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Du lundi au jeudi, Laurent Ruquier et Julie Hammett vous donnent rendez-vous pour "Le 20H de Ruquier", un rebond et des débats sur les grands thèmes de l'actualité de la journée. Au programme ce lundi, le projet de loi "plein emploi", et l'examen du conditionnement du versement du RSA à des heures d'activité.

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Transcription
00:00 ne gagnant pas votre vie, vous êtes mis à être manœuvre, vous avez fait des petits
00:03 boulots pour essayer de gagner 3 francs 6 ou, j'ai envie de dire, comme on disait à
00:08 mon époque, c'est une expression familiale, 3 francs 6 ou, les jeunes ne connaissent peut-être
00:12 pas cette expression, mais en tout cas, à droite, à gauche, gagner du liquide, souvent
00:16 vous mettant sur des plateformes, vous racontez tout ça, c'est la première partie du livre,
00:20 jusqu'à un moment où quelqu'un vous dit « tu sais, moi mon fils, je l'ai mis au
00:24 RSA, tu pourrais toi aussi t'inscrire ». Donc vous êtes inscrit au RSA, vous y aviez
00:29 le droit. Oui, mais je l'ignorais déjà, je pensais
00:31 que les gens comme moi ne méritaient pas le RSA tout simplement, d'ailleurs il y a
00:35 encore des gens dans mon autorat qui pensent que je ne le mérite pas, et je l'ai depuis
00:39 3 ans et je dois dire que ça a été quand même une grande humiliation en réalité,
00:46 c'est pas… effectivement le mot « assistanat » me hantait, je n'avais pas l'habitude,
00:51 j'avais été professionnel, même si je n'ai pas abandonné à 100% la photo, c'est
00:55 la photo aussi qui a fait sa part d'abandon envers moi, puisque je n'arrivais plus à
00:59 suivre avec le numérique, avec mon âge, voilà. Donc je me suis retrouvé effectivement
01:03 à faire des petits boulots sur des plateformes, et je me suis blessé petit à petit parce
01:08 que les travaux manuels sont extrêmement difficiles, même quand on est très sportif
01:11 comme je l'étais, et c'est le RSA qui m'a quand même offert, alors non pas une
01:18 vie agréable, mais une pauvreté un peu plus décente.
01:22 Vous dites qu'on s'habitue vite au RSA, à la charité, tout au monde, même public
01:27 vous enferme dans la peur de la perdre, cette aumône, cette charité, et vous avez fait
01:31 la connaissance d'une assistance sociale qui vous a aidé évidemment, mais aussi on
01:36 s'est mêlé de votre vie et même de l'argent qu'on vous prêtait parfois, parce que votre
01:40 maman vous aidait pour faire des courses par exemple.
01:43 Oui bien sûr.
01:44 Et ça on n'a pas le droit de toucher de l'argent en plus.
01:45 Mais oui, ça j'ai découvert ça, donc je dois être inscrit dans la catégorie des
01:49 fraudeurs parce que j'ai été contrôlé…
01:51 J'ignorais ça totalement.
01:52 Moi aussi.
01:53 Et le contrôleur a été très gentil, il m'a bien avoué que oui, on n'était
01:58 pas du tout informé, mais dès qu'on vend quelque chose et quand on se retrouve dans
02:01 une situation comme la mienne, alors je ne parle pas au nom de tous les gens qui touchent
02:06 le RSA, on est tous très différents les uns des autres.
02:08 Deux millions d'allocataires du RSA.
02:10 Oui.
02:11 En France.
02:12 Mais on n'imaginait pas qu'il y avait des écrivains parmi ceux-là.
02:14 Voilà, oui.
02:15 Vous savez, ce n'est pas parce qu'on publie dans une maison prestigieuse qu'on
02:20 ne travaille pas pour cette maison, on travaille avec.
02:23 Donc ça n'augure absolument pas de revenus très confortables.
02:27 Je vous lis.
02:28 « L'argent que de temps à autre ma mère me donne pour faire des courses au Carrefour
02:31 Market est tenu pour un salaire.
02:33 Cela modifie considérablement le montant du RSA », m'a-t-on dit.
02:37 Et j'ai avoué qu'en effet, le RSA ne me permettait pas ou tout juste de manger
02:42 et qu'il arrivait à ma mère de m'aider à payer une facture pour m'éviter la
02:45 coupure d'eau ou la coupure d'électricité.
02:47 Et là, on vous a répondu « Mais dans aucun cas, il faut déclarer tout ça ».
02:51 Mais oui, il faut déclarer tout.
02:52 Et ils ont quand même un peu d'humanisme parce qu'à la fin, j'ai senti qu'on
02:59 me faisait un clin d'œil en me disant « Bon, tout ce qui est travail dissimulé,
03:04 tout ce qui est payé en liquide, on ne s'en occupe pas.
03:06 » Comme si c'était quasiment encouragé.
03:09 Alors j'avais déjà ressenti ça quand je travaillais pour les plateformes de travail
03:13 où on nous encourageait à faire du black, ce qu'on appelle du black, alors que c'est
03:19 totalement immoral et illégal, évidemment.
03:21 Et là, pareil, à la CAF, on nous dit que « Ma foi, les sommes en liquide, on ne nous
03:27 les enlèvera pas ».
03:28 C'est un témoignage en tout cas incroyable.
03:33 Ça s'appelle « A pied d'œuvre », c'est chez Galibar.
03:34 J'en fais de la pub parce que ça peut éviter que vous continuiez à être au RSA.
03:38 DFL TV, il sera pour quelque chose.

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