L'édito de Paul Sugy : «E. Macron optimiste sur l'état de la France»

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Dans son édito du 25/09/2023, Paul Sugy revient sur la prise de parole d'Emmanuel Macron. 
Transcript
00:00 - Oui, l'occasion était trop belle.
00:01 Mercredi soir, le roi Charles avait trinqué avec lui à Versailles.
00:03 Jeudi soir, le 15 de France nous a fait une démonstration de rugby face au Namibien.
00:07 Et ce week-end, le pape François, qui semblait d'ailleurs venir en France un peu à reculons,
00:11 a témoigné aux Marseillais sa joie de célébrer enfin une messe officielle et publique en France.
00:16 Alors Emmanuel Macron est surtout venu essayer de récolter la mise.
00:20 On l'a aperçu tout au long de cette séquence essoufflante, un peu au premier plan.
00:24 Il a voulu transformer l'essai, comme le font les hommes de Fabien Galtier.
00:27 Et c'était l'essentiel de la raison de sa présence hier soir aux 20 heures.
00:31 Alors, c'est vrai, le chef de l'État a surpris, notamment en annonçant le retrait de l'ambassadeur
00:34 et des militaires français du Niger.
00:36 Mais on a l'impression que l'essentiel de sa prise de parole était ailleurs.
00:40 Emmanuel Macron a très peu parlé de politique.
00:42 Quand il l'a fait, c'était surtout pour se tromper sur le mode d'élection des sénateurs.
00:46 Et puis, au fond, avec un peu de recul, il nous a surtout dit que tout ne va pas si mal,
00:50 que ça pourrait être bien pire et que ceux qui prétendent l'inverse font le jeu des extrêmes.
00:54 - Alors vous trouvez qu'il élude ses responsabilités ?
00:56 - Oui, et ce n'est pas la première fois qu'il le fait.
00:58 Il avait déjà beaucoup fait ça après les émeutes consécutives à la mort de Nahel.
01:02 Il semble se complaire dans le rôle de commentateur prudent de la vie politique
01:06 et déserte pour se faire la capitainerie pour monter dans la tour de Vigie.
01:10 Il nous parle de la France au fond, un peu comme le fait un présentateur météo.
01:14 Emmanuel Macron, hier soir, nous a donc parlé de la pluie et du beau temps
01:17 avec un peu le même détachement qu'Alexandra le matin,
01:19 qui sait qu'au fond, quand il fait gris ou quand il pleut, ce n'est pas vraiment de sa faute.
01:24 L'inflation pèse sur le moral des Français, les prix du carburant s'envolent,
01:28 la situation au Niger confirme le déclin de l'influence française partout dans le monde,
01:32 la crise à Lampedusa remanifeste aussi l'impuissance de l'Europe
01:36 à empêcher les traversiers de migrants en Méditerranée.
01:38 Tout ça, c'est vrai, mais Macron semble n'y rien pouvoir du tout.
01:42 Au moment d'annoncer des éclaircies, en revanche,
01:44 par exemple le fait que cette semaine, deux visites officielles se sont bien passées,
01:47 ce qui est quand même la moindre des choses,
01:49 il essaye de surfer sur la vague et de récolter les miettes de popularité qu'il en espère.
01:54 Mais ce n'est pas ça qu'on appelle faire de la politique.
01:56 Alors vous êtes sévère, Paul, Emmanuel Macron a fait des annonces
01:58 sur le pouvoir d'achat ou l'écologie, par exemple.
02:00 Oui, mais sur ces sujets, Macron semble réagir plus qu'il n'agit.
02:04 Je m'explique, ce n'est pas parce que vous mettez des lunettes de soleil quand il fait beau,
02:07 que vous sortez un parapluie quand il pleut, que pour autant, ça va changer quelque chose.
02:10 Sur l'immigration, le constate d'Emmanuel Macron a 35 ans de retard.
02:14 La petite phrase de Michel Rocard qui cite sans le nommer
02:17 sur le fait qu'on ne peut pas accueillir toute la misère du monde, c'est 1989.
02:21 Et c'est très juste d'ailleurs, mais enfin, ce n'est pas répéter ça en gesticulant
02:26 qui va permettre d'avancer et surtout agir en européen,
02:31 ce qui semble être le mantra du président de la République.
02:33 C'est très beau, mais ça ne veut absolument rien dire.
02:35 Alors sur le reste, Emmanuel Macron a enterré moins d'une semaine après
02:38 la fausse bonne idée de sa première ministre sur la vente à perte de carburant
02:41 et la planification écologique.
02:43 Quand il en parle, on a l'impression surtout que c'est un vaste jeu d'écriture comptable
02:47 au budget de l'État.
02:48 On va donner des titres ou des noms un peu pompeux à des dépenses,
02:52 mais on ne sait pas très bien vers quoi ça nous mène.
02:54 Bref, au final, tout ceci nous laisse penser qu'Emmanuel Macron
02:57 semble prendre ses distances de plus en plus avec la vie politique.
03:00 [Musique]

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