• l’année dernière
La direction de Clestra a annoncé aux organisations syndicales qu'elle se déclarerait prochainement en cessation de paiement au tribunal, dans un contexte de conflit social durant depuis trois mois.

La direction de l'entreprise alsacienne de cloisons de bureau a annoncé aux syndicats « qu'elle allait se déclarer en cessation de paiement à partir de mercredi 27 ou jeudi 28 septembre au tribunal » lors d'un CSE extraordinaire, a alerté Amar Ladraa, délégué syndical CGT.

« Cela confirme l'inquiétude des salariés », notamment sur la question des emplois, a-t-il ajouté. Depuis cette annonce, les salariés s'inquiètent du fait que « la procédure peut aller très vite », et craignent une liquidation de l'entreprise sans qu'elle n'ait le temps de trouver un repreneur éventuel. Une reprise constitue « la seule issue, très mince, qu'il nous reste », a estimé M. Ladraa.

Une délégation intersyndicale s’est présentée ce mercredi 27 septembre à Bercy, pour être reçue et obtenir qu'enfin le gouvernement agisse à la hauteur de la situation.

Mercredi dernier, au cours d'une table ronde sous l'égide du ministère de l'Economie, la CGT citait le PDG de l'entreprise, Romain Jacot, qui avait déclaré une faillite « imminente », Clestra ne disposant plus que de « cinq ou six jours de trésorerie ».

Clestra avait été placée en redressement judiciaire le 1er août 2022, du fait de l'explosion des coûts des matières premières, d'un litige sur son bail à Illkirch et des conséquences d'une cyberattaque.

Jestia avait alors repris la plupart des activités (289 emplois sur 369) en bénéficiant d'un prêt de 4 millions d'euros de l'Etat et d'un million de la région Grand Est.

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Transcription
00:00 On sentait bien que cette direction avait un seul objectif, c'est s'attaquer aux emplois.
00:04 Ça a été prémédité, n'ayons pas peur des mots.
00:07 Hier, ils nous annoncent effectivement la liquidation de 130 salariés.
00:11 On ne va rien triste faire puisque 130 salariés sans savoir faire, c'est un peu ça.
00:16 On nous écoute à un moment donné.
00:17 C'est que une personne qui veut apporter des arrangements, je ne sais quoi,
00:21 ou entre l'argent public et en faire des choses.
00:23 Et on parle que de salariés.
00:24 C'est-à-dire que toutes les machines, les services et l'activité,
00:28 ça a été délocalisé à la holding.
00:30 On a vraiment affaire à des patrons qui n'ont rien à respecter,
00:34 qui n'ont déjà pas tenu leur engagement au tribunal.
00:36 Et aujourd'hui, du jour au lendemain, ils décident de nous liquider.
00:39 C'est inadmissible et c'est scandaleux.
00:41 On attend de ce gouvernement qui soit plus spectateur,
00:44 mais qui soit engagé dans ce dossier CLESTRA, qui trouve une solution.
00:48 Parce qu'y compris le projet de gestion ne tient pas la route.
00:52 Ils licencient les salariés, ils gardent les machines, mais qui va produire ?
00:55 Le savoir faire, c'est nous.
00:56 La compétence, c'est nous, c'est les salariés.
00:58 L'avenir de cette entreprise passera par les salariés, pas par des machines.
01:01 Pour moi, la partie, elle est jouée.
01:07 Il y a trois semaines de ça, il y avait un premier rendez-vous à Bercy
01:11 où ils ont annoncé trois semaines de trésorerie.
01:13 À partir de là, je n'ai pas compris pourquoi le ministère
01:15 n'a pas mis la pression auprès des JACO
01:18 pour mettre l'entreprise sous la protection,
01:20 sous la tutelle du tribunal de commerce,
01:23 afin de permettre une potentielle reprise,
01:25 de trouver un potentiel repreneur.
01:27 Aujourd'hui, ils ont asséché Clestra jusqu'à la dernière goutte de sang
01:33 pour prononcer une liquidation judiciaire.
01:35 Donc, ça me paraît peu probable qu'il y ait un repreneur.
01:38 Je l'espère, mais ça me paraît peu probable.
01:40 À la morale, on a réussi à tenir entre nous.
01:46 Solidarité ensemble, c'est ce qui nous faisait tenir.
01:50 Et au point du financier, il y en a qui sont retrouvés très rapidement
01:54 sans rien, sans électricité, sans gaz.
01:57 D'autres qui se sont retrouvés en mesure d'expulsion aussi.
02:00 Après, on a eu le soutien entre nous.
02:04 Moi, pour ma part, j'ai été aidé par ma famille.
02:07 Je dirais bien des mots, mais je vais m'en passer.
02:09 On reste polis.
02:10 Au lendemain du Covid, le gouvernement a expliqué sur tous les tons
02:18 que désormais, on allait défendre notre industrie
02:20 pour défendre notre souveraineté nationale.
02:22 Et la réalité, c'est que ce à quoi on assiste,
02:25 c'est des suppressions de postes massives dans le secteur industriel,
02:29 des usines qui ferment et du savoir-faire qui disparaît.
02:31 Et je rappelle quand même qu'au total,
02:33 c'est plus de 5 millions d'euros d'aides publiques
02:36 qui ont été versés à l'entreprise.
02:37 Il y a juste ici à côté le ministère de l'Économie.
02:41 Sur le ministère de l'Économie, il y a un calico qui dit "Bercy agit".
02:44 La question qu'on peut se poser, c'est "Bercy fait quoi pour défendre l'Eclestra
02:48 et pour faire en sorte qu'au moins,
02:49 en contrepartie des 4 millions d'euros versés par l'État,
02:52 il y ait la garantie du maintien de l'emploi ?".
02:54 C'est ce pour quoi on se bat aujourd'hui.
02:56 Il est temps que le ministre se bouge pour faire en sorte
02:58 que les emplois soient préservés et que l'Eclestra continue à travailler.
03:02 [Musique]

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