Elle était déjà venue au mois de juin pour nous raconter l'histoire de sa fille de 14 ans, victime de harcèlement scolaire dans son collège à Montpellier.
Aujourd'hui scolarisée dans un lycée, Flore va mieux. Mais elle est toujours suivies psychologiquement.
Aujourd'hui scolarisée dans un lycée, Flore va mieux. Mais elle est toujours suivies psychologiquement.
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00:00 mais là particulièrement, avez-vous ou vous votre enfant a été victime une ou plusieurs fois de harcèlement scolaire ?
00:05 On vous pose la question et vous pouvez bien sûr prendre la parole au 04 67 58 6000.
00:10 On pose cette question puisque le ministre de l'éducation Gabriel Attal a convoqué les recteurs d'académie.
00:17 C'est ça pour donner un petit peu les conseils ?
00:19 - Oui, pour une visioconférence hier suite au nouveau suicide d'un adolescent très récemment
00:24 pour lequel le rectorat avait répondu aux parents en les menaçant presque à demi-mot de dénonciation calomnieuse.
00:32 Et évidemment cette affaire fait grand bruit et a provoqué la colère du ministre qui a donc réuni les recteurs hier.
00:37 - Donc voilà, si ça vous est arrivé, vous votre enfant, vous nous appelez au 04 67 58 6000, vous allez pouvoir prendre la parole.
00:43 On va écouter Vanessa qu'on accueille ce matin, c'est la maman d'une adolescente harcelée dans un collège de Montpellier-Guillaume.
00:48 - Et qu'on accueille de nouveau. Bonjour Vanessa. - Bonjour.
00:50 - De nouveau parce que vous étiez déjà venue nous voir au mois de juin pour nous raconter l'histoire de Flore,
00:56 votre fille âgée de 14 ans à l'époque je crois. - C'est ça, oui.
00:59 - Elle en a 15 aujourd'hui, victime de harcèlement scolaire dans un collège de Montpellier.
01:03 On peut le citer ou... - Oui, oui, il avait décidé.
01:06 - Pas de difficulté là-dessus, le collège Léon Cordas où elle n'est plus aujourd'hui.
01:09 D'abord, comment va Flore ?
01:11 - Alors aujourd'hui elle va mieux. Elle a pu intégrer le lycée dont elle a été affectée,
01:19 un Georges O'Frush pour le citer.
01:21 Ça se passe très bien depuis 15 jours.
01:24 Moi j'ai prévenu quand même le lycée de ce qui s'était passé l'année dernière,
01:29 parce que c'est important que les professeurs et autres personnes de l'établissement puissent vérifier un peu et faire attention.
01:36 Donc elle va beaucoup mieux. La rentrée s'est très bien passée en tout cas.
01:40 - Alors Flore était victime, vous nous aviez raconté cela il y a trois mois,
01:43 de harcèlement de la part de deux camarades notamment. - Exactement.
01:47 - Le jour où vraiment tout a dérapé, c'est quand elle a fait, vous nous aviez raconté cela aussi,
01:55 un malaise à l'école où les pompiers avaient été obligés d'appeler le SAMU tellement elle était en panique par rapport à ce qu'elle vivait au quotidien.
02:02 - Tout à fait. Les pompiers et puis le SAMU sont intervenus.
02:06 Elle a été transportée au CHU en pédiatrie.
02:10 Elle a été vue par un psy directement sur le CHU, puis un neuropsychiatre.
02:21 - Elle est toujours un suivi ? - Elle est toujours suivie par deux psys,
02:26 un neuropsy plus un autre psy en ville pour qu'elle puisse se libérer.
02:31 C'était quelque chose de très dur, c'est le fait d'avoir perdu l'usage des jambes.
02:40 La tétanie a été tellement très très forte que ça lui a bloqué trois heures les jambes.
02:46 - Ce qui vous a marqué c'est ce que vous ont dit les pompiers à l'époque, qu'est-ce que vous attendez ? Que votre fille se suicide ?
02:52 - Exactement, ça a été la première phrase. Et là on réagit.
02:54 D'où mon étonnement, parce que je trouve que très peu de parents réagissent par rapport aux harceleurs et aux enfants harcelés.
03:01 C'est vrai que c'est difficile, je ne dirais pas le contraire, puisque moi je le savais aussi ce qu'elle vivait.
03:07 Mais j'étais très investie dans cet établissement, donc j'étais présente.
03:10 J'arrivais aussi à un peu modérer les choses.
03:15 Mais le jour où ça se passe, malheureusement on est très faible et on ne sait pas quoi faire.
03:22 - Ce qui est un peu aussi en cause aujourd'hui à travers l'histoire du rectorat de Créteil,
03:27 c'est un peu la prise en charge administrative qui est faite à ces affaires de harcèlement.
03:33 Pour vous ça s'était passé comment Vanessa ?
03:36 - Moi le commissariat de police m'avait demandé d'appeler le 30-20 pour faire une déclaration nationale.
03:44 Chose qui a été faite, donc j'ai appelé ce numéro, qui est ouvert à tout le monde d'ailleurs, très à l'écoute.
03:52 Et le monsieur m'a dit "je prends votre plainte et je le transmet au rectorat de Montpellier".
04:00 Chose qui a été faite, puisque deux jours après le rectorat m'a appelée à 20h le soir,
04:06 une charmante dame qui s'occupe de la cellule harcèlement au rectorat,
04:12 et avec qui on a discuté pendant plus d'une heure.
04:16 Donc elle m'a eu moi au téléphone, mais aussi mon mari.
04:20 Elle a demandé à parler à mon mari.
04:22 Et ensuite elle a pris contact avec l'établissement pour essayer de trouver des solutions
04:27 par rapport à Flore pour sa fin d'année scolaire.
04:29 - Oui parce qu'elle avait le brevet à passer ?
04:31 - C'est cela, exactement.
04:33 Malheureusement l'europsy a demandé à ce qu'elle ne passe pas le brevet.
04:38 - Alors que le rectorat je crois avait proposé la mise à disposition d'une salle
04:42 pour votre fille pour qu'elle puisse passer le brevet.
04:45 Elle ne sentait pas la force de le passer ?
04:48 - Non, elle n'était pas capable psychologiquement, mais elle avait peur.
04:52 - La prise en charge à l'époque administrative, vous la jugez satisfaisante ?
04:55 - Très satisfaisante, oui.
04:57 Et puis le fait d'avoir été écoutée par le rectorat,
05:01 et puis qu'elle ait appelé le chef d'établissement,
05:05 et que le chef d'établissement m'envoyait un message
05:07 en me disant qu'il avait eu contact avec cette personne du rectorat.
05:11 - Il y a trois mois quand vous êtes venu à ce même micro,
05:14 où je crois que la veille déjà, le ministre qui à l'époque n'était pas Pendiai,
05:18 qui n'était pas encore à Gabrielletal, avait déjà réuni les recteurs.
05:21 Aujourd'hui il rebelote, ça s'est passé hier.
05:23 Il y a l'impression que les choses n'avancent pas en fait.
05:25 On réunit les recteurs mais...
05:27 - Moi je pense qu'il faudrait que tout le monde s'y mette en fait.
05:30 Les personnes, nous, mais...
05:35 Une solution, c'est compliqué.
05:38 Quand j'entends "on va déplacer les harceleurs dans un autre établissement",
05:43 mais qu'est-ce que ça va donner dans un autre établissement ?
05:45 Moi j'ai envie de dire, déplacer, c'est pas la solution.
05:50 C'est traiter ce problème.
05:52 Pourquoi cet enfant harcèle ?
05:55 - Vous restez avec nous Vanessa, on va prendre un premier appel au standard.
05:58 - Oui, 04-67-58-6000, avez-vous, vous, ou votre enfant,
06:02 été victime une ou plusieurs fois de harcèlement scolaire ?
06:05 C'est la question qu'on vous pose.
06:06 Vous pouvez prendre la parole sur France Bleu Héros, 04-67-58-6000.
06:10 Sylvie est à Montpellier, bonjour Sylvie.
06:12 - Bonjour.
06:13 - Bonjour Sylvie, on vous écoute.
06:15 - Alors moi je voudrais dire que quand même ça a évolué depuis de nombreuses années,
06:20 puisque moi ça me témoigne, ça date des années 71 à peu près,
06:24 des années 70, ça.
06:27 Parce qu'à l'époque ça existait, donc moi-même qui étais assez corpulente et tout,
06:32 j'avais été fille de ma priorité, Roi Gérard de Villecanery,
06:35 et c'était une classe, il y en avait un particulierment.
06:39 En plus on avait les blouses à l'époque, donc ça ne changeait rien du tout.
06:43 Et il accrochait les petits au porte-manteau, il y avait le jeu de l'atomat,
06:47 c'est-à-dire il donnait des grands coups de poing dans les poumons, etc.
06:51 Donc moi-même ils m'ont fait.
06:52 - Oula, ça allait loin quand même, là c'est de l'agression physique.
06:54 - Ah oui, non, mais à l'époque, dans les collèges, les cutters étaient interdits.
06:59 Enfin dans notre classe, les cutters étaient interdits.
07:03 Donc oui, ça allait loin.
07:04 Seulement, mes parents étaient au courant, donc ils m'ont dit "t'as qu'à te calmer".
07:11 Donc j'avais été vue par un psychologue scolaire qui a dit "elle est vitocrite".
07:18 Donc mes moyennes en sont descendues, et ça a fini par un redoublement.
07:23 Et le perturbateur, on ne sait pas ce qu'il est devenu.
07:26 - Oui, merci Sylvie de nous avoir appelé, témoignage édition.
07:30 - C'est bien que je voulais rajouter, ça a quand même évolué, c'est bien.
07:34 Il y a des choses à faire, et quand ils parlent que mettre des uniformes, etc. ça va changer les choses,
07:40 ben non, puisqu'on avait les blouses, donc ça change rien du tout.
07:44 - Merci de nous avoir appelé.
07:45 On va demander juste à Jean-Claude de patienter encore un petit instant, Vanessa,
07:49 que vous inspire le témoignage de Sylvie.
07:51 - Ben, ça dit bien.
07:52 - C'est que ses parents ne voulaient pas croire.
07:53 - Mais voilà, c'est ce que je disais tout à l'heure.
07:56 Le problème vient qu'on a du mal à entendre les enfants qui sont harcelés,
08:02 même s'il y a beaucoup de points où on doit être alerté quand même en tant que parent.
08:07 Mais pareil pour les enfants harcelés.
08:11 - C'est ça aussi le problème, les parents des enfants harcelés ne sont pas forcément au courant non plus.
08:15 - Exactement.
08:16 - C'est là où vous pensez que l'administration, en l'occurrence les collèges, les lycées, devraient...
08:21 - Devraient intervenir.
08:22 Je veux dire, ça se voit quand même.
08:25 Il suffit d'ouvrir un peu plus les yeux peut-être.
08:27 - Un paupier, il y a Jean-Claude qui nous appelle et nous écoute.
08:29 Bonjour Jean-Claude.
08:31 - Bonjour.
08:32 - Alors que voulez-vous dire ? On vous écoute.
08:34 - Eh bien je viens de passer un coup de cuille cette semaine à un parent à moi qui est directeur d'octotre dans le Nord,
08:41 à l'école de lycée dans le Nord,
08:44 et qui m'a dit "le vrai problème c'est une grosse hypocrisie"
08:48 parce que tous les ministres les uns comme les autres envoient le message
08:53 "surtout pas de vagues, que ça reste dans vos établissements".
08:58 Ces messages ils descendent vers les enseignants qui font ce qu'ils peuvent,
09:04 et de toute façon le problème c'est que les enseignants maintenant n'ont pas de charisme.
09:10 Autrefois les enseignants avaient un charisme, ils savaient se faire respecter.
09:16 Ils étaient dans les cours d'école pendant les récréations,
09:19 quand ils voyaient un enfant seul ou comme ça, qu'est-ce qui se passe ceci ou cela,
09:24 ils savaient intervenir.
09:26 Maintenant pendant les récréations on le voit à junior,
09:29 ils sont en dehors de l'école en train de fumer ensemble,
09:32 et ce qui se passe dans les cours ça les intéresse pas.
09:36 - Ok, bon, je crois qu'on a à peu près compris ce que vous voulez...
09:41 - Les parents d'élèves qui avaient été à la gendarmerie,
09:45 bon, et bien l'école de suite, on met le couvercle sur la marmite,
09:51 il faut pas que ça aille à la gendarmerie,
09:53 "Baissez-vous ou bien on va vous taper dessus !"
09:56 - Ok Jean-Claude, on a compris, Vanessa, surtout pas de vagues,
10:01 vous c'est pas ce que vous avez vécu en l'occurrence.
10:03 - Pas du tout.
10:04 - On peut entendre Jean-Claude, ça se trouve pas tort,
10:06 qu'à certains endroits ça se passe peut-être comme ça aussi quand même.
10:09 - Alors, peut-être, j'espère pas beaucoup en tout cas,
10:13 mais en tout cas moi, depuis ce jour-là l'établissement ne m'a jamais contacté,
10:19 personne ne m'a contacté, personne n'a pris des nouvelles de ma fille,
10:22 ça c'est une vérité.
10:24 Le chef d'établissement, suite au mail qu'il m'a envoyé par rapport au rectorat,
10:30 donc m'avait demandé des nouvelles de Flore par mail,
10:32 mais je n'ai jamais eu de contact,
10:34 alors que j'étais très investi dans cet établissement associatif.
10:37 Ça c'est une vérité.
10:39 Après, qu'on vienne dire "taisez-vous",
10:43 ça moi je suis contre ça de toute façon,
10:47 même si on me dit "taisez-vous", si j'estime que c'est grave, je me tairai pas,
10:50 c'est aux personnes de savoir ce qu'ils doivent faire,
10:53 s'ils doivent prendre la parole ou pas.
10:55 - Et vous ne vous êtes pas tue ce matin, et on vous en remercie Vanessa d'être venue.
10:59 - Merci à vous.
10:59 - Vous vous embrassez Flore pour nous.
11:01 - Ça sera fait.
11:02 - Merci beaucoup d'être venue, témoignée.
11:04 - Merci.
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