Portrait : rencontre avec Ketty-Lina, fondatrice de la bibliothèque nationale du Plateau

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Transcript
00:00 Au cœur de son jardin trône majestueusement un arbre du voyageur,
00:04 une métaphore vivante de la vie extraordinaire de Ketilina Mathieu Liguerre-Loboué.
00:10 Avec une verdure qui laisse circuler en air frais,
00:13 qui sans nul doute participe au bien-être de Ketilina.
00:17 Née le 27 juin 1937 en Guadeloupe,
00:21 au sein d'une fratrie de sept enfants de parents instituteurs,
00:25 elle eut une enfance bercée par une passion intarissable pour la lecture.
00:30 Grâce à mes parents, comme nous étions abonnés,
00:33 je vous ai dit tout à l'heure, à des choses,
00:35 et nous avions tous des livres.
00:36 Et après la distribution des prix à la fin de l'année,
00:41 les livres qui restaient, parce qu'il y avait souvent des livres,
00:43 les élèves ne venaient pas, ou ils ont aux notes,
00:46 il y avait toujours des livres qui restaient, on les montait au grenier.
00:49 Parce qu'en plus mes parents, directeurs d'école,
00:52 nous habitions toujours l'école.
00:54 On les montait au grenier de l'école.
00:56 Une passion qui continue de la consumer,
00:59 même avec les années qui passent.
01:01 J'ai commencé mes études primaires et secondaires en Guadeloupe,
01:08 aux Antilles bien sûr.
01:10 Et la dernière fois que je suis venu avec mes parents,
01:14 c'était en 1952.
01:16 Après ils sont rentrés en Guadeloupe,
01:21 mais ils nous ont laissés mon frère et ma sœur aînée et moi à Bordeaux.
01:25 Nous avions un oncle qui était avocat et qui était à Bordeaux,
01:28 nous sommes restés avec lui.
01:30 Et après nous sommes allés à Paris et j'étais à l'internat.
01:36 Et quand j'ai eu mon baccalauréat, je ne m'en rappelle plus,
01:39 en quelque année, 55, je ne m'en rappelle plus d'année,
01:44 c'est pas grave,
01:44 et j'annonce à mes parents avant qu'ils me partent
01:47 que je veux être journaliste.
01:49 Alors mon père m'a dit "il n'en est pas question,
01:51 tu rentres avec nous en Guadeloupe et tu seras institutrice".
01:55 Je lui ai dit "non, non, non, je ne peux pas être institutrice,
01:58 je vous connais, je connais le métier, je n'ai pas envie".
02:02 "En tout cas, tu ne peux pas être journaliste".
02:04 Alors je dis "bon, je vais faire une licence d'histoire,
02:06 parce que c'est ce qui m'intéresse".
02:08 Mais tout d'abord, pourquoi journaliste en fait ?
02:10 Qu'est-ce qui vous passionnait dans ce métier ?
02:11 Parce que je lisais les journaux,
02:14 je ne sais pas, c'est ce métier qui au départ me plaisait.
02:18 Donc, mon père s'oppose et me dit
02:22 "sinon tu rentres en Guadeloupe avec nous".
02:23 Alors je dis "bon, je vais faire une licence d'histoire,
02:26 parce que j'aimais bien l'histoire, par contre la géographie,
02:29 je n'aimais pas".
02:31 Mais comme je lisais beaucoup, plusieurs fois, pour les devoirs,
02:36 le fait d'avoir lu un livre me permettait d'étendre le sujet
02:41 et je terminais par des citations,
02:44 et ça m'apportait de bonnes notes.
02:46 Elle découvre pour la première fois la Côte d'Ivoire en 1959,
02:50 grâce à son union avec Blaise Liguerre-Lobué,
02:52 son defin époux, qui lui était ivoirien.
02:55 Ils eut ensemble deux enfants.
02:57 Je l'ai rencontré à Paris,
03:00 je venais de terminer mon baccalauréat,
03:03 j'étais parti en colonie de vacances,
03:05 et ma soeur aînée, qui le fréquentait avec un groupe d'amis qu'elle avait à Paris,
03:11 elles étaient cinq ou six,
03:12 et l'association des Antillais et l'association des Africains
03:18 travaillaient beaucoup ensemble.
03:20 Et un jour, il m'a dit que ce qu'il a attiré vers moi,
03:25 c'est que chaque fois qu'il venait voir ma soeur,
03:27 puisque avant la pension, je restais à l'appartement de ma soeur,
03:32 et chaque fois qu'il venait, il me trouvait allongé
03:35 ou assise quelque part en train de lire,
03:37 et lui aussi aimait lire.
03:38 Amoureuse de livres,
03:41 Kétil a toujours été et n'a jamais su s'arrêter.
03:44 Malgré son âge avancé,
03:46 elle ne cesse de se délecter de tous types de bouquins.
03:49 Je ne peux pas dire que je préfère les romans
03:53 ou les livres d'histoire.
03:55 J'ai fait une licence d'histoire, ça aide,
03:58 j'ai des livres d'histoire, bien sûr.
03:59 Mais je ne me limite pas.
04:04 Quand on lit,
04:05 c'est assez extraordinaire.
04:08 On voyage.
04:10 Un livre qui se passe en Grèce, vous voyez,
04:13 on voyage dans le temps également,
04:16 et dans le monde entier.
04:18 Et c'est passionnant, et ça ne vous coûte rien.
04:21 On n'a pas besoin toujours de prendre l'avion ou le bateau,
04:23 on ne prend plus de bateau aujourd'hui.
04:25 Et je trouve que c'est assez extraordinaire quand même.
04:30 Et chaque fois que quelqu'un vient,
04:32 les gens commencent à regarder tous mes livres,
04:37 et certains me disent « Vous avez lu tout ça ? »
04:40 Je dis forcément, quand on achète un livre,
04:43 on le lit avant de le mettre en rayon,
04:46 on ne peut pas le mettre en rayon.
04:47 D'ailleurs, regardez,
04:49 les derniers livres que j'ai achetés,
04:51 je peux enlever ?
04:52 Ils sont là, ceux que je n'ai pas encore lus,
04:56 vous voyez, il y a de quoi faire.
04:57 Et puis, je ne les range que quand je les ai lus.
05:02 Et ils sont rangés par hauteur.
05:08 C'est pratique d'un côté, mais pas toujours de l'autre.
05:10 Regardez, je vais vous montrer.
05:13 Je ne reculais devant aucune difficulté.
05:19 J'ai édité un ouvrage que m'a présenté Sonia Lazareff,
05:26 qui faisait, comment on appelle ça, l'horoscope à la télévision
05:31 à une certaine époque.
05:32 Vous n'avez pas connu ça, vous ?
05:35 J'ai édité le grand dictionnaire encyclopédique de la Côte d'Ivoire.
05:39 Et comme M. Guy Leray, qui était le directeur de cabinet du président
05:47 au Fouette, était souvent avec moi, parce que lui aussi aimait lire,
05:50 il s'occupait du Club de Daccord, d'ailleurs.
05:53 Il en a parlé au président au Fouette, Boigny, que j'avais commencé ça.
05:58 Et le président a dit, je fais la préface.
06:03 La préface de cet ouvrage est faite, signée par le président au Fouette, Boigny.
06:10 Son parcours de vie atypique l'a vu enseigné au cours complémentaire
06:19 de Trècheville et rédigé des manuels scolaires ivoiriens
06:23 au service pédagogique de 1962 à 1966.
06:27 Entre-temps, j'ai rencontré Suzanne Delruyeux,
06:31 qui avait créé la première bibliothèque de lecture publique
06:35 au marché de Trècheville.
06:36 Et puis très vite, ça s'est mal terminé,
06:40 on trouvait les pages de livres qui enveloppaient beau flot
06:43 autour du marché.
06:44 Parce qu'en Europe, en général, dans les pays développés, disons,
06:49 on place une bibliothèque de lecture publique là où il y a du public.
06:53 Et la reine, donc, Mme Delruyeux, avait placé la bibliothèque
06:58 de lecture publique au marché, il y a du public.
07:00 Mais ce n'était pas le public qu'il fallait pour une bibliothèque.
07:05 Et d'ailleurs, elle a été très vite fermée.
07:08 Mais alors, comme nous étions devenus amies,
07:10 c'est elle qui a été chargée d'ailleurs de créer la bibliothèque
07:13 de l'Université de Cocody.
07:15 Et je vais l'avoir un jour à la bibliothèque.
07:18 J'attendais ma fille, c'était vers le parc à peu près,
07:21 et en bavardant, je lui ai dit,
07:24 je vais terminer mon dernier certificat de licence cette année.
07:30 Je serais obligée de le passer en octobre
07:32 parce qu'avec ma fille en juillet,
07:35 je ne sais pas ce que je vais faire comme étude
07:40 parce que je n'aimais que l'histoire.
07:43 Le français, j'ai enseigné un an, je le sais beaucoup.
07:46 Elle me dit, mais qu'est-ce que vous aimez faire ?
07:50 C'est comme ça qu'on choisit son métier.
07:52 Je dis, il paraît que je suis paresseuse,
07:55 je n'aime que lire et je ne fais que lire,
08:00 c'est ce que j'aime faire.
08:01 Elle me dit, mais lire, ce n'est pas la paresse,
08:04 il y a un métier bibliothécaire.
08:06 Pourtant, son chemin pour devenir bibliothécaire fut semé d'embûches.
08:10 Le programme, c'était une année de cours,
08:12 une année de sages pratiques.
08:14 Ça n'a pas été facile tous les jours avec mes enfants,
08:18 surtout ma fille qui avait trois mois,
08:21 qui dormait dans mes bras, je ne dormais pas tous les jours.
08:25 Mais bon, j'aimais ce que je faisais, ce n'est pas grave.
08:28 Mais je ne pouvais pas non plus continuer pendant deux ans
08:32 parce que je ne dormais pas beaucoup.
08:34 Alors un jour, je vais trouver la directrice de l'école
08:37 et je lui dis, vous savez, je suis venue avec mes deux enfants,
08:41 surtout ma fille qui n'avait que trois mois.
08:43 Et comme il y a une année de cours, une année de stages pratiques,
08:49 pendant les vacances, à Noël, à Pâques,
08:52 et pendant les grandes vacances,
08:53 j'ai calculé, ça fait le même nombre de mois,
08:56 je pourrais faire mes stages pratiques en même temps chaque année
09:00 et comme ça, je peux rentrer en octobre prochain,
09:03 je ne resterai pas deux ans, est-ce que c'est possible ?
09:06 Elle m'a dit, je vais y réfléchir, je vais voir avec les professeurs
09:09 et après, elle me donne l'autorisation.
09:11 Donc, à Noël, à Pâques, et les trois mois de grandes vacances,
09:16 j'ai fait les stages pratiques la même année
09:19 où j'ai fait mes cours qui se sont terminés en juillet.
09:24 Vous voyez, parfois, il y a des choses comme ça,
09:27 il faut y penser, il faut analyser,
09:31 et voilà, j'ai fait deux années en un an.
09:34 Après donc une année de formation pour devenir bibliothécaire,
09:38 son retour en Côte d'Ivoire marqua un nouveau chapitre.
09:40 Dès que je reviens à Mijan avec mon diplôme,
09:43 c'est M. Belkiri qui était…
09:48 Non, ce n'est même pas ça.
09:49 Je crois qu'à Montano était encore mise l'éducation
09:52 puisque je n'avais fait qu'un an.
09:54 Et un jour, on m'appelle et on me donne l'arrêté.
10:01 C'est d'abord un arrêté qui me nomme
10:04 « Chef du service des bibliothèques et publications
10:08 à la Direction des Affaires Culturelles »
10:11 dirigé par Bernard Dadier, notre écrivain national,
10:14 au plateau à côté de…
10:17 tout près de la présidence,
10:18 ce bâtiment était détruit depuis.
10:22 Donc je vais me présenter à M. Bernard Dadier avec mon texte.
10:26 « Ah bonjour Madame Loboué,
10:29 Loboué, quand même Loboué, je dis Blaise Loboué.
10:31 Ah, des fils de Marcel Loboué, ah oui, oui, oui.
10:34 Mais vous savez que nous sommes en famille
10:36 parce que quand mon père,
10:39 qui a travaillé aussi avec M. Offred
10:44 pour la préparation de l'indépendance,
10:46 quand il est décédé,
10:49 avant il a confié la famille à Marcel Loboué.
10:52 Donc nous sommes en famille, pas de problème.
10:54 Votre bureau est là, vous verrez, tous les documents sont là.
10:58 Et je consulte l'organigramme du service
11:03 des bibliothèques et publications.
11:06 J'étais chargé donc de créer les bibliothèques scolaires,
11:09 les bibliothèques publiques, la Bibliothèque nationale. »
11:12 L'une des expériences les plus significatives de Kéthy Lina
11:16 fut sa rencontre avec Félix Oufouette-Boigny,
11:18 le père fondateur de la Côte d'Ivoire.
11:20 « Le président, là, ce que j'ai dit,
11:22 qu'il s'occupait de ses priorités,
11:25 c'était l'éducation, l'instruction scolaire.
11:31 Et vous avez connu,
11:35 quand une année, le ministre à Montano,
11:40 il était encore ministre de l'Éducation nationale,
11:42 avant de rentrer en sixième,
11:44 il y avait 1 700 élèves qui n'avaient pas de place
11:46 et il n'y avait pas d'enseignant.
11:49 Et c'est à ce moment-là que le président Oufouette a voulu
11:53 faire comme au Niger, où ça marchait,
11:57 un enseignement télévisuel.
12:00 Je ne sais pas pourquoi,
12:02 on a fait croire aux instituteurs
12:04 que la télévision allait les remplacer.
12:07 Je ne suis pas très bien compris.
12:08 Ils ont fait une opposition farouche
12:11 à ce projet du président Oufouette.
12:12 Et comme le président Oufouette écoutait son peuple,
12:17 il a préféré abandonner.
12:18 Et il a réfléchi
12:21 et il a trouvé que si les instituteurs ne sont pas formés,
12:26 parce qu'il y avait eu une explosion démographique,
12:29 il n'y avait pas assez d'enseignants,
12:31 ni au primaire, ni au secondaire,
12:33 et il n'y avait pas assez de classes.
12:35 Mais si on n'a pas assez d'enseignants formés,
12:39 s'ils ont le bon manuel,
12:42 c'est ce qu'il a conclu finalement,
12:44 ils pourront enseigner quand même et se former au fur et à mesure.
12:47 Et c'est là qu'il a décidé de faire des manuels nationaux,
12:51 école et développement.
12:52 Et M. Belkiri m'appelle et me dit,
12:57 son chef de cabinet,
12:58 le président Oufouette m'a dit de demander,
13:01 qu'est-ce que tu veux comme poste ?
13:04 Je lui ai dit, justement, j'ai vu M. Dadier,
13:09 qui était devenu entre-temps ministre de la Culture,
13:12 et je lui ai dit que comme le directeur Donéa est décédé,
13:16 je préfère aller à Rédition,
13:18 que j'ai connu et appris également.
13:20 Donc trois jours après,
13:22 j'étais nommé en conseil des ministres,
13:24 directrice Donéa-Côte d'Ivoire.
13:26 Et c'est ainsi que je vais me présenter au ministre Dikevier,
13:32 ministre d'enseignement primaire.
13:34 Je le trouve un peu débordé,
13:38 il y avait plein de manuscrits, je m'en associais,
13:41 je lui ai dit, M. le ministre, viens me présenter,
13:43 je viens d'être nommé à la direction Donéa.
13:46 Écoutez, vous savez, je suis très occupé,
13:49 les nouveaux manuels nationaux du président
13:53 ont commencé à arriver, les manuscrits,
13:56 j'ai convoqué Hachette et Hattier,
13:58 ils ont refusé de les éditer,
14:00 je me demande ce que je peux faire,
14:03 j'ai du mal à vous écouter.
14:06 Je lui ai dit, justement, je vous dis que je viens d'être nommé
14:09 à la tête Donéa, donc je peux les éditer.
14:12 Ah, vous pouvez, allez, allez,
14:14 je vous appelle demain, le lendemain, il m'appelle
14:17 et il me dit, voilà, j'ai préparé le contrat
14:20 entre le ministère d'enseignement primaire et vous,
14:22 vous allez éditer les manuels de l'enseignement primaire,
14:26 tous les manuels du CPE1 au CM2.
14:30 Forte de son expérience de la Côte d'Ivoire d'hier et d'aujourd'hui,
14:34 Kétilina Mathieu-Liguerre-Loboué nous livre sa vision.
14:37 Quand je pense aux champs d'activité,
14:42 non, au domaine qui était prioritaire
14:47 pour le président Fouette-Bouhanny,
14:49 la médecine, maintenant, tout le monde va se soigner en France
14:54 alors qu'ici, moi j'allais à la PISA,
14:58 on pouvait se soigner ici aussi bien qu'en Europe.
15:02 Et l'agriculture, je constate,
15:06 beaucoup d'Ivoiriens n'aiment pas l'agriculture.
15:08 Je vous ai dit que j'ai créé une plantation
15:13 et avec des livres, j'ai produit tout ce que je vous ai dit,
15:17 des aubergines, des gombeaux, des arbres fruitiers d'ailleurs,
15:21 j'ai dans mon jardin, même ici, des caramboles, des pommes citères,
15:25 des sapotilles, toutes sortes de fruits,
15:29 donc parfois, j'ai ramené des Antilles, tous les noyaux d'Eutre
15:34 et j'ai ramené les noyaux de mon avocatier
15:37 qui donne des avocats extraordinaires.
15:39 Bon, j'avoue que je limitais un peu parce que
15:44 c'est utile au pays, l'agriculture,
15:49 et je vois qu'on ne s'y intéresse plus beaucoup, c'est dommage.
15:55 Et on n'a pas besoin d'apprendre la pratique,
16:00 les agriculteurs n'ont pas besoin d'être agrégés,
16:03 et la terre ivoirienne est très fertile, tout pousse.
16:12 Et vraiment, je suis étonnée que l'agriculture ne soit pas aussi prioritaire.
16:20 Pour cette amoureuse de livres,
16:22 la lecture doit occuper une place centrale dans l'éducation.
16:25 Sans bibliothèque, un pays ne peut pas…
16:28 Comment peut-on faire des études s'il n'y a pas de bibliothèque ?
16:33 Ce n'est pas seulement à l'université qu'on doit avoir des bibliothèques,
16:36 c'est déjà dans le primaire à l'école qu'on apprend,
16:39 qu'on prend le goût de la lecture et qu'on s'ouvre l'esprit
16:43 et qu'on connaît la langue, l'orthographe, la grammaire.
16:46 On avait supprimé l'enseignement de…
16:49 la dictée, on avait supprimé la dictée et les trucs…
16:56 comment on appelle ça ?
16:58 Enfin bref, une autre matière.
17:00 C'est impensable, le nouveau ministre d'éducation
17:03 que j'ai eu l'honneur d'en rencontrer,
17:05 elle a rétabli la dictée, c'est important, c'est vital.
17:10 Et il faut développer le goût de la lecture.
17:15 Et pour faire des études, comment sans ouvrage ?
17:18 On peut faire…
17:20 La bibliothèque de l'université a été pillée après les événements,
17:26 je ne sais pas si…
17:28 celle de l'université au Foy-de-Bonny,
17:32 je ne sais pas si elle a été restaurée.
17:34 On ne peut pas faire d'études de recherche,
17:38 on ne peut pas lire s'il n'y a pas de bibliothèque
17:39 et c'est indispensable pour l'ouverture d'esprit,
17:43 pour la langue,
17:46 pour apprendre tout simplement.
17:49 En plus de ses innombrables réalisations,
17:52 Kétilina Mathieu Liguerre-Lobué a été vice-présidente de l'OMPI,
17:57 Organisation mondiale de la propriété intellectuelle à Genève,
18:00 de 1975 à 1980.
18:04 Une femme d'exception pour un parcours hors du commun.
18:08 Sous-titrage ST' 501
18:10 [Musique]
18:14 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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