Mort de Lilou au CHU de Brest: "On a le sentiment que des choses nous sont cachées" affirme l'avocat de la famille
À Brest, une adolescente est morte le 3 août dernier après une banale opération du dos. Le parquet de Brest a alors ouvert une enquête pour homicide involontaire. L'avocat de la famille de Lilou était l'invité du Live sur BFMTV.
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00:00 Absolument, en tout cas ils veulent qu'elle soit reconnue par l'équipe de soins
00:03 parce que c'est vrai que ce dossier on a pu le travailler ensemble
00:07 donc avec cinq professeurs de médecine au total,
00:09 on a quand même des informations assez précises sur ce qui s'est passé.
00:13 En tout cas, le schéma semble assez bien tracé pour nous
00:16 donc ils ont à peu près cet historique qui s'est très vraisemblablement passé
00:20 mais ils aimeraient que ce soit reconnu.
00:21 Ils ont été reçus par la direction qui leur a expliqué qu'ils ne savaient pas encore,
00:26 à un mois des faits, ils ne savaient pas encore vraiment ce qui s'était passé,
00:29 qu'ils avaient certainement eu des erreurs mais pas forcément des fautes.
00:31 Ça c'est des termes qui les ont blessés particulièrement
00:34 et c'est contre ces termes-là qu'ils veulent se battre principalement
00:38 avec une reconnaissance humaine de ce qui s'est passé, c'est surtout ça.
00:41 Maître, selon la chronologie à laquelle vous avez eu accès,
00:45 selon le dossier médical,
00:46 on comprend que quand les parents viennent voir Lilou à 15h,
00:50 les médecins se veulent rassurants et entre 15h et 22h,
00:53 il n'y a pas de nouveaux actes médicaux qui sont réalisés
00:56 si ce n'est une prise de sang qui est faite à 22h,
00:59 prise de sang qui se veut alarmiste et suite à cette prise de sang,
01:03 les médecins prévoient d'intervenir, de l'opérer
01:08 et vous me précisez que cette opération n'a lieu qu'à 5h du matin.
01:13 Oui, voire n'a même pas lieu puisque l'enfant va décéder avant
01:15 mais en tout cas elle aurait dû se passer à 5h du matin.
01:17 Alors c'est même à 15h40 qu'effectivement la famille va être reçue
01:21 avec deux réanimateurs pédiatres et l'ORL
01:24 qui a constaté cette brèche trachéale
01:27 et il leur explique qu'effectivement les choses devraient rentrer dans l'ordre
01:30 dans les 2 à 5 jours et il est même évoqué, c'est au dossier médical,
01:34 la possibilité de réintervenir pour la scoliose.
01:36 Donc on est quand même plutôt sur une situation
01:38 qui semble rentrer dans l'ordre dans les prochains jours.
01:42 Et effectivement de 15h40 jusqu'à 21h55 précisément,
01:45 il n'y a plus tellement d'actes qui vont être réalisés,
01:48 il reste un service de réanimation donc il y a des constantes en permanence
01:51 mais c'est au moment des analyses biologiques
01:53 qui vont être faites de manière fortuite et aléatoire à 21h55
01:57 que l'équipe de soins va se rendre compte que la situation est gravissime
02:00 et que l'enfant souffre d'un manque d'oxygène prolongé depuis longtemps.
02:05 – Quelle est la position de l'établissement ?
02:09 Que dit le CHU aux parents de Lilou ?
02:12 – Ce que je vous ai dit tout à l'heure finalement
02:15 c'est que la directrice leur a expliqué qu'il y avait certainement des erreurs
02:19 mais pas forcément des fautes.
02:20 Ils se retranchent un peu globalement derrière l'enquête pénale
02:23 alors que rien ne nous empêche naturellement de discuter entre nous.
02:27 Moi j'avais même proposé une réunion amiable contradictoire
02:31 pour rencontrer l'équipe de soins avec les parents
02:33 pour que les choses puissent être dites dans l'intimité de chacun,
02:35 pour le moment je n'ai pas de retour là-dessus,
02:37 j'ai appuyé le fait qu'effectivement nous n'avions pas toutes les pièces au dossier
02:40 ce qui est inacceptable mais je n'ai toujours pas de retour sur ce point.
02:45 Je n'ai aucun échange particulier avec le CHRL de Brest.
02:49 – Vous n'avez pas le sentiment que l'hôpital cache des choses, des documents ?
02:55 – Alors si, bien entendu, pour faire ce contentieux toute la journée c'est usuel,
02:59 c'est-à-dire qu'il y a systématiquement dans les dossiers médicaux transmis
03:02 des pièces qui ne vont pas nous être remises, c'est quasiment systématique.
03:06 C'est d'ailleurs un des sels contentieux judiciaires
03:08 où il faut demander la preuve de la faute de l'adversaire à l'adversaire.
03:13 Donc effectivement on a souvent des surprises là-dessus.
03:16 Là on a des éléments où factuellement on sait
03:18 qu'ils sont faux dans le dossier médical.
03:19 Donc il faudra que le CHU de Brest s'en explique.
03:23 Mais effectivement on a ce sentiment que des choses cherchent à être cachées.
03:26 Ce qui est effectivement dérangeant sur le décès d'une petite fille de 11 ans,
03:31 je pensais effectivement que le CHU me répondrait directement
03:33 et qu'on serait en transparence dans nos échanges.