Le gouvernement reçoit ce matin les distributeurs de carburant pour leur demander "un effort de solidarité". Devez-vous vous priver ailleurs pour pouvoir faire votre plein ?

  • l’année dernière

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui le prix du carburant avec Baptiste Morin, Chef du service économie d'Europe 1.

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Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous

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Transcript
00:00 Pascal Praud et vous.
00:02 Merci de nous rejoindre sur Europe 1, vous écoutez Pascal Praud et vous.
00:06 C'est votre émission jusqu'à 13h, n'hésitez pas vous avez la parole.
00:09 Vous nous appelez au 01 80 20 39 21, le numéro est non surtaxé Pascal.
00:14 Baptiste Morin, je ne vous félicite pas.
00:16 Pourquoi ?
00:17 Ça augmente.
00:18 Ah ouais, c'est de ma faute.
00:19 Un peu quand même, vous êtes chef du service économique d'Europe 1.
00:23 Bonjour Pascal.
00:24 Ça devient cher, vous payez quoi ?
00:25 Alors dans Paris, vous savez que dans Paris, les gens ne s'en rendent pas compte.
00:29 On peut aller jusqu'à 2,90.
00:31 Oui, on peut atteindre des sommets.
00:33 2,90, on n'a jamais dépassé les 3 euros.
00:38 Pour l'instant.
00:39 Mais vous pensez qu'on va aller plus haut que la dernière fois ?
00:42 Ça s'annonce pas en tout cas à la baisse.
00:45 Ça c'est le moins qu'on puisse dire.
00:47 C'est explosif.
00:48 C'est explosif.
00:49 Bon, et ceux qui nous écoutent, évidemment, sont particulièrement intéressés par cela.
00:54 Olivier Véran, ce matin, a parlé, porte-parole du gouvernement, il était l'invité de Sonia Mabrouk.
01:00 Le prix de l'essence, il en parle.
01:02 J'ai bien conscience que le prix de l'essence est un problème pour de nombreux Français.
01:05 Figurez-vous, j'étais dans ma circonscription à Grenoble ce week-end, j'ai fait moi-même un plein,
01:09 j'ai discuté avec des automobilistes à la pompe, qui me disaient qu'ils mettent maintenant 20, 30, 40 euros.
01:13 Rares étaient ceux qui me disaient qu'ils faisaient un plein complet d'essence,
01:16 parce qu'ils se disent que ça sera peut-être moins cher dans une semaine ou dans deux semaines.
01:19 Donc, on a pleinement conscience de la contrainte que ça représente pour un grand nombre de nos concitoyens.
01:24 Bon, Sébastien est avec nous, qui va pouvoir intervenir,
01:28 et pourquoi pas poser peut-être des questions à Baptiste Morin, de savoir pourquoi ça augmente.
01:33 Si j'ai bien compris, si on est dans une situation où l'Arabie Saoudite, notamment, a baissé sa production.
01:40 Exactement.
01:41 Ce qui fait que, mécaniquement, il y a moins d'essence sur le marché.
01:47 Exactement, c'est le premier exportateur de pétrole au monde.
01:50 Évidemment, quand l'Arabie Saoudite prend une décision de la sorte, ça a un effet immédiat sur le prix.
01:56 Vous ajoutez à ça une décision russe, qui a eu lieu au mois d'août, qui a fait de même globalement,
02:01 avec une limite de production.
02:04 C'est 300 000 barils en moins, je crois, la Russie, et c'est 1 million l'Arabie Saoudite.
02:09 C'est ça, et avec une volonté d'aller jusqu'à la fin de l'année avec cette décision-là.
02:14 Ce n'est pas une décision temporaire. Pour l'instant, c'est une décision qui s'annonce à moyen terme.
02:18 Peut-être que ce sera revu avec des discussions.
02:21 On imagine que ça doit discuter au plus haut sommet de l'État,
02:25 parce qu'on sait qu'une crise des Gilets jaunes est partie du prix du carburant à la pompe.
02:30 Oui, mais Bruno Le Maire ne va pas donner une ristourne.
02:33 Non, pas de ristourne, mais je veux dire qu'il peut y avoir des discussions avec l'Arabie Saoudite,
02:38 avec des pays qui font partie de l'OPEP, pour essayer de trouver un moyen de revenir sur cette décision,
02:44 ou en tout cas, peut-être de produire un peu plus d'ici à la fin de l'année.
02:49 Le gouvernement recevait à 8h30 les distributeurs, évidemment, pour les convaincre de faire un geste, bien sûr,
02:54 mais je ne suis pas sûr que ce soit suffisant.
02:57 On est avec Sébastien. Bonjour Sébastien, vous êtes employé agricole et vous vouliez intervenir sur ce sujet.
03:03 Oui, bonjour Pascal. Oui, effectivement, oui, comme je disais, le prix du gasoil pour nous qui sommes en pleine campagne, c'est terrible.
03:14 Pour moi, pour un mois, c'est un budget de 200 euros.
03:19 Donc, moi, voiture, c'est mon outil de travail, on en a besoin quand on va au bout des vignes, tout ça.
03:25 Ma femme aussi, qui est employée agricole, qui fait la même chose que moi, elle, de son côté,
03:29 pareil, c'est un gros budget qu'elle a aussi pour le gasoil, donc sur une vie de famille, ça impacte terrible.
03:35 Et puis là, l'été qu'on a passé, du coup, on n'est pas parti parce qu'il fallait choisir c'était où les vacances ou le gasoil.
03:43 Et donc, voilà, c'est...
03:45 C'est-à-dire que vous utilisez combien de votre budget d'essence, de gasoil en l'espèce, par mois ? Est-ce que vous savez le chiffrer ?
03:55 À quelque chose près de... Ouais, 300 euros.
03:58 300 euros. Donc, l'augmentation du gasoil, c'est de l'ordre de combien ?
04:06 Je regardais sur un an, ça a augmenté de 13%, c'est pas forcément énorme,
04:10 mais sur les derniers mois, ça a augmenté très fortement d'un coup.
04:13 Alors, c'est vrai que si vous avez 300 euros par mois, et que ça a augmenté, par exemple, de 15%, ça fait 45 euros.
04:24 C'est vrai que, vu de l'extérieur, je me dis que 45 euros, c'est une somme,
04:28 mais lorsque vous me dites que vous n'êtes pas parti en vacances à cause de ces 45 euros, par mois, vous avez dit,
04:37 j'en suis étonné, mais je pose là les questions.
04:43 C'est parce qu'on est rendu à maintenant, il faut qu'on s'apprenne à tout compter.
04:49 Il faut qu'on se fasse un budget de gasoil, il faut qu'on se fasse un budget course,
04:54 il y a toujours des imprévus dans une vie, dans une maison, on a toujours un imprévu qui arrive au mauvais moment,
05:03 et là, on est pris à la gorge.
05:06 Mais Sébastien, par exemple, vous travaillez sur une... Vous êtes exploiteur agricole ?
05:10 Non, je suis ouvrier.
05:11 Donc, vous êtes ouvrier. Vous avez un revenu fixe ?
05:14 Oui.
05:15 Sans indiscrétion, c'est un CDI que vous avez ?
05:19 Oui, j'ai un CDI, oui.
05:21 Et votre épouse a également un CDI ?
05:23 Elle, elle est saisonnière.
05:24 Elle est saisonnière.
05:25 C'est indiscret de vous demander la somme que vous gagnez tous les deux chaque année ?
05:31 Chaque année, on est à deux, j'ai pas vraiment le chiffre en tête,
05:38 mais je dirais qu'on est pas loin de 20 000 euros à deux.
05:42 C'est ce que j'imaginais à peu près. Vous avez des enfants, Sébastien ?
05:46 Oui, j'ai une fille, oui.
05:47 Et elle a quel âge ?
05:49 Elle a sept ans.
05:50 Pardonnez-moi de poser toutes ces questions, j'ai bien conscience qu'elles sont indiscrètes,
05:54 mais elles permettent aux auditeurs de comprendre la situation.
05:57 C'est-à-dire qu'une famille française, avec les deux qui travaillent,
06:01 qui a un revenu de 20 000 euros par an,
06:06 et qui ne paye sans doute pas d'impôt sur le revenu, Sébastien,
06:10 j'imagine, avec cette somme-là.
06:12 Non, j'ai failli être imposable, mais vu qu'il y a des déplacements,
06:17 il y a des paniers, ça passe à côté.
06:21 Ce qui est choquant, c'est que vous n'arriviez pas à simplement prendre des jours de vacances.
06:25 Je pense à votre fille, je ne sais pas ce qu'a fait votre fille pendant tout l'été,
06:29 si vous l'avez mise au centre aérien, si elle est chez ses grands-parents.
06:34 Chez ses grands-parents, oui.
06:36 Et ça, je trouve que c'est évidemment un problème,
06:40 lorsque le couple travaille et ne peut même pas vivre de son travail,
06:43 au point de prendre des vacances.
06:45 C'est ça, et en plus de ça, on n'en parle pas souvent,
06:48 mais il faut rajouter aussi, dans le budget d'une année,
06:50 les cantines scolaires, parce qu'on ne peut pas aller la chercher tous les midis.
06:53 Bien sûr, et c'est très cher parfois.
06:55 Je peux vous confirmer que c'est très cher.
06:57 Même si là, vous devez bénéficier d'aide quand même, pour la cantine scolaire.
07:00 Eh bien non.
07:02 Il n'y a pas une question ?
07:04 Géraldine, qui pose la question.
07:06 Le quotient, vous n'avez pas ?
07:08 Vous devez quand même payer un prix pour la cantine scolaire,
07:11 qui est en rapport avec vos revenus, je pense, Sébastien.
07:14 Alors là, vous me posez une très bonne question.
07:16 Je sais qu'au niveau des aides, il y a des choses qu'on ne peut pas avoir,
07:19 parce que le temps que ma compagne travaille,
07:22 des fois, elle peut avoir un peu plus qu'un SMIC.
07:24 Donc forcément, vu qu'après, elle a des droits Pôle emploi,
07:28 en fait, c'est tout un bazar.
07:30 On est entre deux tranches.
07:31 Donc les aides, on passe souvent à travers,
07:34 parce qu'il y en a un de nous deux qui gagne trop.
07:37 Ou alors, vous avez gagné trop sur le carrière.
07:39 C'est souvent ce qu'on entend d'ailleurs.
07:41 En tout cas, ce problème, c'est un budget important pour vous, le gasoil.
07:44 Bien évidemment.
07:46 Parce que vous êtes ouvrier, donc vous avez besoin du gasoil
07:49 pour vous rendre sur l'exploitation.
07:53 L'exploitation, et puis le véhicule, on en a besoin tous les jours.
07:57 La commune la plus près, qui est assez grande autour de chez nous,
08:01 elle est à 10 km.
08:03 Vous avez combien de voitures dans le couple ?
08:07 Dans la famille ?
08:08 On en a deux.
08:10 Vous avez deux voitures.
08:11 Et vous allez pouvoir tenir quand même avec ces deux voitures,
08:16 ou vous êtes inquiet ?
08:18 Il y en a une qui est en train de nous lâcher gentiment.
08:21 C'est une voiture qui a quasiment 15 ans, même plus de 15 ans.
08:26 C'est des entretiens, mais c'est pour l'heure.
08:28 Bien sûr, on est dans un schéma où c'est difficile pour vous d'acheter une voiture.
08:31 C'est difficile, j'imagine, de faire un crédit pour avoir une voiture.
08:34 C'est difficile de la réparer parce que c'est des sommes folles.
08:37 J'imagine que vous n'avez pas beaucoup d'argent devant vous, sur votre compte,
08:41 et que même à la fin du mois, vous êtes plutôt ric-rac,
08:45 si vous me permettez cette expression.
08:47 Donc c'est des schémas ultra classiques.
08:49 Vous avez quel âge, Sébastien ?
08:51 J'ai 33 ans.
08:52 Oui, vous êtes jeune, évidemment.
08:54 On sait bien que quand on commence dans la vie active, c'est souvent difficile.
08:58 Vous êtes propriétaire ou locataire aujourd'hui ?
09:00 Propriétaire.
09:02 Bon, alors vous avez bien fait les choses.
09:05 Parce qu'un jour, vous ne paierez plus forcément de remboursements.
09:11 Oui, voilà, oui.
09:12 Oui, ça fait 10 ans qu'on a la maison.
09:15 Ça fait 10 ans que vous avez acheté ?
09:17 Oui.
09:18 Et on commençait juste à essayer de sortir un peu la tête de l'eau.
09:24 Au début d'été, on trouvait que la vie s'améliorait un peu.
09:28 J'avais l'impression que ça allait de mieux en mieux.
09:30 Et puis là, on se reprend ça derrière le cou pour la rentrée scolaire.
09:34 J'ai l'impression que les prix ont décidé de monter en même temps que la rentrée.
09:38 Combien de vous payez de remboursements chaque mois pour votre maison ?
09:43 670 euros.
09:45 Et vous avez emprunté sur combien de temps ? 15 ans ? 20 ans ?
09:49 25 ans.
09:50 Oh là là, effectivement, ce n'est pas demain.
09:52 Mais vous avez fait le bon choix en même temps, bien sûr.
09:55 Bien sûr que vous avez fait le bon choix.
09:56 Mais c'est vrai que votre situation est partagée par beaucoup de Français aujourd'hui.
10:01 Et c'est vrai que la vie est chère.
10:03 Et que c'est un problème pour tous les Français.
10:08 Et notamment ceux qui sont les plus en difficulté sur le plan financier.
10:12 Alors que vous ne devriez pas l'être en plus, puisqu'il y a deux salaires qui rentrent dans la maison.
10:17 C'est ça.
10:19 Je me dis que si, c'est peut-être dans un pays de rêve ou j'en sais rien,
10:23 mais je me dis que si le prix des carburants diminuait,
10:27 il y aura certainement des gens qui vont penser comme moi,
10:30 se dire "bon ben maintenant on a un budget un peu moins élevé pour le carburant,
10:34 on peut en profiter, sortir, se balader, aller visiter des régions de notre pays qui sont quand même assez jolies".
10:39 Je ne dis pas que ça relancerait une économie, mais au moins les gens pourraient profiter d'aller au restaurant.
10:45 Mais bien sûr Sébastien, c'est pour ça que moi je suis choqué quand vous me dites que vous n'avez pas pris de vacances.
10:50 Parce qu'en miroir à ce que seront nos vies, moi j'ai la chance d'avoir pu prendre des vacances.
10:57 Donc je me dis que ce n'est pas normal que quelqu'un qui est né sur le même sol que moi,
11:02 qui travaille comme moi, dont la femme travaille, n'ait pas les moyens de prendre des vacances.
11:07 Vous parliez de restaurant, vous parliez de cinéma, ça vous arrive quand même d'aller au restaurant ?
11:12 Alors le restaurant, la dernière fois qu'on a fait un restaurant, ça doit remonter...
11:16 Si on s'est fait plaisir dans l'été, pardon, si on y a été dans l'été.
11:19 Et ça vous est arrivé par exemple d'aller au cinéma ?
11:23 Ben là oui, pour faire plaisir à notre fille, parce que sinon elle va passer des vacances au riz,
11:27 elle n'aura pas de souvenir de vacances.
11:30 Merci de ce témoignage, merci de votre franchise, de votre sincérité,
11:35 et puis de ce que vous rapportez à l'antenne, parce que c'est un témoignage de la vie des Français,
11:42 et il nous intéresse bien évidemment au plus près.
11:47 Si je peux me permettre une dernière chose, après il ne faut pas aller taper sur le dos de tous ces grands patrons du pétrole comme Total ou quoi.
11:55 C'est des gens, ils ont fait leur boulot, ils gagnent leur vie honnêtement, on ne va pas non plus les trahir,
12:01 mais chaque personne est différent, après je pense que c'est plus à l'État de se mettre à la...
12:06 On ne peut pas se mettre à la place de tout le monde, mais aux situations différentes.
12:09 Chaque personne a sa vie, plus ou moins facile, et je pense que c'est plus là-dessus que l'État devrait regarder.
12:15 Mais Sébastien, si je peux me permettre une question...
12:17 Baptiste, Baptiste, Baptiste...
12:20 Une question...
12:21 Pardonnez-moi, Baptiste.
12:22 Baptiste parle à Sébastien.
12:23 Non, non, une question.
12:25 Vous attendez plutôt quelque chose de l'État, mais vous n'avez jamais peur, quand l'État parle d'une nouvelle aide,
12:30 que cette aide se traduise en impôts futurs ?
12:33 Je ne m'attends plus grand-chose de l'État.
12:35 À chaque fois qu'on essaye de nous tendre un bras, on nous met une table derrière la tête de l'autre côté.
12:39 Vous avez profité de la ristourne l'an dernier, qui a été mise en place, je crois, entre avril et décembre.
12:45 Il y avait une ristourne sur le carburant.
12:48 La seule chose qu'on a pu bénéficier, c'était le chèque énergie.
12:53 C'est la seule chose que je me souviens.
12:55 Après, oui, on a eu tous la baisse à la pompe.
12:58 Mais en droit que l'État pouvait donner, il y a eu des demandes qu'il fallait faire.
13:03 Et c'était trois fois rien.
13:05 Si je me souviens, ça ne devait pas être grand-chose.
13:08 Merci, Sébastien.
13:11 Écoutons quand même avant une page en couleur,
13:14 écoutons ce que disait Olivier Véran, parce que d'aide, il n'y en aura sans doute pas, hélas, pour les consommateurs.
13:21 La ristourne, Sonia Mabrou...
13:23 Vous le dites aussi calmement, quel que soit le niveau des prix des carburants.
13:26 Je le dis calmement, j'entendais une proposition de la droite qui disait, il faut remettre la ristourne.
13:30 C'est 12 milliards d'euros.
13:31 Xavier Bertrand, ristourne pour tous.
13:32 12 milliards d'euros pour avoir peut-être 10 centimes d'économie pour tout le monde.
13:37 Et le geste de Total, vous savez, sur un plein de 50 litres, ça donne que quelques centimes.
13:41 Laissez-moi juste expliquer le sens.
13:42 Même si quelques centimes, c'est important.
13:43 Laissez-moi juste expliquer le sens de la proposition qui est faite par une partie de la droite.
13:46 C'est-à-dire que des gens comme moi, je vois que le prix de l'essence a augmenté,
13:49 mais je n'en souffre pas parce que j'ai les moyens de le faire.
13:51 Les gens comme moi bénéficieraient d'une aide de l'État qui serait très coûteuse.
13:55 12 milliards d'euros, avec 12 milliards d'euros, on construit plus de 1000 écoles dans notre pays.
13:58 Donc ce que nous voulons, c'est utiliser l'argent public à bon escient.
14:01 Bon, plus de ristourne, avec un raisonnement qui est l'exact contraire de ce qu'il était il y a 6 mois lorsqu'il y avait des ristournes.
14:08 On marque une pause. Vous allez pouvoir interroger pourquoi pas de nouveau Baptiste Morin,
14:14 qui est le chef du service Économie d'Europe 1.
14:16 Il n'a pas été très optimiste puisqu'il pense que ce sera au moins jusqu'à la fin de l'année.
14:22 Je me dois d'être honnête, on n'a pas d'élément qui incite à l'optimisme.
14:26 A tout de suite.
14:27 Vous écoutez Europe 1, il est midi 17.
14:29 Pascal Praud sur Europe 1.
14:31 *Musique*
14:42 Ah, Mylène Farmer, c'est son anniversaire aujourd'hui.
14:46 Elle a fait une tournée magnifique, vous l'avez vue Mylène Farmer ?
14:50 Non, jamais, jamais sur scène.
14:52 Vous ne l'avez jamais vue sur scène ?
14:53 Non, jamais sur scène, mais il faut que je répare cette erreur.
14:55 Elle est exceptionnelle.
14:56 Mylène Cotier de son véritable patronime.
14:57 Et vous savez pourquoi elle a pris Mylène Farmer ?
14:59 Je ne sais pas, j'ai dû le savoir.
15:02 C'est un hommage à une actrice américaine des années 30, Frances Farmer.
15:07 C'est vrai, c'est vrai.
15:10 Et elle est formidable.
15:12 Alors évidemment, je la connais un tout petit peu,
15:14 mais je n'ose même pas lui envoyer un texto pour lui demander de venir à l'antenne parce qu'elle me dira non.
15:21 Pourquoi ?
15:22 Mais parce que, qui a dit pourquoi ?
15:24 C'est Olivier, en régie, je travaille avec vous depuis 5 ans.
15:26 Mais non, mais parce que Mylène Farmer, et je pense qu'elle a raison,
15:31 elle cultive le mystère et ça marche.
15:34 Donc c'est une star, une vraie.
15:37 Elle n'a même pas fait pour sa tournée un 20 heures sur une grande chaîne de télévision.
15:43 Vous ne l'avez vue nulle part.
15:45 Elle a mis en vente ses billets et une heure après, quasiment tout était loué.
15:53 Donc elle cultive cela et c'est une sorte de star à l'ancienne
15:58 que vous ne voyez dans aucun magazine, qui n'a fait aucune couverture de magazine,
16:03 qui n'a pas fait une seule interview, ni en télé, ni en radio, ni en presse écrite.
16:08 Et le public est au rendez-vous.
16:10 Pourquoi voulez-vous qu'elle vienne nous parler ?
16:12 Parce que personne ne vous résiste, non Pascal ?
16:14 D'abord, beaucoup de gens me résistent.
16:17 Et elle notamment, et je la comprends.
16:22 Ça c'est sa première chanson.
16:24 Exactement en 1984.
16:26 Et vous savez qu'elle a fait cette carrière grâce au refus de Lyo.
16:30 Parce que cette chanson a été proposée par Laurent Boutonnat à Lyo,
16:33 qui a dit "non non j'en veux pas" et il a choisi.
16:36 Et vous pensez que s'il n'y avait pas eu "Maman" à tort,
16:40 il n'y aurait pas eu l'enchaînement derrière avec "Libertine" ?
16:44 Oh ce DJ Fab ! Dans le tempo !
16:50 C'est une vraie star.
16:53 Et la fidélité et la fusion du public avec Mylène Farmer,
16:59 la ferveur des fans est surprenante et surtout ne se dément pas.
17:05 Bon ça nous a éloigné un petit peu du prix du carburant.
17:09 Remarquez, ça nous fait une petite respiration.
17:11 Nous sommes avec Sylvain. Bonjour Sylvain !
17:13 Bonjour Monsieur Proulx, vous allez bien ?
17:15 Ça va très bien, mais vous êtes chauffeur poids lourd,
17:17 c'est pas vous qui payez votre carburant ?
17:20 Ah non, mais moi je roule en diesel aussi, avec ma voiture.
17:24 Et vous roulez beaucoup ?
17:26 Ça peut m'arriver, oui. Cet été j'ai fait 3000 km.
17:29 Cet été, mais vous faites combien de km par an ?
17:32 Euh... à peu près 40 000.
17:35 Ah oui c'est beaucoup quand même, parce qu'à la moyenne je crois qu'elle est entre 10 et 15 000.
17:38 Donc 40 000 effectivement, on peut faire des économies
17:43 s'il y a des écarts de 10 ou 15 % sur le prix du carburant.
17:47 C'est un problème financier important pour vous ?
17:50 Ou est-ce que comme Olivier Véran, vous avez les moyens de supporter une hausse ?
17:54 Ah non, j'ai pas les moyens de Monsieur Véran.
17:57 Non non, c'est certain. Je vais pas me plaindre non plus,
17:59 puisque je suis chauffeur routier, donc voilà, on n'a pas des salaires non plus.
18:03 Il y a des gens bien moins... qui sont bien moins payés que nous.
18:07 Mais ça n'empêche pas qu'on fait quand même très attention,
18:10 parce qu'aujourd'hui c'est un coût.
18:13 C'est un coût réel et significatif.
18:16 Je suis désolé, mais même en gagnant à peu près correctement sa vie,
18:20 eh bien on fait très très attention.
18:23 Et pour des gens qui ont des salaires moyens de 1 500 ou 1 600 €,
18:27 c'est où on fait le plein de la voiture,
18:30 où on mange correctement.
18:33 Mais c'est votre cas ? Vous êtes dans cette zone financière ?
18:37 Non non, j'y suis pas encore. Non, j'y suis pas encore.
18:39 Non non, j'en ai dans mon entourage.
18:41 Vous êtes encore ? Vous n'y êtes pas encore.
18:44 Vous êtes dans quelle activité ? Vous êtes chauffeur poids lourd ?
18:48 Oui, je suis chauffeur routier.
18:50 C'est des bons salaires les chauffeurs routiers ?
18:53 Ben tout reste... Disons que si vous prenez ma fiche de paye,
18:56 oui c'est des bons salaires. C'est ce qu'il faut regarder.
18:58 Après il y en a qui vous diront "mais par rapport aux heures, c'est pas si bon que ça".
19:02 Mais si on parle purement rentrée d'argent, oui,
19:05 puis on est à deux à travailler, ma femme travaille.
19:08 Moi j'ai pas de... Voilà, on rentre un peu plus de 3000 euros chacun.
19:12 Donc, euh, pardon, en tout. Un peu plus de 3000 euros.
19:16 3000 euros net par mois ?
19:18 Oui, oui, oui. 3500 exactement.
19:20 Donc ça fait 36000 euros par an, donc vous devez payer pas loin d'un mois de salaire quand même.
19:23 Vous devez payer 3-4000 euros d'impôt par an ?
19:26 Euh, un peu moins, ouais. Un peu moins ?
19:28 Un peu moins, mais ouais ouais ouais.
19:30 Donc il reste 20... Mettons qu'il reste un peu plus de 30 000 euros net ?
19:35 Voilà, c'est ça.
19:36 Effectivement, a priori, vous pouvez vivre et pourquoi pas partir en vacances
19:41 et faire, j'espère, quelques loisirs quand même.
19:43 Oui, mais voilà, on va pas s'éloigner du sujet parce que c'est autre chose,
19:47 mais bon, il y a comme tout le monde les taxes et machin.
19:50 Mais si on fait pas attention au gasoil,
19:52 c'est... ça devient un vrai budget.
19:57 Ah bien sûr, bien sûr. Il y a combien de voitures chez vous ?
19:59 Il y a deux voitures ou une seule ?
20:00 Non, non, non. Il n'y en a qu'une.
20:02 Madame ne conduit pas, elle a peur, donc il n'y a qu'une voiture par chance.
20:05 Oui, oui, oui.
20:06 Elle a peur de conduire.
20:07 Oui, elle a très peur.
20:08 Elle a eu un accident il y a quelques années et elle ne peut plus conduire.
20:11 On a essayé, mais elle ne peut plus.
20:13 Donc par chance, je n'ai qu'un véhicule, mais imaginez dans les couples,
20:17 vous avez des gens qui ne travaillent pas, qui travaillent à deux,
20:22 qui gagnent ce que moi je gagne tout seul en tant que routier,
20:25 frais de route inclus, à deux.
20:28 Et leur faut deux véhicules.
20:30 Eh bien, je suis désolé, mais c'est pas possible d'entretenir le véhicule.
20:34 De mettre du carburant dedans et en plus de manger correctement,
20:38 parce que tout est cher.
20:39 Mais le carburant aujourd'hui, on est à 82% de taxe.
20:43 Il suffirait, vous voyez, tout à l'heure j'ai fait un petit calcul,
20:46 je me suis amusé, on va dire que moi je roule en diesel,
20:49 donc en moyenne un 90 le gasoil.
20:51 Par chez nous, là, moi j'habite en Ardèche, à peu près en moyenne un 90 le gasoil.
20:57 Vous le baissez de 30%, ça le fait un 33.
20:59 Vous le baissez de 20%, ça le fait un 52.
21:02 C'est-à-dire que psychologiquement, les gens vont faire un peu plus le plein.
21:09 Donc sur le volume, ils vont se rattraper.
21:11 Mais surtout, cet argent économisé, ils vont pouvoir le mettre dans la bouffe.
21:14 - Oui, mais il n'y a plus d'argent dans les caisses, donc Sylvain Baptiste.
21:18 - Ah non, mais je ne parle pas des aides de l'État.
21:20 - Non, mais les taxes. Mais vous dites les taxes.
21:22 82%, si vous baissez les taxes, par définition, il y a moins de rentrées pour l'État,
21:26 il n'y a plus d'argent dans les caisses.
21:27 - Exactement.
21:28 - C'est un levier qui n'a jamais été mis sur la table.
21:30 - C'est 82%, c'est vrai ?
21:32 - Non, c'est un peu moins, c'est autour de 60-70%.
21:34 - 70-70%, ce qui est déjà colossal.
21:36 - Ce qui est beaucoup, effectivement.
21:37 - Mais monsieur Proulx, je ne suis pas d'accord avec vous.
21:40 Parce que les gens, aujourd'hui, quand vous avez deux véhicules,
21:43 que vous devez aller travailler, vous déplacer, emmener les enfants au sport,
21:46 c'est un budget, mais un vrai budget.
21:49 - Oui, mais il n'y a plus d'argent dans les taxes, donc ils vont vous piquer partout.
21:52 Donc ils ne vont pas baisser les taxes.
21:54 - Oui.
21:55 - Comment dire ? Le quoi qu'il en coûte nous a mis dans une situation de déficit XXL.
22:02 Donc on a payé, payé, payé.
22:03 Il y a des gens qui sont plus riches.
22:05 - Oui, mais c'est toujours les mêmes qui payent.
22:06 C'est toujours les mêmes qui payent.
22:08 Je suis désolé de vous le dire.
22:09 - C'est tout le monde qui paye.
22:11 - Non, non, monsieur Proulx, je suis désolé.
22:13 On tape toujours.
22:14 Quelqu'un, aujourd'hui, qui gagne 1200 ou 1300 euros, il a les mêmes taxes.
22:20 Moi, tant mieux pour moi, j'ai des bons revenus, confondu avec ma femme, on a des bons revenus.
22:25 Des revenus corrects.
22:27 Mais je suis désolé, il faut penser aux gens qui ont des revenus plus humbles,
22:33 et qui ont quand même deux ou trois enfants, qui payent le même prix que moi.
22:38 - Nous sommes parfaitement d'accord.
22:40 On va marquer une pause, figurez-vous, Sylvain.
22:43 Et nous allons revenir pour la dernière demi-heure de l'émission.
22:46 On parlera notamment avec Jacques Vendroux.
22:48 Ça fait longtemps qu'on n'avait pas vu Jacques Vendroux dans ce studio, au moins deux jours.
22:52 - Une petite semaine, oui.
22:53 - Non, mais il était là vendredi.
22:55 Il n'est jamais venu hier.
22:56 Donc, il a trouvé le moyen de venir.
22:59 Et là, ça sera le dopage des sportifs.
23:02 Les sportifs sont-ils tous dopés ?
23:04 Drôle de question.
23:05 Oh là là.
23:06 La pause, Virginie ?
23:08 - C'est Gérard Dix.
23:11 - C'est la fin.
23:12 - Oui, Georges.
23:14 - Oui, Georges.
23:15 - Bastien, Virginie.
23:16 - La pause, Georges.
23:17 - Écoutez, vous qui me connaissez, vous savez que j'ai parfois un petit souci.
23:20 - Ah oui, vous m'avez appelé "ami" pendant deux ans.
23:23 Donc, je sais de quoi je parle.
23:28 - Je vous ai vraiment appelé "ami".
23:29 - Oui, vous me disiez "ami", voilà, pendant deux ans.
23:32 - C'est pratique de dire "ami" quand on ne sait pas.
23:34 - "Ami, oui !"
23:35 - On marque la pause.
23:36 - Il a mis 10 minutes, vous écoutez un repas.

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