La députée Renaissance des Hauts-de-Seine, Virginie Lanlo, victime de harcèlement dans sa jeunesse témoigne dans #HDPros.
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00:00 J'ai décidé effectivement, on m'a confié la question au gouvernement concernant le harcèlement.
00:08 C'est un sujet, comme vous avez pu le constater, qui me touche personnellement.
00:13 Compte tenu de cette haute institution dans laquelle on se trouve,
00:18 j'ai estimé que c'était le moment de livrer un certain message,
00:23 non pas pour faire une thérapie, loin de là,
00:27 mais je pense qu'il n'y a pas de message plus fort que de parler de son vécu
00:31 pour essayer de faire comprendre l'urgence de la situation.
00:36 Cette urgence, au-delà des annonces qui seront faites par Mme la Première ministre
00:42 et le ministre de l'Éducation nationale,
00:45 c'est de se mobiliser autour de ces enfants qui n'osent pas parler
00:49 parce qu'ils ont peur, parce qu'ils ont honte, parce qu'ils sont sous emprise.
00:53 Et je pense qu'il est vraiment important que nous, les encadrants, les adultes,
00:58 ce qu'on appelle les grands, qui accompagnent nos enfants au quotidien,
01:02 puissent savoir écouter, entendre et agir,
01:06 et faire en sorte que ces enfants puissent s'exprimer et n'aient pas peur de s'exprimer.
01:11 Je comprends Mme Lorlot, mais évidemment, ce qui m'intéresse, c'est votre témoignage.
01:15 Et pardonnez-moi de revenir là-dessus, parce que tout est parti de là.
01:20 Vous aviez quel âge lorsque vous avez été harcelée ?
01:24 J'avais une dizaine d'années, ça a duré deux, trois ans.
01:28 Par la même personne ?
01:30 Par la même personne, mais je n'ai pas forcément envie de raconter cette histoire en tant que telle,
01:36 qui m'appartient. Je pense qu'à travers les mots que j'ai dits hier, j'en ai dit suffisamment.
01:42 Alors, j'entends bien et je ne souhaite pas être indélicat et indiscret.
01:46 Évidemment, même questions le seront peut-être, mais vous avez évidemment toute la liberté de répondre ou pas.
01:52 Mais on se pose toujours dans ces cas-là des questions.
01:55 Je ne sais pas si c'était un établissement public ou privé, mais est-ce que vous avez vous-même parlé à vos parents ?
02:00 Est-ce que vos parents étaient au courant ?
02:02 Parce que ce témoignage, évidemment, il permet en miroir, pour ceux qui nous écoutent,
02:07 les parents d'ailleurs ou les enfants, de pouvoir trouver la bonne solution.
02:11 Est-ce que vous en aviez parlé, par exemple, à vos parents ?
02:13 Est-ce que vos parents le savaient ?
02:16 Mes parents ne le savaient pas à l'époque. Je rappelle que c'était il y a plus de 40 ans.
02:20 On va être délicat jusqu'au bout, je ne vais pas forcément donner mon âge,
02:23 mais pour autant, vous le trouverez facilement.
02:26 C'était il y a plus de 40 ans et c'était des choses qu'on n'exprimait pas, parce que c'était tabou.
02:32 Et quand on voyait des enfants potentiellement se chamailler dans une cour d'école et on voyait que c'était répétitif,
02:38 quand on en parlait éventuellement, même à un encadrant ou à un enseignant,
02:42 on disait "arrêtez de vous chamailler, ça va passer".
02:45 Alors c'est ce que j'allais vous dire justement. Est-ce qu'en dehors de cette personne qui vous harcelait et vous-même,
02:49 est-ce qu'une autre personne était témoin ou était au courant de cela ?
02:54 Oui, il y avait des personnes qui étaient au courant, et notamment des personnes proches de cette personne-là,
03:03 qui n'ont certainement pas été au courant mais participaient.
03:07 Mais en fait, vous vous enfermez quand vous êtes harcelé, d'abord parce qu'il y a un sentiment de honte,
03:16 mais de l'autre côté, c'est très bizarre ce que je vais vous dire là,
03:20 mais potentiellement un sentiment où on n'est pas en admiration devant la personne, mais on est sous emprise.
03:29 Et on n'arrive pas à ces âges-là, j'avais une dizaine d'années, on n'arrive pas forcément à faire la différence.
03:36 D'où la nécessité, dès le plus jeune âge, de travailler avec les enfants sur la thématique de l'empathie,
03:43 de les inciter à parler dès le plus jeune âge, à leur apprendre à mettre des mots sur ce qui est inacceptable.
03:49 Et c'est ça le travail que nous devons engager à aujourd'hui.
03:52 [Musique]
03:55 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]