7.000 migrants à Lampedusa : Agnès Pannier-Runacher «indignée par l'attitude de Marion Maréchal»

  • l’année dernière

L'arrivée de 7.000 migrants à Lampedusa en Italie ébranle toujours le monde politique ce vendredi. Invitée d'Europe 1 ce matin, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, a tenu à condamner la position de Marion Maréchal sur le sujet, laquelle est actuellement en déplacement sur l'île italienne.


Retrouvez "La Grande interview Europe 1 - CNews de Romain Desarbres" sur : http://www.europe1.fr/emissions/lentretien-de-romain-desarbres
Transcript
00:00 Je voulais tout d'abord vous interroger sur la situation migratoire.
00:02 Vous êtes membre du gouvernement français.
00:04 7000 migrants sont arrivés en quelques heures sur l'île de Lampedusa,
00:08 en provenance d'Afrique essentiellement.
00:10 Qu'est-ce qu'il faut leur dire à ces migrants ?
00:13 Alors d'abord, permets-toi de dire mon indignation par rapport à l'attitude de Marion Maréchal-Le Pen.
00:19 Je le dis parce que vous l'aurez sur votre plateau tout à l'heure.
00:21 On ne fait pas de la politique de manière charognarde.
00:28 On ne se met pas en scène devant des malheureux qui ont traversé la Méditerranée,
00:32 comme vous le dites, au péril de leur vie.
00:34 Alors nous, nous agissons.
00:36 Nous agissons avec humanisme parce qu'il faut prendre en compte ce que vivent ces gens
00:41 et les raisons qui les poussent à traverser la Méditerranée au péril de leur vie.
00:46 Nous agissons avec fermeté parce que ceux qui n'ont pas leur place en Europe
00:50 doivent être raccompagnés à la frontière.
00:52 Et nous agissons de manière implacable vis-à-vis des réseaux qui aujourd'hui organisent
00:58 ce qui s'apparente à une traite des humains.
01:00 Il faut quand même le dire.
01:02 Et vous savez que le ministre de l'Intérieur a doublé les effectifs à la frontière
01:07 entre la France et l'Italie, les effectifs de police, les effectifs de gendarmerie,
01:12 que les militaires de l'opération Sentinelle ont également été doublés,
01:17 qu'il y ait une brigade franco-italienne,
01:20 ce qui montre l'importance aussi de la coopération européenne.
01:23 Nous agissons sur le terrain et cela a des effets.
01:26 Le nombre d'accompagnements à la frontière a été augmenté de 70% depuis le début de l'année.
01:34 Et aujourd'hui, nous avons démantelé plus de 200 réseaux de passeurs.
01:39 Et je crois que c'est ça qui est l'essentiel, c'est de démanteler les passeurs.
01:42 Agnès Pagny-Runacher, vous savez que le point faible,
01:45 c'est évidemment le renvoi des personnes en situation irrégulière.
01:50 D'ailleurs, votre gouvernement projette de donner des papiers
01:54 à des personnes qui sont en situation irrégulière,
01:56 celles qui travaillent dans les métiers en tension.
01:58 Mais je crois qu'on est en train de tout mélanger.
02:00 Il y a une différence entre des migrants qui arrivent aujourd'hui aux frontières de l'Europe
02:05 et des gens qui travaillent depuis des années dans l'hémorragie la plus totale,
02:10 parce que tout le monde est très content de profiter de leur travail en France
02:13 et qui, effectivement, appellent un traitement adapté.
02:16 Et je ne suis pas la seule à le dire, puisque vous savez que Mme Mélanie
02:20 est la première à parler de régularisation de sans-papiers.
02:23 M. Orban, qui est pourtant le grand défenseur, l'allié de Mme Le Pen,
02:28 est le premier à régulariser des sans-papiers.
02:31 Donc il faut bien faire la différence entre les gens qui sont intégrés sur notre territoire,
02:35 qui travaillent, qui payent des charges sociales, parce que c'est parfois le cas,
02:39 ou en tout cas qui contribuent au fonctionnement de notre pays,
02:43 et ceux qui arrivent à nos frontières et pour lesquels il faut trouver des solutions.
02:47 Il faut trouver des solutions parce qu'il y a un enjeu aussi de comprendre l'origine des migrations.
02:52 Est-ce que c'est économique ?
02:53 C'est le travail que nous menons avec certains pays de la Méditerranée
02:57 pour avoir des partenariats, des accords pour les retenir dans leur pays.
03:01 Est-ce que c'est d'origine climatique ?
03:03 Vous savez qu'aujourd'hui, le dérèglement climatique va induire des déplacements
03:07 et c'est pour ça qu'il est aussi responsable de ne pas regarder cet aspect-là.
03:11 Ou est-ce que c'est pour des raisons de risque pour leur vie, de guerre dans leur pays ?
03:16 Et là, il faut faire preuve effectivement d'humanité.
03:19 Mais vous savez, Agnès Pannier-Runacher, que ce que vous dites, c'est entendu en Afrique.
03:24 On entend des migrants qui sont à Vintimie, qui veulent aller travailler en France
03:28 parce qu'ils disent que les Français ne veulent pas occuper certains postes.
03:32 Donc ça crée un appel d'air.
03:34 De fait, ça fait venir des illégaux en France.
03:38 Romain Désabre, d'abord je crois qu'il faut rappeler
03:41 que la France n'est pas le plus grand pays d'accueil en ce moment, c'est factuel.
03:45 Les migrants, ils choisissent plutôt le Royaume-Uni ou plutôt l'Allemagne.
03:50 Ça, c'est un premier fait.
03:51 Peut-être parce que notre politique est une politique aussi de fermeté,
03:55 c'est-à-dire que nous sommes effectivement humains,
04:00 mais nous avons aussi de la fermeté et nous agissons contre les passeurs.
04:04 et ça je crois que c'est l'essentiel, d'agir contre l'immigration illégale.

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