Loi «Plein-emploi». Les allocataires du RSA dans le viseur de France Travail

  • l’année dernière
Environ 150 agent-es de Pôle emploi se sont rassemblés aux abords de l’Assemblée nationale, afin de dénoncer le projet de loi «Plein emploi» débattu actuellement par les parlementaires.

Si cette loi était votée en l’état, elle renforcerait une nouvelle fois les contrôles des chômeurs et pénaliserait les bénéficiaires du RSA, qui seraient soumis à l’obligation de travailler 15 heures par semaine. Des régressions sans précédent que ce texte menace d’introduire dans le système de protection social français.

Le micro de l’Humanité a rejoint cette première mobilisation.
Transcript
00:00 C'est vraiment une messe que le gouvernement fait.
00:02 Faire travailler les gens de 15 à 20 heures pour rien
00:06 et toujours avoir les 607 euros de RSA.
00:10 Et je ne sais pas pourquoi à chaque fois le gouvernement tape sur tous les pauvres,
00:14 tape sur les pauvres, tape sur les pauvres
00:16 et il ne demande pas aux riches de participer.
00:19 Qui peut toucher 650 euros pour mieux vivre ?
00:22 C'est impossible !
00:23 On va nous piquer de l'argent et cet argent en plus,
00:25 il va coûter les intérêts bancaires, la lunettique,
00:28 pour pouvoir réoffrir le vrai RSA.
00:30 La philosophie générale du texte,
00:33 c'est en fait d'essayer de construire un immense fichier
00:38 de toutes les personnes qui seraient disponibles
00:40 pour équiper des postes sur le marché du travail
00:42 et de mettre en place tout un tas de mesures
00:44 qui vont les contraindre à accepter ces postes qui sont disponibles.
00:48 Et ça, ça passe par l'inscription obligatoire
00:51 de tous les demandeurs d'emploi par exemple
00:52 qui sont allocataires du RSA ou ayant droit,
00:55 des personnes qui sont reconnues travailleuses handicapées,
00:57 des jeunes qui sont sans emploi et puis sans formation
01:01 et de leur signature d'un contrat d'engagement
01:04 les conduisant à faire 15 heures d'activité par semaine,
01:08 au moins 15 heures d'activité par semaine
01:11 avec la possibilité de nouvelles sanctions
01:13 s'ils ne respectent pas cet engagement.
01:15 France Travail va permettre aux employeurs
01:24 d'avoir tout un vivier de travailleurs corvéables à merci,
01:29 moins payés, donc les salariés en poste
01:31 quand il faudra arriver chaque année
01:32 pour négocier les augmentations de salaires,
01:34 en face l'employeur va dire
01:36 "mais moi j'ai des travailleurs qui sont prêts à accepter
01:40 n'importe quelle condition de travail
01:41 parce qu'ils sont en fin de droit ou ils ont été radiés
01:43 et donc ils ne seront pas en état de discuter non plus
01:46 pour améliorer leurs conditions de travail".
01:48 On nous raconte qu'il s'agit de mieux les accompagner,
01:53 en fait il s'agit surtout de faire un grand fichier,
01:56 de les contrôler et de rentrer dans une logique
01:58 où on veut mettre des pions dans des cases,
02:00 alors qu'on sait très bien que ce n'est pas comme ça que ça marche
02:03 et qu'il y a à peu près 350 000 offres d'emploi non pourvues
02:09 au deuxième trimestre 2023 pour 5,4 millions de chômeurs.
02:14 Donc si on veut s'attaquer à la question de l'emploi
02:16 et il le faut et c'est nécessaire,
02:18 ce n'est pas en obligeant les gens à traverser la rue
02:21 comme l'a dit le président de la République qu'on va y arriver.
02:23 Donc voilà, il y a une inquiétude parce qu'en plus
02:27 il y a une grande confusion qui est installée dans ce projet
02:29 entre ce qui relève de la protection sociale
02:32 et ce qui relève de la solidarité nationale.
02:34 La fiction c'est de dire par exemple que les chômeurs ne veulent pas travailler.
02:37 L'agenda d'Emmanuel Macron c'est clairement de saper la protection sociale.
02:41 Il y a eu les retraites, il y a eu la surenchômage déjà depuis 5 ans.
02:44 Il considère qu'il faut une baisse des protections sociales
02:47 de plusieurs milliards par an,
02:50 entre la retraite et la surenchômage
02:51 et que grâce à ça la France va retrouver de la croissance.
02:54 Sauf que ça crée tout simplement de la pauvreté,
02:57 ça accroît les inégalités et c'est totalement scandaleux
03:00 parce que les gens qui ont travaillé et qui ont perdu leur emploi,
03:03 que ce soit un CDD ou un CDI,
03:05 ont le droit d'avoir une allocation chômage,
03:08 devraient avoir le droit tous et on en a absolument besoin
03:11 parce que c'est le meilleur moyen de ne pas plonger dans la pauvreté
03:14 dès qu'on se retrouve au chômage.
03:15 [Applaudissements]
03:18 Voilà, je vous propose de passer la parole à les députés qui sont là.
03:23 [Sonnerie de fin]
03:25 [SILENCE]

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