Deux sondages politiques, la France du cinéma coupée en deux et une première dame de France qui n'est pas celle que l'on croit

  • l’année dernière

Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, les journaux s'intéressent à Catherine Deneuve, à la guerre du Haut-Karabagh et deux sondages politiques qui ne vont pas plaire à tout le monde.

Retrouvez "La revue de presse" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-revue-de-presse2

Category

🗞
News
Transcript
00:00 - Allez, place à la revue de presse, Olivier Delagarde.
00:06 On commence avec l'autre photo du jour.
00:09 - L'autre, oui Dimitri, parce que la première c'est évidemment celle du couple royal,
00:14 les Windsor qui posent en compagnie des Macron dans vos gazettes.
00:17 Mais pardon pour Brigitte et ce crime de lèse-majesté.
00:20 La première dame de France aujourd'hui, c'est Catherine Deneuve.
00:24 Vous la découvrirez effectivement, assez stupéfiante, dans Paris Match cette semaine.
00:28 Deneuve qui va camper pour un film, Bernadette Chirac.
00:32 Pour être tout à fait honnête, en apprenant que ce rôle lui avait été confié,
00:35 on restait assez dubitatif.
00:37 Mais les photos sont bluffantes et évidemment,
00:40 l'hebdomadaire s'amuse au jeu des comparaisons en publiant côte à côte
00:43 les photos du film et celles de ses archives d'actualité.
00:47 Alors vous regarderez les photos, puis vous lirez cette interview rare de Deneuve à Match.
00:52 Rare et pour cause.
00:54 Question de Marie-Laure Delorme.
00:56 Vous semblez avoir une piètre estime des journalistes.
00:59 « Votre remarque est juste », répond l'ancienne demoiselle de Rochefort.
01:03 « J'ai été confrontée jeune à la presse, à sa violence parfois,
01:07 et j'ai appris à m'en protéger.
01:09 Mais pourquoi avez-vous été mécontente de la série parue dans le monde
01:13 à l'été 2020 qui vous était consacrée ? » insiste la journaliste de Paris Match.
01:18 « J'ai été pire que mécontente », répond-elle.
01:20 « Choquée, plus qu'en colère.
01:22 Les choses fausses et malveillantes.
01:25 Si j'avais croisé la journaliste, je lui aurais balancé un verre d'eau à la figure », dit Deneuve.
01:31 Voilà, le film sort le 4 octobre.
01:33 Il faut lire aussi le récit de Catherine Ney qui raconte Bernadette Chirac.
01:36 Je vous lis juste la phrase. « Vous avez de la chance de m'avoir épousée ».
01:39 Voilà ce que disait Jacques Chirac à Bernadette.
01:42 Elle lui répondait « Mais Jacques, c'est moi qui vous ai fait ».
01:45 Magnifique.
01:46 Après ces photos étonnantes, des cartes plus exigeantes, Olivier.
01:50 Oui, parce qu'il faut se donner un peu de mal ce matin pour comprendre ce qui se passe au Carabac.
01:54 Et la carte du Caucase que publie le Figaro n'est pas de trop.
01:57 Au nord, c'est la Géorgie et la Russie.
01:59 Au sud, c'est l'Iran.
02:01 À l'ouest, la Turquie.
02:02 Et à l'est, c'est l'Azerbaïdjan qui a donc décidé d'envahir cette enclave arménienne à l'intérieur de son territoire.
02:08 Une fois en tête la géographie, vous passerez à l'histoire.
02:11 Parce que c'est un vieux conflit gelé dans une zone grise de l'ex-Union soviétique.
02:16 Et plusieurs guerres s'y sont déjà déroulées, rappelle le journal.
02:19 Résultat ?
02:20 Aujourd'hui, explique Nicolas Barod,
02:22 les 120 000 Arméniens chrétiens qui risquent de faire les frais d'un nettoyage ethnique des Azeris musulmans.
02:28 Et si vous vous demandez encore s'il faut vraiment s'intéresser à ce conflit à 4 364 km de Paris,
02:35 lisez encore cette lettre ouverte de Pascal Bruckner à Emmanuel Macron dans le même Figaro.
02:41 "Ce conflit se produit à l'ombre du génocide des Arméniens par les Turcs en 1915", explique l'écrivain.
02:47 "Un million et demi de morts. Ce qui s'est produit il y a un peu plus d'un siècle peut se répéter aujourd'hui", prévient-il.
02:54 "À l'époque, la marine française, désobéissant aux ordres du ministère, sauva 4000 Arméniens assiégés à Moussadag".
03:01 "Cet acte héroïque a scellé la réputation de la France en Arménie et auprès des chrétiens d'Orient".
03:08 L'attente vis-à-vis de Paris est immense à Erevan.
03:11 Ne regardez pas ailleurs, monsieur le président, ne soyez pas celui dont on dira plus tard qu'il a étourdiment piétiné l'honneur des sauveteurs de Moussadag.
03:22 Deux sondages, à présent, ont retenu votre attention également, Olivier.
03:26 Deux sondages qui risquent de faire un peu de schtroumpf parce qu'on dit un peu tout et son contraire sur le sujet.
03:32 Vous lirez le premier dans la croix qui indique que les citoyens européens ont le sentiment que l'immigration est devenue trop importante.
03:39 Cette enquête via Voice a été réalisée fin août dans dix pays de l'Union, précise le journal.
03:44 Les pays ayant la vision des migrants la plus négative sont la Hongrie et la France.
03:50 L'Hexagone étant par ailleurs le seul pays où les personnes interrogées estiment majoritairement que l'immigration a un impact économique négatif.
03:58 L'autre sondage, c'est dans Marianne que vous le découvrirez.
04:01 L'hebdomadaire s'est posé la question de savoir si la stratégie assumée des insoumis de draguer les musulmans des cités était un bon calcul électoral.
04:10 Eh bien, la réponse est oui, ça marche.
04:14 La France détourne, comme l'appelle Marianne, le sentiment d'être mieux prise en compte par les insoumis que le reste du pays.
04:20 On m'a dit qu'il fallait voter Mélenchon par rapport à l'islam, déclin ainsi au journal un jeune d'une cité de Nanterre.
04:27 Mais en définitive, Marianne y voit surtout à terme pour le parti d'extrême gauche une impasse clientaliste.
04:34 Alors on ouvrait votre revue de presse Olivier avec du cinéma, Catherine Deneuve.
04:38 On termine par les films que vous n'irez pas voir si vous habitez à Paris.
04:43 Oui et je voudrais me tourner vers Pascal Praud qui vient de nous rejoindre, grand amateur et grand connaisseur du cinéma.
04:49 Pascal, est-ce que vous avez vu les Blagues de Toto 2 ?
04:52 Non, les Blagues de Toto 2 m'ont échappé.
04:54 Ou encore le Royaume des Étoiles ?
04:56 C'est des films pour enfants, c'est des films que je ne vais pas voir.
04:59 Ou les Dégains 2 ?
05:00 Alors les Dégains, ça doit être de Marseille, ça je n'ai pas vu non plus.
05:03 Ces trois films n'ont été vus que par moins de 7000 spectateurs à Paris, alors que dans nos belles provinces,
05:10 ils ont fait des cartons avec plus de 500 000 entrées à chaque fois.
05:15 C'est l'express qui veut dire des choses.
05:17 C'est-à-dire que les gens en Provence sont différents des Parisiens ?
05:19 Films des villes et films des chambres.
05:21 L'express s'est penché sur ce phénomène, l'enquête est vraiment passionnante.
05:25 Le constat est clair pour le journal, on voit de moins en moins les mêmes films à Paris qu'ailleurs,
05:29 nous expliquent Céline Delbecq et Anne Rochaner.
05:32 Alors pourquoi pas le même public ?
05:34 Explique un sociologue.
05:35 En Provence, on privilégie une forme de divertissement avec des comédies populaires,
05:39 des films familiaux avec des comédiens que l'on connaît,
05:42 comme Franck Dubosc, les comédiens de la bande à Fifi.
05:45 L'explication se trouve aussi dans les scénarios.
05:47 Dans ces films qui cartonnent en région, on rejoue beaucoup le rapport entre l'ouvrier et le patron,
05:52 le provincial et le parisien, le type supposément éduqué et le simplet.
05:57 Bref, le 7e art fait de moins en moins vibrer la société à l'unisson.
06:03 Il est désormais archipélisé comme le reste, écrit l'express.
06:07 Et le fait que certains films plébiscités en région soient à peine mentionnés par la critique parisienne
06:12 n'arrange rien à l'affaire, elle renforce l'idée de deux Frances
06:16 qui ne se parlent plus et qui ne s'intéressent plus l'une à l'autre.
06:20 Comme disait Deneuve, il y a parfois des critiques à qui l'on a envie de jeter un verre d'eau à la figure.
06:25 La revue de presse d'Olivier Delagarde.
06:27 Oui, à Paris, on a ri des tuches. En province, on a ri avec les Beaudins, par exemple.
06:32 Encore un autre exemple de ces oppositions. Merci beaucoup Olivier Delagarde.

Recommandée