Tout au long de la semaine, Jérôme Rothen mène l'enquête pour retrouver et contacter des personnalités marquantes du monde du football qui se sont retirées des projecteurs. Premier invité de "Perdu de vue": Stéphane Guivarc'h, qui vend des piscines depuis 17 ans et qui est toujours hanté par le fait de ne pas avoir marqué lors de la Coupe du monde 1998.
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00:00 - 19h28, on est de retour dans "Rotten Sans Flamme", on est là avec Christophe Dugarry, avec Eric Dimeco, avec Jean-Louis Tour,
00:05 et oui, on a une belle émotion parce que Stéphane Guivarch nous a répondu, Jean-Louis.
00:09 - Exactement, alors le coup il arrive tout à l'heure, mais c'est la première de "Perdus de vue", ce soir, ce sera comme ça, toute la semaine,
00:14 on va reprendre des nouvelles de certaines personnes qui étaient dans la lumière, dans le foot, ancien joueur, ancien président, ancien entraîneur,
00:20 et donc, on a appelé en direct et il a été approché. - Stéphane, un grand joueur, champion du monde.
00:23 - Stéphane Guivarch, champion du monde 98, il est donc dans "Rotten Sans Flamme".
00:26 - Bon Stéphane, Dugarry, je voulais te poser une question, vas-y Dugarry.
00:30 - Non mais, moi je voulais savoir, tu sais que le 4, enfin je ne vais pas donner la date, mais début décembre,
00:35 - Bah donne-la, donne-la, tu l'as donné là. - On fait notre repas, Stéphane, est-ce que tu vas venir, est-ce que tu vas te joindre à nous ?
00:43 On aimerait beaucoup que tu sois là. - Ouais, je pense, mais ce qui est dommage quand on fait des repas comme ça,
00:46 c'est qu'au lieu d'être 22, on est toujours une douzaine, enfin il n'y a pas grand monde quoi.
00:51 - Mais pourquoi justement ? Ouais, il n'y a pas grand monde, après il y en a qui entraînent, il y en a qui ne sont pas tout le temps disponibles,
00:55 et il y en a, tu as raison Stéphane, qui ne font pas les efforts de venir, ça tu as entièrement raison,
01:01 mais est-ce que toi, tu vas venir et tu feras l'effort de venir ?
01:05 - Tu fais une promesse que si tu me donnes la date du 4 décembre, je viendrai.
01:08 - Non, ce n'est pas le 4, justement, je me suis trompé, je crois que c'est une autre date, mais peut-être, je vais te dire ça.
01:13 - Non, on ne va pas venir. - Non, donne-lui rendez-vous, le lieu et la date.
01:18 - Non, mais j'irai avec lui, ça ne fait pas de souci.
01:20 - Promis, tu viendras nous voir ? - Promis, j'irai vous voir.
01:23 - Mais alors il faudra décrocher aux appels de France 98, Stéphane.
01:27 - Moi Stéphane, c'est ça qui me surprend, est-ce que tu as encore des contacts avec France 98, avec certaines personnes ?
01:35 - Après, chacun a sa vie, c'est toujours pareil, moi je suis très occupé, j'ai mon boulot, j'ai le foot le week-end avec mon club,
01:43 en plus je dois reprendre la présidence demain parce que l'ancien président a démissionné.
01:48 - Tu es où exactement ? - Moi je suis situé à Triguin, à côté de Pont-Carnot,
01:52 c'est un club de R1, j'ai repris ça en D1 quand j'étais arrivé au club, on a fait 4 montées consécutives,
01:58 donc voilà, après on a cherché une stabilité, et puis aujourd'hui, il faut remettre tout à niveau,
02:03 il faut chercher du sponsor, il faut faire vie d'infrastructure, donc ça, ça prend du temps aussi.
02:07 - C'est le foot à matin. - Et ton boulot, c'est quoi ton boulot aujourd'hui Steph ?
02:10 - Aujourd'hui, ça fait plus de 17 ans que je suis dans les piscines, chez Tanguy Piscines, le patron c'est un ami.
02:16 - D'accord. - Ça arrivait machinalement, c'est-à-dire qu'à la boîte, c'était l'entreprise de plomberie à la base qui faisait ma maison,
02:23 donc c'est mon ami qui faisait toute la plomberie, et puis il me dit "j'ai créé l'instruction de piscine,
02:27 et puis je vais chercher un commercial", moi je lui dis "comme je faisais rien, je vais te donner un coup de main à créer ton truc".
02:33 Et puis du coup, ça fait 17 ans que je suis avec lui, c'est plus un coup de main que je lui donne.
02:36 - C'est fou. - Donc vous vendez vraiment des piscines, commerciales, vous prenez la voiture tous les jours pour aller voir des clients ?
02:41 - Je suis sur la route toute la journée, ça se passe très bien, le soir je suis chez moi,
02:45 j'ai une vie équilibrée, moi je suis pas à la recherche constamment de la caméra, du micro pour vivre.
02:50 Après moi j'ai ma vie aujourd'hui qui est comme cela, et ça convient très bien.
02:54 - Mais les gens doivent être surpris Stéphane quand t'arrives pour vendre une piscine quand même,
02:57 - Ouais, les gens sont par la garderole de piscine, et puis derrière on va parler d'une heure de foot,
03:02 donc après il y a toujours des amoureux, c'est le sport planétaire, c'est ce qui fait vibrer les gens aussi,
03:08 et puis je pense qu'ils ont vécu des émotions avec justement 98, ça a un impact considérable,
03:13 parce que c'était déjà la première et puis ça s'est déroulé en France.
03:17 Moi j'ai vécu des choses extraordinaires dans ma carrière,
03:20 après forcément j'ai pris une voie un peu différente, mais ce sont les aléas de la vie qui font ça.
03:24 - Mais c'est évolu à la base ?
03:26 - Non, j'ai toujours expliqué que quand j'étais à Auxerre, ils me faisaient deux ans de contrat,
03:33 donc j'ai cassé mon contrat pour revenir me rapprocher sur Vingance,
03:35 et tout simplement ma mère était très malade, donc je voulais la voir,
03:38 et malheureusement elle est partie juste à l'arrêt de ma carrière,
03:41 et puis voilà mon père s'est retrouvé tout seul, c'était l'ancienne génération,
03:44 et puis voilà il ne me fallait pas faire à manger, il fallait pas faire les papiers,
03:46 donc je l'ai épaulé, je suis resté quelques mois,
03:48 et puis après cette proposition de boulot est arrivée,
03:53 et puis je l'ai pris, et puis j'ai un équilibre de vie aujourd'hui remarquable.
03:56 - Bon, mais est-ce que justement le fait de t'éloigner de la lumière et tout ça,
04:01 le fait de ne pas avoir marqué en Coupe du Monde,
04:03 est-ce que ça t'a hanté, est-ce que ça fait partie de ton processus,
04:08 auquel aujourd'hui tu es moins dans la lumière ?
04:10 - Ça me hante du gars, toujours aujourd'hui.
04:12 - Toujours ?
04:14 - Ah bah oui, mais tu y penses tout le temps, constamment.
04:16 - Mais pourquoi, alors ça ça m'intéresse,
04:18 parce que moi j'ai pas eu le quart du talent de buteur que t'avais,
04:22 mais t'as fini deux années d'affilée meilleur buteur de Ligue 1,
04:25 des buts, ça m'a marqué, t'en as marqué toute ta vie,
04:28 et c'était pas un souci pour toi.
04:29 Là, le hasard ou la chance, parfois peut-être la maladresse,
04:33 ça fait que ça arrive à des grands joueurs.
04:35 Pourquoi ça te travaille autant ?
04:37 - Bah ça travaille, c'est une Coupe du Monde, c'est en France,
04:41 tu marques 47 fois dans la saison, et ce jour-là t'as les pieds carrés.
04:45 Tu vois ce que je veux dire ?
04:47 Mais c'est ce qui fait le charme du foot aussi.
04:49 Tu prends Lilian en demi, il marque pas un but de sa carrière,
04:53 ce jour-là il met pieds droits, pieds gauches.
04:55 - C'est vrai.
04:56 - C'est ce qui fait le charme du foot.
04:58 - Et t'as pas réussi à passer à autre chose, ça te hante encore ce truc ?
05:01 - J'y pense, mais bon après le schéma a été compliqué aussi,
05:05 quand tu m'as rencontré Christophe, t'as été seul à la pointe du combat,
05:09 t'as Iouri, t'as Gizou derrière, t'as personne dans les couloirs,
05:12 tu vois ce que je veux dire ?
05:14 C'est plus compliqué, c'est pas le même schéma que j'avais au CERF
05:16 où j'avais deux machines à centrer et puis il suffisait d'être présent
05:18 au premier poteau, au deuxième poteau, et puis voilà, je finissais.
05:20 T'avais moins d'efforts à faire dans le replacement, dans le travail défensif,
05:25 chose que là, si tu regardes en 98, on avait une défense de fer,
05:28 et après on jouait ce qu'on avait à jouer devant.
05:30 - Et sinon Stéphane, les piscines, tu descends dans l'eau Vaucluse
05:34 un peu dans le sud ou non ? C'est comme les montagnes.
05:36 - Non, non, Eric, je suis tranché.
05:37 - Il bosse sur une maison là, Eric, en ce moment, c'est pour ça.
05:39 - Non mais Eric, si tu fais une piscine, je fais une piscine olympique dans ce cas-là.
05:42 - À la Marseillaise quoi, il a foutu un peu sur la poudre, il doit être toujours plus lourd.
05:47 - Tout au black, je te préviens, il paraît que le problème est au black.
05:50 - Alors Stéphane, du coup, est-ce que vous avez été particulièrement sensible
05:56 à Olivier Giroud, à ce qui s'est passé en 2018, puisque lui aussi,
05:59 il est devenu champion du monde sans marquer.
06:01 - Ouais, après il a eu l'occasion de remondir,
06:03 mais bon, c'est vrai que c'est un peu similaire à ce que j'ai vécu,
06:07 mais quand on est attaquant, forcément, on a envie de marquer,
06:10 on a envie de briller, on représente la France.
06:12 Et ce jour-là, ça sourit pas, on n'a pas le bon geste de finition,
06:17 c'est comme ça.
06:18 Mais c'est vrai que moi j'y pense, pas tous les jours,
06:22 mais quand je pense à la Coupe du Monde,
06:24 en plus la miniature, comme Christophe l'a vu aussi,
06:26 je l'ai toujours devant mes yeux, donc forcément dans le salon.
06:29 - Ah ça vous l'avez parce qu'on vous a volé votre sac après la finale ?
06:33 - Ouais, on a une réplique de la Coupe du Monde.
06:36 - D'accord, vous avez plus les maillots de l'époque,
06:38 mais vous avez quand même la réplique.
06:40 - Voilà, j'ai perdu mon maillot, c'était pas la soirée je pense.
06:42 - Ouais, mais Stéphane, j'ai une question,
06:45 en écoutant votre discussion avec Duga et tout,
06:47 est-ce que le fait de pas forcément répondre aux sollicitations de France 98,
06:51 c'était pas une volonté aussi pour vous de tourner la page,
06:53 et de se dire "bon, si à chaque fois je repars dans cette blessure
06:56 qui est toujours un peu ouverte..."
06:58 - Ah non, ça n'a rien à voir, absolument pas.
07:00 Comme je vous l'ai dit, Christophe, on est 10-12, on n'est pas nombreux,
07:05 et puis chacun a sa vie, après, moi j'ai une vie,
07:08 même si je reste dans mon secteur aujourd'hui pour le boulot et pour le foot,
07:12 c'est déjà, les semaines sont super chargées.
07:15 - Mais Stéphane, moi j'ai une question, parce que quand tu
07:18 travailles avec le foot amateur comme tu le fais, Briamant,
07:22 en montant comme ça autant de divisions en très peu d'années,
07:25 et en étant dans un club de R1, c'est que tu restes un grand passionné de football.
07:30 - Mais moi je suis passionné, que ce soit dans le domaine amateur,
07:32 j'ai envie de rendre service, même si quelques fois on se fait insulter
07:35 parce qu'on est là, on n'a rien à faire là, ou qu'on est rentré sur autre chose.
07:39 Mais après, moi j'ai toujours un oeil sur le monde professionnel aussi,
07:42 je regarde les résultats, je m'informe...
07:43 - Mais c'est ça qui est étonnant Stéphane... - Tu n'aurais pas pu y venir ?
07:45 - Mais oui, parce que... Pourquoi ?
07:47 Tu n'as jamais titillé de revenir dans le monde pro ?
07:50 - Mais ce n'est pas ça, c'est que...
07:52 Moi j'ai fait 8-9 ans Canal de consultant après ma carrière,
07:55 Canal a été racheté par Béhin,
07:58 j'avais un copain breton, Charles Métry à l'époque, où j'essayais d'entrer à Béhin,
08:02 mais il n'avait pas aimé le breton, il n'avait pas voulu me faire rentrer,
08:06 et puis voilà, après ça a pris une tournure...
08:08 - Il aurait fallu appeler Noël Legrette, tu y étais direct !
08:11 - Mais non, j'étais directeur sportif à Galant !
08:14 - Et bien oui, c'est pour ça, c'est même étonnant,
08:17 parce que même un club comme Guingamp, ou même Brest,
08:20 parce qu'ils pourraient se servir de l'image que tu as !
08:22 - Jérôme, il nous l'a dit, et c'est quand même le principal,
08:26 il est heureux et équilibré dans sa vie, est-ce que ce n'est pas le principal ?
08:29 - Non mais le principal, moi... - Il n'y a pas que le foot à la vie !
08:32 - Non mais je suis d'accord, moi je suis tellement passionné de football que j'ai envie,
08:35 et ce n'est pas parce qu'on a Stéphane au téléphone, mais je tiens ce discours-là avec d'autres,
08:39 c'est que les gens, des joueurs emblématiques, il n'y en a pas beaucoup,
08:43 qui ont marqué l'histoire de la France, de l'équipe de France,
08:46 mais aussi, surtout, du football français, il n'y en a pas beaucoup,
08:49 il faut se servir, quand le mec est passionné,
08:51 si le mec, il n'a plus envie de parler de foot pour X raison,
08:54 peut-être qu'on en aura cette semaine dans ce cas-là,
08:56 mais là, ce n'est pas le cas de Stéphane, donc c'est pour ça que moi je trouve ça surprenant
09:00 qu'un club en Bretagne, par exemple, pour rester un petit peu dans ton concombre là-bas,
09:05 ne se propose pas...
09:08 - Après, ce que les gens ne savent pas non plus, c'est que moi j'ai rencontré toute la famille Pinault,
09:13 il y avait Drey aussi, je les ai rencontrés à Paris dans la holding,
09:18 avec Drey aussi, et puis Drey aussi, il m'a dit comme ça,
09:20 "non, je n'ai pas les finances", alors je ne demandais quasiment que dalle.
09:22 - Mais tu sais quoi ? Les gens, ils ont peur à leur poste aujourd'hui.
09:26 - Oui, oui, c'est sûr.
09:27 - Peur de quoi ?
09:27 - Je suis en Breton, j'ai joué à l'arène, j'ai terminé de faire buteur à l'arène,
09:31 Drey aussi s'est dit "maintenant, il va me faire de l'ombre".
09:33 - À l'impact trop fort, oui, bien sûr.