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00:00 Il est 7h45, la banque alimentaire de la Loire va peut-être revoir son fonctionnement à cause de l'inflation.
00:06 La situation économique empêche le secteur de l'entraide de tourner normalement.
00:10 Bonjour Jean Goyer.
00:11 Bonjour Madame, bonjour Messieurs.
00:13 Vous êtes le président de la banque alimentaire de la Loire.
00:15 Pour schématiser votre action, parce que tout le monde ne sait pas forcément comment ça marche,
00:18 la banque alimentaire, vous récoltez des denrées alimentaires que vous distribuez ensuite à un réseau de 65 associations dans notre département.
00:26 Est-ce que vous avez réellement moins de stocks actuellement ?
00:28 Oui, comme vous venez de le dire, nos approvisionnements résultent de ce que l'on appelle les ramasses.
00:35 Les ramasses, ce sont chaque matin plusieurs camions qui vont dans les grands magasins pour récupérer des denrées alimentaires qui arrivent en fin de date.
00:45 C'est également des ramasses dans des entrepôts d'agro-alimentaires.
00:50 Nous constatons une baisse très sensible de cette ramasse.
00:55 Nous l'avons même chiffrée du 1er janvier au 31 juillet à 180 tonnes.
01:00 180 tonnes, ça représente la diminution d'une année. L'année dernière, c'est à peu près la diminution que nous avons constatée.
01:07 Alors, il y a une explication à ça, évidemment.
01:11 L'explication est que les grands magasins, les grandes enseignes maintenant pratiquent également la lutte contre le gaspillage.
01:21 Les commerciaux sont alertés lorsque les denrées alimentaires vont tomber de date dans 4-5 jours et commencent à mettre au point des processus de vente pour écouler ces produits.
01:32 Avec des prix moins chers, du coup.
01:34 Avec des prix moins chers. Il y a différents processus.
01:37 Le résultat est que, et ça va dans le bon sens, il faut le souligner, c'est la lutte contre le gaspillage.
01:41 Et nous, par contre, nous arrivons après, nous diminuons en quantité et surtout en qualité.
01:47 Ce qui est embêtant, Jean Goyer, vous expliquez bien le mécanisme, merci d'être aussi clair, c'est que vous avez moins de produits à la ramasse,
01:56 mais vous avez aussi peut-être du côté des associations avec lesquelles vous travaillez, plus de bénéficiaires vu le contexte économique.
02:01 C'est le parallèle. Le parallèle qui est un paradoxe, c'est que nous diminuons la ramasse, mais nous assistons à une augmentation du nombre de bénéficiaires.
02:09 Cette augmentation, nous la chiffrons à peu près à 9%, et elle se manifeste de deux façons.
02:14 D'abord, les associations qui sont en partenaire avec nous, vous l'avez rappelé, 65, sont en demande de plus de denrées alimentaires,
02:22 et nous avons de nouvelles associations qui frappent à la porte, que nous sommes obligés d'accueillir ou pas.
02:30 Notre but, nous ne voulons pas refuser des bénéficiaires, et fatalement, le panier du bénéficiaire a tendance à baisser.
02:39 - Jean Goyer, le président de la Banque Alimentaire de la Loire, est notre invité ce matin. Vous pouvez nous appeler maintenant pour partager vos bons plans face à la hausse des prix dans l'alimentaire, notamment. 0477 10 0 0 10.
02:51 - On a bien compris l'équation, Jean Goyer, aujourd'hui. Très concrètement, vous pouvez tenir combien de temps sans rien changer au fonctionnement de la Banque Alimentaire de la Loire ?
03:00 - Nous allons tenir, quoi qu'il en soit, nous allons tenir, et nous n'allons pas modifier notre fonctionnement. La Banque Alimentaire a cette faculté de s'adapter aux besoins.
03:13 - Ça veut quand même dire revoir ces modes d'approvisionnement ? Vous avez une marge de manœuvre ou pas ?
03:17 - Oui, bien sûr, nous sommes à la recherche constante de nouveaux approvisionnements. Il ne faut pas oublier que, sauf erreur de ma part, mais il y a encore 10 millions de tonnes de marchandises gaspillées ou perdues.
03:31 Donc, vous voyez, il y a encore une manne, mais il faut s'en donner la peine. C'est la raison pour laquelle nous avons créé un comité, un ensemble de bénévoles, qui s'occupe essentiellement de la recherche de nouvelles sources d'approvisionnement.
03:46 - Ça paye pour l'instant, Jean Goyer ?
03:48 - Oui, ça paye, ça paye, parce que les médias font bien leur travail, relaient bien nos besoins, et les industriels, le monde agricole, tout le monde entend, et nous avons un accueil assez favorable.
04:02 - Est-ce que vous allez pouvoir éviter, je dis éviter parce que ce n'est pas forcément dans vos principes, d'acheter plus ? Parce que vous achetez aussi une part des produits.
04:09 - Alors ça, c'est un autre aspect de la banque alimentaire. Vous le savez, la banque alimentaire a deux missions. C'est la lutte contre le gaspillage et l'aide aux plus démunis de nos concitoyens.
04:18 Le mot "achat" est un mot qui était banni de notre vocabulaire. Or, depuis le Covid, nous sommes obligés d'acheter, à telle fin que nous avons modifié notre charte nationale pour englober le mot "achat" et un autre mot également maintenant,
04:32 non seulement "aide alimentaire", mais également de produits non alimentaires. Donc, nous achetons, et on pourra voir l'impact de l'inflation, bien sûr, sur ces achats, ça représente 4%.
04:44 - Ça reçoit une petite part.
04:46 - Et à ce titre, je voudrais exprimer au nom de la banque alimentaire toute ma solidarité avec les autres acteurs du réseau qui connaissent les mêmes difficultés que nous, et parfois d'une façon beaucoup plus importante et beaucoup plus grave.