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NewsTranscription
00:00 le clin d'œil d'Eugénie Bastier.
00:02 Eugénie, vous nous parlez ce matin d'une polémique qui a agité la semaine.
00:05 Un gynécologue à Pau s'est fait conspuer parce qu'il avait refusé d'examiner une femme trans.
00:11 - Eh oui, nous ne sommes pas dans une chanson de Michel Sardou.
00:13 Ceci n'est pas un voyage en absurdi que l'on fait lorsque l'on s'ennuie.
00:17 Le docteur Victor Accarian, gynécologue obstétricien à Pau,
00:20 a été accusé de transphobie par plusieurs associations LGBT.
00:24 Pourquoi ? Parce qu'il a affirmé qu'il ne souhaitait pas recevoir dans son cabinet
00:27 des hommes devenus femmes, mais toujours dotés d'appareils reproductifs masculins,
00:32 parce qu'il n'avait pas la compétence de s'en occuper.
00:34 Alors, faisons un peu d'étymologie.
00:36 Le mot gynécologue vient du mot grec "gyne" qui signifie "femme" et l'ogos "science".
00:41 C'est la science des femmes, c'est-à-dire, faut-il le préciser,
00:44 des personnes dotées d'appareils reproducteurs féminins et de chromosomes XX.
00:49 Un homme qui se proclame femme n'a rien à faire dans le cabinet d'un gynécologue.
00:53 Cela n'a rien à voir avec la transphobie, du latin "phobos", "effroi",
00:57 la peur des trans, néologisme totalitaire inventé pour désigner quiconque
01:01 n'est pas d'accord avec l'idéologie du genre.
01:03 - Alors cette anecdote, elle est assez révélatrice d'une question qui hante nos sociétés.
01:08 - Oui, et cette question, elle est un peu étrange, c'est "qu'est-ce qu'une femme ?"
01:11 Pour les théoriciens du genre, il faut distinguer le sexe biologique de l'identité de genre,
01:16 ce qu'on a entre les jambes et ce qu'on a dans la tête, en gros.
01:18 Donc on peut se proclamer femme ou homme sur simple déclaration.
01:22 Alors ce n'est pas sans poser quelques contradictions.
01:24 Dans un documentaire édifiant intitulé "What is a woman",
01:28 le journaliste conservateur Matt Walsh parcourt l'Amérique en posant à des gens variés cette question.
01:32 "What is a woman ?" "Qu'est-ce qu'une femme ?"
01:34 Alors il interroge notamment des universitaires spécialistes de la théorie du genre.
01:38 Il demande par exemple à l'un d'entre eux "Qu'est-ce qu'une femme ?"
01:41 Le type, assez mal à l'aise, lui répond "Eh bien, c'est une personne qui s'identifie en tant que femme."
01:46 Le type lui répond "Mais qu'est-ce qu'une femme ?" Et etc.
01:48 C'est un raisonnement totalement circulaire, puisque répondre que la femme serait une anatomie,
01:53 ce serait une insulte au transgenre.
01:55 Mais dire qu'une femme serait autre chose que l'anatomie,
01:57 c'est-à-dire des comportements, des traits psychologiques, une bonne manière de s'habiller,
02:00 eh bien ce serait tomber dans l'essentialisme, évidemment.
02:03 C'est absurde, mais sachez que des départements entiers des universités occidentales
02:07 sont consacrés à ces questions.
02:08 - Bon, qu'est-ce que ça dit de notre civilisation, Eugénie ?
02:11 - "Les femmes sont-elles les seules à avoir un col de l'utérus ?"
02:14 Cette phrase, cette question a été posée à Boris Johnson lorsqu'il était Premier ministre.
02:18 Alors on imagine ce que Churchill aurait répondu.
02:21 On aurait pu s'attendre à ce que l'humanité occidentale,
02:23 après avoir inventé la bombe atomique et la démocratie,
02:26 à la veille d'affronter des défis aussi graves que le changement climatique
02:30 ou les crises migratoires, se pose des questions un peu plus complexes.
02:33 Mais non, nos sociétés libérales se déchirent sur la définition du mot "femme",
02:38 question à laquelle un homme préhistorique aurait pu répondre sans difficulté.
02:41 On le voit, le progrès progresse.
02:44 Lorsqu'en avril 1453, les Turcs ont mis le siège devant Constantinople,
02:49 la légende dit que l'empereur byzantin Constantin XI
02:51 était si occupé à discuter de la question du sexe des anges
02:55 qu'il en aurait oublié de défendre sa ville.
02:57 Gageons que le réel viendra bientôt rattraper nos querelles byzantines.
03:01 - Le clin d'œil d'Eugénie Bastier chaque vendredi sur Europe 1.
03:04 Merci beaucoup Eugénie.