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"C'est vraiment à la frontière entre l'art et le sport." Matthias Dandois est 9 fois champion du monde de BMX. Pour neo, il décrit la pratique de ce sport aussi atypique que dangereux. ⚠️

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00:00 C'est vrai que c'est un sport dangereux.
00:02 Je me suis cassé la cheville deux fois à la gauche, une fois à la droite.
00:05 Je me suis éclaté la tête par terre aux Etats-Unis il y a six ans.
00:09 Du coup, j'ai encore des traces sur la tête.
00:10 Mais ça fait partie du sport et c'est bien parce qu'après une blessure,
00:13 surtout quand tu t'arrêtes plusieurs mois, quand tu remontes sur ton vélo,
00:16 tu y arrives avec une perspective différente.
00:18 Et souvent, c'est là où tu vas être hyper créatif et c'est là où c'est hyper intéressant.
00:21 Salut, c'est Mathias Dordois, neuf fois champion du monde de BMX.
00:24 Pour Néo, je viens vous parler de ma passion pour cette discipline.
00:27 Ça va être comme ça.
00:28 J'ai commencé le BMX flat à 12 ans.
00:31 J'ai vu du BMX à la télé, à l'émission C'est mon choix.
00:33 Je trouvais les figures trop belles et le vélo trop beau.
00:35 Et du coup, Noël d'après, j'ai commandé un vélo à mes parents, que j'ai eu.
00:39 Je n'ai jamais arrêté et j'ai gagné ma première compétition en 2004,
00:43 ma première compétition pro en 2006 et mon dernier championnat du monde en 2021.
00:47 Après, il y a un gros changement.
00:48 Je suis devenu un peu plus de 100% sur le vélo.
00:51 Je suis devenu un peu plus de 100% sur le vélo.
00:53 Je suis devenu un peu plus de 100% sur le vélo.
00:54 Et mon dernier championnat du monde en 2021.
00:56 Après, il y a un gros challenge qui arrive en août.
00:59 C'est les championnats du monde de Glasgow.
01:01 Je vais essayer d'aller chercher un dixième titre.
01:03 Le BMX flat, c'est une des disciplines du BMX,
01:19 qui veut dire "bicycle motocross",
01:21 qui consiste à faire des figures sur un sol plat.
01:23 C'est comme du break sur un vélo, c'est une sorte de danse.
01:26 Donc il n'y a qu'un sol plat, mon vélo.
01:28 Le BMX flat, c'est jugé sur cinq critères différents.
01:30 Les deux plus importants critères, c'est l'originalité et la difficulté.
01:34 L'originalité, parce qu'il faut inventer ses propres figures.
01:37 Et après, on est jugé sur le style, la diversité des figures et la consistance.
01:41 Donc le nombre de pieds posés par terre,
01:43 donc forcément le moins de pieds posés au sol.
01:45 Et c'est noté sur 100.
01:46 La dimension artistique de ce sport, elle est prépondérante
01:49 parce que c'est impossible de gagner une compétition sans inventer ses propres figures.
01:52 Donc c'est vraiment à la frontière entre de l'art et du sport.
01:55 Il faut toujours se remettre en question.
01:57 Les juges, ils attendent des nouvelles figures à chaque compétition.
01:59 Parfois, tu as des idées, parfois non.
02:01 Et voilà, c'est vraiment un processus créatif.
02:04 Donc c'est pour ça que j'aime autant ce sport,
02:06 c'est que ce n'est pas que des muscles, c'est aussi beaucoup de cerveau.
02:09 C'est vrai que c'est un sport dangereux, surtout que je fais du street aussi,
02:17 donc utiliser le mobilier urbain,
02:18 donc sauter des marches, grinder des barres d'escalier.
02:21 Donc là, quand on tombe, on se fait vachement mal.
02:23 Je me suis cassé la cheville deux fois à la gauche, une fois à la droite.
02:27 Je me suis éclaté la tête par terre aux États-Unis il y a six ans.
02:30 Du coup, j'ai encore des traces sur la tête.
02:32 Là, c'est n'importe quoi, on dirait un vieux tatouage.
02:33 Ce n'est pas vraiment que ça fait mal,
02:34 c'est qu'après, tu ne peux plus rien faire pendant quelques mois.
02:37 Tu t'ennuies, c'est ça le problème d'une blessure, c'est que c'est long.
02:40 Mais ça fait partie du sport et c'est bien parce qu'après une blessure,
02:44 surtout quand tu t'arrêtes plusieurs mois, quand tu remontes sur ton vélo,
02:46 tu y arrives avec une perspective différente.
02:49 Et souvent, quand tu reviens de blessure, c'est là où tu vas être hyper créatif
02:51 et c'est là où c'est hyper intéressant.
02:53 En 2008, j'avais 18 ans et j'arrive à Tokyo en outsider total.
02:57 Il n'y a personne qui me connaissait.
02:58 Il y avait la superstar de la discipline qui était un Anglais à l'époque,
03:01 qui s'appelle Sam Fox.
03:02 Et les championnats du monde à l'époque, c'était sous forme de battle un contre un.
03:05 Donc globalement, on avait deux minutes trente chacun,
03:08 qu'on pouvait utiliser comme on voulait.
03:09 C'était en one to one et à la fin, il n'en restait plus qu'un.
03:12 J'ai réussi à me qualifier jusqu'en finale
03:14 et donc je me suis retrouvé en finale contre Sam, cet Anglais.
03:17 Je me rappelle qu'il ride très bien, moi aussi.
03:19 Et à la fin de deux minutes trente, je vois qu'on est égalité
03:22 et il y a un petit moment de flottement, les juges ne savent pas quoi faire.
03:25 Et moi, j'y retourne pour un round, ce qui n'était pas légal,
03:28 mais juste j'ai fait pour le public et je rentre un tricks de ouf.
03:30 Et lui, du coup, il se sent obligé d'y aller.
03:32 Je pense que ça a fait un peu pencher la décision des juges vers moi.
03:37 À l'époque, je lui ai fait un petit peu à l'anglaise d'ailleurs
03:39 et je me suis retrouvé sur le podium.
03:40 Je me souviens, j'étais comme un ouf, champion du monde à 18 ans.
03:44 Je savais que ma vie avait changé à ce moment-là.
03:46 Je venais d'avoir le bac.
03:48 Du coup, c'était la condition que m'avaient mis mes parents pour passer full pro.
03:53 C'était un chouette souvenir.
03:54 Est-ce que ce n'est pas frustrant d'être champion du monde neuf fois
03:57 et d'être si peu connu du grand public ?
03:59 Non, je suis refait, en fait.
04:00 Les gens, ils veulent être connus, mais c'est le pire fardeau d'être connu.
04:03 Moi, on me demande une photo par jour, peut-être,
04:05 et j'arrive à échanger avec cette personne et passer un moment cool.
04:08 Si c'était 50 fois dans la journée, je serais moins agréable.
04:11 Donc, franchement, j'ai la meilleure situation.
04:13 Je fais ce que j'aime, je gagne bien ma vie
04:15 et je suis agréable avec les gens qui me connaissent dans la rue.
04:18 Donc, c'est plutôt cool.
04:19 [Musique]

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