«Zéro gravité» de Woody Allen, «L’épaisseur d’un cheveu» de Claire Berest et «Valse russe» de Nicolas Delesalle : les conseils littéraires de Nicolas Carreau

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Transcript
00:00 - Allez, on va parler bouquins maintenant avec Nicolas Carreau,
00:02 qui chaque semaine a trois livres à nous recommander en trois minutes seulement.
00:06 - Oui, j'y vais.
00:07 Je commence avec Claire Bérest, chez Albin Michel.
00:10 Ça s'appelle "L'épaisseur d'un cheveu".
00:13 Pourquoi "L'épaisseur d'un cheveu" ?
00:14 Je vous lis l'épigraphe au début du roman.
00:17 "La bascule dans le passage à l'acte criminel tient souvent à l'épaisseur d'un cheveu."
00:23 C'est une formule d'Étienne de Greff qui était criminologue.
00:26 Et donc là, c'est l'histoire de Violette et Étienne.
00:28 Violette, tout le monde l'appelle "Vive".
00:30 C'est pas pourquoi, c'est comme ça.
00:31 Violette et Étienne, qui est un couple de trentenaires sans enfant à Paris,
00:34 très cultivés, qui court les expos, qui se la pète un peu et tout ça.
00:38 Mais ils sont sympas.
00:39 Et lui, Étienne, il est correcteur dans l'édition.
00:43 Et c'est un type un peu maniaque.
00:45 C'est le genre de type qui s'énerve très, très fort quand on dit littéralement,
00:48 alors que c'est pas du tout littéral.
00:50 Ou alors, il est synesthète, c'est-à-dire qu'il voit les mots en couleur.
00:54 Et donc, il est très, très maniaque sur les textes des autres.
00:57 Mais sa maison d'édition en a un peu marre parce qu'à force d'être maniaque
01:01 et de trouver tout le monde nul, il réécrit les romans au lieu de juste corriger
01:04 les fautes d'orthographe et de syntaxe.
01:06 Et puis aussi, il est fan de musique classique.
01:08 Alors, il a un abonnement tous les mardis.
01:10 Ils vont voir avec Vive un concert.
01:12 Elle, elle aime pas trop, mais elle lui dit pas parce qu'elle s'énerve vite.
01:15 Etienne, c'est un caractériel, en fait.
01:17 Et il y a ça.
01:18 Et un jour, Vive lui dit non, mais je pourrais pas venir ce mardi là.
01:22 Et alors, ça lui fait péter un câble.
01:25 Il s'énerve très fort.
01:26 Elle s'énerve un peu plus, etc.
01:27 Et puis, il y a un autre truc et puis un autre truc, puis un autre truc,
01:30 des petits trucs à chaque fois, mais qui vont conduire au meurtre de Vive.
01:34 C'est ce qu'on comprend assez vite, puisque il est en garde à vue,
01:37 Etienne, et le récit alterne entre leur histoire et la garde à vue d'Etienne.
01:42 - Mais si elle est pas venue mardi, c'est ça ce qu'elle mérite.
01:45 - Woody Allen qui revient avec "Zéro Gravity".
01:49 Alors, il est pour Olivier au cinéma avec "Coup de chance"
01:52 que j'ai vu aussi, qui est superbe, mais j'y connais rien en cinéma.
01:55 - Je serai avec Valérie, le merci est de ma part.
01:56 - En revanche, en bouquin, c'est un grand écrivain, Woody Allen,
01:59 on le sait assez peu, soit dit en passant, son autobiographie était magnifique.
02:03 Ses recueils de nouvelles sont toujours splendides.
02:05 Et là, "Zéro Gravity", recueil de nouvelles encore chez Stock.
02:08 C'est génial, ça commence avec une nouvelle très, très alénienne
02:11 qui doit faire 70 pages.
02:13 Un jeune type qui parle de Brooklyn, qui a envie de conquérir Manhattan.
02:16 Il se marie avec une fille.
02:18 Ils ne sont pas hyper amoureux, mais ça leur permet de s'émanciper
02:21 un peu plus tôt et d'être un peu plus courageux ensemble.
02:23 Sauf que assez vite, ça se délite entre eux.
02:25 Et lui tombe un jour sur une fille magnifique.
02:28 Et une histoire d'amour commence à la Woody Allen.
02:30 Je vous raconte ça, c'est une histoire banale,
02:32 mais en fait, ce qui fait le sel de Woody Allen, c'est à chaque fois,
02:35 il y a une citation de Woody Allen par situation dans la vie.
02:38 Et il a des formules, mais à chaque page, il y a un moment
02:42 où il explique qu'un premier rendez-vous, c'est juste deux personnes,
02:45 deux inconnues qui tâtent le terrain pour savoir si un jour,
02:47 ils pourraient partager une concession funéraire.
02:50 C'est ce genre de petit truc, Woody Allen.
02:52 Ensuite, rien à voir, une histoire d'une vache qui nous raconte
02:55 qu'elle est très, très heureuse dans son prêt.
02:57 Elle est dans le prêt d'une maison, d'une propriété de gens très riches.
03:00 Comme ça, puis un jour, elle décide de tuer un des invités
03:03 qui est un poseur insupportable.
03:04 Et donc, elle prépare son alibi, etc.
03:06 Son meurtre parfait.
03:07 Mais c'est donc une vache qui nous explique tout ça.
03:09 Et puis le dernier, c'est "Walserus" de Nicolas Delezale chez La Tess.
03:12 C'est un des premiers romans sur la guerre en Ukraine.
03:14 Nicolas Delezale, c'est aussi un grand reporter pour Paris Match.
03:17 Et il raconte la guerre.
03:19 À la fois, il raconte, je pense, sa vraie vie,
03:22 mais il l'a mixé avec du roman.
03:24 Et donc, il y a son histoire à lui qui alterne avec l'histoire de Sacha,
03:27 qui est un type de 73 ans, qui vit et qui pêche dans un lac gelé
03:31 à 500 mètres de la frontière russe.
03:33 Et un jour, il voit les blindés débarquer.
03:34 Il s'engage dans l'armée parce que c'est un ancien pilote.
03:37 Il est juste...
03:38 Il ne fait pas grand chose.
03:39 Il a 73 ans.
03:39 Il a hexakalachnikov dans un checkpoint.
03:41 Puis ensuite, il est envoyé dans le Donbass.
03:43 Il rencontre un type, un mercenaire russe avec qui il devient ami.
03:46 Puis, il décide que ça suffit, la guerre.
03:47 Ils sont trop vieux.
03:49 Donc, il rentre chez Sacha.
03:50 Et puis, les deux destins, évidemment, vont se croiser.
03:52 Avec d'un côté, ce Sacha qui est un personnage incroyable
03:55 et de l'autre, ce journaliste qui travaille aussi avec un photographe.
03:58 Ça, c'est magique.
03:59 Un photographe qui essaye de chercher la photo
04:02 qui pourrait permettre d'arrêter la guerre.
04:03 Vous savez, ce genre de photo tellement iconique,
04:05 tellement forte symboliquement qu'elle arrêterait la guerre.
04:07 Évidemment, c'est un idéal impossible.
04:09 Trois recommandations ce matin.
04:11 Claire Berest, l'épaisseur d'un cheveu, ça c'est chez Albin Michel.
04:15 Woody Allen, zéro gravité chez Stock.
04:17 Et puis, Nicolas Delessalle, valse russe.
04:20 Et on vous offre, bien sûr, Franck Dubosc, la pochette de Woody Allen.
04:24 Zéro gravité.
04:25 C'est un beau cadeau qu'on vous fait ce matin.
04:27 Merci Nicolas.
04:28 On vous retrouve la semaine prochaine.
04:30 Oui, on vous retrouve aussi tous les dimanches dans votre émission.
04:32 Votre rendez-vous, ça s'appelle "La voix et livre".
04:35 On parle de toutes les littératures et même de la littérature jeunesse.
04:38 On visite les bibliothèques aussi de certaines personnalités.
04:42 C'est passionnant et c'est tous les dimanches de 19h à 20h sur Europe 1.

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