Lundi 11 septembre, Rachida Dati était l’invitée d’Anne-Elisabeth Lemoine dans C à vous sur France 5. La femme politique, qui a des origines marocaines, a donné des nouvelles de sa famille après le puissant séisme qui a touché le pays.
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00:00 C'est pas que je veux garder la distance, mais justement, moi je suis là aussi pour dire que c'est un drame qui nous concerne tous aujourd'hui.
00:06 Concerne le monde entier, tout le monde s'est mobilisé, tout le monde a exprimé sa compassion et sa solidarité avec ce peuple qui fait preuve d'une grande dignité.
00:14 Je disais hier sur un autre plateau, moi j'ai une maman algérienne et un père marocain.
00:18 Moi j'ai connu le tribunal de terre d'El Aslam, pour les journalistes qui l'ont connu, c'était pareil, une ville dévastée.
00:23 - C'était en 2004 ?
00:24 - Non, ça c'était à El Hosseima au Maroc, c'était en 1980 je crois de mémoire, et l'Algérie, l'Afnam, exactement.
00:32 Et la France, tout le monde avait été mobilisé. Mais le Maroc a une expertise, c'est une réalité, c'est pour ça que quand on parle d'aide, ça s'organise.
00:42 Quand vous êtes face à cette tragédie, tous les pays qui font face à des tragédies comme celle-ci, il y a une organisation, il y a une coordination des secours à faire.
00:49 Et je ne sais pas si vous allez me démentir, mais on n'arrive pas comme ça pour dire "bon allez, on va les déblayer".
00:54 Il y a des villages ici qui ne sont pas accessibles, tant il y a des éboulements. Ils ne sont pas accessibles.
00:59 Quand les gens disent "il faut les militaires parce qu'il n'y a qu'eux qui peuvent arriver", parce que c'est un travail de professionnel,
01:04 vous ne pouvez pas arriver comme ça et dire "bon bah écoutez, on est équipés, on va aller déblayer".
01:09 Non, vous ne pouvez pas déblayer, vous ne savez pas s'il y a des corps.
01:12 Hier, je discutais avec ma famille, par exemple, ils ont su qu'il y avait encore des gens ensevelis parce qu'ils ont trouvé des photos.
01:21 Donc effectivement, il y a des personnes là, c'était une pièce de vie.
01:24 Et les sauveteurs disent "là, on ne peut plus rien faire".
01:28 Donc mettez-vous à la place de la famille, on vous dit "je crois que mon enfant est là, ou que mon mari est là,
01:33 mais on ne peut pas parce que c'est une organisation, parce que les éboulements, parce que rien n'est stable".
01:37 Donc l'heure aujourd'hui, elle est aux deuils, d'ailleurs ce n'est pas un hasard s'il y a eu trois jours de deuil décrété.
01:44 Elle est à la compassion, elle est à l'empathie et puis elle est aussi à cette proximité.
01:51 Moi, je ne témoigne pas pour faire du témoignage, mais c'est de dire que c'est une sidération qui nous concerne tous.
01:57 C'est une sidération collective.