Avec le projet Ecocéan à Marseille, "l'objectif est de repeupler la mer"
Depuis plusieurs années, la société Ecocéan jongle entre recherches et actions concrètes avec un objectif simple : repeupler la mer et préserver sa biodiversité. Pour cela, cette société privée, subventionnée par de nombreux acteurs a récemment inauguré ses nouveaux locaux sur le grand port maritime de Marseille. Deux laboratoires et une nurserie qui permettent à la petite dizaine de personnes sur site de tout mettre en place pour développer deux grands axes. Le premier consiste à installer dans les ports, une trentaine aujourd'hui, et sur les zones côtières de "Bio Hut" : des cages remplies de substrats et de coquilles d'huîtres permettant à la faune d'avoir un abri pour se reproduire en sécurité. Le second, le "bio restore" consiste à récupérer des larves prélevées par des pécheurs partenaires, les faire grandir en laboratoire puis les réintroduire une fois "la taille refuge" atteinte, afin de leur assurer un avenir et permettre à la faune sous-marine de croître en toute tranquillité
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00:00 L'objectif c'est bien de repeuper la mer et donc la manière dont on procède,
00:04 on a deux procédés très différents l'un de l'autre mais qui sont très complémentaires,
00:08 et le premier c'est de mettre des petits habitats, des petites maisons à poissons,
00:11 à l'intérieur des zones artificielles comme on peut voir derrière moi.
00:14 On a créé divers systèmes dont des systèmes de gabions avec des doubles grilles.
00:20 Donc vous voyez contre le quai il y a une grille qui a un support ici,
00:26 c'est des coquilles d'huître là, il y a un substrat à l'intérieur.
00:29 Dans lequel va se développer naturellement toute une petite faune qui va servir de nourriture.
00:35 Donc ça c'est une première solution qui se fait toute seule, passive on va dire,
00:46 on installe et naturellement la vie se développe,
00:49 et naturellement les individus vont grandir autour de ces biohubs.
00:53 Et l'autre solution qui est BioRestore, on fait intervenir des pêcheurs locaux,
00:57 des pêcheurs petits métiers qui viennent prélever les larves directement en mer avec des capteurs lumineux.
01:02 Le matin ils nous ramènent ces larves, toutes les larves qu'ils ont pêchées,
01:06 et on a des techniciens à Coacole, des gens qui vont s'occuper de ces poissons
01:09 pour les faire passer de 1 cm à 8 cm en 4-5 mois.
01:12 Là on est sur du poisson, on a des nuges, on a un apogon, on a un corbe,
01:16 et du coup c'est des petits individus qui ont besoin de manger des petites proies.
01:20 Et après on va les crier, les mettre en bassin,
01:22 et nous avons des sacs qui sont prêts pour le repeuplement qui va se dérouler la semaine prochaine.
01:29 Et une fois qu'ils ont atteint cette taille qu'on appelle refuge,
01:32 donc qu'ils sont suffisamment grands pour ne pas rentrer dans la bouche d'un gros prédateur,
01:36 on va les réintroduire dans le milieu, à l'extérieur du port, en plongée,
01:40 sur des fonds de 7-8 mètres, comme ça 2 ou 3 fois par an.
01:43 Alors c'est intéressant le fait de savoir si ce qu'on produit comme poisson est infinitésimale,
01:48 ou une goutte d'eau dans la mer, ou si on a une réelle contribution.
01:51 Donc il a fallu quand même pas mal d'années de recherche,
01:53 à discuter avec des laboratoires de recherche,
01:55 pour se rendre compte que finalement un projet comme ici,
01:57 juste en parlant de repeuplement, c'est à peu près 2 000 sars.
02:03 Alors on repeuple 4 000 individus, mais 2 000 sars par an.
02:07 Et 2 000 sars par an, ça représente 20 à 25 kilomètres de côte.