Des bikers bretons en lutte contre le harcèlement scolaire

  • l’année dernière
Bernard Mignot, président de l'association Ubaka Bretagne, qui lutte contre le harcèlement scolaire, il était l'invitée de France Bleu Armorique, le mercredi 20 septembre.
Transcript
00:00 - On en vient maintenant, Valentin, avec votre invité, à ces motards bretons qui se mobilisent contre le harcèlement scolaire.
00:06 - Oui, vous les avez peut-être déjà croisés sur la route. Ils se déplacent en groupe au guidon de grosses cylindrées, ou moins grosses d'ailleurs,
00:13 vêtus d'un cuir épais avec une tête de bulldog dans le dos et cette inscription "Ubaca" du nom de l'association de ces bikers qui offre depuis 8 ans en Bretagne,
00:21 dans les établissements mais également auprès des familles. Bonjour Bernard Mignot. - Bonjour.
00:25 - Vous êtes le président d'Ubaca en Bretagne. Dans quel cadre vous intervenez ? Qui fait appel à vous ? Comment ça se déroule concrètement ?
00:32 - Alors nous, on a plusieurs activités, c'est-à-dire que quand on intervient, on intervient surtout à la demande des enseignants,
00:39 donc des parents d'élèves, des enseignants des CPE et tout ça. On a les chefs d'établissement et on a des parents aussi qui nous demandent d'intervenir
00:47 quand ils ont leurs enfants en difficulté. - Donc il y a un cas de harcèlement dans une école, un parent dont l'enfant est victime de harcèlement, on vous appelle ?
00:55 - Oui, donc voilà. Ce qui se passe, c'est que des fois les CPE nous disent "Bon voilà, on a des cas bien spécifiques, donc là on vient sur un programme qui va être ciblé sur des harcèleurs"
01:05 où des fois c'est de la prévention et comme on a fait dernièrement à la Lokminé, il n'y a pas d'agression mais on passe le message de comment se constituent un peu les agresseurs
01:16 et nous notre rôle c'est justement de parler de l'agression sur le harcèlement et de démonter le profil du harcèleur.
01:22 - Ça vous arrive aussi de venir récupérer l'enfant harcelé à la sortie de l'école en moto, vous arrivez à plusieurs et d'un coup quoi, la victime est escortée par des bikers, on retrouve de la confiance en soi comme ça ?
01:34 - Oui, justement, c'est ce que nous on est surpris, c'est que les enfants viennent à nous alors qu'ils ne viennent pas vers certaines personnes qu'ils côtoient tous les jours.
01:41 Mais nous c'est vrai que des fois, là j'ai encore une anecdote là dernièrement, mais des parents nous demandent de venir faire quelque chose pour leurs enfants
01:49 et quand il y a une agression qui se passe à l'extérieur ou même à l'intérieur, bon c'est vrai qu'on vient chercher l'enfant pour montrer aux agresseurs qu'on est là,
01:58 qu'on est maintenant des parrains et que notre fiole il est là et que si on touche aux fioles on nous touche.
02:05 Et donc ça règle un peu le problème parce que le visuel fait les choses.
02:08 - Parce qu'il faut dire que vous êtes assez impressionnant avec des grosses bagues, des gros bras aussi, mais vous avez l'air tout de même assez sympathique.
02:16 - On ne joue pas aux cow-boys, nous ce qu'on veut faire c'est de montrer aux enfants qu'ils sont des harceleurs,
02:22 de dire que bon, je m'excuse parce que moi j'ai un franc parlé mais les conneries il faut qu'ils les arrêtent,
02:27 et disons qu'il y a un peu ce côté rapport de force qui fait que les gamins quand ils nous voient ils sont intimidés parce que le milieu bas-cœur, ça leur parle quoi.
02:36 C'est ce que les gendarmes nous disent. Nous quand on les intervient les gendarmes nous au bout de trois quarts d'heure ils décrochent.
02:41 Ils disent avec vous "ben vous vous les tenez pendant deux heures et demie quand vous faites vos interventions" et ils sont toujours là quoi.
02:47 - Bernard Mignot, président de l'association Ubaca Bretagne et l'invité de France Blanc-Armorique.
02:51 - Chacun des motards de l'association a un lien plus ou moins personnel avec le harcèlement ou le harcèlement scolaire, quel est le vôtre ?
02:58 - Alors moi mon lien, ben j'ai pas de lien, ça nous est venu sur des actions que chaque structure de baqueur, de moto,
03:07 des fois s'investit dans la maladie ou tout. Nous on s'était dit que la maladie c'était encore répété, on était parti sur un autre domaine.
03:16 Et on a eu une opportunité, un jour on a eu un motard qui faisait partie de notre groupe, qui nous a dit "ah ben tiens j'ai un problème avec mon petit-fils, il a harcelé,
03:25 est-ce que vous pouvez provenir avec moi, j'aimerais bien aller voir le chef d'établissement". Et là on a été, ben comme vous disiez tout à l'heure, à trois motos,
03:32 on est arrivé devant l'établissement, on a rencontré le responsable, on a discuté et puis on a vu les harceleurs. Et on leur a dit "bon voilà, on vient chercher tout un tel,
03:41 et si tu touches un tel, tu vas nous toucher. Donc si on revient, ça va pas être du tout la même mesure". Et du coup, ben ils ont bien compris le message et...
03:49 Mais on fait ça quand même intelligemment, je tiens à dire, on vient pas à jouer les gros bras, mais on essaye de faire passer un message par le look.
03:57 C'est le look que l'on a de biker, ça interpelle les élèves et puis je crois que ça fait... L'efficacité du costume fait déjà les choses.
04:06 - Voilà comment ça fonctionne chez Ubaca Bretagne. Si vous nous écoutez d'ailleurs ce matin et que vous avez besoin de faire appel au service d'Ubaca,
04:13 ou que vous êtes d'ailleurs un biker et que vous voulez apporter votre contribution, parce que j'imagine que vous cherchez toujours à garnir les rentes...
04:19 N'hésitez pas à appeler le standard de France Bleu à Maurique, 0 2 99 67 35 35. On mettra également les coordonnées de l'association sur notre site francebleu.fr dans quelques minutes.
04:29 Merci beaucoup Bernard Mignot, vous qui êtes président de l'association Ubaca Bretagne. Bonne journée et bonne route à vous. - Merci.

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