Le surintendant du Théâtre de la Scala de Milan, Dominique Meyer, était au micro de Jean-Baptiste Urbain, dans Musique matin. Il se dit inquiet pour l'avenir de l'opéra : "Je trouve que les pouvoirs publics ne font pas leur devoir. Mais je ne suis pas pessimiste pour l'avenir du public. En travaillant bien, ça peut marcher très bien."
Retrouvez l'interview complète de Dominique Meyer :
https://www.radiofrance.fr/francemusique/podcasts/l-invite-e-du-jour/scala-de-milan-au-coeur-du-mythe-avec-dominique-meyer-3064150
#DominiqueMeyer #Opera #ScalaMilan
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00:00 - Dominique Meyer, vous n'êtes ni oracle ni piti, mais vous avez une sacrée expérience pour finir.
00:05 Est-ce que vous êtes inquiet pour l'avenir de ce genre opéra ?
00:09 - Oui, je suis inquiet parce que je trouve que les pouvoirs publics ne font pas leur devoir.
00:17 Parce que je vois que tous mes copains du théâtre lyrique français de province souffrent,
00:24 parce que les subventions sont réduites, parce que certains politiciens ne veulent pas comprendre.
00:32 Il y a des erreurs de temps en temps, mais en soi l'opéra est un genre cher, coûteux.
00:37 Donc il faut l'assumer, c'est une nécessité.
00:40 Là où en revanche je ne suis pas du tout pessimiste, c'est l'avenir du public.
00:44 En travaillant bien, ça peut marcher très bien.
00:47 Moi je me souviens quand même que dans les années 60, l'opéra était mourant à Paris.
00:51 Et ensuite Rolf Lieberman, et ensuite le travail qui a été fait,
00:55 la concurrence qui a eu lieu entre la Bastille d'un côté, le Châtelet d'autre part,
01:01 ça a fait monter la mayonnaise.
01:03 Et de nouveau il y a eu des hordes d'amateurs d'opéra.
01:07 Je vois Alaska là, pareil le théâtre est plein à craquer.
01:12 Et je vais vous donner un petit secret, un billet sur trois est vendu à une personne de moins de 35 ans.
01:17 Donc ce n'est pas vrai que l'opéra c'est pour les vieux.
01:20 Il y a simplement deux problèmes.
01:22 Un problème c'est que nous-mêmes nous sommes trop arrogants.
01:25 A force de vouloir nous faire admirer, nous mettons sur un piédestal.
01:28 Oui, l'amateur d'opéra est un amateur cultivé, il doit être préparé, etc.
01:33 Mais ça éloigne les gens.
01:35 Revenons à plus de simplicité.
01:37 Nous ne devons jamais oublier que l'opéra a été inventé par des compositeurs
01:40 qui voulaient mettre en musique les émotions.
01:42 Et donc provoquer l'émotion à travers l'émotion.
01:44 Quand on oublie cette dimension, alors on éloigne les gens.
01:48 Et puis je trouve que c'est trop cher.
01:50 Donc il faut trouver le moyen de permettre aux jeunes de rentrer pour moins d'argent.
01:54 Ça c'est la clé. Nous l'avons fait à Alaska.
01:57 C'est Stéphane Lissner qui avait inventé le système.
01:59 Un abonnement pour les moins de 30 ans. Formidable !
02:02 Chaque année, vous ajoutez une tranche de moins de 30 ans et à la fin vous rajeunissez le public.