• l’année dernière
BFMTV s'est procuré deux lettres entre le rectorat et les parents de Nicolas, harcelé, qui s'est suicidé à la rentrée. 

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Transcription
00:00 -Oui, pour bien comprendre la chronologie des faits,
00:03 se rappeler que les faits de harcèlement
00:05 avaient commencé en décembre 2022,
00:08 que cet élève et les parents avaient alerté l'établissement,
00:12 au point d'ailleurs d'obtenir un entretien
00:14 avec la direction de l'établissement le 10 mars dernier,
00:18 et voyant qu'il ne se passait rien,
00:20 ou en tout cas pas grand-chose, aux yeux des parents,
00:23 eh bien les parents ont pris leur plume et ont écrit une lettre,
00:26 une lettre que nous nous sommes procurée
00:28 à la direction de l'établissement, avec des phrases qui,
00:31 maintenant que l'on connaît l'issue tragique de cette affaire,
00:35 résonnent absolument de façon terrible.
00:37 "Depuis notre entretien avec vous", écrivent les parents,
00:41 "nous ignorons toujours si une action quelconque a été menée.
00:45 Nous avons décidé d'agir devant votre immobilisme,
00:49 celui de votre administration et celui de vos professeurs."
00:53 Et ils ajoutent, "il est incompréhensible
00:56 que vous puissiez laisser un adolescent subir
00:58 une telle violence, verbale et psychologique,
01:02 dans votre établissement sans réagir."
01:04 Et ils terminent ainsi, "Aussi allons-nous déposer plainte
01:08 et vous considérer comme responsable
01:10 si une catastrophe devait arriver à notre fils."
01:14 Et quand on connaît l'issue de cette histoire,
01:16 ces mots résonnent, encore une fois, de façon terrible.
01:19 Cette lettre, elle date du 18 avril.
01:22 Entre-temps, les parents ont déposé une main courante,
01:26 et puis il ne se passe rien jusqu'à cette réponse
01:29 que nous nous sommes procurées du rectorat,
01:31 réponse qui est datée du 4 mai et qui est absolument terrible.
01:36 Terrible d'abord parce que le rectorat,
01:39 en réalité, la direction des ressources humaines du rectorat
01:43 parle de harcèlement supposé.
01:45 Les faits sont constitués, les parents ont alerté,
01:48 le rectorat persiste à parler de harcèlement supposé.
01:52 Et voilà ce qui est écrit dans cette lettre du rectorat.
01:55 "Vous, les parents, vous avez remis en cause les fonctions
01:59 et menacé de dépôt de plainte le personnel de direction.
02:02 Les propos que vous avez tenus sont inacceptables."
02:06 Ils parlent aux parents.
02:08 "Vous avez reproché au personnel sa passivité
02:12 face à un harcèlement subi par votre enfant élevé
02:15 dans l'établissement.
02:17 Dans l'intérêt de votre enfant,
02:19 je vous enjoins d'adopter désormais
02:22 une attitude constructive et respectueuse
02:24 envers les membres de la communauté éducative."
02:27 Cette réponse apparaît non seulement scandaleuse,
02:30 mais totalement hors sol,
02:32 comme si, au fond, les faits reprochés à l'établissement,
02:35 les faits décrits par les parents et par l'enfant,
02:38 des faits documentés, n'avaient absolument aucune valeur.
02:42 Et tout à coup, quand on lit ces deux courriers,
02:45 on comprend mieux, un, pourquoi Gabriel Attal,
02:47 début septembre, ministre de l'Éducation,
02:50 a lancé une enquête administrative sur ces faits
02:54 parallèlement à l'enquête judiciaire,
02:56 mais surtout, les propos du ministre de l'Éducation
02:59 prennent tout leur sens.
03:01 "Souvenez-vous de ce qu'il a dit au moment des faits.
03:04 Nous ne sommes pas à la hauteur."
03:06 Eh bien, ces deux documents prouvent qu'effectivement,
03:08 l'institution Éducation nationale n'est pas à la hauteur
03:12 des faits qui se sont déroulés et de cette fin tragique.

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