, Jamel Debbouze demande de l'eau détente pour les villages les plus enclavés,
15:49 parce que c'est très difficile d'atteindre ces villages.
15:51 Marrakech est une chose, et il y a un nombre de victimes très limité.
15:54 Mais alors, vous savez que le plus grand nombre des victimes sont dans des petits villages
15:57 qui n'ont plus rien, qui sont très difficiles d'accès.
15:59 En tout cas, le comédien était aujourd'hui à Marrakech, où il a donné son sang-image,
16:03 qui a fait le tour des chaînes et des réseaux.
16:05 Une image nous parvient en direct, je vais vous la soumettre.
16:12 Nous avons décrit ces files absolument incroyables de la vie de nos journalistes.
16:16 Et on voit Jamel Debbouze qui participe lui-même, évidemment, à ce don du sang.
16:22 On a aussi écouté ces dernières heures Gadelmalé, qui s'est beaucoup investi,
16:28 il a un très grand concert de charité, etc.
16:31 On est quand même assez malheureusement habitués à des stars ou des petites starlets
16:36 qui donnent leur avis, qui critiquent tout et qui ne font pas grand-chose.
16:39 Là, ils vont donner leur sang, ils le montrent, ils le font, ils montrent l'exemple, ça va très bien.
16:43 On a eu l'occasion de voir un peu toute cette solidarité, elle est incroyable,
16:47 il faut la filmer, il faut la transmettre, il faut voir combien les Marocains sont solidaires les uns avec les autres.
16:52 Comment est-ce qu'on peut vous aider ?
16:56 Dieu merci, nous n'avons besoin de rien à part vos invocations, on a tout ce qu'il faut.
17:00 Que Dieu t'aide, que Dieu t'aide.
17:04 Voilà, on a besoin de rien, je retiens cette phrase, parce que ça veut dire que d'abord il y a une forme de souveraineté.
17:10 Le Maroc est souverain, donc s'il n'a pas besoin de l'aide de la France, c'est une chose.
17:14 Et puis, il n'y a pas, d'après ceux et celles qui sont sur place, il y a de tout pour revenir en aide, c'est juste l'accès.
17:21 Et puis, il ne faut pas oublier que peut-être les Marocains ont en tête, et ils ne sont pas la dupe d'un système qui s'appellerait peut-être l'ingérence humanitaire.
17:35 Ça existe.
17:36 Ce qui est sûr, c'est qu'il y a aussi une fierté marocaine et c'est très bien entre la France et la Maroc.
17:40 Bien entendu, on peut comprendre qui est légitime.
17:42 Ça se traduit par ça.
17:43 Bon, je voulais qu'on revienne sur la polémique du week-end.
17:45 Deux joueurs de l'équipe de France de foot partagent la vidéo d'une jeune femme pro-Abaya,
17:49 donc comprenez qu'ils sont contre l'interdiction de l'Abaya.
17:52 Question, peut-on porter le maillot des Bleus et faire de la politique ?
17:55 Sur Instagram, un des défenseurs de l'équipe de France, Jules Koundé, partage la semaine dernière une vidéo de l'influenceuse Kresi Sali.
18:04 Elle y critique une récente déclaration d'Emmanuel Macron.
18:07 Être arabe, oriental, être musulman, pour eux, c'est un peu la même chose.
18:11 Et qui dit islam, pour eux, dit forcément femmes soumises, Afghanistan, terrorisme.
18:15 Et Emmanuel Macron nous parle même de Samuel Paty.
18:17 Nous, en France, on interdit les Abayas parce qu'on a peur que ça favorise le terrorisme.
18:22 Le joueur Ibrahima Konate a également publié un message après l'exclusion de jeunes filles en raison de leur tenue le jour de la rentrée.
18:29 Bon, la question, quand on représente la France dans l'équipe des Bleus, est-ce qu'on peut aller contre une interdiction qui a été, je le rappelle quand même,
18:37 actée, tranchée, validée par le Conseil d'État, etc. ? Quel est votre avis, Général Cavallier ?
18:43 Déjà, mon avis, c'est que les choses sont très claires s'agissant de la signification de cet habit qui est porté par les courants fréristes.
18:50 Donc, les émouvances les plus radicales de l'islam, ce n'est pas nouveau.
18:54 Ça renvoie à une conception de la femme qui la férorise.
18:58 Tout a été dit, là. Donc, ça veut dire que ces deux jeunes joueurs feraient bien un peu de réfléchir.
19:03 Deux joueurs de l'équipe de France qui portent le maillot de l'équipe de France, qui condamnent le gouvernement français.
19:09 Madame le ministre des Sports, pas un mot. Pas un mot.
19:13 J'attends quand même simplement qu'elle les remette à leur place. Non.
19:18 On sait faire, j'ai l'air faible avec les forts et fort avec les faibles.
19:23 Deux joueurs de l'équipe de France, elle a peur, Madame Moudé et Castellera. Elle devrait prendre la parole, là-dessus. C'est ça, l'autorité.
19:28 L'équipe de France, ce n'est pas l'armée française. Il n'y a pas de devoir de réserve pour les joueurs.
19:34 Je suis en total désaccord avec ce qu'ils ont dit, mais enfin, il y a une liberté d'expression pour n'importe quel citoyen français.
19:41 Et donc, on n'a pas à leur demander. Mais non, ça n'existe pas.
19:47 Même si elle n'est pas légale, elle existe. Elles n'existent pas. Ce ne sont pas des fonctionnaires.
19:51 Elles ne sont pas des représentants de l'État. Ils représentent la France. Donc moi, je serais Didier Deschamps.
19:56 Je les mettrais au moins à pied pour un match. Ils sont un peu à pied.
20:01 - Faut-il qu'ils continuent à jouer ? - Jouer, non, mais l'expression "les mettre à pied" est amusante.
20:07 Non, mais évidemment, les joueurs... Mais j'ai envie d'utiliser cette expression qu'on utilisait en 68.
20:14 Mais d'où tu parles ? Alors, de deux choses l'une. Où il s'exprime à titre personnel, en tant qu'influenceur.
20:21 Je répète tout le temps que les influenceurs n'influencent que les gens influençables.
20:25 Ou, il parle au nom de l'équipe de France, en tant que joueur de l'équipe de France. Et là, effectivement, s'il n'y a pas de devoir de réserve,
20:31 il y a une allégance, une responsabilité. - Une responsabilité sur les tweets.
20:37 - Oh là là, le gros mot. - Bon, à propos d'Abaya, une affaire de menace de mort à Clermont-Ferrand.
20:41 Le proviseur avait refusé qu'une jeune femme entre dans l'établissement avec son Abaya.
20:45 Le père de la jeune fille furieux a proféré des menaces de mort par téléphone, passé en garde à vue.
20:49 Il sera jugé. Quant au proviseur, qui a reçu le soutien de Gabriel Attal, il était devant son établissement ce matin.
20:55 Depuis ce jeudi, dans ce lycée de Clermont-Ferrand, l'inquiétude est omniprésente après les menaces de mort qu'aurait proféré le père d'une élève envers le proviseur.
21:06 La jeune femme avait refusé d'ôter son Abaya et l'accès à l'établissement lui avait été refusé.
21:11 - Dire à un proviseur "je vais te gorger" ou "je vais te faire ça" ou "je vais te tuer", franchement en apprenant ça à la télé, j'étais complètement dévastée.
21:22 - Alors le père de famille, âgé de 44 ans, auteur de ces menaces proférées à plusieurs reprises par téléphone jeudi dernier, est sorti de garde à vue vendredi.
21:33 Mais il devra répondre de ses actes devant la justice, il est convoqué en effet devant le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand, ce sera fin octobre et il risque 5 ans d'emprisonnement.
21:45 - Dans ce genre d'événement, on voit toute la complexité d'application, c'est-à-dire qu'il y a ce qui est décidé par l'administration, par les lois éventuellement, et ensuite il y a l'application par le personnel qui est sur le terrain.
21:56 Le personnel avec son appréciation particulière de la laïcité et avec tous les cas qui font doute.
22:02 - Il y en a une, il y a un proviseur qui a été menacé de mort, on peut le voir aussi comme ça.
22:07 - C'est vrai, mais ça fait furieusement penser à l'affaire Samuel Paty. On a une mouvance qui va essayer plutôt de tester et d'utiliser la victimisation.
22:16 - Mais j'entends bien, mais c'est la question fondamentale, vous dites islamisme radical, est-ce islamisme radical ou c'est simplement des mœurs différentes, une culture différente ?
22:24 - On ne mange pas pareil, on ne voit pas la femme de la même manière.
22:27 - Oui, mais plus encore l'abaya si vous voulez, ça n'est pas assimilable aux musulmans dans leur ensemble. La plupart des musulmans ne portent pas d'abaya.
22:36 - Il n'y a pas eu qu'un exemple, Montpellier, il s'est passé également des incidents comme l'a révélé ce matin Jean-Marc Morandini.
22:44 - On a appris ce week-end qu'à nouveau du personnel de lycée est menacé. Ça se passe à Montpellier, cette fois, où le personnel d'un lycée est menacé de mort dans des séries de tweets
22:55 après la pose de barrières dans le lycée Jean-Mermoz à Montpellier. Ces barrières sont posées derrière un miroir et ce miroir servait aux jeunes filles à remettre à l'intérieur du lycée, à remettre leur voile.
23:08 La direction du lycée a décidé de mettre des barrières devant pour empêcher l'accès à ce voile. Le proviseur a porté plainte pour les menaces de mort et atteinte au bien pour la personne.
23:18 Puisque c'est tout le personnel qui est menacé, les professeurs, les CPE, tout le monde est menacé.
23:24 - Aujourd'hui, ces jeunes considèrent que la loi sur la laïcité, c'est une loi anti-musulman. C'est faux.
23:29 - Ces jeunes dévoient la loi sur la laïcité et surtout ne la comprennent pas, ne comprennent pas le concept même de la laïcité. C'est parce qu'il y a un antrisme religieux qui est clairement à l'oeuvre.
23:39 - Sur l'ensemble des collégiennes et des lycéennes musulmanes, les incidents de cette nature ont été quand même très peu nombreux. On s'attendait à beaucoup plus.
23:48 - J'apporte un peu de nuance par rapport à ça. Maintenant, vous allez me dire, il suffit d'une fois. C'est-à-dire que Samuel Paty, c'était une fois.
23:56 - Il faut évidemment prendre très au sérieux à la fois ces menaces de mort-là, plus la menace de mort dont a fait l'objet un proviseur dans un autre lycée.
24:05 - Nous, on a listé deux menaces de mort. Ce n'est pas rien. Ce sont des mots et on ne sait pas où ça peut conduire, ces mots.
24:15 - Oui, je vais vous dire. On a eu dans ce pays Samuel Paty, ce monsieur, je parle du premier cas, qui dit au proviseur "on va te tuer".
24:25 - Pour moi, alors il faut être très très clair, pour moi ça mérite une comparution immédiate parce qu'on doit taper très fort, on doit être très ferme sur ces questions.
24:35 - Qu'il soit jugé, relâché, sorti de garde à vue. - Il est sorti, il sera jugé en octobre.
24:40 - Il sera jugé en octobre. Eh bien c'est beaucoup trop long, la justice doit être beaucoup plus ferme et dans le cas d'espèce, dans le cas qui nous occupe, extrêmement rapide.
24:48 - Dans un instant, on va s'intéresser à ce sondage qui concerne le don de Bernard Arnault au resto du cœur, vous en souvenez parce que c'était une grosse polémique la semaine dernière.
24:56 - Oui. - Mais tout d'abord, le rappel des titres parce qu'il est 21h30 avec Michael de Santos.
25:03 - Le nombre de victimes augmente d'heure en heure après le séisme au Maroc. Un nouveau bilan fait état de plus de 2800 morts et presque autant de blessés.
25:12 - Les secouristes marocains et étrangers livrent une course contre la montre 72 heures après le drame. Un travail difficile, beaucoup de routes sont notamment coupées.
25:20 - David Lysnard, seul candidat à sa succession à la tête de l'AMF, sauf énorme surprise de dernière heure.
25:25 - Le maire LR de Cannes devrait donc rempiler pour un deuxième mandat la présidence de l'Association des maires de France.
25:31 - Sa réélection devrait être formalisée lors du prochain congrès du 20 au 23 novembre.
25:37 - Et puis enfin, Paul Pogba suspendu à titre provisoire pour dopage.
25:41 - L'international français de la Juventus Turin a été testé positif à la testostérone.
25:46 - Le contrôle de l'agence italienne anti-dopage a été réalisé le 20 août dernier. Une rencontre dans laquelle le milieu de terrain était en place.
25:54 - La suite du Meilleur de l'Info, toujours avec Vincent Roy pour commenter de l'actualité.
25:58 - Alors il y a ce sondage exclusif pour CNews qu'on vous a livré ce soir.
26:02 - Il concerne le don de Bernard Arnault, dont tout le monde se souvient, au resto du coeur.
26:06 - 10 millions très critiqués par les représentants de LFI qui disaient soit qu'il le faisait pour défiscaliser, ce qui est totalement faux, soit que ce n'était pas assez, encore en paraison de sa richesse immense.
26:17 - Ce soir, l'enquête d'opinion nous dit que les Français approuvent le geste du milliardaire.
26:22 - Bernard Arnault, le patron de LVMH, a fait à titre personnel un don de 10 millions d'euros au resto du coeur. Il a été extrêmement critiqué par une partie de la gauche.
26:34 - On a un sondage très intéressant de CSA pour CNews qui nous dit que pour 89% des Français qui sont interrogés, c'était une démarche positive.
26:42 - Il y a un divorce quasiment éducationnel entre les Français et l'entreprise. L'entreprise est souvent enseignée de manière assez marxisante.
26:52 - Très négative.
26:53 - Les Français n'aiment pas l'entreprise. Majoritairement. Il y a une case de Français qui n'aime pas. Donc puisqu'on n'aime pas l'entreprise, on n'aime pas les chefs d'entreprise.
27:01 - Ils sont déconnectés.
27:03 - Le commun est mortel qu'il soit de gauche, de droite ou d'ailleurs n'ont pas perdu la tête. Dans les appareils de gauche, plus on monte, moins il y a d'oxygène. Le résultat est là.
27:13 - 89% de démarche positive. On va revoir le sondage. Il est intéressant. Si on regarde la gauche, totale gauche 85%, totale centre 95%, totale droite 90%.
27:25 - Donc quelle que soit la couleur politique, on est très positif sur le geste de Bernard Arnault.
27:35 - Qu'est-ce que sont les Restos du Coeur ? Ce sont des endroits où ceux qui ont le plus de difficultés peuvent venir trouver de la nourriture.
27:44 Les Restos du Coeur sont précisément en grande difficulté. Bernard Arnault donne 10 millions, ce qui va permettre sans doute à des milliers de gens de pouvoir se sustenter alors qu'ils n'ont rien.
27:59 Je vois bien ce qu'on peut dire derrière. Je ne suis pas la dupe d'un système politique et d'argue-sci politique. Ce qui m'intéresse, c'est que les gens puissent manger à leur faim.
28:13 - On peut constater qu'il y a une haine des riches et des richissimes dans ce pays.
28:19 - Il y a un ressentiment à l'œuvre. On a beau ne plus nous le dire, Emmanuel Macron ne veut plus qu'on en parle ou qu'on utilise cette formule, mais c'est la lutte des classes.
28:36 - Avant la pause, un coup de gueule du député renaissance Karl-Olive sur le plateau de punchline. Il nous demande une interdiction des grèves avant les grands événements sportifs et pendant les vacances de Noël.
28:47 - Karl-Olive, je vous ai demandé de venir ce soir parce que vous avez fait une proposition qui a fait bondir.
28:53 Vous avez proposé après la finale de la Coupe du monde de rugby que l'on interdise les grèves dans les transports, les veilles et les jours J de grandes compétitions sportives.
29:03 - Je dis simplement que le rayonnement à l'international de notre beau pays, s'il peut être un tout petit peu exempté de grève dans les transports, les jours J, la dimanche par exemple, il y a un match entre l'Angleterre et le Japon à Nice, il y a un préavis de grève.
29:20 Dans un autre domaine, il y a le pape qui arrive à Marseille en fin de mois, des centaines et des centaines de millions de pèlerins du monde entier, préavis de grève.
29:27 - Vous voulez remettre en cause le droit de grève ou pas, Karl-Olive ?
29:30 - Pas du tout, c'est pas du tout. - Si on interdit la grève ?
29:33 - Non, c'est constitutionnel. Vous voyez ce que fait par exemple l'Italie depuis 1990 ? Il y a une loi qui est passée en fixant à l'avance, qui sont calées, un certain nombre de jours où il est interdit de faire de grève dans les transports.
29:46 C'est notamment au moment de Noël, c'est notamment au moment de la rentrée des classes. On ne va pas interdire le droit de grève, évidemment, même si, je le disais, on est quand même les champions du monde de grève.
29:56 Le droit, on l'utilise bien, mais en face, il faut aussi qu'on soit un peu responsable. Et moi, je vous le dis, oui, je suis mal à l'aise de voir que l'image de notre pays, quand on est sur le toit du monde avec une Coupe du monde ou des Jeux olympiques,
30:09 il va y avoir 4 milliards de téléspectateurs, et bien que cette image soit abîmée.
30:13 - Une offensive antisociale, ont répondu évidemment les émigres à ce sort, parce qu'on ne peut pas empêcher le droit de grève.
30:19 - Il y a quand même un problème, c'est-à-dire que si vous voulez d'un côté ne pas effectivement empêcher le droit de grève, mais que de l'autre, vous fixez des dates durant lesquelles il est interdit de faire de la grève, ça veut dire en tous les cas, vous n'empêchez pas le droit de grève, mais vous l'amputez.
30:31 - Ok, j'ai compris. A suivre, on se retrouve dans la deuxième partie, on parlera de rugby, et enfin, on parlera surtout de siffler et de huer contre Emmanuel Macron. A tout de suite.
30:41 - Amis du rugby !
30:47 - Puisque je veux faire peuple, je veux faire jeune, je mets n'importe comment et je fais n'importe quoi en le mettant en scène, il ne faut pas s'étonner de le reprendre au moment.
30:57 - La deuxième partie du Média de l'Info, toujours avec Vincent Roy, journaliste pour commenter l'actualité. Coupe du monde de rugby. Il faut qu'on parle de la Coupe du monde de rugby, la France a gagné.
31:07 - Cocorico. - Oui, mais tout le monde a oublié qu'il y a eu une grande victoire, parce que ce qu'on a retenu sont les huées, sont les sifflets contre Emmanuel Macron.
31:15 - Eh oui.
31:17 - Amis du rugby !
31:29 - En fait, ce qui lui arrive là, c'est le symbole, c'est la parabole d'une voix inaudible en France et peut-être aussi à l'international.
31:37 - C'est vrai que cette haine envers Emmanuel Macron, elle est inédite. Après, on peut se demander pourquoi Emmanuel Macron a senti le besoin de s'exposer médiatiquement au début de la Coupe du monde.
31:46 - C'est pas dans le protocole. - C'est pas dans le protocole, t'es pas obligé de parler. Il aime aussi prendre des risques et s'exposer et il reçoit pas du tout la monnaie de sa pétesse.
31:55 - On peut pas demander le respect du maître à l'école, du professeur, se lever quand il rentre en classe, c'est à côté de ça, justifier le fait qu'un président de la République soit sifflé et de surcroît le traité de Kékey.
32:09 - Quand je me mets dans des situations où, à mon sens, un président de la République devrait pas être, il faut pas s'étonner, puisque je veux faire peuple, je veux faire jeune, je me mets n'importe comment et je fais n'importe quoi en le mettant en scène, il faut pas s'étonner de le reprendre en boule.
32:24 - C'est pas la France qui a été sifflée ? - Non, la France c'est pas ça, la France c'est 50% de gens qui n'ont pas voté, qui ne sont pas représentés par ce monsieur, c'est plein de gens qui ont voté pour lui et qui ont voté pour lui sous prétexte d'antifascisme, etc.
32:36 - Donc il aurait dû intégrer ça, il l'a fait d'ailleurs le soir de sa réélection en disant "bon je fais la jouer modeste, j'ai des obligations", etc.
32:44 - Puis le lendemain matin c'était "on les a bien nus, on recommence". Moi je suis gaullien, c'est-à-dire que je pense qu'il faut rassembler les Français, il faut réunir les Français.
32:51 - Lui il les divise dès qu'il le peut. - Oui mais c'était tentant quand même d'y aller.
32:55 - De quoi d'y aller ? Enfin le corps du roi c'est pas rien en France, il faut montrer, vous n'êtes pas sensible, vous Olivier Benkemoune, à cette présence du corps impressionnante.
33:05 - Le roi on a souvent envie de lui couper la tête. - Non mais Macron... - Surtout à Saint-Denis.
33:10 - Oui surtout à Saint-Denis, et puis en plus on peut la ranger, c'est pas loin. Monsieur Macron aime beaucoup ça, il aime l'épreuve de force, il va sur le terrain, et une esthétique macronienne.
33:22 - Bon après les sifflets pour Emmanuel Macron, les critiques contre la cérémonie, pauvre Jean Dujardin qui a mis en scène avec de l'humour je trouve et de l'inventivité.
33:31 La course au béret m'a beaucoup plu parce qu'il y avait eu de l'ascension jusqu'à la fin, je trouvais ça sympa. En tout cas à gauche certains ont trouvé cette cérémonie absolument rance.
33:40 - Cette cérémonie d'ouverture a été attaquée, fustigée alors qu'il y avait une part de second degré.
33:47 - C'était bon enfant tout simplement et c'était agréable, plutôt réussie me semble-t-il.
33:52 - Et vous avez trois ou quatre éditorialistes qui sentent le beurre rance, qui trempent leurs plumes dans le fiel.
34:00 - Cérémonie d'ouverture de la coupe du monde de rugby, allez, la rance, en ouverture de la compétition les organisateurs ont offert au monde la carte postale, sépia d'une France qui sent la naphtaline.
34:10 - Je voudrais surtout que Libération mette à jour ses listes de vocabulaire parce que c'est toujours les mêmes mots qui sont utilisés, rance, naphtaline, sépia.
34:19 - Je me souviens que pour la sortie du film Amélie Poulain ça avait été la même chose dans les années 2000, il y avait une polémique dans Libération, Libération avait dit que c'était un film d'extrême droite.
34:28 - Je ne sais pas comment ça a été perçu de l'étranger mais c'était le but quand même, ce n'était pas forcément de faire plaisir qu'aux Français, c'était de montrer au monde, on vous accueille, on essaie de bien vous accueillir et voilà qui nous sommes, un peu.
34:38 - Donc il y avait un côté un peu naïf et on n'est même pas capable d'aimer ça.
34:43 - Ce qui est intéressant c'est pourquoi ça gêne cette évocation de la France des années 50 des gens comme Libération, parce que ça évoque une France d'avant le multiculturalisme et donc implicitement montrer positivement cette France-là, c'est critiquer la France d'aujourd'hui
34:56 et aussi parce que vous aviez un Jean Dujardin et une danseuse d'opéra qui était là et c'était la masculinité et la féminité représentées un peu à l'ancienne, c'est-à-dire que ce n'était pas non-binaire, il y avait un homme et une femme.
35:10 J'étais même étonnée devant mon écran quand j'ai vu surgir cette France, ce Franchouillard avec un Jean Dujardin déguisé avec son Marcel, le Béret etc.
35:19 Ça montre aussi qu'il y a une évolution des mentalités, donc les chiens de guerre de Libé peuvent aboyer, la caravane française avance.
35:27 - En fait elle n'était pas assez genrée cette cérémonie, pas assez diversifiée ?
35:32 - Elle n'était pas genrée du tout, c'est ça le problème, elle n'était ni assez genrée ni assez racisée, enfin vous pouvez utiliser tous les clichés, on a entendu les amants de Saint-Jean je crois qui a été chanté par Zaz, si je ne m'abuse.
35:46 Oui tout ça était sans doute trop franchouillard pour des âmes qui ne veulent pas entendre parler de ce que...
35:57 - De la France, pas d'une certaine France ?
35:59 - Non pas d'une certaine France, c'était la France d'une certaine époque, mais ça reste quand même la France.
36:06 C'était un clin d'œil, effectivement c'est très intelligent ce qui a été dit, ça ne s'adressait peut-être pas aux Français, mais c'était un regard qu'on pouvait montrer de la France pour les autres pays.
36:15 - Vous savez le meilleur commentaire que j'ai entendu, le plus politique peut-être, celui d'un patron de supporters qui a dit "si Emmanuel Macron a été sifflé, si le président de la Fédération internationale a été sifflé, c'est parce que 1) la cérémonie était trop longue et qu'on avait envie de voir du rugby, on n'en pouvait plus d'attendre".
36:34 C'est très politique comme réponse.
36:37 On attaque la cérémonie d'ouverture Trofenschweiger comme on attaque d'autres succès comme celui du Puy du Fou.
36:43 2,5 millions de spectateurs par an, une plainte a été déposée aujourd'hui par les avocats de Philippe Devilliers pour diffamation après l'enquête diffusée jeudi dernier dans Complément d'enquête sur France 2.
36:55 - Je vous ai demandé de venir ce matin parce que j'ai lu un papier époustouflant hier de vous dans le journal du dimanche, absolument formidable, ce qui ne m'étonne pas, qui synthétise ce qui s'est passé avec ce complément d'enquête qui était un document malhonnête à charge.
37:12 - Il y a notamment une partie qui est absolument diffamatoire. Les journalistes mettent dans le reportage que Philippe Devilliers en clair en 2012 pose la question de savoir que va devenir sa propriété intellectuelle.
37:24 C'est lui qui a écrit tous les spectacles, c'est sa propriété intellectuelle contre le Puy du Fou.
37:29 - Donc c'est le contraire en fait.
37:30 - La pure prévention à l'époque. Et il fait évaluer par le tribunal de commerce sa propriété intellectuelle. A l'époque c'est 13,5 millions d'euros en gros.
37:39 Et là il les cède, il cède cette propriété intellectuelle à une association qui détient le Puy du Fou.
37:46 Et là dans le reportage, ils font parler une ancienne bénévole qui dit en gros à l'époque il vend sur le dos des gens qui font le parc pour 14 millions d'euros.
37:57 Donc vous et moi on comprend, il s'est fait 14 millions d'euros.
38:00 Le directeur de la communication qui voit le reportage en avant-première comme c'est toujours le cas dans le complément d'enquête, appelle France 2 et dit je vous préviens, si ça, ça sort c'est diffamation directe.
38:09 Alors ils retirent le petit bout de phrase du reportage mais malheureusement pour eux ils ont oublié de le retirer du site internet.
38:16 - Il faut rappeler que ce journaliste vienne, je le prends, voilà qu'il vienne et je mets Nicolas Devilliers, je lui lance l'invitation.
38:23 - Ben et bien.
38:24 - Soyez courageux.
38:25 - Vous dites qu'ils ne viendront pas sur le plateau.
38:26 - Ils ne viendront jamais.
38:27 - Mais ils seront obligés de venir devant la justice.
38:30 - Alors moi si on m'invite je vais être partout.
38:32 - Est-ce qu'on vous invite ?
38:34 - Non.
38:35 - Clairement il y a une haine contre les Devilliers là aussi.
38:41 Il y a un parc dans le sud de la France qui s'appelle Ok Coral.
38:45 Vous connaissez Ok Coral ? C'est des cow-boys qui s'en prennent à des indiens.
38:49 Grosso modo c'est le thème, l'attaque de la diligence etc.
38:52 On aurait pu avoir une montée en puissance contre cette réécriture de l'histoire également.
38:58 - Non mais écoutez c'est très raccord.
39:01 Vous avez d'un côté le spectacle au Stade de France pour la Coupe du monde de rugby,
39:06 et de l'autre côté vous avez le spectacle du Puy du Fou qui marche du feu de Dieu si je puis dire,
39:13 qui marche très très bien.
39:14 Il faut attaquer les symboles de la France.
39:18 C'est très très net et de toute façon France Télévisions nous a habitués au camp du bien.
39:24 Donc voilà il faut appartenir au camp du bien.
39:26 Vous savez il y a quelque chose de très français aujourd'hui,
39:31 enfin dans une certaine partie de l'espace médiatique,
39:34 il faut absolument qu'on se venge d'être ce que nous fûmes.
39:39 C'est un problème.
39:41 - C'est de l'auto-mutilation.
39:44 - Oui, nous sommes anti-anglo-saxons d'une certaine manière.
39:48 Autant la tradition chez eux est très forte, ils l'exhument à tout moment.
39:52 Nous il s'agit de l'enfouir.
39:54 C'est une stratégie de l'enfouissement de nos traditions.
39:56 C'est curieux, c'est comme si finalement nous ne nous aimions plus.
40:00 - Eh bien écoutez ce sera le mot de la fin, une réflexion qu'on vous propose ce soir.
40:03 Est-ce qu'on s'aime ? Est-ce qu'on est encore capable de s'aimer, d'aimer notre histoire ?
40:09 Vous pouvez réfléchir à ça, vous nous envoyez vos messages.
40:13 C'est la fin en tout cas du Meilleur de l'Info.
40:15 Merci d'être venu pour la première fois.
40:17 Je remercie aussi Valérie Actin, Adrien Frontenot et Thierry Brunet
40:20 qui m'ont aidé à préparer cette émission.
40:22 Tout de suite, Julien Pasquet, Soir Info, comme tous les soirs,
40:25 et nous on se retrouve demain. Bye bye.
40:27 ♪ ♪ ♪