“On a l’impression que c’est la colonisation qui a ramené l’homosexualité alors qu’elle a ramené l’homophobie”. À travers ses voyages, la drag queen Nicky Doll part à la rencontre les communautés LGBTQ + partout dans le monde.

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00:00 on a l'impression que c'est la colonisation qui a ramené l'homosexualité,
00:02 alors que non, elle a ramené l'homophobie.
00:04 Réfléchissez à cette phrase pendant une seconde et voyez vos poils serricés.
00:08 Salut Konbini, c'est Niki Dull et je suis là pour parler des voyages de Niki.
00:11 Alors le concept des voyages de Niki, c'est Niki un peu en mode globe trotteuse,
00:15 backpack girl, en sachant qu'elle n'est pas tout le temps en drag,
00:18 parce qu'il y a Karl aussi.
00:19 Et en fait, je vais toujours faire un show dans un pays différent
00:24 et en attendant d'aller faire le show, qui arrive généralement à la fin de l'épisode
00:28 pour que vous puissiez attendre le glamour,
00:29 je rencontre des gens locaux, que ce soit d'autres drag queens,
00:32 que ce soit d'autres drag kings, d'autres artistes,
00:35 mais aussi des activistes, des personnes non-binaires ou transgenres
00:39 et qui vont m'expliquer en fait ce que c'est que d'être une personne queer
00:42 dans leur pays, dans leur culture.
00:43 En août 1980, il n'y avait que sept lesbiennes ici.
00:47 Mais en rentrant chez nous, chacune d'entre nous a raconté
00:51 « Il y a un endroit où tu peux être libre et en sécurité ».
00:55 L'année suivante, nous étions déjà une centaine.
00:59 On a trouvé notre refuge.
01:01 Mais qui vont aussi m'expliquer la place de la queer identité
01:03 ou de la culture LGBT dans leur culture,
01:07 que ce soit religieuse, que ce soit mythologique, que ce soit etc.
01:09 J'avais peur, j'étais inquiet de ne pas être accepté
01:13 en tant que personne qui aime porter du maquillage et des talons.
01:19 Mais à la fin de ma formation, j'ai demandé à mon maître
01:22 si c'était grave que j'aime porter des choses qui brillent.
01:26 Et il m'a dit « Tu sais, le bouddhisme est quelque chose qui évolue avec le temps ».
01:31 Et sur la saison 1, on va dans quatre destinations.
01:34 On a fait l'Inde, la Grèce, le Mexique et le Japon.
01:37 Officieusement, Niki Doll a besoin d'à peu près 3 à 4 valises
01:41 pour pouvoir voyager et pouvoir être complètement indépendante.
01:45 Mais elle peut le faire en deux.
01:46 Mais c'est très chiant et très lourd.
01:49 On arrive à rendre ça très simple, mais il y a beaucoup de ravalement de façade quand même
01:53 pour se transformer en cette jolie Suédoise.
01:55 Une drag queen, c'est comme un gremlin, il ne faut pas la mouiller.
01:57 C'est tellement ça.
02:00 Il ne faut pas la mouiller, on résiste très mal à la chaleur.
02:03 C'est un peu notre kryptonite.
02:05 Parce que le Cénote, c'est sublimissime et il faisait probablement 45 degrés
02:21 avec 100% d'humidité.
02:23 Donc je suis arrivé avec un brushing et je suis reparti avec une afro.
02:25 C'était magnifique, par contre.
02:27 Mais ce n'est pas simple.
02:29 La scène des Backwater du Kerala, ce qui était drôle,
02:31 c'est que je me sentais vraiment comme dans Priscilla, Folle du désert,
02:34 à vivre mon moment.
02:36 Et après, je regardais un peu sur la gauche et je voyais un bateau de pêcheurs qui était genre...
02:40 Je pense que les voyages de Niki permettent à éduquer sur la queer identité,
02:46 mais elle permet aussi à l'Occident de se rendre compte qu'on n'a pas tout inventé
02:51 et que des fois, on a même foutu un peu le bordel chez les autres.
02:55 J'ai Maya qui me dit dans l'épisode de l'Inde qu'on a l'impression que c'est la colonisation
02:59 qui a ramené l'homosexualité, alors que non, elle a ramené l'homophobie.
03:02 Réfléchissez à cette phrase pendant une seconde et voyez vos poils tirer.
03:06 Voilà.
03:07 Ces rencontres m'ont énormément bouleversé parce que j'avais cette idée de faire ce projet-là,
03:13 mais on avait une idée vague éditoriale et chaque rencontre a étoffé encore plus l'épisode.
03:20 Pour moi, il est avant tout mon fils.
03:23 Si mon fils trouve son bonheur à sa manière, je le soutiens comme toujours.
03:28 Et ça a toujours été ainsi.
03:30 Ouh là, ça va être dur.
03:31 Mais c'est surtout des témoignages, ça veut dire que maintenant,
03:33 si vous regardez ces épisodes-là et que vous allez entendre parler,
03:36 par exemple, de la transidentité, vous allez peut-être avoir Grace Banu dans votre esprit.
03:40 Vous allez avoir Maya de Drag Queen.
03:42 Vous allez pouvoir défendre des sujets que vous ne connaissez pas forcément au quotidien
03:46 grâce à votre entourage proche,
03:48 mais grâce à ces personnes-là qui vivent à des milliers de kilomètres de chez vous.
03:50 Et je pense que ce qui m'a marqué le plus, à la limite,
03:53 c'est peut-être le type de drag rencontré dans différents pays.
03:57 Je m'attendais à Angresse.
03:58 En fait, je ne sais pas à quoi je m'attendais en Grèce,
03:59 mais je ne m'attendais pas à une scène aussi punk, aussi contestataire.
04:04 Il y avait vraiment un côté revanchard et nouvelle air en Grèce qui était hyper inspirante.
04:11 En Inde, je m'attendais à avoir une scène Bollywood hyper développée et elle m'a fait rêver.
04:15 [Musique]
04:21 Et au Japon, il y avait ce côté animé qui m'a toujours animé.
04:26 Les Voyages de Nuki, déjà, ce n'est pas forcément un projet qui est uniquement fait pour ma communauté.
04:32 C'est une lettre d'amour à ma communauté, mais c'est d'abord un projet pour tout le monde.
04:36 Tout le monde peut le regarder, que ce soit vos enfants les plus petits,
04:39 vos grands-parents les plus âgés.
04:41 Sans insulter les plus âgés, surtout ramenez les "eux" devant l'écran.
04:45 C'est quelque chose qui se regarde en famille, c'est quelque chose qui est censé célébrer,
04:48 surtout d'abord, la race humaine, tout simplement.
04:50 Et montrer qu'on peut vivre ensemble sans forcément se craindre.
04:53 Et surtout, si vous avez apprécié Drag Race parce qu'il y avait ce côté fun, compétition,
04:58 sulfureux, avec du drag, vous allez adorer parce qu'il y a du drag.
05:02 Si vous êtes moins Drag Race, moins compétition, moins téléréalité,
05:05 vous allez aussi adorer parce que ce n'est pas du tout ça non plus.
05:07 On emprunte du coup certains codes du drag parce que j'en suis une,
05:11 mais à côté de ça, on est vraiment dans l'humain et on est vraiment dans la découverte.
05:15 Et vous allez vraiment voyager.
05:17 À côté des paillettes, du sequin et des perruques,
05:21 vous allez voir des scènes sublimes avec les backwater du Kerala.
05:24 Je vous laisse regarder ça sur Google.
05:25 Ou alors, ne regardez pas sur Google, sur France.tv, sur les Voyages de Niki.
05:28 Vous allez vraiment kiffer.
05:29 C'est hyper fun et c'est très divertissant.
05:32 Et c'est très coloré, évidemment.
05:33 Comédie !

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