Harcèlement scolaire: Les élèves de CE2 à la troisième vont remplir une grille d'auto-évaluation - Saisine "systématique" du procureur en cas de signalement - Des "cours d'empathie" à l'école, à la rentrée 2024
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00:00 -Mesdames et messieurs les ministres,
00:02 mesdames et messieurs,
00:05 le harcèlement, ce sont d'abord des drames.
00:09 Nicolas, Lincey, Thibault,
00:12 Ambre, Lucas,
00:15 chacun de ces prénoms résonnent comme un échec pour nous.
00:20 Le harcèlement, ce sont des jeunes
00:22 que la bêtise et la haine ont poursuivi à l'école,
00:27 dans leur club de sport, dans leurs loisirs
00:30 et souvent jusqu'à chez eux sur les réseaux sociaux.
00:34 Ce sont des enfants parfois visés en raison de leur handicap,
00:38 de leur surpoids, de leur orientation sexuelle,
00:42 parfois pour un trait physique ou de caractère.
00:46 Ce sont des parents confrontés à la pire des douleurs
00:49 et qui ont le sentiment de s'être battus
00:51 sans avoir été entendus.
00:55 Le harcèlement, ce sont des actes malveillants et répétés
00:58 qui touchent nos enfants et mettent en péril
01:02 leur santé physique et mentale.
01:05 C'est un phénomène massif.
01:07 Au collège, ce sont en moyenne 2 élèves par classe
01:10 qui sont visés.
01:12 Au total, près d'un million d'enfants
01:15 ont subi du harcèlement au cours des 3 dernières années.
01:19 Concrètement, pour les enfants victimes,
01:21 c'est une forme de violence,
01:23 c'est la peur, la honte, l'angoisse
01:26 et parfois même l'irréparable.
01:30 Se faire insulter, exclure,
01:32 bousculer ou même frapper,
01:35 c'est un quotidien qu'aucun adulte ne supporterait.
01:40 Alors, avant de vous présenter notre plan global
01:43 de lutte contre le harcèlement,
01:45 je voulais commencer par adresser un mot
01:47 à toutes les jeunes victimes.
01:50 Vous n'êtes pas responsables.
01:52 Ce que vous vivez est inadmissible, insupportable.
01:57 De vos classes jusqu'à vos chambres,
02:00 parfois 24 heures sur 24 sur les réseaux sociaux,
02:03 pour vous, le harcèlement, c'est partout et tout le temps.
02:08 Alors la mobilisation doit être générale.
02:11 Chacun a son rôle à jouer.
02:13 Avec tout mon gouvernement, nous sommes à vos côtés
02:16 et nous mènerons une lutte implacable
02:18 contre le harcèlement.
02:21 En juin dernier, j'ai demandé à mes ministres
02:24 de travailler à un plan interministériel
02:27 et j'ai souhaité que ce combat contre le harcèlement
02:30 soit la priorité de cette rentrée.
02:33 Aujourd'hui, avec l'ensemble des ministres présents,
02:36 nous sommes en mesure de présenter
02:38 ce nouveau plan d'action global.
02:42 Pourquoi avoir voulu un plan interministériel ?
02:46 L'éducation nationale est en 1re ligne, bien sûr,
02:50 mais combattre le harcèlement dépasse les frontières de l'école
02:53 et les ministères doivent venir en appui
02:56 de l'éducation nationale.
02:59 De plus, les derniers drames ont montré
03:01 que des dysfonctionnements pouvaient survenir
03:04 à tous les niveaux.
03:06 Rester chacun dans son couloir
03:07 mènerait à des réponses incomplètes.
03:10 La seule réponse efficace est collective.
03:13 C'est le sens de cette conférence de presse
03:15 aujourd'hui, ici, à Matignon.
03:19 Acteurs associatifs, forces de l'ordre,
03:22 magistrats, acteurs du numérique, soignants, collectivités,
03:27 toutes et tous sont impliqués,
03:30 toutes et tous doivent soutenir l'école.
03:34 C'est d'ailleurs par là que je veux commencer.
03:37 Que vous soyez un élève victime de harcèlement,
03:39 un témoin d'actes inacceptables,
03:43 un parent désemparé face à ce que subit son enfant,
03:47 un enseignant ou un membre de la communauté éducative
03:49 inquiet devant certains faits,
03:52 vous n'êtes pas seul.
03:54 De la prévention jusqu'à la sanction,
03:56 de nombreux acteurs peuvent intervenir,
03:58 aider, accompagner,
04:01 et ce plan va permettre à tous de mieux travailler ensemble,
04:05 de faire bloc contre le harcèlement.
04:08 Notre plan, c'est 100 % prévention,
04:11 100 % détection, 100 % solution.
04:16 Le premier enjeu, c'est la prévention.
04:19 Trop souvent encore, le harcèlement est minimisé.
04:23 Il est vu comme une chamaillerie,
04:25 une histoire d'enfant ou d'adolescent.
04:28 Parfois aussi, certains élèves agissent par suivisme
04:32 et n'ont pas forcément conscience de la portée
04:35 et des conséquences de leurs actes.
04:38 Alors le meilleur moyen de lutter contre le harcèlement,
04:41 c'est de sensibiliser, d'expliquer, de prévenir.
04:47 Ce plan prévoit la formation de tous les acteurs
04:49 de la communauté éducative,
04:51 les élèves, les parents,
04:53 les personnels de l'Education nationale,
04:55 avec l'objectif que chacun soit formé
04:57 d'ici la fin du quinquennat.
04:59 Je pense aux enseignants et aux encadrants,
05:02 mais aussi aux AESH,
05:03 aux personnels de services ou aux infirmières.
05:06 Le ministre de l'Education nationale,
05:08 Gabriel Attal, y reviendra.
05:11 J'ajoute que nous voulons que chacun
05:13 connaisse les risques encourus.
05:15 Des policiers, des gendarmes et des magistrats
05:18 seront mobilisés pour mener des actions de sensibilisation
05:21 dans les établissements.
05:24 Mais la formation, ça n'est pas seulement
05:26 pour la communauté éducative.
05:29 Un des problèmes dont nous parlent les parents
05:30 comme les victimes, c'est la difficulté parfois
05:34 à voir sa plainte enregistrée et traitée,
05:37 souvent par méconnaissance de la gravité de la situation.
05:41 La parole des victimes doit être libérée
05:44 et parfaitement prise en compte.
05:46 C'est pourquoi je souhaite que la formation
05:48 des forces de l'ordre, des magistrats
05:51 et des personnels de la protection judiciaire
05:53 de la jeunesse soient renforcés
05:55 avec des modules ciblés sur les questions de harcèlement.
05:59 Enfin, lors des activités extrascolaires
06:02 ou lors des colonies de vacances,
06:04 il peut y avoir des situations de harcèlement.
06:07 C'est pourquoi, dès début 2024,
06:09 les encadrants des accueils collectifs pour mineurs
06:11 seront formés.
06:14 Nous aurons une attention particulière
06:16 pour le harcèlement dans le sport.
06:18 Dès cette année, les formations des éducateurs sportifs
06:22 incluront un volet spécifique sur le harcèlement.
06:26 J'ajoute que nous allons continuer à sensibiliser
06:29 tous les acteurs qui accompagnent des jeunes et des enfants
06:31 dans le cadre d'activités sportives.
06:34 Je laisserai la ministre des Sports en dire davantage.
06:38 Le 2d enjeu, c'est la détection.
06:42 Notre objectif est clair,
06:44 détecter tous les cas de harcèlement
06:46 et offrir à toutes les victimes et à leurs familles
06:49 un parcours clair et balisé.
06:53 Pour identifier les dangers,
06:55 tous les élèves du CE2 à la 3e
06:57 rempliront chaque année une grille d'autoévaluation
07:00 qui permettra de repérer les cas de harcèlement
07:03 et d'intervenir rapidement.
07:05 En parallèle, une autre grille d'évaluation du risque
07:09 mise au point par la Gendarmerie nationale
07:12 sera généralisée à la police et à la justice.
07:16 Pour les forces de l'ordre,
07:17 cette grille améliorera la prise en compte des victimes
07:20 et la qualité des auditions.
07:24 Chaque acteur pourra ainsi évaluer la gravité
07:26 et l'urgence de la situation.
07:28 Notre objectif est clair,
07:31 identifier tous les enfants en souffrance.
07:35 J'ajoute que les médecins et les infirmiers
07:37 ont un rôle clé pour détecter ou signaler les cas de harcèlement.
07:41 Nous avons engagé des discussions avec les ordres professionnels
07:45 pour éviter que le secret médical
07:47 ne soit un obstacle à ces signalements.
07:50 Ensuite, pour que la parole se libère
07:54 et que chacun sache vers qui se tourner,
07:57 je vous annonce que nous allons faire du 30-18
08:00 le numéro unique de signalement accompagné d'une application.
08:05 Un signalement facile et partout,
08:07 voilà ce que permettra le 30-18.
08:11 Une fois le cas de harcèlement détecté,
08:13 nous voulons améliorer considérablement
08:15 la prise en charge des victimes.
08:18 Pour cela, le programme de lutte contre le harcèlement,
08:21 FAR, qui se déploie depuis 2 ans,
08:23 a été généralisé depuis la rentrée
08:25 à toutes les écoles, collèges et lycées.
08:29 Nous allons également considérablement renforcer
08:31 la coopération entre l'école, les forces de l'ordre et la justice,
08:36 notamment à travers des rencontres
08:38 entre les référents de chaque établissement
08:40 et leurs interlocuteurs dédiés
08:43 au sein de la police, de la gendarmerie et du parquet.
08:47 Une circulaire interministérielle
08:49 sera diffusée prochainement en ce sens.
08:53 Le 3e enjeu, ce sont les réponses que nous apportons.
08:57 Tout d'abord, le harcèlement doit cesser immédiatement
09:00 et les auteurs être sanctionnés.
09:03 Nous avons créé cet été un office des mineurs
09:06 qui produira une doctrine nationale, claire et unique
09:10 pour améliorer la prise en compte des plaintes
09:12 et la conduite des enquêtes en matière de harcèlement.
09:17 Ensuite, pour ne rien laisser passer,
09:19 la saisine du procureur sera désormais systématique
09:23 en cas de signalement pour harcèlement,
09:26 notamment grâce à une plateforme dédiée
09:28 entre l'Education nationale et la justice.
09:32 Je souhaite également une saisine systématique
09:34 des procureurs pour les plaintes.
09:37 Le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti y reviendra.
09:42 Face aux auteurs, nous voulons des sanctions rapides
09:45 en classe comme sur les réseaux sociaux.
09:48 Ainsi, depuis cette rentrée,
09:49 c'est désormais l'élève harceleur
09:51 qui doit changer d'établissement.
09:53 Et avec notre plan, je vous annonce
09:56 que nous renforçons considérablement
09:57 notre éventail de sanctions contre le cyberharcèlement.
10:01 Nous allons développer la confiscation des téléphones
10:03 et permettre d'exclure les élèves harceleurs
10:06 des réseaux sociaux.
10:08 Ces dispositions sont actuellement débattues au Parlement
10:11 dans le cadre du projet de loi
10:12 pour réguler et sécuriser l'espace numérique.
10:15 Le ministre délégué chargé du Numérique, Jean-Noël Barraud,
10:18 y reviendra dans un instant.
10:20 ...espace numérique.
10:23 Le ministre délégué chargé du Numérique, Jean-Noël Barraud,
10:26 y reviendra dans un instant.
10:28 J'ajoute que nous devons aussi faire prendre conscience
10:32 aux harceleurs de la gravité de leurs actes
10:35 et faire en sorte qu'ils ne se reproduisent plus.
10:38 Il y aura une réponse adaptée à chaque fait.
10:42 Cela peut être la réalisation de stages de citoyenneté
10:45 avec des modules spécifiques sur le harcèlement
10:47 ou le cyberharcèlement,
10:49 mais dans les cas les plus graves,
10:51 je rappelle que la loi prévoit des peines de prison
10:54 pouvant aller jusqu'à 10 ans.
10:56 Je crois également au rôle des parents.
11:00 La lutte contre le harcèlement
11:02 passe aussi par leur responsabilisation.
11:05 C'est pourquoi la situation familiale
11:07 des jeunes ayant harcelé
11:09 sera évaluée par les services de la protection de l'enfance.
11:12 Des formations ou un accompagnement
11:14 pourront être proposés aux parents.
11:18 Enfin, nous devons impérativement protéger les victimes.
11:22 Le harcèlement peut avoir des conséquences psychologiques graves
11:25 auxquelles nous devons être particulièrement attentifs.
11:29 L'accompagnement psychologique des victimes sera renforcé,
11:32 notamment grâce à un accès facilité
11:35 aux dispositifs Mon soutien psy.
11:39 La santé mentale des jeunes victimes de harcèlement
11:42 et plus généralement de tous les jeunes est une priorité.
11:45 Nous y viendrons, le ministre y reviendra.
11:49 Mesdames et messieurs, depuis 6 ans,
11:51 nous avons considérablement renforcé notre action
11:54 contre le harcèlement scolaire.
11:56 Notamment, le programme PHARE s'est mis en place
11:59 et avec la loi portée par le député Erwann Balanant,
12:02 un délit spécifique de harcèlement scolaire a été créé.
12:06 Aujourd'hui, avec ce plan,
12:08 l'heure est à la mobilisation générale
12:11 bien au-delà du cadre scolaire.
12:14 A l'école, dans les familles,
12:16 dans les associations et les clubs sportifs,
12:19 au sein des forces de l'ordre ou avec notre justice,
12:23 nous avançons dans le même sens
12:25 et nous avons une feuille de route claire et ambitieuse.
12:29 Une feuille de route que je peux résumer en 3 objectifs,
12:33 100 % prévention, 100 % détection, 100 % solution.
12:39 Je vais maintenant passer la parole au ministre
12:41 de l'Education nationale, Gabriel Attal,
12:43 puis à chaque ministre pour revenir sur les mesures
12:46 qui relèvent de son périmètre. Je vous remercie.
12:49 Non, c'est là-bas.
13:01 -Madame la Première ministre,
13:08 mesdames et messieurs les ministres,
13:10 mesdames, messieurs.
13:12 Permettez-moi tout d'abord de remercier profondément
13:16 et infiniment la Première ministre
13:18 de s'être saisie de cet enjeu.
13:21 Je crois que c'est la 1re fois qu'une Première ministre,
13:24 un Premier ministre se saisit à ce point de cette question.
13:27 Et derrière cette mobilisation ici, depuis Matignon,
13:30 il y a un message clair.
13:31 Nous devons collectivement nous hisser à la hauteur
13:34 de ce fléau qu'est le harcèlement scolaire.
13:37 Nous l'avons dit, nous avons besoin d'un électrochoc.
13:41 Ce moment, ce plan, c'est, je crois,
13:43 la preuve que l'électrochoc a commencé.
13:47 Permettez-moi aussi d'avoir une pensée
13:49 pour ces jeunes victimes
13:51 dont les noms résonnent encore dans nos coeurs.
13:54 C'est pour eux que nous agissons,
13:56 c'est pour leur famille que nous nous engageons.
14:00 Quand un jeune souffre de harcèlement scolaire,
14:02 et à plus forte raison quand un jeune se donne la mort
14:05 à cause de ce qu'il vit à l'école,
14:07 c'est que nous, les adultes, nous, les responsables,
14:10 nous avons échoué à les protéger.
14:13 Depuis quelques semaines, cet électrochoc a commencé.
14:17 Depuis quelques semaines, la parole s'est libérée
14:19 considérablement.
14:21 Une page de silence est en train de se tourner.
14:23 En réalité, c'est un double électrochoc
14:25 qui est en train de se produire.
14:26 Le 1er électrochoc, c'est celui de la libération de la parole.
14:30 Cet électrochoc, il est sans précédent.
14:33 Je le dis, je me suis fait communiquer les chiffres hier,
14:36 nous assistons, ces derniers jours et ces dernières semaines,
14:39 à un tsunami de témoignages.
14:42 Les témoignages de harcèlement,
14:43 les alertes venant du terrain dans les établissements scolaires
14:45 au 30... 18, au 30, 20,
14:48 ont été multipliés par 3 ces dernières semaines
14:51 par rapport à ce que nous connaissions
14:53 en septembre de l'année 2022.
14:56 C'est dire combien la parole se libère,
14:57 et je lance un appel à tous les jeunes,
14:59 à tous leurs parents, à tous leurs professeurs.
15:01 Continuez à parler, appelez, écrivez,
15:05 car parler, c'est déjà résister.
15:08 Je veux d'ailleurs remercier les 1,2 million de personnels
15:11 de l'Education nationale, les associations,
15:12 les lanceurs d'alertes, les organisations syndicales,
15:15 les familles, les élèves, bref,
15:17 toute la communauté éducative
15:18 qui force chaque jour notre admiration.
15:21 J'ai confiance en eux, j'ai confiance en nous,
15:23 et je serai toujours à leur côté.
15:25 Je l'ai dit, la page du silence est en train de se tourner,
15:28 et après le temps de la parole vient celui de l'action.
15:31 Le 2d électrochoc, c'est donc celui de l'action.
15:33 Il a commencé. La 1re ministre l'a dit,
15:35 nous ne partons évidemment pas de nulle part.
15:37 Beaucoup a été fait les années précédentes,
15:39 dans le quinquennat précédent par les ministres
15:41 qui se sont succédés,
15:43 les 1ers ministres,
15:44 l'impulsion du président de la République,
15:45 et je dois le dire également, de Brigitte Macron.
15:48 Nous avons lancé le programme Phare qui se généralise,
15:50 comme l'a rappelé la 1re ministre cette année.
15:52 Nous avons engagé des initiatives.
15:55 Mais le plan que nous vous présentons aujourd'hui
15:56 va plus loin encore, il change d'échelle,
15:59 car notre engagement collectif
16:00 et le 1er objectif de mon ministère,
16:03 c'est que nous puissions dire les yeux dans les yeux
16:06 à 12 millions d'élèves que oui, en matière de harcèlement,
16:10 il y aura un avant et un après.
16:13 Un avant et un après sur la prévention.
16:15 Un avant et un après sur la détection.
16:17 Un avant et un après sur les solutions.
16:20 Notre objectif est clair.
16:22 Il faut que la peur change de camp pour que la peur disparaisse.
16:26 Vous l'avez vu, ce plan comporte de très nombreuses mesures.
16:28 Je me concentrerai, quant à moi, sur 3 mesures inédites
16:31 et très importantes pour l'éducation nationale,
16:34 qui reprend le triptyque qu'a indiqué la 1re ministre,
16:36 prévention, détection, solution.
16:39 1er pilier de notre stratégie, c'est la prévention,
16:42 pour éviter que le harcèlement empoisonne nos jeunes.
16:45 Au fond, ce qui se joue ici est clair,
16:48 c'est le droit au bonheur.
16:50 Chaque élève de France a droit au bonheur.
16:53 Chaque élève de France a le droit d'être heureux à l'école.
16:56 Et ça commence très tôt.
16:58 Ca commence dès les petites classes.
17:00 L'outil essentiel que nous allons mobiliser,
17:02 comme la 1re ministre l'a indiqué,
17:05 c'est le travail avec les élèves dès les petites classes,
17:07 les cours d'empathie, les cours de respect de l'autre,
17:10 d'apprentissage du respect de soi et des autres,
17:12 les compétences psychosociales.
17:15 La France va donc inscrire dans le cursus scolaire
17:17 des cours d'empathie sur le modèle de ce qui existe
17:19 dans d'autres pays, notamment au Danemark,
17:22 où je me suis rendu.
17:23 Ces compétences feront désormais partie officiellement
17:26 des savoirs fondamentaux de l'école.
17:28 Et nos professeurs des écoles le savent.
17:30 C'est un enjeu absolument essentiel.
17:31 Ils le font déjà s'agissant de la socialisation,
17:34 de la découverte et de la gestion des émotions
17:36 qui s'apprendnt dès les plus petites classes.
17:38 Nous irons beaucoup plus loin.
17:39 Ce sera inscrit au programme et je recevrai dès demain
17:42 le président du Conseil supérieur des programmes
17:43 pour le saisir de ce chantier
17:45 en vue d'une pleine entrée en vigueur à la rentrée 2024.
17:49 Mais nous n'attendrans pas la rentrée 2024
17:51 pour avancer, évidemment.
17:52 Et dès la rentrée de janvier 2024, après les vacances,
17:55 il y aura une école pilote par département
17:58 qui s'engagera dans les cours d'empathie,
18:00 de respect de l'autre, de tolérance
18:02 sur le modèle de ce qui existe dans d'autres pays,
18:04 où nous avons constaté ces dernières années
18:06 que le harcèlement scolaire s'est effondré
18:08 grâce à cette stratégie.
18:10 Alors j'entends certains vont dire
18:11 il y a les savoirs fondamentaux, la lecture, l'écriture,
18:13 le calcul, évidemment, il faut garder du temps
18:15 pour ces savoirs-là.
18:16 Mais aucun élève malheureux à l'école
18:19 n'apprend bien à l'école.
18:21 Quand un élève est harcelé, c'est tout son esprit
18:23 qui est envahi par le harcèlement.
18:24 Il n'y a plus de place pour les autres apprentissages.
18:26 En agissant pour le bonheur à l'école,
18:28 on agit pour un meilleur apprentissage
18:29 des savoirs fondamentaux, un meilleur apprentissage
18:31 tout court. Donc je fais immédiatement le lien
18:33 entre ce sujet et tous les autres.
18:35 2e pilier, 2e mesure, la détection.
18:38 Pour ne plus passer sous silence aucun cas de harcèlement.
18:42 L'objectif, faire le maximum pour ne plus passer
18:44 à côté d'enfants qui souffrent.
18:46 Nous allons généraliser et simplifier
18:48 le recueil de la parole. La Première ministre l'a dit.
18:51 La libération de la parole sera au coeur de notre stratégie.
18:54 Vous savez, chaque année, il y a la journée nationale
18:56 de lutte contre le harcèlement.
18:58 Cette année, elle se tiendra le 9 novembre.
19:01 Ces dernières années, on a constaté qu'entre un tiers
19:03 et la moitié des établissements s'engageaient
19:05 avec des actions dans le cadre de cette journée.
19:07 Cette année, il y aura 2 heures banalisées
19:10 dans tous les établissements scolaires de France
19:12 dédiés à la lutte contre le harcèlement.
19:14 Et très concrètement, le questionnaire
19:16 qu'a annoncé la Première ministre,
19:17 qui est un questionnaire de détection du harcèlement,
19:21 que nous avons travaillé avec des scientifiques,
19:23 des experts de la question, et je veux les remercier,
19:25 notamment le professeur Ruffeau, le professeur Debarbieu
19:29 ou le docteur Catelyn.
19:31 Ce questionnaire sera proposé à l'ensemble des élèves
19:34 à partir de la classe de CE2
19:36 pour être capable de détecter des situations de harcèlement
19:39 qui ne le sont pas forcément, parce que la réalité,
19:41 c'est qu'un élève qui est harcelé,
19:42 souvent et malheureusement, son seuil de tolérance évolue.
19:46 Il tolère des actes et des situations
19:47 qui sont intolérables.
19:48 C'est ce qu'avec la Première ministre,
19:50 nous disions quand nous échangeions,
19:52 notamment avec Justine Atlan,
19:53 qui fait un travail formidable avec e-Enfance.
19:56 Nous aurons donc cette initiative, et je le dis,
19:57 nous aurons besoin de tous dans nos établissements scolaires.
20:01 Ces débats, ces temps d'échange,
20:02 ils associeront les élèves, les enseignants,
20:04 les personnels de direction, les agents administratifs,
20:06 mais évidemment, on aura besoin des associations,
20:08 des ambassadeurs, et ils sont motivés
20:10 et disponibles pour le faire.
20:12 On était avec eux, avec la Première ministre,
20:13 il y a un instant.
20:14 Elian, Nathan, Anne-Lise,
20:18 je pense aussi aux parents d'élèves
20:21 qui ont été emportés par ce fléau,
20:22 Betty, la maman de Lindsay,
20:25 Nora, la maman de Marion,
20:26 qui se mobilisent au quotidien sur ces questions.
20:28 Nous aurons besoin d'eux dans les établissements scolaires
20:30 comme ambassadeurs de cette question.
20:34 Troisième pilier, pour terminer,
20:36 les solutions, réagir, réagir vite,
20:38 c'est parfois sauver des vies.
20:40 Si la parole se libère,
20:42 si nous assistons à ce tsunami de libération de la parole
20:44 dont je parlais,
20:45 c'est qu'il y a un espoir
20:47 chez les élèves et chez des parents,
20:48 un espoir d'être entendu,
20:50 un espoir qu'il y ait une suite.
20:51 C'est dire la responsabilité immense
20:54 qui pèse sur nous,
20:56 être capables de répondre à cette libération de la parole.
20:59 C'est la raison pour laquelle nous allons continuer à avancer.
21:03 Nous avons agi sous l'autorité de la Première ministre
21:05 dès cet été, je le rappelle,
21:06 un décret important qui prévoit désormais
21:08 que c'est aux harceleurs de changer d'établissement
21:11 et non plus aux harcelés.
21:14 Des mesures sur les sanctions en matière de cyberharcèlement
21:16 qui peuvent être prises davantage au sein d'un établissement.
21:20 Nous allons continuer à agir.
21:21 Au fond, on doit remettre de l'humain à tous les étages.
21:25 On doit remettre de l'humain
21:27 parce qu'on résout le harcèlement avec de l'humain,
21:29 pas avec des courriers.
21:30 Et donc, à l'échelle de l'établissement,
21:32 c'est la poursuite et le renforcement du programme Phare
21:34 qui étaient évoqués.
21:35 Nous allons mettre plus d'humains dans les académies.
21:38 C'est la raison pour laquelle une cellule dédiée au harcèlement
21:41 sera créée dans chaque rectorat,
21:43 avec plusieurs personnes qui seront dédiées et formées
21:45 à 100 % sur la question du harcèlement
21:48 pour être capable de venir en second recours
21:51 quand il y a des difficultés et des situations
21:53 qu'on n'arrive pas à régler sur le terrain.
21:55 Mais nous irons là aussi plus loin.
21:57 Nous allons aussi remettre plus d'humains sur le terrain.
21:59 Pour cela, nous allons créer des équipes académiques
22:01 de lutte contre le harcèlement.
22:03 On a vu ces dernières semaines sur une autre question difficile,
22:06 la question de la laïcité,
22:07 qu'avoir des équipes académiques formées
22:09 qui se déplacent au sein des établissements scolaires
22:11 auprès des personnels de direction,
22:13 des chefs d'établissement et des enseignants
22:15 permettait de régler un certain nombre de situations.
22:17 Au fond, nous allons nous inspirer de ce qui a fonctionné
22:19 pour la question de la lutte contre le harcèlement
22:21 avec ces équipes qui pourront apporter un soutien au personnel,
22:24 aux chefs d'établissement,
22:25 se déployer partout sur le terrain.
22:27 Nous ne lésinerons pas sur les moyens
22:29 face à ce fléau du harcèlement.
22:31 Voilà ce que je pouvais vous dire sur les actions nouvelles.
22:34 Il y en a d'autres, vous le verrez dans les documents
22:35 qui se sont communiqués, s'agissant de l'éducation nationale.
22:38 Nous allons les mettre en oeuvre dès aujourd'hui
22:40 à la demande de la Première ministre.
22:42 Je le redis, nous ne sommes plus autant des constats.
22:44 Nous sommes dans celui des actes.
22:47 Et au fond, comme ministre de l'Education nationale
22:49 et de la Jeunesse, je considère que j'ai un objectif.
22:52 Moins de harcèlement et plus de bonheur à l'école.
22:55 Je vous remercie.
22:56 -Voilà donc pour ces annonces de Gabriel Attal et de...